Aller au contenu principal
Disposition

Conseils lecture

Localisation
couverture du document
Non disponible
Veuillez vous connecter pour réserver
Avis

Durant une soirée, elle l’a rencontré, ils se sont parlé, ont beaucoup dansé et ils se sont aimés. Pourtant un soir, il disparaît sans un mot. Elle le cherchera longtemps et finira par le retrouver, lui, l’ours qu’elle aime. Alors ils se sont parlé, ont beaucoup dansé et ils se sont aimés. Encore, il partira, toujours sans un regard, mais cette fois, elle le suivra... Vincent Bourgeau, auteur jeunesse talentueux, compère le plus souvent d’Éric Ramadier, nous offre un récit pour adulte original et d’une rare beauté. Son récit structuré sur environ 300 pages, n’offre que très peu de mots et laisse place à l’illustration. De pleines pages aux tons doux, aux cadrages maîtrisés, permettent une lecture et une compréhension fluides. Le trait minimaliste et faussement tremblotant installe une ambiance contemplative et apaisante.  Le récit est une histoire d’amour peu commune : celle d’une femme éperdument amoureuse.  Classique me direz-vous ! Sauf que présentement l’homme est un ours. Parabole de la douceur féminine contre la dureté masculine, certainement pas. Juste une fable moderne sur les sentiments, le vide et l’absence comblés par l’amour et l’apparition du mystérieux, du fantastique. Beaucoup se retrouveront dans la mélancolie de l’héroïne, sur ce qui est et ce qui aurait pu être. La sincérité de l’œuvre nous touche au plus profond de notre être et le final nous emporte, grâce à une prouesse technique, dans la valse éternelle des sentiments.  - Michaël

couverture du document
Disponible
Tome
1
Avis

En ces temps moyenâgeux, « l’Âge d’Or » n’est devenu pour beaucoup qu’une légende. Ce mythe abolissait les classes et rendait tous les êtres libres et égaux, prônait le partage et l’entraide. Ce monde a peut-être existé ou pourrait exister, mais quelles en seraient les conséquences pour ceux qui détiennent le pouvoir et l’argent ? Aussi, lorsque certains se mettent en quête d’une preuve de son existence, la tyrannie s’organise. Pendant ce temps, Tilda, l’héritière légitime, a perdu son royaume et pour ne pas perdre également la vie, doit fuir accompagnée de ses fidèles en direction du pays d’Ohman. Selon feu son père, un fabuleux trésor d’une puissance redoutable l’y attend. Quête de liberté pour quelques-uns, quête de pouvoir pour d’autres, les discordances naîtront et engendreront fatalement l’ultime affrontement. Le premier volume de ce diptyque est un véritable pavé de 228 pages. Il en fallait bien autant pour nous narrer la formidable épopée écrite par Cyril Pedrosa et Roxanne Moreil. Les deux artistes nous proposent un récit fictif moyenâgeux à forte densité émotionnelle. Nous suivons,  page après page, de nombreux personnages, chacun charismatique à sa façon et appartenant à des classes sociales différentes. Tous ont un combat, des valeurs à défendre, d’égalité et/ou de privilèges. Récit fictif ? Peut-être pas complètement ! Cette œuvre est une parabole de notre société actuelle et aborde très intelligemment les maux de notre quotidien : l’égoïsme et la paranoïa. Elle traite de l’égalité femme/homme et de l’égalité en générale. Elle prône le partage et l’entraide dans un monde où le système imposé nous rend de plus en plus individualistes. Réflexion politique, le récit questionne sur la démocratie et la place du citoyen. Voilà ce qui fait la force de ce roman graphique, association savamment équilibrée de fiction et de thématiques actuelles.  Cyril Pedrosa, co-scénariste, signe également les illustrations, réussite picturale à signaler tant les planches proposées sont d’une incroyable beauté. La mise en couleur est puissante et est à elle seule un personnage à part entière du récit. Des tons vifs, tantôt chauds, tantôt froids, parfois psychédéliques, rehaussent le trait fin et délicat de l’artiste. L’utilisation de planches muettes, ô combien expressives, permet de reposer le récit et laisse libre court à la réflexion personnelle. Tous ces éléments, mesurés, équilibrés, font de ce récit une réussite totale et lui prédisent le plus bel avenir.  - Michaël

couverture du document
Disponible
Tome
1
Avis

Pluie et Ongle sont des sorcières. Accompagnées de Georg, l’enfant qui les a libérées, iels fuient ensemble l’Inquisition et la crédulité de l’humanité. Fuir, mais pour aller où ? Ce monde est si violent, le danger est partout, protéiforme et sans pitié. Quels choix s’offrent à elleux ? Aucun, si ce n’est un ultime combat, contre le Mage, le Grand Inquisiteur, le soi-disant bras droit de Dieu qui détient des secrets inavouables…


« Ils brûlent » est un récit puissant, âpre et violent. Dès les premières pages, il vous accapare, vous hypnotise et ne vous délivre qu’à la dernière page, avec ces derniers mots qui hélas sont : « à suivre ». L’intrigue n’est pas à proprement parler d’une grande originalité et pourtant… Chaque page pousse à la suivante développant ainsi une aventure foisonnante et terriblement oppressante. Les personnages, ces héros·ïnes, pourraient faire peur, iels ne sont pas beaux, mais ne sont pas caricaturaux, iels sont à l’image de ce monde : dur·es et sauvages. Cependant, les mystères qui les entourent, les blessures qu’iels portent en elleux en font des êtres attachants. Iels sont fort·es et faibles à la fois, terriblement humain·es.


Le dessin d’Aniss El Hamouri est également d’une puissance folle. Un trait léger et délicat à l’encre, souvent minimaliste, mais rehaussé d’un peu de sépia, suffit à planter le décor, à donner vie à cet univers d’inspiration médiévale. Son découpage, sa mise scène sont savamment réalisé·es, jouant avec les cases, les pleines pages et ainsi la narration devient tantôt rapide, tantôt posée.


« Ils brûlent » est le premier tome d’une trilogie qui s’annonce passionnante, à notre tour nous allons brûler d’impatience en attendant la suite…

couverture du document
Disponible
Avis

Au 18e siècle, un homme déambule dans la ville qui ne s’appelle pas encore Tokyo, mais Edo, afin d’en faire la cartographie. A pas mesurés, il arpente les rues et se laisse émerveiller par les splendeurs de la nature, adoptant tour à tour le regard de la tortue, de l’oiseau ou du chat. Se laisse aussi séduire par la mélodie des haikus d’Issa, citant Bashô ou créant ses propres vers. On pense évidemment à L’Homme qui marche ou au Gourmet solitaire en lisant Furari. On y retrouve les mêmes errances contemplatives du héros, les mêmes plaisirs, la même trame. Pas de surprise dans cette lecture. Pour autant, en ces temps si particuliers, si anxiogènes, c’est un vrai plaisir de retrouver Jiro Taniguchi, de se balader tranquillement, sereinement et de s’extasier avec lui devant o-hanami, les cerisiers en fleur. Du grand air, de la douceur, de la poésie, de la liberté… une lecture apaisante qui fait l’effet d’une grande bouffée d’air frais printanier. Et ça fait du bien, tout simplement.  - Aurélie

couverture du document
Disponible
Avis

En Croatie, il y a un petit village, Smiljevo, perché dans les montagnes. La vie s’y écoule paisiblement, dans la tranquillité de l’arrière-pays dalmate, loin du tumulte des stations balnéaires. Le temps semble s’y être figé, empreint de traditions locales et de douceur méditerranéenne. Les journées s’égrènent comme un chapelet entre prières, travaux des champs et parties de cartes. Une ode à la simplicité de la vie, une invitation à la méditation et à l’humilité.
Voilà à quoi vous échapperez si vous lisez le roman d’Ante Tomic, car à Smiljevo il n’y a pas que le village qui est perché. Entre un curé ancien alcoolique en pleine crise de vocation, un poète maudit qui écrit des haïkus sur les pelleteuses, un épicier fan de telenovelas qui se fait appeler Miguel et parle espagnol : la vie est loin d’être un long fleuve tranquille.

Dans ce roman tout sauf bien-pensant et soporifique, chacun en prend pour son grade, du général héros de guerre au ministre des Armées et dans la torpeur des journées d’été, c’est particulièrement rafraîchissant. Loin des clichés, Ante Tomic réussit la prouesse d’écrire une chronique villageoise rock’n roll et contre toute attente un roman d’amour. Un ouvrage kaléidoscope, une critique sociale humoristique et loufoque emmenée par l’écriture envolée de l’auteur.
 

couverture du document
Non disponible
Veuillez vous connecter pour réserver
Avis

Gabriel, homme au tempérament bien trempé, réussit à racheter le domaine forestier équatorial perdu il y a plusieurs générations par sa famille. Son but est de lui rendre son prestige d’antan et par-delà même, celui de son lignage. Dans son rêve, il va entraîner ses deux aînés qu’il connaît à peine, Mathilde et Simon. Il les arrache à leur mère, les sépare de plus de 5000 kilomètres pour leur faire découvrir un nouveau monde : l’Afrique. Cette nouvelle relation père/enfants, qui plus est dans un milieu inconnu, ne se fera certainement pas sans fracas, mais aveuglé par son égoïsme, Gabriel ne verra pas le drame qui se joue sous ses yeux. Après la lecture de cet album, récit complet en un volume, qui peut encore dire que la bande dessinée n’est pas de la littérature ? Pierre-Henry Gomont est un auteur qui manie la plume avec habileté et magnificence. En quelques lignes, il nous happe dans son univers. Son habileté à jouer avec les mots est l’un des points forts de l’artiste, mais son talent d’illustrateur n’est pas en deçà. Son trait est vivant et dynamique. Nous oscillons entre de pleines pages sauvages montrant la jungle équatoriale et des scènes plus intimistes entre les personnages où le style expressionniste de l’auteur fait mouche. Le récit est quant à lui certes passionnant, mais aussi émouvant. Véritable saga, nous assistons au lent, mais inévitable, éclatement de la structure familiale. Les relations entre les personnages sont fortes, on y ressent l’amour comme la haine, la peine comme la joie. Cela est dû au-delà de la qualité du dessin, à la justesse des caractères et de la psychologie des personnages. Une certaine forme de liberté se dégage de l’œuvre et au final, également beaucoup d’amour pour ce père par trop excessif... Lisez cette œuvre, découvrez cet auteur hors norme, vous ne pourrez que tomber sous son charme.  - Michaël