Conseils lecture
Enfant, ses parents s'occupaient d'elle. Aujourd'hui adulte, c'est elle qui doit s'occuper d'eux. Ils sont âgés, fatigués, dépassés par un monde qui n'est plus vraiment le leur et qui va beaucoup trop vite. Ils ne veulent pas quitter leur doux foyer pour une place en maison de retraite. Alors, régulièrement, elle va les voir, elle prend soin d'eux, elle vérifie que tout se passe bien. Quelquefois, tels des enfants, il faut les sermonner, les cajoler et réparer ce qui semble être irréparable.
Dans ce récit authentique sur la vieillesse, Joyce Farmer nous livre son témoignage sur la difficulté rencontrée lorsque des personnes âgées refusent l'inéluctable : la maladie et la perte d'autonomie. Dure et touchante à la fois, cette histoire dépeint le quotidien de ces familles qui, au jour le jour, vivent dans l'angoisse d'un malheur. Une belle leçon d'humanisme. - Michaël
Les éditions Martin de Halleux, par un remarquable travail éditorial, font revivre l'oeuvre de Frans Masereel. Ce Belge, un peu oublié aujourd'hui, est l'un des pères du roman sans parole. A la fois peintre, dessinateur, graveur sur bois, il était aussi un artiste engagé, reconnu pour son humanisme et son combat de défense du peuple contre le capitalisme. Pacifiste convaincu, il diffusait ses valeurs grâce à ses livres dont les gravures racontent et dénoncent cette société de l'entre-deux-guerres. Ses livres, qu'il a souhaité accessibles à tous tant dans le fond que la forme, mais aussi par leur prix, ont fait de lui dans les années 1930, un des étendards de la lutte ouvrière allemande. Son oeuvre, aujourd'hui remise en lumière, accompagnée de dossiers explicatifs, éblouit encore par sa réalisation technique titanesque et par le combat de sa vie : la défense des oublié·es, des opprimé·es. Les éditions Martin de Halleux offre à cette œuvre un nouvel et bel écrin qu’il serait dommage d’ignorer. L’Espace COOLturel vous permet de lire les titres à la mode, mais a aussi le rôle de donner à des ouvrages plus intimes, la visibilité, la vitrine qu’ils méritent. C’est chose faite ! - Michaël
En 2010, le Centre Pompidou-Metz ouvre ses portes. Outre le musée, une librairie d’art parachève cet établissement. Malgré un sérieux manque d’expérience et de compétences, Charlie est embauché en tant que libraire. Il va découvrir le métier : commander, réceptionner, gérer les stocks, gérer la clientèle, mais surtout vendre ! Il va également faire la connaissance d’un univers décalé, hors réalité, celui des musées, des conservateurs et autres médiateurs culturels. Un choc des cultures qui va faire des étincelles. Voici l’un des titres les plus drôles de cette année 2018 ! A la manière de la culture blog, Charlie Zanello raconte son expérience au centre Pompidou-Metz. Nous y découvrons les coulisses de ce musée qui était à l’époque la première expérience de décentralisation d’un établissement culturel public national. Par son regard juste et amusé, il nous raconte ses rencontres accidentelles avec des artistes contemporains, dont la démarche artistique lui est parfois - et même souvent - difficile à appréhender. Cela crée ce savoureux décalage qui anime l’esprit de ce titre. Il nous fait également pénétrer dans l’univers de la médiation culturelle, qui elle-même s’avère être un exercice « d’art moderne ». Il n’oublie pas son métier de libraire, ses relations avec ses collègues et surtout la clientèle. L’illustration de l’ouvrage est d’une excellente maîtrise, sans fioriture graphique, Charlie Zanello parvient à faire passer nombre d’émotions. Le tout est habillement mis en scène par un découpage précis donnant rythme et dynamisme aux scènettes humoristiques. Chapeau donc à cet artiste pour nous avoir ouvert un monde plus ou moins hermétique. - Michaël
Olive et Léandre ont pour point commun qu’ils se sentent terriblement seuls. Un jour, ils ont la même idée : voyager et aller voir ailleurs. Olive le poulpe part vers le nord et Léandre l’ours part vers le sud. Arrivés à mi-chemin, ils vont droit devant et ne se voient même pas. Alors Olive arrive chez Léandre et Léandre arrive chez Olive, mais ils sont toujours aussi seuls… Le texte d’Alex Cousseau ondule du nord au sud comme les animaux de l’océan. Le système d’échange épistolaire entre Léandre et Olive est savoureux et empreint de poésie ; nous ressentons avec force la mélancolie de nos deux héros qui passent leur chemin sans prendre le temps de regarder la beauté qui les entoure et connaître les autres habitants de l’océan. L’illustration de Janik Coat complète parfaitement le propos : son trait précis et ciselé, travaillé nettement à l’ordinateur, ses beaux camaïeux et ses oppositions de couleurs chaudes ou froides viennent ajouter du rythme et du sens à ces échanges sans fin entre nos deux protagonistes. De plus, c’est sans compter les détails foisonnants sur la vie des fonds marins qui permettent de lire et relire avec gourmandise cet album en ayant toujours quelque chose de nouveau à découvrir.
Une nouvelle version de la biographie de Van Gogh.
L'auteur choisit de faire parler Marguerite Gachet, fille du médecin qui accueillit le peintre à la fin de sa vie à Auvers. C'est donc cette période de sa vie d'artiste incompris et rejeté des impressionnistes qui nous est décrit sous forme romancée mais bien documentée. Le dénouement est surprenant et audacieux. L'écriture simple nous donne un très agréable moment de lecture, en nous imprégnant de cette époque. A mettre en parallèle avec les films sur Van Gogh. - C.
1939, l’Allemagne et le nazisme envahissent la Pologne et plongent l’Europe dans les ténèbres. À Varsovie, les personnes de confession juive sont parquées dans une zone : le Ghetto de Varsovie. Il y règne la famine et le désespoir. Irena Sendlerowa, travailleuse sociale, intervient quotidiennement dans le ghetto, apportant nourriture et vêtements. Son humanité et son courage la poussent à sauver des enfants juifs en les faisant s'échapper du ghetto par différents subterfuges, au péril de sa propre vie... Loin des histoires fictives et parfois potaches destinées traditionnellement à la jeunesse, les éditions Glénat nous proposent un récit poignant sur une héroïne bien réelle. Irena Sendlerowa, Juste parmi les nations, a sauvé pas moins de 2500 enfants des griffes de la folie humaine. Son courage est mis en lumière par le travail formidable d’un trio d’artistes conscient de réaliser une œuvre salutaire et d’utilité publique. Ce récit est certes par moment difficile, on y comprend des scènes de tortures, on y côtoie la haine et la mort, mais également l’espoir d’une humanité si fragile. Mettre en avant auprès de nos enfants l’histoire vraie de héros de l’ombre ne peut être que bénéfique. Trop peu exploités, ces récits sont pourtant sources de valeurs positives et de modèles à suivre. Apprenons le bien avant le mal et le monde s’en portera peut-être mieux... - Michaël
A l’école, des andouilles ont décrété que Kate était la petite fille la plus moche de l’école. Ils la surnomment « Kate Moche ». Ils se moquent d’elle toute la journée, et disent qu’elle n’est pas très maligne. Alors, quand Kate rentre de l’école, elle se regarde dans le miroir et pense qu’il y a mille autres façons de la décrire !
Elle s’imagine être une scientifique expérimentée, une doctoresse dévouée, une astronaute adroite ou encore une ninja acrobate. Un jour, Kate aura des rues à son nom, comme Simone Veil, Simone Signoret ou Simone de Beauvoir. Car Kate peut tout faire, oui, vraiment tout !
Cet album véhicule un joli message sur l’acceptation de soi et le pouvoir de l’imagination. Malgré ce qu’elle subit dans la cour de l’école, Kate garde la tête haute et confiance en soi en se réfugiant dans ses rêves. Il aborde donc le difficile sujet du harcèlement scolaire, avec beaucoup de tact mais aussi beaucoup de franchise, sans édulcorer la méchanceté que peuvent parfois avoir les enfants les uns envers les autres.
Les illustrations de Magali le Huche sont remplies d’humour, notamment celles qui mettent en scène Kate dans sa salle de bain, à fond dans son univers. Les couleurs vives donnent du tonus au récit et appuient le caractère ferme et bien trempé de la petite héroïne.
Ce livre est un rappel utile à transmettre à toutes les petites filles (et les petits garçons aussi !) : peu importe ce que les autres en disent, vous pouvez devenir qui vous voulez !
Le vent, la marée et le soleil l’indiquent. Il est l’heure de partir. L’heure de partir pour le sud, vers les pays chauds, mais avant, un long périple les attend… A travers les yeux d’un oiseau migrateur, « Vers le sud » nous parle de ces longs voyages de plusieurs milliers de kilomètres que font ces volatiles deux fois par an. Cet album aux magnifiques couleurs pastels et aux illustrations simples nous donne à voir les paysages qui défilent et nous raconte l’expérience de la migration : tenir le rythme, utiliser les courants aériens pour se laisser porter et finalement arriver au bout d’un périple difficile, à la terre promise. Et entre temps, survoler les activités bien étranges des humains, encore plus vues du ciel... Un album court et accessible qui permet d’introduire avec justesse la notion de migration ornithologique auprès des enfants.
Justin Warner, chef américain émérite, est depuis 2010 à la tête d’une émission culinaire moderne et déjantée dont le merveilleux concept est d’imaginer des recettes pour les super-héros. En s’inspirant de leurs univers, de leurs origines, de leurs histoires… il vous propose de mijoter des petits plats originaux qui vous donneront sûrement des pouvoirs extraordinaires. Pour ce faire, vous trouverez dans cet ouvrage une compilation des meilleures préparations réalisées lors de ses émissions (à visionner également sur le site internet « Marvel.com », in English of course).
Attention ici on ne fait pas dans le détail et la finesse et on est plus proche de la street food que des recettes d’un étoilé Michelin. Mais c’est ça qui est bon ! Le plaisir tellement régressif que vous éprouverez en mangeant avec les doigts le hot-dog hypercalorique de votre super-héros préféré, et qui vous donnera une patate d’enfer. Attention quand même à ne pas trop en abuser si vous voulez plus ressembler à Batman, qu’à Fatman.
Autre avantage de ce livre : il vous permettra de découvrir des plats aux origines diverses et variées : scandinave avec Thor, africaine avec Black Panther, mais aussi italienne et sud-américaine, puisque la cuisine états-unienne a digéré depuis longtemps les recettes de ses diasporas. Enfin contre toute attente, cet ouvrage propose aussi des plats végétariens.
Un excellent morceau de pop culture à déguster en famille sans modération !
1911. Augustin Lesage, mineur, fils et petit-fils de mineur, époux de fille de mineur, entend une voix : il sera artiste. Bien sûr cette idée provoque l’hilarité. Seul Ambroise y croit, et l’invite bientôt à une séance de spiritisme. Augustin entend à nouveau cette voix, qui lui intime de devenir peintre et le conseille dans ses choix de matériaux, conduisant même sa main sur la toile. Au bout d’une gestation longue d’une année, cette mystérieuse et minutieuse alchimie donne naissance à une toile virtuose de trois mètres sur trois. Le directeur de l’Institut Métapsychique International (IMI), le docteur Osty, décide de se pencher sur ce phénomène et rencontre celui qui n’est alors qu’un simple mineur. Avec l’aide de ces deux bienfaiteurs, Augustin poursuit sa voie et peint plus de 800 toiles.
Enferme-moi si tu peux débute avec cette biographie d’Augustin Lesage, l’une des figures les plus connues de l’Art Brut. Cet art est, selon Jean Dubuffet, l’œuvre de personnes dépourvues de toute formation et culture artistiques : l’art des fous et des marginaux… de ceux qui n’ont aucun droit. Pandolfo et Risjberg explorent celui-ci à travers six biographies (citons Madge Gill ou le Facteur Cheval) qu’ils relient entre elles de façon judicieuse et malicieuse, interpellant le lecteur sur la folie de ces créateurs mis au ban de la société parce que pauvres, femmes, infirmes, mal nés. On retrouve avec bonheur le couple d’auteurs de l’excellente BD Serena, qui une fois encore nous livre de beaux portraits intimistes, écrits à la première personne et sublimés par le dessin évanescent de Terkel Risjberg. Découvrir cette galerie d’artistes hors normes, c’est se rendre compte que la liberté, comme la création, provient avant tout d’un élan intérieur irréductible et salvateur, parfois issu du gouffre, mais toujours salvateur. Un album optimiste et d’une très qualité, graphique et narrative. - Michaël
Depuis le départ de Clara, Paul n’est plus bon à grand chose. La vie le lasse et il s’obstine à se terrer chez lui, fuyant la compagnie de ses proches. Musicien, il ne peut plus honorer ses contrats, son inspiration et son talent se sont évaporés. Pourtant, à de rares moments, des éclaircies percent sa morosité... One shot semi-fantastique, « Inversion » est un récit atypique, mélangeant différents genres, différentes thématiques. Récit d’une part sur le chagrin amoureux et d’autre part sur l’inspiration artistique. Le tout est savamment saupoudré d’un brin de fantastique qui rend l’intrigue différente et mystérieuse. Un suspense s’installe doucement dans le récit et nous entraîne avec bonheur jusqu’à sa conclusion. Je parlerais également de l’illustration, dont le trait faussement hésitant nous dévoile des planches d’une grande technicité, par exemple les pages 25 et 39, pour ne citer qu’elles. Des prises de vue rares en bande dessinée, qu’on ne peut qu’apprécier. - Michaël
Une légende mongole raconte que « celui qui voit un loup sera chanceux pour le restant de ses jours ». Nomin rêve depuis toujours de voir un loup de ses propres yeux, comme sa grand-mère autrefois. Chaque soir elle veille, écoute et guette le signe de la présence de l’animal, mais la bête reste invisible. Pourtant la grand-mère de Nomin en est certaine et rassure l’enfant, un jour elle verra un loup. Après des années, lassée d’attendre, la jeune fille décide de partir à la rencontre de la mystérieuse créature qui hante les steppes…
L’autrice nous entraîne à la découverte des croyances et paysages mongols à travers la relation très intime entre la petite-fille et sa grand-mère ainsi que leur passion pour les loups.
Les dialogues entre la mamie et la petite sont très touchants et émouvants. Ils sont accompagnés d'illustrations magnifiques, les expressions des personnages sont extrêmement détaillées, criantes de réalisme.
C’est une belle histoire, sous forme de quête initiatique, sur la transmission, l’apprentissage de la vie. Elle nous montre aussi une vision différente du loup, loin de celle des contes traditionnels.
Cet album est un fabuleux voyage dépaysant et plein de tendresse.
Conseils lecture
Ava est une jeune fille intrépide et pleine de joie. Elle vit dans la jungle et s’y amuse beaucoup. Lorsqu’une comète s’écrase non loin de chez elle, son tempérament la pousse à aller voir de plus près cette roche venue de l’espace. Mais, à sa grande surprise, elle y découvre Moon, un extraterrestre…
Quel magnifique album ! À sa découverte, à son ouverture, une seule exclamation nous accompagnait : « Wouah »
« Wouah ! » pour cette belle histoire sur l’amitié, la différence, et ce regard bienveillant que l’on peut porter sur l’autre — l’étranger — et sa façon de l’accueillir, de partager.
« Wouah ! » aussi pour les magnifiques planches de Mark Janssen, qui, dans un album grand format, nous en mettent plein les yeux. Un univers sauvage, foisonnant d’une faune et d’une flore extraordinaires, drapé d’un manteau de couleurs chatoyantes.
« Wouah ! » encore pour cet extraterrestre qui ne ressemble à aucun autre et qui mérite vraiment le détour tant sa trombine est adorable.
« Wouaaah ! » pour cet album splendide et touchant du début à la fin, tout simplement !
Ava est une jeune fille intrépide et pleine de joie. Elle vit dans la jungle et s’y amuse beaucoup. Lorsqu’une comète s’écrase non loin de chez elle, son tempérament la pousse à aller voir de plus près cette roche venue de l’espace. Mais, à sa grande surprise, elle y découvre Moon, un extraterrestre…
Quel magnifique album ! À sa découverte, à son ouverture, une seule exclamation nous accompagnait : « Wouah »
« Wouah ! » pour cette belle histoire sur l’amitié, la différence, et ce regard bienveillant que l’on peut porter sur l’autre — l’étranger — et sa façon de l’accueillir, de partager.
« Wouah ! » aussi pour les magnifiques planches de Mark Janssen, qui, dans un album grand format, nous en mettent plein les yeux. Un univers sauvage, foisonnant d’une faune et d’une flore extraordinaires, drapé d’un manteau de couleurs chatoyantes.
« Wouah ! » encore pour cet extraterrestre qui ne ressemble à aucun autre et qui mérite vraiment le détour tant sa trombine est adorable.
« Wouaaah ! » pour cet album splendide et touchant du début à la fin, tout simplement !
Ciprian et sa famille sont des « Ursaris », des dresseurs d’ours. Ils gagnent misérablement leur vie en se produisant dans les villages roumains. Là-bas ils sont peu considérés, voire détestés et maltraités. Piégés par la mafia locale, ils se retrouvent clandestinement en France, à Paris, où il doivent « travailler » pour le compte de ces crapules. Loin de l’idée qu’ils se faisaient de notre pays, ils vont alors toucher le fond et devoir s’humilier pour survivre. Pourtant une lueur d’espoir va naître lorsque Ciprian découvre par hasard un jeu inconnu : les échecs... Adaptation du roman éponyme de Xavier-Laurent Petit, « Le fils de l’Ursari » trouve son inspiration dans notre réalité ; il condense deux faits réels, afin d’en extirper un récit tendre et brutal. L’auteur dénonce l’exploitation humaine et l’inaction de nos politiques face à un système mafieux. Tous cela engendre de la méfiance et bien évidemment la haine de l’autre. Le récit n’est pas triste pour autant car l’auteur nous parle de bonté, de valeurs et du coup d’espoir. Ce récit est un message d’ouverture d’esprit. Il s’adresse aux enfants, à partir de 9 ans, mais a très bien sa place dans les titres pour adultes, tant il est efficace et engendre la réflexion. A sa sortie, le roman a gagné le Prix Sorcières 2017 et le Prix des Lycéens allemands 2018. Nul doute qu’avec cette adaptation en bande dessinée, plus que réussie, le récit a encore de beau jour devant lui et va toucher un plus large public. - Michaël
L'idée d'une rencontre improbable entre deux êtres que tout oppose paraît d'un romanesque bien banal.
Mais ce serait réducteur de résumer ce beau roman ainsi. Les sentiments des personnages sont si finement décrits qu'on est plus que séduits.
Le rythme s'accélère pour s'approcher du thriller; l'humour cotoie la gravité comme souvent avec Serge Joncour qui ne se prive pas ici de dénoncer les affres du monde de l'entreprise et le pouvoir de la loi du marché. Un roman à la fois intimiste et captivant . Un très bon moment de lecture C.
Depuis quelques temps, le papy de Théo ne dit plus rien. Théo lui, parle pour deux mais Papy jardine sans l’écouter. Théo aime par-dessus tout faire des top trois et va donc questionner son grand-père à ce sujet : quel est son top trois des meilleures tartines ? Des plus belles méduses ? De ses animaux préférés du zoo ? Petit à petit, le lien va se recréer entre nos deux protagonistes, qui trouveront en l’évocation de la mamie décédée depuis peu, des souvenirs doux et réconfortants. Cet album très poétique nous touche par sa subtilité et sa façon douce, enfantine aussi, de parler du deuil et d’aborder les sujets de la vieillesse, de l’amour et du poids du chagrin. Le lien intergénérationnel qui se tisse entre ces deux personnages est extrêmement touchant. Théo, à travers ses tops trois et avec sa naïveté d’enfant, donne l’occasion à son papy de partager de beaux moments avec son petit-fils, ainsi que de raviver des souvenirs émouvants de sa mamie. D’exprimer ainsi sa tristesse et aussi son amour à l’égard de cette personne qui a tant compté dans leurs vies. Les illustrations appuient le propos : délicates, elles sont le théâtre d’une palette d’émotions qui s’expriment sur le visage du grand-père de Théo. Daniel Egneus, grand artiste suédois largement reconnu, s’exprime à travers une technique d’illustration qui lui est propre, le « quotidiano straordinario », à la croisée du collage et de l’aquarelle. Les jeux d’ombre et de lumière sont tout à fait remarquables. Cette histoire aborde des thèmes bouleversants mais toujours avec luminosité et tendresse : c’est un album qui nous met les larmes aux yeux, mais qui fait du bien ! - Nolwenn
Béa est une jeune fille anxieuse, mais volontaire. Elle vit avec son grand-père et l’aide à préparer de nombreuses potions. Elle a toujours vécu avec celui qui l’a adoptée toute petite, sa seule famille. Alors, lorsque celui-ci part secrètement pour une mystérieuse mission, elle décide de tout abandonner pour le retrouver. Hélas, le monde extérieur est bien déroutant et sa rencontre avec Cad, créature aussi étrange qu’insouciante, va la propulser dans une aventure pleine de dangers et de surprises... « Lightfall » est la nouvelle pépite américaine proposée par les éditions Gallimard. Il faut dire que ce titre a tous les ingrédients pour plaire à un large public et devenir un véritable succès. On y trouve un univers riche, original, baigné de légendes ancestrales et de secrets intrigants qui vont alimenter le récit et nous tenir en haleine du début jusqu’à la fin. Les principaux protagonistes sont charismatiques, différents, mais complémentaires. Ils ne sont pas lisses, pas trop parfaits, ont des blessures qui les rendent « vrais », attachants. Tim Probert n’est pas qu’un excellent conteur, il est également un illustrateur doué. Ses planches sont de toute beauté, lumineuses ou sombres, drôles ou graves, selon l’humeur du récit. L’ensemble forme une œuvre à la forte puissance narrative dont le tonus est communicatif. - Michaël
Souvent on me demande si nous avons des « romans graphiques », ce à quoi je réponds systématiquement : « De la bande dessinée, mais bien sûr ! ». Vous l'aurez compris, pour moi ce terme est souvent inapproprié et est surtout employé pour se détacher du terme générique « bande dessinée » qui véhicule malheureusement encore aujourd'hui de nombreux clichés. Mais il arrive parfois qu'entre nos mains nous détenions un livre hybride, doté d'un délicat mélange de textes et d'illustrations, imbriqués les uns aux autres et ne pouvant exister l'un sans l'autre. « Radioactive » fait partie de ces livres qui sont le parfait exemple de ce qu'est le vrai « Roman graphique ». Son esthétisme, son partie pris graphique, composé de peintures, de photographies et de cyanotypes en fait une oeuvre éblouissante et inspirante. Son propos, une biographie de Marie et Pierre Curie, est passionnant. Nous suivons ce couple hors du commun, de leur rencontre jusqu'à leur mort. Nous réalisons la grandeur de leurs travaux, de leurs découvertes et comprenons pourquoi encore aujourd'hui, ils sont admirés dans le monde entier. Certes par moment, le texte peut paraître technique, scientifique, mais il reste tout de même abordable. Le fil conducteur de l'oeuvre est de mettre en parallèle deux forces invisibles, la radioactivité et l'amour, cela fonctionne plutôt bien, même si scientifiquement parlant, elles ne sont pas comparables. « Radioactive » est une oeuvre rare, exigeante et profondément humaine qui a été le premier roman graphique sélectionné dans la catégorie non-fiction du National Book Award.
Monsieur Toutenordre est un passionné de ménage. Tous les jours, il range, nettoie et dépoussière sa maison de fond en comble. Après vient le tour de son jardin : il taille, ratisse, passe la piscine au chinois. Mais quelque chose le chiffonne : au fond de son jardin se trouve une forêt ou règne un bazar indescriptible ! M.Toutenordre s’attèle alors à la tâche…
Christopher Ellengard nous livre un conte écologique drôle et original. L’être humain veut parfois arranger la nature à son goût, pour son confort, mais toujours au détriment de l’équilibre fragile qui y règne et impacte tout l’écosystème !
Les illustrations au feutre sont colorées. Les formes géométriques de la maison attestent de la maniaquerie de M.Toutenordre : rien ne dépasse ! Dans la forêt, c’est une autre ambiance : des couleurs, des arbres touffus, Christopher Ellengard nous montre le cocon confortable de cette belle nature.
Avec humour, le message écologique est passé : laissons la nature comme elle est !
Nolwenn
Gioia a 17 ans. Elle n’est pas comme les autres. Dans sa bulle elle discute avec Tonia, une amie imaginaire. Elle écoute en boucle les Pink Floyd, collectionne dans un carnet les mots étrangers intraduisibles et se passionne pour la photographie en ne prenant que des gens de dos. Au lycée on la surnomme miss rabat-joie. Elle vit dans un contexte familial difficile. Un jour, elle fait par hasard la connaissance d’un jeune homme : Lo. Comme elle, il est solitaire, collectionne des cailloux dans un bocal, joue aux fléchettes seul le soir dans un bar. Avec lui Gioia va découvrir des émotions jusqu’ici jamais ressenties. Mais voilà, celui-ci disparait sans laisser de traces. La jeune fille est alors prise de doutes. Aurait-elle imaginé cette relation ? Serait-elle folle comme le pense ses parents ou la psy ? Gioia est déterminée à retrouver son amour perdu et à mettre au clair les zones d’ombres qui planent autour de cette histoire. Notre héroïne sera aidée par quelques complices : son professeur de philosophie et confident, une gérante de bar et un vieux monsieur.
Dans ce premier roman, Enrico Galiano traduit très bien le mal-être de l’adolescente, ses interrogations, ses doutes et ses espoirs.
En plongeant dans le monde de Gioia on perd souvent le sens de la réalité et de l’imaginaire tant la frontière entre les deux y est infime.
Les ados se retrouveront dans ce thriller psychologique, écrit avec fluidité et humour. Les personnages sont très attachants, mystérieux et sont confrontés à des réalités aussi brutales que quotidiennes. Une sensibilisation à la violence, l’alcoolisme, le harcèlement…On retiendra également un message de tolérance et d’ouverture d’esprit.
J’ai lu ce livre rapidement, prise dans le fil des événements et l’envie page après page d’en connaître le dénouement.
Dans un futur dévasté par les Super-vilains, Wolverine n'est plus que l'ombre de lui-même, fermier sans histoire courbant l'échine devant les tyrans locaux. Jusqu'au jour où un ami de longue date lui demande une faveur et l'entraîne dans une course effrénée contre la mort. Ce périple va faire ressurgir de douloureux souvenirs mais, plus dangereux encore, va réveiller en lui la bête si longtemps contenue... Wolverine, le X-man le plus connu au monde, nous entraîne ici dans un futur sans foi, ni loi, où les défenseurs de l'humanité ont disparu et où règne le mal absolu. Logan, transformé par ce qui est arrivé, n'est plus le guerrier d'antan. Miné par un lourd secret, il dénote complètement du personnage sauvage que l'on a connu dans de multiples aventures et dans des récits contant ses origines. Une fresque futuriste qui n'est pas sans rappeler le désespoir apocalyptique de La Route de Cormac McCarthy. - Michaël
Un vol dans un musée indien, l'empoisonnement d'une rock star, le meurtre d'un ambassadeur… Trois affaires à résoudre aux quatre coins du monde, trois enquêtes en quatre étapes où la coopération sera impérative !
Dans "Perspectives", chaque joueur dispose d'indices différents sur l'investigation en cours, indices qu'il ne pourra pas montrer aux autres… Avec chacun un point de vue unique sur l'affaire, vous devrez communiquer les informations dont vous disposez, toutes essentielles à la résolution, afin de répondre aux questions qui vous sont posées.
Un jeu d'enquête innovant aux règles simples et aux scénarios bien ficelés, qui promet de belles soirées en famille ou entre amis pour élucider ces mystères !
Au Japon, en 1875, Ibuki, jeune héritière d’une célèbre brasserie de saké, rêve de devenir samouraï. Une décision qui est bien sûr désapprouvée par son père.
De l'autre côté du pays, maître Soho, un ancien samouraï renommé, a renoncé au combat et est devenu maître de thé.
Ibuki va tout quitter : famille, amant, et surtout un avenir confortable, pour partir à la recherche de maître Soho. Déguisée en garçon, elle va duper l’homme et le convaincre de lui enseigner le maniement du sabre.
À ses côtés, bien plus que la technique, elle apprendra la sagesse des samouraïs et celle contenue dans l’art du thé. Leur complicité va croître, jour après jour, alors qu’Ibuki progresse, sans savoir exactement dans quel but.
Écrit avec des phrases souvent courtes et simples, dans l’esprit japonais, ce roman se lit comme un conte initiatique.
Cyril Gely nous livre un récit sur la transmission, savoureux, tendre, émouvant et poétique.
Neil Gaiman, auteur anglais de romans fantastiques à succès, a développé dans les années 1990 une série de comics baptisée "Sandman". Cette saga, aujourd'hui devenue culte, est considérée comme l'une des œuvres majeures de la bande dessinée mondiale. Pour faire simple, « Sandman » est un subtil mélange de fantastique, de métaphysique, de philosophie, de science, de mythologie et de plein d’autres choses encore… le juste équilibre qui en fait un chef-d’œuvre onirique.
"Sandman : ouverture" s’adresse aux non-initiés, il est une porte d'entrée, un sas donnant accès à cet univers riche et foisonnant. La construction du récit est complexe, mais réfléchie et maitrisée. Les illustrations de J.H. Williams III s’adaptent parfaitement aux contraintes du découpage et à l'atmosphère étrange du récit grâce à une utilisation de différentes techniques graphiques.
N’oublions pas non plus, Dave McKean, qui officie ici en tant qu’illustrateur de couvertures et une fois encore, il nous éblouit par son génie.
"Sandman : ouverture" est une œuvre ambitieuse qui se lit d'une traite et vous questionne, vous interpelle sur l'origine des choses. Alors, n'ayez pas peur, venez rencontrer le marchand de sable…
Connaissez-vous Kal-El ? Alias Clark Kent, alias Superman ? Si ce n'est pas le cas, voici son histoire, depuis ses premiers pas sur la terre à ses plus grands exploits.
Cet album, destiné à un jeune public, présente de façon simple la mythologie de l'homme d'acier et permet ainsi aux non-initiés de pénétrer facilement un univers riche et en constante évolution depuis plus de 79 ans. Dans la même collection, laissez-vous également séduire par Batman : l'histoire du Chevalier Noir ou comment un jeune garçon deviendra le plus grand détective du monde. - Michaël
Dans "Sea, salt and paper", il vous faudra choisir les bonnes cartes pour construire votre main, les poser pour déclencher leur effet… et surtout, décider de quand stopper la manche pour vous assurer plus de points que vos adversaires !
Quelle stratégie adopterez-vous ? Récolter un maximum de coquillages pour vous assurer des points, ou chercher les rares sirènes qui vous apporteront la victoire ? À vous de choisir !
"Sea, salt and paper", c'est aussi un jeu magnifiquement illustré par des photos de vrais origamis ! Ajoutons une mécanique de "stop ou encore" efficace et engageante, et on obtient un jeu parfait pour l'été (et facile à glisser dans vos valises) !
Masha, jeune adolescente, ne sait plus très bien qui elle est. En manque de repères, elle décide de répondre à une bien étrange annonce « URGENT, RECHERCHE ASSISTANT(E) : compétences en transport, cuisine et nettoyage exigées. Doit savoir obéir aux ordres. Avoir des pouvoirs magiques est un plus. Ne pas avoir le vertige est impératif. Entrez dans la maison de la Baba Yaga pour postuler. »... « L’assistante de la Baba Yaga » est un comics, bande dessinée américaine, destiné aux enfants. Ce récit complet mêle habilement irréel et quotidien grâce à différents niveaux de lecture. Loin d’être une simple histoire de sorcière, ce titre aborde des thèmes importants de (re)construction de soi. Le thème du deuil est sous-jacent, mais permet d’introduire la notion des origines et de l’importance de savoir qui l’on est afin de pouvoir devenir. Marika McCoola, avec une écriture limpide, livre un récit sans temps mort, avec du mystère, mais aussi et surtout du positivisme. Elle est aidée par les illustrations épurées et colorées d’Emily Carroll, renforçant l’atmosphère chaleureuse de l’ensemble. La bande dessinée jeunesse a fait sa mue et propose en parallèle aux récits humoristiques des titres au ton plus grave, plus subtil, aux univers riches et variés d’une grande force narrative. Si vous en doutez encore, je vous invite à lire mes anciens posts pour vous en convaincre. Les toutes jeunes éditions Kinaye ont bien compris cette évolution, qui se reflète dans leur catalogue. D’ailleurs voici leur ligne éditoriale : « notre maison d’édition a pour but de faire connaître aux enfants francophones des histoires inédites empreintes de modernité, construites autour de thèmes forts qui privilégient les valeurs humanistes avec une représentation des diversités, sans discrimination. Nous sélectionnons les ouvrages de notre catalogue pour leurs qualités aussi bien narrative qu’artistique, tout en veillant à ce qu’ils valorisent l’intelligence et la curiosité des enfants ». Cela semble bien alléchant, alors si tous ces titres à venir sont du même acabit que celui-ci, votre Espace COOLturel sera heureux de vous les faire découvrir.
Momo est une petite fille vive, turbulente mais attachante. Elle vit avec sa grand-mère et attend impatiemment le retour de son père, parti pêcher au grand large. Pour s'occuper, elle jouit de son imagination pour vivre des aventures. Hélas la réalité reprend toujours le dessus et sa vie va en être bouleversée... Un très beau titre jeunesse destiné à tous les publics. Tendre, mélancolique, mais plein d'humour, il est une réusite scénaristique. L'illustrateur, à la technique proche de Bastien Vives, dessine Momo avec brio et nous propose un personnage à la tronche adorable. Vous recherchez de la douceur dans ce monde, alors laissez-vous prendre par ce titre qui vous rechauffera le coeur. - Michaël