Conseils lecture
Dans la petite ville de Monta Clare, nichée dans la région des Ozarks, Patch, 13 ans, disparaît après avoir sauvé une adolescente d’un enlèvement. Saint, sa meilleure amie, met tout en œuvre pour le sauver. Lorsqu’il est retrouvé plusieurs mois plus tard, presque mort, il prétend avoir été séquestré avec une jeune fille, Grace, qui reste introuvable. Beaucoup pensent qu’il délire, mais lui et Saint feront tout pour la retrouver…
Chris Whitaker signe un roman magistral. S’étalant sur plus de trente ans, ce récit imprévisible met en œuvre des émotions complexes et bouleversantes. L’auteur dissèque avec beaucoup de finesse la psychologie des personnages, tous plus attachants les uns que les autres. Toutes les nuances de la nuit montre le talent de Chris Whitaker pour explorer en profondeur les troubles de l’adolescence et la façon dont les traumatismes pèsent sur l’âge adulte.
Dans la quête de Patch et Saint, chaque élément a un rôle à jouer et rien n’est laissé au hasard. Des révélations toujours inattendues font monter la tension, et l’auteur nous fait avancer dans un univers oppressant, entre espoir et désespoir : on passe par toutes les émotions.
Un livre magnifique et époustouflant, qu’on lit d’une traite malgré ses 800 pages : les chapitres très courts rendent la lecture dynamique et on ne peut plus lâcher ce récit prenant. Un roman noir, mais aussi tellement lumineux grâce à ses personnages : Saint, Patch, Norma, Sammy, Misty… débordants d’humanité, d’amitié et d’amour.
On se souviendra longtemps de l’histoire du « pirate et de l’apicultrice »…
Ce premier roman, librement inspiré d’une histoire vraie, retrace la fuite d'une jeune nonne dans l’Angleterre du XIVᵉ siècle.
Avec la complicité de quelques sœurs, Joan simule sa propre mort afin de s’évader du couvent de Saint-Clément d’York, dans le Yorkshire, où elle est cloîtrée depuis l’enfance, suite au décès de ses parents. Commence alors pour elle une vie d’aventures, de plaisirs et de découvertes, qui la mènera jusqu’à Londres. Mais elle devra veiller à échapper à la vengeance de l’impitoyable abbesse, prête à tout pour la retrouver.
Dans le contexte historique du Moyen Âge, on prend plaisir à suivre l’épopée de cette femme exceptionnelle, dont la soif de liberté, de plaisir et de connaissance dépasse la peur. Joan de Leeds est une héroïne observatrice, volontaire et attachante, entourée de personnages hauts en couleur.
L’écriture délicate mêle humour et poésie pour offrir un roman d’émancipation captivant et inspirant, mettant en lumière une protagoniste féminine lumineuse.
La fin imaginée par l’auteur laisse planer un mystère sur le destin de Joan — on aimerait savoir ce qu’elle devient.
Une très belle lecture autour d’un fait réel méconnu.
Joël Dicker surprend là où on ne l’attend pas : avec un roman inclassable, malicieux et généreux, destiné à tous les lecteurs de 7 à 107 ans.
L’histoire débute un matin, lorsque l’on découvre que l’école « spéciale » est devenue impraticable suite à une inondation suspecte. Les élèves sont alors contraints d’intégrer l’école « normale ». Une petite bande d’enfants, menée par l’espiègle Joséphine, décide de mener l’enquête afin de retrouver le coupable responsable de ce changement. S’ensuit alors une série de rebondissements aussi abracadabrants que savoureux.
Le récit adopte un vocabulaire, des expressions et un humour volontairement enfantins. Sous cette apparente légèreté, Joël Dicker aborde avec finesse des sujets essentiels tels que le harcèlement scolaire, la différence, l’estime de soi ou encore la démocratie. Un roman qui ouvre le dialogue et sensibilise les enfants, tout comme les adultes, sur le vivre-ensemble.
Un livre intergénérationnel à lire en famille, à voix haute ou à savourer seul pour retrouver son âme d’enfant et le plaisir de la lecture.
Bienvenue dans les coulisses impitoyables de la mode et de l’influence. À travers cet univers sans cesse en évolution, nous suivons les parcours entrecroisés de trois femmes : Blanche, directrice de l’iconique magazine Attitude, cependant en perte de vitesse ; Myrtille, jeune styliste de talent, résolument convaincue que les réseaux sociaux sont l’avenir du secteur ; Anne, mère au foyer passionnée de couture, exposant ses créations sur un site internet. La vie de cette dernière va être bouleversée le jour où une star apparaît en public avec une de ses combi-shorts.
Adèle Bréau explore ici un milieu qu’elle connaît parfaitement et nous livre un roman choral captivant. Derrière les paillettes, on découvre les difficultés auxquelles sont confrontés les protagonistes : concilier vie publique et privée, gérer l’image, le regard des autres, le pouvoir…
Même si cet univers peut sembler superficiel, on s’attache profondément aux personnalités de ces héroïnes. Le roman aborde avec finesse les relations intergénérationnelles, l’estime de soi, la sororité et, bien sûr, l’amour.
Une lecture agréable, moderne et humaine, qui interroge notre époque tout en offrant un moment d’évasion.
L’histoire se situe à Toulouse, la ville rose, paraît-il. On y suit : Lucie, 18 ans, timide et introvertie, tout juste débarquée d’Arras pour ses études. Son seul signe de rébellion est une mèche rose dans sa frange blonde ; Colette, 75 ans, vivant désormais seule avec sa chienne Bernadette, passionnée de lecture et à la pointe des nouvelles technologies ; Sacha, trentenaire optimiste, commercial en produits pharmaceutiques, en couple avec Romuald ; Mme Germaine, vieille dame narcoleptique ; Pétronille et Caroline, deux collègues que tout semble opposer, mais inséparables.
Tout ce petit monde éclectique va se retrouver, plus ou moins volontairement, réuni dans un club de lecture hebdomadaire animé par Pauline, la bibliothécaire. Au fil des séances, les affinités se créent et les secrets se dévoilent…
Julien Rampin raconte, à travers un trio attachant, une histoire d’amitié intergénérationnelle où les liens se tissent au gré des rencontres. Avec justesse et sensibilité, il mêle humour et émotions pour évoquer ces instants qui marquent une vie. Par ses petits clins d’oeil littéraires, ce récit est également un hommage à la littérature, aux mots qui rapprochent et aux livres qui rassemblent.
Une lecture douce et empreinte de délicatesse.
"Tout le bleu du ciel" est le premier roman de Mélissa Da Costa. Il a été un immense succès en librairie. C’est, sans conteste, l’un de mes livres préférés.
Carbone et Juliette Bertaudière en proposent aujourd’hui une adaptation en bande dessinée, avec un point de vue inédit. Alors que le roman original nous faisait suivre l’histoire à travers les yeux d’Émile, cette fois, c’est sous le regard de Joanne que nous la vivons.
La jeune femme quitte tout pour rejoindre un inconnu en fin de vie, atteint d’un Alzheimer précoce. Ensemble, ils embarquent à bord d’un camping-car pour traverser les Pyrénées. Au fil du voyage, ils vivent une aventure à deux, mais cheminent également seuls, chacun face à ses blessures. L’escapade a des allures de vacances ; pourtant, la maladie s’impose progressivement, apportant avec elle tensions et bouleversements. Petit à petit, Joanne et Émile apprennent à se connaître, avec pudeur, découvrant ce qui les a conduits à fuir leur entourage et leur quotidien.
Les illustrations, aux teintes pastel — rose, jaune, bleu —, varient selon les états d’âme ou les instants du jour et de la nuit, pour une immersion dans l’histoire, sans trahir les sensations du roman. À la fin, les lettres écrites par Émile viennent sublimer le récit. Elles dévoilent ses pensées les plus profondes, ajoutent une intensité bouleversante et renforcent le lien entre les personnages.
Quel bonheur de retrouver Émile et Joanne ! J’ai replongé avec émotion dans leur périple touchant, qui nous mène du rire aux larmes, de la tendresse à la colère. Une véritable ode au voyage — qu’il soit sur la route ou spirituel —, à l’amitié, à la sérénité et à la résilience.
Un coup de cœur intemporel à découvrir ou redécouvrir absolument.
Flea et Midge, deux jeunes femmes brillantes et attachantes, partagent la même blessure : elles n'ont jamais connu leur mère. Celle de Midge est décédée à sa naissance et elle a été élevée par Taz, son père. Flea a aussi été élevée par son père suite à la disparition soudaine de sa mère quand elle était encore bébé. Après avoir enfin retrouvé sa trace, Flea est déterminée à se confronter avec elle pour comprendre toutes ces années de silence.
On se prend très vite d’affection pour les héros·ïnes pleins d’humanité. Les paysages du Montana et du Canada, par leur beauté et leur grandeur, accompagnent leurs émotions. La nature joue un rôle apaisant, comme un personnage à part entière. Le lien père-fille, au cœur du récit, s’exprime à travers des dialogues drôles et touchants.
Dans ce roman plein de sensibilité et d’humour, Pete Fromm explore avec tendresse les liens familiaux, l’entraide et la quête de soi.
« Impératrice des airs » est un roadtrip sur fond de grands espaces à la recherche des origines et de la reconstruction, nourri par une histoire sensible, réconfortante et lumineuse.
Inspiré de la célèbre nouvelle de Jean Giono "L’homme qui plantait des arbres", ce récit tout en délicatesse rend hommage à deux figures artistiques majeures : Jean Giono, écrivain humaniste et Vincent Van Gogh, peintre visionnaire.
L’autrice Géraldine Elschner imagine une rencontre touchante dans une maison de retraite entre Fanfan, une jeune visiteuse et un vieil homme mystérieux. Intriguée par sa canne finement sculptée, la jeune fille découvre peu à peu l’histoire extraordinaire d’un berger provençal qui aurait planté des milliers d’arbres dans une région désertique, faisant renaître la vie au cœur du chaos, même pendant les années de guerre.
Les illustrations, magnifiquement choisies, s’appuient sur quatorze œuvres de Van Gogh et sont complétées par des croquis et des dessins contemporains, dans l’esprit "carnet de voyage". Ceux-ci apportent la couleur et l’émotion de l’histoire. On y retrouve des valeurs de transmission intergénérationnelle, ainsi qu’une ode à la beauté et à la nature.
En fin d’ouvrage, un dossier permet d’en apprendre davantage sur Jean Giono, Van Gogh, la Provence et la légende d’Elzéard Bouffier, ce berger dont l’existence réelle continue de nourrir notre imaginaire.
Un très bel objet littéraire qui donne envie de se plonger dans le texte original et de redécouvrir les tableaux du peintre.
Suite au suicide de sa meilleure amie, Emmylou, une lycéenne, décide de quitter sa Bretagne natale pour partir en Angleterre en tant que fille au pair. Ce départ lui permet de faire face à son deuil, de prendre du recul par rapport à sa famille et à sa condition sociale modeste. À Londres, elle espère perfectionner son anglais et se plonger intensément dans les révisions pour le concours d’entrée à une école de journalisme. Hélas, tout ne sera pas aussi idyllique que ce que les apparences laissaient présager.
Sidonie Bonnec, pour son premier roman, s’inspire de sa propre histoire pour nous plonger dans un thriller psychologique oppressant. On suit le quotidien d’Emmylou dans sa nouvelle vie au sein d’une famille particulièrement troublante. Un huis clos coupé du monde, où chaque jour révèle des événements de plus en plus étranges. Comme l’héroïne, le lecteur brûle de découvrir ce qui se cache derrière les faux-semblants.
La psychologie du personnage principal est minutieusement explorée : on ressent ses émotions, ses joies, ses peurs, ses angoisses et ses douleurs. L’ambiance étouffante et inquiétante s’installe progressivement et grimpe crescendo jusqu’à un final parfaitement maîtrisé. La plume de l’autrice est fluide et percutante.
Une lecture qui oscille entre émotion et mystères glaçants, que l’on dévore d’une traite.
La vie était radieuse pour Fanny, jusqu’à ce que le destin s’en mêle. Unique survivante de l’accident qui lui a arraché son fiancé et ses meilleurs amis, la jeune femme va devoir réapprendre à vivre. Habitée par le vide et les souvenirs, une évidence s’impose à elle : partir au Canada pour réaliser le rêve de son amour perdu.
Laure Manel nous offre un récit bouleversant, empreint d’émotions. Son écriture douce et poétique accompagne le lecteur au cœur du processus de deuil : culpabilité, douleur, mais aussi lueur d’espoir et renaissance.
À travers les saisons canadiennes, on découvre des paysages majestueux, des rencontres pleines de chaleur humaine, et une langue vivante, riche d’expressions savoureuses.
L’autrice nous immerge dans les pensées de ses personnages avec délicatesse. C’est un roman qui touche profondément et qui nous remue. "Nos étoiles filantes" est un hymne à la vie, à l’amour et à la résilience.