Conseils lecture
C’est une histoire d’amour entre un père et ses deux fils, qu’il élève seul depuis le décès de leur mère. Ils vivent en Lorraine. Le père est cheminot. C’est une famille ouvrière et solidaire. Le foot est leur première passion, surtout pour le père et son fils aîné : c’est ce qui les relie. Le militantisme politique aussi, plutôt de gauche.
Les années passent et les enfants grandissent. Si le cadet se dirige vers de brillantes études, l’aîné bascule dans les rangs de l’extrême droite, provoquant l’incompréhension de ses proches.
Laurent Petitmangin, dans ce premier roman fulgurant, traite avec simplicité, sensibilité et finesse la complexité des relations parents-enfants. Il nous questionne sur nos réactions, notre culpabilité, ou encore notre capacité à pardonner. Un récit profondément humain, touchant et bouleversant, qui ne laisse pas indemne.
Après avoir reçu plusieurs prix en 2020, notamment le Femina des lycéens, Ce qu’il faut de nuit est aujourd’hui adapté au cinéma par Delphine et Muriel Coulin sous le titre Jouer avec le feu. L’acteur Vincent Lindon a été récompensé pour son rôle de père par la Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine à la Mostra de Venise 2024. Le film est fidèle au livre, et les acteurs incarnent avec justesse toute la tension entre les protagonistes.
Doris et Tup Senter mènent une vie heureuse avec leurs trois enfants dans la ferme laitière familiale. Les tâches de l’exploitation et les petites joies du quotidien rythment les journées, suivant le cycle immuable de la terre et des saisons. Rien ne semble pouvoir ébranler cette famille soudée par des liens profonds. Cependant, un jour, un tragique évènement vient frapper leur havre de paix.
Ce récit choral s’étend sur près de vingt ans, de 1947 à 1965. L’autrice donne la parole à chaque personnage, explorant le panel des sentiments, des réactions et le chaos qui suivent un décès.
L’amour, qu’il soit filial, fraternel, parental ou passionnel, constitue le ciment entre les membres de cette histoire poignante.
Bien que des sujets graves soient abordés, l’écriture poétique et les descriptions des paysages font de « Plus grand que le monde » un roman lumineux tourné vers l’espoir.
Bouleversante et touchante, cette saga m’a évoqué avec nostalgie l’univers de « La petite maison dans la prairie », la série « culte » de mon enfance. Comme un retour aux sources vers mes premières émotions. Les choses les plus simples étant souvent celle qui nous marque durablement.
Bernard Mélois, célèbre sculpteur sur émail, a fait de sa vie une œuvre d’art.
Se sachant condamné par un cancer, le père de famille compte bien orchestrer ses funérailles et en faire un ultime moment de fête.
Pendant quelques semaines, nous allons suivre Clémentine, ses sœurs et sa mère dans la préparation de ce départ. Commander un cercueil et le peindre en bleu, émailler la croix, vider l'atelier de tous ses objets émaillés pour que l'artiste puisse retourner une dernière fois dans son antre, choisir les musiques de la cérémonie d'enterrement…
En se lançant à corps perdu dans les dernières volontés de Bernard, ses proches souhaitent rendre hommage à l’artiste qu’il était, mais surtout au mari et père idéal.
Chaque détail des préparatifs est l’occasion de plonger dans l’histoire et les souvenirs de cette famille unie par l’amour et la joie.
Un récit intime, très touchant, qui aborde avec humour, simplicité et tendresse des thèmes profonds comme le deuil et la transmission à travers l’art.
« Alors c’est bien » est une lecture qui résonne avec chaleur et humanité, nous rappelant la beauté de la vie même dans les moments difficiles. Une belle invitation à réfléchir sur ce qui compte vraiment.
Chloé Berthoul, est une femme de 38 ans qui vit dans la ville moyenne de Gabarny avec son compagnon Greg, sa belle-fille Colette et leur fils Raoul. Deux fois par semaine, elle fréquente les réunions du « Belles Mères Anonymes ».
Le quotidien tranquille de Chloé est bouleversé lorsque ses voisins apparemment sans histoires sont impliqués dans une affaire de braquage et lorsqu’un secret de famille éclate. Prenant conscience de la banalité de son quotidien, Chloé se lance dans une quête pour retrouver un trésor disparu avec l'aide de Lapouta, un enfant de son immeuble, qu’elle prend sous son aile.
« Une époque en or » aborde avec humour et une écriture percutante des thèmes sociaux actuels comme les familles recomposées, les violences conjugales, le machisme et le réchauffement climatique. Le ton reste léger et accessible malgré la gravité des sujets traités.
Dans ce livre, Laurent Gaudé revient sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. L'explosion au Stade de France, les attaques des terrasses de restaurants, la prise d'otage et la tuerie du Bataclan.
Chronologiquement, on replonge dans les faits, grâce à la mise en scène d'instants de vie, se déroulant du matin jusqu'au lendemain du drame.
Des moments ordinaires du quotidien, où certains deviendront héros ou martyrs au fil des heures.
L'auteur réussit à nous imprégner des émotions ressenties par les personnages, présents de près ou de loin.
On entre aussi bien dans les pensées des victimes, que dans celles des témoins, des proches, des secours ou des agents de nettoyage.
L'écriture est très touchante, voire poétique malgré la gravité de la situation. Quand on commence ce récit, on ne le lâche qu'à la dernière page.
Un roman bouleversant, puissant pour ne jamais oublier l'horreur. Mais également une ode à la vie et à la liberté.
Lucia, Hortense, Max, Arsène et Joséphine viennent de recevoir une mystérieuse lettre de l’office de tourisme de Californie, les invitant à participer à une chasse au trésor. Ces cinq inconnu·es, venant d’univers différents, semblent cependant avoir un point commun, être à un tournant de leur vie.
Jim, un comédien en difficulté, a été sélectionné pour jouer le rôle du meneur de jeu.
Au cours de ce road-trip haletant, Les participant·es vont relever tous les défis, afin de trouver les indices menant au "Graal".
Des affinités se créent dans le groupe, mais très vite l'ambiance va se troubler, laissant place aux doutes et suspicions. Les masques tombent, révélant au fil des pages les secrets et failles de chacun·e.
Julien Sandrel nous entraîne dans une histoire pleine de rebondissements, explorant les relations humaines avec intensité.
Un roman tendre et touchant.
Les Flores, de mères en filles, sont maudites : tous leurs hommes, maris et fils, meurent prématurément.
1918 au Brésil, dans le Nordeste, où le droit des femmes n'est pas reconnu, une lignée de dentellières résiste grâce à leur métier. Nous découvrons particulièrement Inês Flores, la narratrice et son amie Eugênia, mariée contre son gré à 15 ans. Malgré leur éloignement, elles trouvent le moyen de communiquer grâce à un code caché dans la broderie, le but étant d'aider Eugènia à s'extirper de l'emprise de ce mariage.
En parallèle, en 2010, nous suivons Alice, militante féministe à Rio. Celle-ci reçoit la visite d’une tante éloignée qui lui transmet un voile de messe en dentelle. À travers ce présent mystérieux, symbolisant la soumission, la jeune fille va se plonger dans l'histoire de sa famille et le combat mené cent ans plus tôt pour l'émancipation féminine.
Ce roman qui fait le lien entre les générations, délivre de beaux messages sur la sororité, la lutte des femmes pour leur place dans la société et leur liberté. Il brosse les portraits touchants d’audacieuses héroïnes, aspirant aux mêmes valeurs, chacune à leur époque.
Angélica Lopes, habituellement récompensée en littérature jeunesse, signe ici son tout premier roman pour adultes.
L’histoire se déroule dans un quartier résidentiel, où la vie semble couler sans encombre. En septembre, dans le jardin des Loverly, se tient le traditionnel Barbecue entre voisin·es. On se croirait presque dans la série « Desperate Housewives ». Une nuit, un terrible accident va venir bouleverser le calme apparent de cette petite communauté. Les murmures vont se faire plus insistants, puis se transformer en rumeurs. Mais est-ce vraiment à ce moment-là que les choses ont réellement dérapé ?
Nous allons suivre quatre couples, en particulier, le point de vue des femmes.
Au fil des chapitres, chacune d’elle, forte de leur personnalité différente, exprime leur rapport à la maternité, au couple, au travail…
Construit tel un thriller psychologique à double temporalité, les secrets se dévoilent au fur et à mesure. On essaie de trouver la vérité et de comprendre l'impensable. L'autrice nous tient en haleine jusqu'à la fin.
Une lecture captivante, empreinte de sororité, d’émotion et de personnages attachants.
David est un metteur en scène de théâtre dans le creux de la vague. Pour la énième fois, la pièce qu’il devait monter, La Tempête de Shakespeare, ne se fera pas. Un imprévu de la vie quotidienne, va lui éviter de sombrer encore plus dans sa tourmente. La halte-garderie est en grève et il doit garder Miranda, sa fille de deux ans. Pour occuper l’enfant, le père de famille, décide de lui jouer et expliquer sa pièce.
Dès la première scène, on est embarqué dans le récit. Pour capter l'attention de la fillette, le comédien incarne avec passion les personnages et les situations. Il y met du rythme, de la gestuelle, de la voix, de la surprise et de l'émotion.
La complicité entre David et Miranda est totale. L’enfant participe au jeu. Poupées, ours en peluche, figurines, dessins deviennent acteurs ou décors.
La tempête n’est pas que dans le texte, elle est également dans les pensées du père et comme pour intensifier l’atmosphère, dehors l’orage gronde.
Grâce à ces parallèles entre fiction et réalité, l'auteur explore les thématiques de la paternité, des relations parents/enfants, de la famille.
C’est aussi une réflexion sur la place de l’art et des artistes dans notre société. Être intermitent·es du spectacle est-il un vrai métier ? Comment se sentir utile quand nombre de personnes pensent que les professions artistiques ne sont que du loisir ?
« Ma tempête » est une véritable ode au théâtre ! Un roman audacieux en se permettant de puiser dans l’œuvre Shakespearienne. Le livre est court, l’écriture fluide, pas besoin d’être érudit·e pour apprécier cette lecture.
Une réussite.
Chaque été, la famille de Philippe part en vacances sur l’ile de Ré, où elle séjourne chez des ami·es.
Pour l’adolescent, c’est l’occasion de retrouver François, le fils du boucher, Christophe, le fils de pêcheur, de faire la connaissance de Nicolas, un garçon secret qui vient d’emménager avec sa mère, ainsi que d’Alice et son frère Marc, des touristes parisiens.
Nous sommes en 1985, avant le pont et avant que l’île ne devienne un paradis pour privilégié·es. Les téléphones portables n’existent pas et les jeunes ne sont pas rivé·es sur leurs écrans durant des heures, mais peuvent profiter les un·es des autres ensemble.
Philippe savoure cette période, celle de l’inactivité, l’inutilité, la paresse, le silence.
Iels vont avoir 18 ans et jouissent de l’insouciance de leur âge, des premiers émois amoureux.
Pourtant, il suffira d’une seule nuit pour que rien ne soit plus jamais comme avant.
Derrière l’ambiance légère des années 80, du top 50, des baby-foot, des flippers, des bornes d’arcade…, Philippe Besson retrace avec justesse, pudeur et sensibilité un drame vécu lors de sa jeunesse.
Grâce à son écriture fluide, sincère et sans fioritures, l’auteur nous fait entrer sans voyeurisme dans l’intimité psychologique de ses personnages attachants.
Un récit nostalgique et poignant sur l’adolescence, qui explore les thèmes de l’amitié, de l’homosexualité, de la fragilité de la vie et de la beauté de l’instant présent, en nous touchant en plein cœur.
