Tous les avis de
Ce matin Pablo l’éléphanteau est triste, il ne se trouve pas beau et voudrait changer de couleur, en finir avec le gris. Il profite d’une balade dans la savane avec son ami l’oiseau, pour lui demander son avis concernant le pelage qui lui irait le mieux. Sur chaque double page, nous découvrons la nouvelle envie de Pablo (girafe, serpent, vache…) accompagnée de la réaction de son compagnon. Le fil de l’histoire est très simple à suivre et crée l’impatience de voir la prochaine transformation. Les illustrations sont colorées et dynamiques. Ce duo improbable apporte une véritable bonne humeur.
Cet album plein de tendresse est très touchant et drôle. Il nous rappelle, au travers des personnages, nos inquiétudes et questionnements vis-à-vis du paraître et de la quête d’identité. Serions-nous plus belle·aux, plus apprécié·es sous une autre apparence ? Ces pensées concernent aussi la vie des enfants.
L’amitié est également bien présente entre les deux héros. Le petit oiseau n’hésite pas à donner son avis à Pablo avec sincérité quitte à parfois le vexer.
Finalement, le plus important est d’être entouré·e par l’amour de ces proches, quels que soient nos choix.
Une légende mongole raconte que « celui qui voit un loup sera chanceux pour le restant de ses jours ». Nomin rêve depuis toujours de voir un loup de ses propres yeux, comme sa grand-mère autrefois. Chaque soir elle veille, écoute et guette le signe de la présence de l’animal, mais la bête reste invisible. Pourtant la grand-mère de Nomin en est certaine et rassure l’enfant, un jour elle verra un loup. Après des années, lassée d’attendre, la jeune fille décide de partir à la rencontre de la mystérieuse créature qui hante les steppes…
L’autrice nous entraîne à la découverte des croyances et paysages mongols à travers la relation très intime entre la petite-fille et sa grand-mère ainsi que leur passion pour les loups.
Les dialogues entre la mamie et la petite sont très touchants et émouvants. Ils sont accompagnés d'illustrations magnifiques, les expressions des personnages sont extrêmement détaillées, criantes de réalisme.
C’est une belle histoire, sous forme de quête initiatique, sur la transmission, l’apprentissage de la vie. Elle nous montre aussi une vision différente du loup, loin de celle des contes traditionnels.
Cet album est un fabuleux voyage dépaysant et plein de tendresse.
Jouer, aimer, câliner, grandir en découvrant le monde qui nous entoure est le quotidien des petit·es.
Cet album retrace toutes ces premières fois, ces moments de bonheurs simples partagés entre le bébé et ses proches. Sous forme d’imagier, chaque double page met en parallèle deux situations qui se répondent. D’un côté chez les animaux, de l’autre chez les humain·es. Le premier bain, le parfum d’une fleur, une balade…
Les illustrations sont très douces, avec une impression de relief et de brillance. Le texte simple et fluide accompagne subtilement l’ensemble. Le format cartonné s’adapte parfaitement aux manipulations des jeunes lecteur·ices.
C’est un très bel objet livre, attendrissant, touchant qui nous rappelle l’émerveillement des premières découvertes et émotions.
« - Hé toi, la nouvelle ! Tu viens jouer avec nous ?
- A quoi vous jouez ?
- On joue à ``familles’’. »
Dans la cour de récréation les enfants s’apprêtent à jouer à « famille », qui est une version de l’universel jeu du papa et de la maman. Seulement aujourd’hui il n’y a plus un seul et unique modèle familial. Tour à tour les enfants évoquent leur situation personnelle. Certain·es ont deux mamans, ou vivent seul·es avec l’un·e de leurs parents, d’autres sont adopté·es…
Au fil du jeu, chacun·e se rend compte de la grande diversité des schémas familiaux. Les élèves discutent des avantages et inconvénients des uns et des autres et c’est chouette de pouvoir en parler ensemble.
L’autrice montre avec bienveillance au travers des yeux d’enfants qu’il y a plusieurs sortes de familles, chacune ayant sa place dans notre société. Les illustrations sont colorées, pleines de douceur et de tendresse, rieuses comme les jeux d’enfants.
Un album actuel, parfait pour aborder le sujet de la différence avec les enfants. C’est aussi un joli message de tolérance, d’amour et d’ouverture d’esprit.
Gioia a 17 ans. Elle n’est pas comme les autres. Dans sa bulle elle discute avec Tonia, une amie imaginaire. Elle écoute en boucle les Pink Floyd, collectionne dans un carnet les mots étrangers intraduisibles et se passionne pour la photographie en ne prenant que des gens de dos. Au lycée on la surnomme miss rabat-joie. Elle vit dans un contexte familial difficile. Un jour, elle fait par hasard la connaissance d’un jeune homme : Lo. Comme elle, il est solitaire, collectionne des cailloux dans un bocal, joue aux fléchettes seul le soir dans un bar. Avec lui Gioia va découvrir des émotions jusqu’ici jamais ressenties. Mais voilà, celui-ci disparait sans laisser de traces. La jeune fille est alors prise de doutes. Aurait-elle imaginé cette relation ? Serait-elle folle comme le pense ses parents ou la psy ? Gioia est déterminée à retrouver son amour perdu et à mettre au clair les zones d’ombres qui planent autour de cette histoire. Notre héroïne sera aidée par quelques complices : son professeur de philosophie et confident, une gérante de bar et un vieux monsieur.
Dans ce premier roman, Enrico Galiano traduit très bien le mal-être de l’adolescente, ses interrogations, ses doutes et ses espoirs.
En plongeant dans le monde de Gioia on perd souvent le sens de la réalité et de l’imaginaire tant la frontière entre les deux y est infime.
Les ados se retrouveront dans ce thriller psychologique, écrit avec fluidité et humour. Les personnages sont très attachants, mystérieux et sont confrontés à des réalités aussi brutales que quotidiennes. Une sensibilisation à la violence, l’alcoolisme, le harcèlement…On retiendra également un message de tolérance et d’ouverture d’esprit.
J’ai lu ce livre rapidement, prise dans le fil des événements et l’envie page après page d’en connaître le dénouement.
Dans « L’ennui des après-midi sans fin », Gaël Faye nous replonge dans les souvenirs de son enfance. On le découvre petit garçon, quand le mercredi tantôt était sans école. A cette époque dans sa maison il n’y avait pas de télévision, ni d’écran. Alors pour occuper ses heures libres pas d’autre choix que l’imagination. L’enfant trouve mille et une activités, des parties de foot avec les copains, des figurines et des jouets pour s’inventer des univers, un grand jardin…
C’est un très bel album dont l’histoire est en fait la reprise d’une des chansons de l’auteur. C’est un texte poétique, une voix tout en douceur, une mélodie qui nous entraîne à la rêverie et des illustrations pleines pages retraçant avec justesse une atmosphère empreinte de nostalgie.
Dans notre société où il faut toujours aller de plus en plus vite, c’est un réel plaisir de se poser un instant avec ce livre CD.
C’est l’occasion de retrouver avec nos enfants le goût de prendre son temps, de profiter du moment présent, de ne rien faire et de réapprendre à s’ennuyer.
« L’ennui des après-midi sans fin » figure sur le premier album de Gaël Faye : « Pili pili sur un croissant au beurre » sorti en 2014. Il est aussi l’auteur de « Petit pays » publié en 2016 chez Grasset. Ce roman a été récompensé notamment par le Goncourt des lycéens et adapté au cinéma en 2020.
Depuis toujours les chat·tes fascinent, félins sauvages, indépendant·es mais également câlin·es et tendres à leurs heures. Avec ce très bel album on découvre ou redécouvre 11 poèmes ou extraits de la littérature, passant par Baudelaire, La Fontaine ou bien encore Lewis Caroll. Les textes sont aussi variés que leurs auteurs. Face à ces écrits onze illustrateur·rices contemporain·es proposent dans leurs différents styles un portrait se mariant avec l’écrit.
Cette magnifique galerie d’images et de mots ravira bien sûr les amoureux·ses des matous et charmera aussi sans nul doute les autres.
« Petits portraits de chats » est un ouvrage inclassable. C’est à la fois un album, sans histoire, que l’on peut lire au gré de ses envies et au hasard des pages, un livre d’art que l’on regarde pour ses magnifiques illustrations, ou bien encore un recueil de poèmes.
J’ai beaucoup aimé la multiplicité des styles de ce livre, qui met à l’honneur avec malice et modernité, la poésie, genre souvent oublié.
Un très bon moment de lecture cocooning.
Lucas vit près de la mer. Aujourd’hui, il pense très fort à son grand-père qui aurait fêté ses quatre-vingt-dix ans. Il se souvient que celui-ci lui parlait souvent d’un endroit lointain où l’océan rencontre le ciel. L’enfant, en souvenir de son aïeul, décide de construire un bateau solide pour faire le long voyage qu’ils avaient préparé ensemble. La construction du bateau est longue et demande de gros efforts. Fatigué, Lucas s’autorise une petite sieste. À son réveil, le garçon se retrouve en mer, bien malgré lui, le périple a commencé…
The Fan Brothers (Eric et Terry Fan) nous entraîne dans la fabuleuse quête initiatique du jeune héros parti à la recherche de son grand-père et de l’endroit magique tant raconté. Chaque page est un émerveillement. L’enfant croise des créatures et des lieux étranges. L’imaginaire est renforcé par des illustrations tout simplement sublimes et époustouflantes. On pense évidemment à l’univers de Jules Verne et ses machines extraordinaires.
« Où l’océan rencontre le ciel », est un album fantastique, onirique, poétique, très émouvant, qui traite avec délicatesse du pouvoir des rêves, de l’imaginaire. C’est une jolie manière d’évoquer aussi le souvenir et le deuil.
Cet ouvrage est vraiment magnifique tant pour son graphisme que pour la sensibilité de son histoire.
Lily et ses parents viennent de déménager au bout du monde, dans les montagnes, pour se rapprocher de mamie. « Cette nouvelle maison avait une odeur étrange et était toute vide… » La petite fille se sent seule. Lors d’une balade pour découvrir les environs, elle trouve un bébé licorne perdu et coincé dans les ronces. La fillette décide de ramener le petit animal chez elle. Avec l’aide précieuse de sa grand-mère, qui semble bien connaître les licornes, Lily va prendre soin de sa nouvelle amie au fil des saisons…
Briony Mary Smith entraîne les lecteur·ices dans un univers merveilleux. Les illustrations sont superbes dans des tons naturels aux nuances de terre, verts, bruns, gris…qui évoquent les grandes étendues. Le côté champêtre se retrouve également sur les vêtements aux motifs campagnards des personnages. Le blanc est utilisé pour la licorne.
On est touché par le lien qui unit l’enfant et la créature, et par la maturité de l’héroïne qui comprend qu’il faudra bien la laisser un jour retrouver sa famille. Quand le moment de la séparation arrive, Lily, malgré sa tristesse, va aller de l’avant, passer à autre chose et se faire de nouvelles amies tout en gardant dans son cœur les moments vécus avec le petit animal.
Cet album ne ressemble pas aux autres livres de licornes. C’est une belle histoire d’amitié enfantine pleine de magie, d’imaginaire et de douceur.
C’était les meilleur·es ami·es du monde. Elle et lui aimaient se promener dans les bois, patauger dans la rivière, écouter gronder l’orage caché·es dans le grenier… Ensemble les enfants partageaient chaque instant de la vie, les rires, les jeux, les peurs… Iels étaient inséparables, jusqu’au jour où la jeune fille ne répond pas à l’appel de son ami. Très triste, le garçon se lance à sa recherche…
L’autrice, par la voix du personnage principal, nous raconte une belle histoire d’amitié entre deux enfants. Cependant celle-ci prend fin brutalement, sans raison apparente, si ce n’est une nouvelle rencontre. Le récit bascule alors sur le chagrin, l’incompréhension et les désillusions vécues par le garçon qui reste seul. Le texte simple est écrit à la première personne, au passé, ce qui laisse pressentir dès le début du livre le côté éphémère des sentiments. Les illustrations à la gouache sont très expressives et les représentations de la nature sont magnifiques.
Cet album très touchant montre bien à quel point on peut être blessé·e, se sentir trahi·e, voir abandonné·e lorsqu’une relation amicale intense se brise. C’est également un message d’espoir, sur la manière de rebondir positivement, sans colère, ni rancune.
Le titre, « Amitiés » au pluriel, est bien pensé, car dès l’enfance on apprend très vite que toutes les complicités ne sont pas forcément éternelles. La vie est faite d’une multitude de rencontres qui en font sa richesse.