Conseils lecture
Tout comme son grand frère Jeff, Erwann est un passionné des sports de glisse, surtout de skate. Malheureusement un accident tragique durant une compétition cause la mort de l’ainé et brise par là même sa famille. Dorénavant il lui est interdit de pratiquer sa passion, à moins que... « Erwann » est un titre jeunesse sans prétention qui pourrait, si on y prête peu attention, être noyé dans la masse. Il serait dommage de passer à côté de ce récit plus profond qu’il n’y paraît. Ici des sujets difficiles sont abordés avec subtilité : on nous parle d’accident, de mort et de deuil. Cela pourrait être plombant, mais pas du tout puisqu’une fois le livre refermé, les valeurs de bravoure et d’abnégation sont les seules effluves qu’il nous reste. Une leçon de courage nous est donnée par Erwann, jeune homme insouciant, qui se donnera tous les moyens pour réaliser son rêve. Ce récit est porté par les belles illustrations dépouillées de Yann Cozic, pleines de dynamisme et dont les couleurs sont sobres, mais efficaces. Un nouveau titre jeunesse plein de fraîcheur ! - Michaël
Stella Thibodeaux, plus ou moins 19 ans, vit seule dans son van aux côtés des forains.
Prostituée de son métier, son regard, son attitude, sa façon de bouger fait instantanément naître le désir chez ceux qui la croisent.
Un jour, elle s’aperçoit qu’en couchant avec certains de ses clients, ceux-ci guérissent de leurs maux. Ces faits vont parvenir aux oreilles du Vatican. Cela pourrait être une aubaine pour raviver la foi en Dieu et aux miracles. Seulement voilà, une sainte-putain, ça n’est pas très présentable.
La décision est donc prise. Il faut faire de Stella une sainte-martyre, quitte à réécrire son passé. Cette mission est confiée aux affreux jumeaux Bronski. Les frères s’engagent alors dans un périple effréné afin de retrouver la jeune femme. Arriveront-ils à leurs fins ?
On y croise « James Brown » un curé ancien militaire, deux tueurs à gages, une sainte, une voyante, des bikers, un journaliste en quête du Pulitzer… Toute une ribambelle de personnages loufoques et attachants.
. « Stella et l’Amérique » est une histoire déjantée, très rythmée avec une écriture crue et pleine d’humour. Un road movie délirant, une sorte de western moderne avec des airs de Tarentino.
Si vous avez envie de rire et de vous divertir, foncez, ce roman est fait pour vous.
« Je m’appelle Taylor Davis, je suis écrivain et il faut que tu saches que tu vis dans un roman... dans mon roman pour être exact... Tu es un personnage de fiction, Stella. » C’est ainsi que Taylor s’adresse à sa création, avec condescendance, jusqu’à ce qu’elle prenne vie et apparaisse devant lui... et tous les autres. Le romancier démiurge jusqu’ici coincé dans une impasse, ne parvenait pas à boucler son scénario. Grâce à l’apparition de Stella, il connaît un véritable succès littéraire et mondain. Mais dénuée d’identité civile et attisant la curiosité, Stella est pourchassée par les autorités. Elle trouve refuge auprès d’un organisme d’étude de la noosphère qui voit en elle un accès pur à la conscience collective. Sur qui peut-elle compter : son créateur qui l’a exposée et s’avère incapable de la protéger ou un organisme qui l’étudie ? Au début de cette lecture, on pense bien sûr à Pygmalion et on imagine une simple romance. C’est d’ailleurs ce qu’avait prévu Taylor Davis : clichés et ennui garantis. Fort heureusement, Cyril Bonin est bien plus malin que cela et nous livre un récit très original. Ayant pris soin de travailler tous ses personnages, jouant de leur intelligence, il donne une profondeur inattendue à l’histoire en multipliant les points de vue. On aurait cependant aimé que certains passages soient un peu plus développés : la question de l’identité ou la découverte de la noosphère par exemple. Malgré cela, on peut dire que l’auteur sait mener sa barque et n’est pas avare de rebondissements. Stella nous tient en haleine jusqu’à la dernière case, livrant une réflexion singulière sur les créateurs où les Galatée et Pygmalion sont protéiformes et surprenants. - Aurélie
Pauline se fait arrêter en 2014 à Tunis, à l’arrière d’un véhicule de police elle voit défiler la ville, quelques instants suspendus, derniers témoignages de liberté avant de longs mois de détention.
Des tâches de rouille, un mur rouge, lézardé de fissures et cinq bandes noires, larges, implacables : une couverture qui nous plonge immédiatement dans la dureté du monde carcéral. L’insalubrité, l’enfermement, la surpopulation étouffante et les autres dangers permanents, les crimes et le sang : voilà à quoi on s’attend ! Mais, derrière cette image il y a autre chose, un secret qui fait toute la grandeur de ce roman. Au fil des jours d’emprisonnement, des destins qui se dévoilent, ceux des codétenues de l’autrice, des verrous qui sautent au hasard des confessions et soudain, une profonde humanité.
Alors, les larges bandes noires se muent en silhouettes de femmes, plus de barreaux aux murs, des êtres solidaires qui défient l’oppression, celle des hommes, d’une société patriarcale qui les a jetées là, souvent à tort et de façon arbitraire. Dans le sang rouge des crimes on distingue de merveilleux reflets ceux de la lutte, de l’entraide, de la chaleur humaine et de l’amitié.
Plongée dans la torpeur suffocante des journées interminables, l’autrice, dépose sur nos peaux, un murmure, un souffle, une respiration : les récits des vies de chacune de ces femmes, des instants précieux volés à la détention.
Dans quartier ordinaire, on trouve une rue ordinaire, et dans cette rue ordinaire, des maisons les unes à côté des autres. Et dans chaque maison, il y a des habitants qui ne se connaissent pas. Au n°15, il y a Camille, chez qui il y a un boucan d’enfer, qui n’ose pas parler à M.Rivières, grand avocat prestigieux ; de l’autre côté il y a un énorme dragon, qui en réalité est une souris qui se déguise, effrayée par le voisin d’en face, un chat (végan). Mais un beau jour, une suite d’événements vont faire se rencontrer tous ces voisins remplis de craintes et de préjugés les uns sur les autres…
Merci voisin est un album dans l’aire du temps. Aujourd’hui, chacun d’entre nous vit sa petite vie, dans son petit chez soi, sans prendre le temps d’aller vers ceux que nous côtoyons au quotidien. Nous préférons nous juger les uns les autres plutôt que de tisser des liens.
Dans cette rue, chacun est un peu solitaire et malheureux dans son coin ; la méfiance que ressentent ces voisins les uns vis-à-vis des autres les isolent. Le jour où enfin, ils osent faire un pas vers l’autre, ils se rendent alors compte qu’ils peuvent être heureux tous ensemble.
Les illustrations, sans être très originales, sont accessibles et les personnages animaux plutôt attachants.
Cet album sympathique véhicule de belles valeurs sur l’entraide, la découverte des autres, les rencontres.
Vous êtes-vous déjà senti étranger dans votre propre pays ?
Ce livre raconte les histoires de celles et ceux qui ont dû faire face au racisme et à la discrimination en France.
"La France, tu l'aimes mais tu la quittes" : est un livre miroir tendu à notre société qui, à travers de bouleversants témoignages, interroge nos valeurs, nos aspirations et notre rapport à l'identité.
Un document poignant qui ne vous laissera pas indifférent.
"Tout le bleu du ciel" est le premier roman de Mélissa Da Costa. Il a été un immense succès en librairie. C’est, sans conteste, l’un de mes livres préférés.
Carbone et Juliette Bertaudière en proposent aujourd’hui une adaptation en bande dessinée, avec un point de vue inédit. Alors que le roman original nous faisait suivre l’histoire à travers les yeux d’Émile, cette fois, c’est sous le regard de Joanne que nous la vivons.
La jeune femme quitte tout pour rejoindre un inconnu en fin de vie, atteint d’un Alzheimer précoce. Ensemble, ils embarquent à bord d’un camping-car pour traverser les Pyrénées. Au fil du voyage, ils vivent une aventure à deux, mais cheminent également seuls, chacun face à ses blessures. L’escapade a des allures de vacances ; pourtant, la maladie s’impose progressivement, apportant avec elle tensions et bouleversements. Petit à petit, Joanne et Émile apprennent à se connaître, avec pudeur, découvrant ce qui les a conduits à fuir leur entourage et leur quotidien.
Les illustrations, aux teintes pastel — rose, jaune, bleu —, varient selon les états d’âme ou les instants du jour et de la nuit, pour une immersion dans l’histoire, sans trahir les sensations du roman. À la fin, les lettres écrites par Émile viennent sublimer le récit. Elles dévoilent ses pensées les plus profondes, ajoutent une intensité bouleversante et renforcent le lien entre les personnages.
Quel bonheur de retrouver Émile et Joanne ! J’ai replongé avec émotion dans leur périple touchant, qui nous mène du rire aux larmes, de la tendresse à la colère. Une véritable ode au voyage — qu’il soit sur la route ou spirituel —, à l’amitié, à la sérénité et à la résilience.
Un coup de cœur intemporel à découvrir ou redécouvrir absolument.
Depuis 118 ans, un fantôme hante un immeuble parisien. C’est un travail à plein temps, d’être l’esprit frappeur de ce beau bâtiment. Il en a vu défiler, des choses étranges, émouvantes, des scènes de ménage, des cambriolages, des baisers passionnés, des ascenseurs coincés ! Rien ne changera jamais dans sa vie d’esprit. Jusqu’à… ce que quelqu’un d’autre meure et vienne s’installer dans l’immeuble ! C’est une jeune fille d’aujourd’hui, les cheveux pleins de soleil, qui dit hello aux résidents et fais des tope-là aux bébés. Notre fantôme tombe alors amoureux… mais lui, vieux de 118 ans, comment pourrait-il lui plaire ? Quelle belle histoire que ce fantôme parisien qui tombe amoureux ! Clémentine Beauvais et Gerald Guerlais nous offrent un magnifique tour de force : aborder le thème des fantômes avec légèreté, poésie, et joie. Le texte, facétieux, ne tarit pas de jeux de mots bien sentis autour de la mort et retranscrit avec force les émotions de notre héros bien maladroit. L’illustration, sublime, rend grâce à la beauté des toits haussmanniens et nous fait voyager tout droit vers Paris. Sous les crayons de Gérald Guerlais, les personnages tourbillonnent, virevoltent, se cherchent et se découvrent. "Les esprits de l’escalier" est un conte romantique plein d’amour, de tendresse, un moment de poésie suspendu.
Les éditions Martin de Halleux, par un remarquable travail éditorial, font revivre l'oeuvre de Frans Masereel. Ce Belge, un peu oublié aujourd'hui, est l'un des pères du roman sans parole. A la fois peintre, dessinateur, graveur sur bois, il était aussi un artiste engagé, reconnu pour son humanisme et son combat de défense du peuple contre le capitalisme. Pacifiste convaincu, il diffusait ses valeurs grâce à ses livres dont les gravures racontent et dénoncent cette société de l'entre-deux-guerres. Ses livres, qu'il a souhaité accessibles à tous tant dans le fond que la forme, mais aussi par leur prix, ont fait de lui dans les années 1930, un des étendards de la lutte ouvrière allemande. Son oeuvre, aujourd'hui remise en lumière, accompagnée de dossiers explicatifs, éblouit encore par sa réalisation technique titanesque et par le combat de sa vie : la défense des oublié·es, des opprimé·es. Les éditions Martin de Halleux offre à cette œuvre un nouvel et bel écrin qu’il serait dommage d’ignorer. L’Espace COOLturel vous permet de lire les titres à la mode, mais a aussi le rôle de donner à des ouvrages plus intimes, la visibilité, la vitrine qu’ils méritent. C’est chose faite ! - Michaël
Au petit matin, c'est la stupeur, la panique, l'effroi pour les habitant·es de la petite ville. D'étranges animaux sauvages ont fait leur apparition et apparemment, ils ne sont pas décidés à s'en aller... « La savane emménage » est un titre mignon tout plein, tant par son écriture que par ses illustrations ! L'histoire est pleine d'humour, mais construite autour d'un mystère dont le suspense va crescendo.
Sans trop, ni trop peu de texte, l'auteur trouve un équilibre parfait entre prose et illustration, permettant ainsi à ces deux types de narration d'être totalement complémentaires assurant une grande fluidité à l'histoire.
D'ailleurs, les illustrations sont merveilleuses. Elles revêtent à première vue un caractère simpliste, mais ne le sont absolument pas car pour arriver à un tel résultat, aussi expressif et dynamique, il faut une connaissance approfondie des arts graphiques et de la mise en scène. Bien au-delà, ce bel album traite d'un sujet important : la place de plus en plus étroite que notre société laisse au monde sauvage et animal et d'un équilibre, d'une cohabitation qu'il faudra bien arriver à trouver... - Michaël
Dans un futur dévasté par les Super-vilains, Wolverine n'est plus que l'ombre de lui-même, fermier sans histoire courbant l'échine devant les tyrans locaux. Jusqu'au jour où un ami de longue date lui demande une faveur et l'entraîne dans une course effrénée contre la mort. Ce périple va faire ressurgir de douloureux souvenirs mais, plus dangereux encore, va réveiller en lui la bête si longtemps contenue... Wolverine, le X-man le plus connu au monde, nous entraîne ici dans un futur sans foi, ni loi, où les défenseurs de l'humanité ont disparu et où règne le mal absolu. Logan, transformé par ce qui est arrivé, n'est plus le guerrier d'antan. Miné par un lourd secret, il dénote complètement du personnage sauvage que l'on a connu dans de multiples aventures et dans des récits contant ses origines. Une fresque futuriste qui n'est pas sans rappeler le désespoir apocalyptique de La Route de Cormac McCarthy. - Michaël
Dans la cour de l’école, derrière le gymnase, il y a un trou, pas un petit, mais pas un trop profond non plus. Un juste de la bonne taille pour que toute la classe d’Emma s’y sente bien et décide d’en faire un super espace de jeux.
Les histoires d’Emma Adbåge ont un parfum unique, celui de l’authenticité. Ses histoires sentent bon l’enfance et se projeter dedans éveille inévitablement nos souvenirs. Ce titre en est une parfaite illustration puisqu’il nous renvoie directement dans la cour de l’école. Pas de magie, ni de monstre ou autre créatures fantasque, non, ce qui est mis en exergue est le pouvoir de l’imagination dont font preuve les enfants. Ce pouvoir qu’une fois adulte nous perdons. Cela donne une légère brise mélancolique, mais qui ne souffle pas sur les plus jeunes lecteur.rices, trop occupé.es à s’imaginer poursuivre l’aventure avec leurs ami.es. Les illustrations d’Emma Adbåge sont, comme à son habitude, subtiles et délicates. Son style graphique bien particulier et sa palette de couleur nous éblouissent à chaque page si on y prête suffisamment attention. De multiples détails, des traits et des lignes de fuite qui souvent se chamaillent, mais qui rendent l’ensemble cohérent, à la frontière entre le monde de l’enfance et celui des adultes. Comme si Emma n’avait pas su choisir. Une autrice/illustratrice suédoise à suivre... - Michaël
Conseils lecture
Madame Lamort a un étrange métier. Elle est l’émissaire de la mort et envoie dans l’au-delà les tristes sélectionnés. Alors qu'elle était sur le point de décrocher le très prestigieux titre d’employée du mois, M. Bavasse, le dernier sur sa liste, lui échappe. Vexée, elle n'a qu'une hâte, le retrouver pour lui prendre son âme. Mais comment faire ? Celui-ci semble avoir complètement disparu de la circulation. Alors que tout semble perdu, elle apprend que l'un des camarades de classe de sa fille Joëlle a pour papa un certain M. Bavasse. Joëlle aura donc droit à une fête d'anniversaire où tous les élèves, ainsi que leur papa, seront invités...
Intégrale de la série culte de Davide Cali et Ninie, Cruelle Joëlle est un récit surprenant. Avec brio, les auteurs proposent une série dynamique, inventive et pleine d'humour. Ils abordent de nombreux thèmes comme la mort, mais aussi la séparation, les familles monoparentales ou encore l'adolescence. Le dessin de Ninie est des plus agréables et crée une véritable atmosphère, grâce, en partie, à l’utilisation de couleurs en parfaite adéquation avec l’ambiance générale. Cruelle Joëlle est une lecture qui procure détente et drôlerie, pouvant plaire aux grands comme aux petits. - Michaël
Paola Pigani, écrivaine et poétesse, glisse nos pas dans ceux d’une jeune immigrée hongroise à Lyon en 1929.
Souhaitant fuir la vie paysanne et misérable de son pays elle se retrouve rapidement confrontée à un autre type de labeur tout aussi avilissant, celui des usines textile de l’est de la France.
Avec un grand sens du détail l’autrice nous décrit les conditions de travail inhumaines de la main d’œuvre en 1929. Conditions qui vont de surcroît encore se dégrader avec la crise économique qui vient d’éclater aux Etats-Unis.
La force de son récit est de nous faire découvrir la grande Histoire à travers le quotidien de ses personnages, ce qui la rend plus réelle, plus palpable. A travers leurs parcours l’autrice nous plonge au cœur de la lutte entre fascisme et communisme qui verra en France l’avènement du Front Populaire et du gouvernement de Léon Blum. Emportés par cet élan de solidarité on se met à rêver d’une société plus juste ou les êtres seraient tous égaux, où la démocratie française tiendrait enfin les promesses faites en 1789.
Un très beau travail d’autrice où la fluidité des mots s’oppose à la cadence des machines. Ou la souplesse et l’élégance de l’écriture redonnent aux personnages une apparence humaine, eux que le système relègue à la condition de bêtes de somme. Paola Pigiani dépeint avec talent la métamorphose de ces ouvrier·ères qui par la lutte reprennent peu à peu possession de leurs vies et y gagnent, plus que l’amélioration de leurs conditions de travail, une dignité.
Enfin ce roman a le mérite de nous rappeler que les immigré·es d’hier sont les Français·ses d’aujourd’hui et qu’iels ont lutté pour les avantages sociaux dont nous bénéficions encore, alors même qu’iels étaient victime de discrimination et de racisme.
Bonjour ! Souhaiteriez-vous rencontrer Balbon ? C'est le monstre le plus poli du monde. Si ça ne vous dérange pas bien sûr. Si ça vous dérange, il est vraiment désolé… Mais sachez qu'il veillera à ne pas faire de bazar et qu'il fera très attention à tout. Il vous remercie également de l'accueillir pendant votre lecture !
Découvrez Balbon, un monstre adorable malgré sa taille et le fait qu'il lance des lasers en dormant, inspiré des Kaiju japonais. Découvrez aussi l'homme le plus distingué de la ville, un monsieur très courageux qui se prépare à affronter Balbon…
Leurs interactions toutes en délicatesse et en politesse offrent une belle leçon sur l'hospitalité, la communication et les apparences, parfois trompeuses.
Un album adorable (comme Balbon), coloré, plein d'humour et de tendresse !
Dans un village croate, le jeune Jacob vie une enfance des plus banale jusqu’au jour où son frère David disparaît.
Adapté d’une nouvelle de Olja Savicevic Ivancevic, « Les Pédés » est un drame familial. Entre non-dits et innocence, le récit nous entraîne dans une famille déchirée par l’incompréhension et les silences. Les auteurs nous livrent une œuvre forte, dure, mais ô combien nécessaire pour lutter contre les discriminations. Pour finir, un petit mot sur les magnifiques illustrations en noir et blanc de Danijel Zezelj qui valent à elles seules la peine d’ouvrir cet album. - Michaël
Le cadeau idéal pour la Saint-Valentin !
« Lover Dose », la nouvelle bande dessinée de Fortu, est une compilation de scénettes humoristiques dont le point commun est la vie de couple.
Tout y est abordé, rien n’est oublié, et chacun, chacune en prend pour son grade, mais saura très certainement s’y retrouver… un peu, beaucoup, à la folie !
Parfois absurde, parfois sarcastique, ou encore dans l’exagération, l’humour de Fortu fait mouche. Il livre ici un registre comique complet, axé sur l’observation et écrit avec esprit.
Connaissez-vous Kal-El ? Alias Clark Kent, alias Superman ? Si ce n'est pas le cas, voici son histoire, depuis ses premiers pas sur la terre à ses plus grands exploits.
Cet album, destiné à un jeune public, présente de façon simple la mythologie de l'homme d'acier et permet ainsi aux non-initiés de pénétrer facilement un univers riche et en constante évolution depuis plus de 79 ans. Dans la même collection, laissez-vous également séduire par Batman : l'histoire du Chevalier Noir ou comment un jeune garçon deviendra le plus grand détective du monde. - Michaël
Dans la clairière d'un bois, une souris rencontre un écureuil : « Je fais les plus belles crottes du monde ! » lui dit-elle. Et pour prouver ses dires, elle dépose une petite crotte sur un brin d'herbe. L'écureuil n'est pas de cet avis : c'est lui qui fait les plus belles crottes du monde. C'est alors que la belette, le putois, le renard, le loup, et même le cerf se mêlent à ce concours de la plus belle crotte ! Soudain, l'épervier fend les airs : « Le chasseur arrive ! » Mais ce dernier met sans faire exprès le pied dans la crotte de souris, glisse, tombe le genou dans la crotte de renard, et ainsi de suite... finalement, c'est bien lui la plus belle crotte du monde ! Ce bel album à la couverture brillante de Marie Pavlenko et Camille Garoche trouve son originalité dans le thème abordé. En effet, le concours de crotte est l'occasion de montrer une typologie des crottes des animaux : les descriptions, sans tomber dans l'extrême, sont détaillées et pédagogiques. Marie Pavlenko, sous couvert d'humour et d'un sujet qui peut prêter à sourire, voit là l'occasion de passer un message pour la défense de la cause animale.
Camille Garoche nous propose des illustrations colorées et documentées que ce soit sur la forme des différentes crottes, ou sur les animaux qui les produisent. La forêt qui prend forme sous son pinceau est accueillante, remplie de biodiversité, et tranche avec les pages dédiées au chasseur, colorées du rouge de la violence. Un album léger et didactique sur un sujet ô combien important pour les jeunes enfants, et qui ravira également les parents par sa chute et son message écologique. - Nolwenn
Tendre, mélancolique, le récit de Frantz Duchazeau résonne tel le souvenir d'une enfance, peut-être la sienne, peut-être la nôtre, à jamais envolée. Le récit, et surtout le petit Pierre, sont attachants. Nous les suivons, sans les déranger, dans le périple pour devenir adulte. Limpide et juste, l'histoire est magnifiée par les illustrations de l'auteur, un noir et blanc délicat, limpide et sans fioriture.
Un récit court qui se déguste tranquillement et qui reste en nous en s'éteignant lentement.
Paris, rédaction de Gringoire, octobre 1933. Suite à la demande du rédacteur en chef, Xavier de Hauteclocque, journaliste germanophile, se voit confier une enquête sur la nouvelle Allemagne, celle qui a élu voilà six mois Hitler au rang de chancelier, et qui s’apprête à voter de nouveau aux législatives en novembre. L’ Allemagne, notre reporter la connaît très bien ; il en revient d’ailleurs, parle couramment la langue et y a un solide réseau d’indics. Dès son arrivée à Berlin, l’ambiance est nauséabonde : intimidation de la population, disparitions inquiétantes se multipliant, voyage encadré pour la presse étrangère… Une chape de plomb est tombée sur l’Allemagne en seulement quelques semaines. Difficile pour Xavier de Hauteclocque de mener son enquête : l’omerta règne. En quête de vérité, celui-ci persévère et prend des risques pour comprendre les rouages du nouveau régime nazi.La Tragédie brune, c’est avant tout le titre du récit publié dès 1934 par Xavier De Hautecloque, dans lequel il alerte sur le danger nazi. C’est aussi cette bande dessinée qu’en ont tiré Thomas Cadène et Christophe Gaultier où l’on suit un homme virevoltant au gré de ses investigations grâce au dessin incarné de Christophe Gaultier. Le trait, épais, souligne la noirceur de cet automne 1933, ô combien glaçant et annonciateur des malheurs à venir. Thomas Cadène se fait discret dans son récit sur la biographie de notre héros : il choisit de se concentrer sur l’enquête en s’appuyant sur le texte original (dont le début est reproduit en appendice). Hommage est ainsi rendu non seulement à un homme, mais aussi au journalisme d’investigation et à sa quête de vérité. Avis aux amateurs de L’Ordre du jour d’Eric Vuillard – et aux autres - : ne passez pas à côté de ce titre ! - Michaël
Vous rappelez-vous d’Humpty Dumpty, l’œuf perché en haut d’un mur dans « Alice au pays des merveilles » de Lewis Carroll ? Eh bien figurez-vous qu’il vient de tomber du mur ! Cet accident n’est pas très grave, mais il va radicalement changer sa vie… A partir de cet étrange postulat de départ, Dan Santat s’empare d’un personnage bien étrange et énigmatique qui est apparu dans une comptine du 16e siècle et immortalisé bien plus tard par Lewis Carrol : Humpty Dumpty. Dans cette version, le côté étrange du personnage a disparu, il est devenu un doux rêveur que son accident va mettre en difficulté, en détresse. Le doute, la peur sont dorénavant son quotidien, il devra faire un temps avec, puis les affronter pour enfin renaître. Ce récit sur la fragilité de l’être est magnifique, certes par moment triste, mais tellement porteur d’espoir qu'il en est en une véritable leçon de vie. Après un accident ou un échec, il est normal de douter, d’ailleurs par moment, ne faut-il pas se perdre pour se retrouver ? Le final est tout simplement magistral, tellement beau que l’émotion submerge n’importe quel·le lecteur·rice. Le récit est magnifié par le travail scénique et pictural de l’artiste, plongée, contre plongée, gros plans, plans d’ensembles, un véritable travail cinématographique qui donne du rythme et de la dramaturgie à l’ensemble. « Après la chute » est un album incontournable, résolument positif, à mettre entre toute les mains… - Michaël
Agnès est danseuse. Ce soir, elle s’est produite sur scène pour la dernière représentation de sa compagnie atypique. Demain, c'est décidé, elle part pour un long périple, avec seul bagage un sac à dos, une grande écharpe qui lui servira de plaid et un livre.
Elle aurait pu prendre l’avion et être sur place en 2 heures, mais non. Elle préfère le train et le bus. Un voyage lent pour s’attarder sur les paysages, les lieux et faire remonter ses souvenirs.
Gaëlle Josse nous entraine dans deux histoires parallèles. Celle d’Agnès à travers les 1000 km de son parcours entre Paris et Zagreb, entrecoupée par les mots de Julien Lancelle, l’auteur du livre qui l’accompagne.
J’ai beaucoup aimé la succession des chapitres qui croise les deux récits. La part belle à la littérature, qui peut être un exutoire. J’ai été autant émue par l’amour de Julien pour sa fille Emma, que part celui d’Agnès pour son conjoint Guillaume.
Pour l’anecdote, « Quelques Eden » de Julien Lancelle, n’existe pas. Par contre, « Le musée des relations rompues, brisées de Zagreb est bien réel. On ne peut s’empêcher d’aller vérifier.
C’est tout l’art de savoir mêler fiction et réalité.
Tout en douceur, poésie et tendresse, ce roman est une quête vers l’apaisement après le deuil ou les épreuves de la vie.
Un ourson explore son univers et ses sens à quatre pattes : les herbes qui chatouillent, les graviers qui piquent, la flaque d’eau qui mouille…
Au fur et à mesure de son parcours, l’ourson s’aventure presque jusqu’au bout du monde : mais est-il si loin que ça ? Le retour va se faire sur deux jambes pour retrouver des bras réconfortants. A travers cet album, Gaëtan Dorémus nous livre une belle histoire sur l’apprentissage de la marche chez les jeunes enfants, avec toutes les découvertes et les appréhensions que cela entraîne. Les illustrations et les couleurs sont surprenantes car elles se démarquent de ce qu’on a l’habitude de voir dans un album pour les plus petits. Dans un environnement coloré, le petit ourson est superbement croqué dans ses attitudes tantôt pataudes, tantôt enjouées, tantôt déséquilibrées au gré de ses pérégrinations.
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Un album original et fort, qui aborde avec douceur ce moment charnière dans la vie des tout-petits.
Quelle est la couleur "Caterpillar" ? Quelles différences y a-il entre le rose crevette et le rose layette ? Pourquoi le "Brun de momie" s'apelle-il comme cela ? Heureusement, Crushiform et son Colorama sont là pour répondre à toutes les questions que vous ne vous posiez pas sur le monde merveilleux des couleurs, par un travail graphique et editiorial de très grande qualité.
« Je suis un malade mental. » C’est par cette phrase choc que commence Intérieur nuit. Ce sont également ces mêmes mots que Nicolas Demorand, journaliste, prononce le 26 mars 2025 en ouvrant la matinale qu’il co-anime sur France Inter. Avec courage et franchise, il révèle sa bipolarité aux millions d’auditeurs qui l’écoutent chaque matin.
Son témoignage bouleversant, ponctué de touches d’humour, détaille son errance médicale face à une maladie mentale que les médecins mettront plus de dix ans à diagnostiquer. Durant cette période, il sera gavé de médicaments inappropriés et inefficaces, parfois même dangereux. Ce texte intime nous plonge dans son quotidien, alternant entre des phases euphoriques et de longs épisodes dépressifs.
Intérieur nuit est un huis clos avec la maladie, le reflet d’une vie entièrement dominée par la douleur psychique et le sentiment de honte, liés au secret, au mensonge, à la différence, à l’impression de ne pas être "normal", de ne pas pouvoir se contrôler, et de mener une existence clandestine.
En une centaine de pages, Nicolas Demorand brise le tabou de la maladie mentale et nous ouvre la porte de sa réalité. Sans chercher à en faire une généralité, il met simplement des mots sur ce qui est trop souvent tu, dissimulé, nié. Il rend ainsi hommage aux proches qui le soutiennent et pense à toutes les personnes qui souffrent en silence du même mal.
Un récit poignant et nécessaire.
Un joli jeu de cartes où il vous faudra compter vos points… à l’envers !
Cette mécanique particulière sera vite prise en main, et que vous ayez remporté la partie ou subi une défaite écrasante, vous n’aurez qu’une envie : faire mieux !
C’est un jeu stratégique, avec une part de hasard qui saura rétablir l’équilibre entre des joueurs d’âges différents.
En plus de ça, le jeu est très joliment illustré. Chaque carte est unique, pleine de détails que vous remarquerez peut-être au fil des parties.
De 2 à 6 joueurs et à partir de 10 ans.
Capitaine Fripouille, la nouvelle idole des jeunes ? Qui sait ? Peut-être ? Voici en tout cas un personnage tonitruant à forte humeur bien déjantée dont on devine un passé aventureux. L’épaisseur scénaristique du héros donne tout le charme à l’album, des scènes au vitriol, de la réflexion et un final en apothéose, de quoi ravir petit et grands… Au dessin nous retrouvons Alfred qui pour les besoins du récit a rendu son trait plus nerveux, plus sec et a multiplié les cases pour dynamiser le récit. Olivier Ka et Alfred un duo à (re)découvrir… - Michaël