Conseils lecture
« Je suis un malade mental. » C’est par cette phrase choc que commence Intérieur nuit. Ce sont également ces mêmes mots que Nicolas Demorand, journaliste, prononce le 26 mars 2025 en ouvrant la matinale qu’il co-anime sur France Inter. Avec courage et franchise, il révèle sa bipolarité aux millions d’auditeurs qui l’écoutent chaque matin.
Son témoignage bouleversant, ponctué de touches d’humour, détaille son errance médicale face à une maladie mentale que les médecins mettront plus de dix ans à diagnostiquer. Durant cette période, il sera gavé de médicaments inappropriés et inefficaces, parfois même dangereux. Ce texte intime nous plonge dans son quotidien, alternant entre des phases euphoriques et de longs épisodes dépressifs.
Intérieur nuit est un huis clos avec la maladie, le reflet d’une vie entièrement dominée par la douleur psychique et le sentiment de honte, liés au secret, au mensonge, à la différence, à l’impression de ne pas être "normal", de ne pas pouvoir se contrôler, et de mener une existence clandestine.
En une centaine de pages, Nicolas Demorand brise le tabou de la maladie mentale et nous ouvre la porte de sa réalité. Sans chercher à en faire une généralité, il met simplement des mots sur ce qui est trop souvent tu, dissimulé, nié. Il rend ainsi hommage aux proches qui le soutiennent et pense à toutes les personnes qui souffrent en silence du même mal.
Un récit poignant et nécessaire.
Dans "Sea, salt and paper", il vous faudra choisir les bonnes cartes pour construire votre main, les poser pour déclencher leur effet… et surtout, décider de quand stopper la manche pour vous assurer plus de points que vos adversaires !
Quelle stratégie adopterez-vous ? Récolter un maximum de coquillages pour vous assurer des points, ou chercher les rares sirènes qui vous apporteront la victoire ? À vous de choisir !
"Sea, salt and paper", c'est aussi un jeu magnifiquement illustré par des photos de vrais origamis ! Ajoutons une mécanique de "stop ou encore" efficace et engageante, et on obtient un jeu parfait pour l'été (et facile à glisser dans vos valises) !
Lamya Essemlali nous entraîne dans l'épopée de la « Sea Shepherd », une organisation qui ne recule devant aucun sacrifice pour défendre les océans et de la biodiversité.
À travers ce récit, c'est le portrait d'un homme hors du commun, Paul Watson, qui se dessine : un capitaine courageux, un visionnaire passionné, mais aussi un rebelle qui bouscule les consciences.
Un livre indispensable pour comprendre les enjeux de la préservation des océans et pour s'inspirer de ceux qui luttent pour un monde meilleur.
L'arrestation injustifiée de Paul Watson au Groenland témoigne de la violence des enjeux et de cette hypocrisie qui règne dans nos gouvernements.
Ce livre est un cri d'alarme qui nous rappelle que la lutte pour la préservation de notre planète est loin d'être terminée.
Ours est un chien d'assistance, plus précisément un chien guide d'aveugle. C'est son métier, sa raison de vivre, et son monde s'effondre quand il perd la vue. Commence alors un périple au cours duquel il fera tout pour la retrouver, persuadé que son maître, Patrick, n'aura plus besoin de lui s'il ne peut plus le guider. Grâce aux animaux de la ville et de la forêt, il apprendra à voir le monde autrement qu'avec ses yeux.
Une BD tendre et poétique, rythmée par l'alternance entre la réalité et la vision décalée des choses que se fait Ours à l'aide de ses souvenirs et de ses autres sens. Les tanières d'animaux deviennent des pièces meublées, la forêt se remplit de sapins de Noël… Un joli décalage qui apporte de l'humour, mais aussi beaucoup de poésie ! Le lien qui unit Ours et Patrick est fort et touchant, et tous les amis d'animaux s'y reconnaîtront.
C'est aussi un excellent moyen d'en apprendre plus sur le quotidien des personnes malvoyantes, et d'en parler aux plus jeunes.
Béa est une jeune fille anxieuse, mais volontaire. Elle vit avec son grand-père et l’aide à préparer de nombreuses potions. Elle a toujours vécu avec celui qui l’a adoptée toute petite, sa seule famille. Alors, lorsque celui-ci part secrètement pour une mystérieuse mission, elle décide de tout abandonner pour le retrouver. Hélas, le monde extérieur est bien déroutant et sa rencontre avec Cad, créature aussi étrange qu’insouciante, va la propulser dans une aventure pleine de dangers et de surprises... « Lightfall » est la nouvelle pépite américaine proposée par les éditions Gallimard. Il faut dire que ce titre a tous les ingrédients pour plaire à un large public et devenir un véritable succès. On y trouve un univers riche, original, baigné de légendes ancestrales et de secrets intrigants qui vont alimenter le récit et nous tenir en haleine du début jusqu’à la fin. Les principaux protagonistes sont charismatiques, différents, mais complémentaires. Ils ne sont pas lisses, pas trop parfaits, ont des blessures qui les rendent « vrais », attachants. Tim Probert n’est pas qu’un excellent conteur, il est également un illustrateur doué. Ses planches sont de toute beauté, lumineuses ou sombres, drôles ou graves, selon l’humeur du récit. L’ensemble forme une œuvre à la forte puissance narrative dont le tonus est communicatif. - Michaël
Mars 1956, un enfant vient au monde, un garçon. Avril 2026, il s’éteint, laissant derrière lui une vie bien remplie... Voilà comment on pourrait résumer très rapidement l’œuvre de Tom Haugomat, mais ce serait lui faire injustice au regard des multiples qualités de cet album. Sur près de 180 pages et environ 70 doubles pages, nous sommes les témoins privilégiés de la vie d’un homme sans nom. Chaque année de sa vie est représentée par un moment décisif qui va définir ses choix et influer sur son destin. Ces moments tantôt joyeux, tantôt dramatiques, s’enchaînent : s’égrène devant nos yeux le fil d’une existence en mode accéléré. Les points de vue narratifs alternent : nous sommes à la fois des témoins extérieurs de cette vie et le personnage principal, assistant aux mêmes scènes, à sa vie, « à travers » ses yeux. Une prouesse graphique et scénariste qui nous laisse admiratif, tant le travail est remarquable. Pas de texte, ou si peu : ce récit est contemplatif. L’idée est étonnante et à mettre en place, d’une complexité absolue. Pourtant l’artiste rend un travail d’une lisibilité et d’une fluidité absolument parfaites, tant et si bien qu’il peut être lu également par des enfants. Cette œuvre est une réflexion sur la vie en générale, elle est catalyseur de méditation et de bien-être. Les illustrations de Tom Haugomat sont très d’une grande beauté, colorées dans une palette restreinte aux tons primaires, bleu, rouge et jaune. « À travers » est un album unique, et en un mot, beau. - Michaël
Elle est romancière, il est marionnettiste et metteur en scène d’opéra. Entre eux naît une passion dévorante. Claire a dû jurer qu’elle n’écrirait jamais sur Gilles. Gilles a promis qu’il ne la trahirait jamais.
Dès les premières pages, le lecteur sait que cela finira mal, même très mal. Rapidement, on apprend que la narratrice a envoyé son compagnon à l’hôpital. Il est dans le coma. Elle doit s’expliquer face au juge. Que s’est-il passé ?
Camille Laurens, incisive et ironique, s’appuie sur son expérience personnelle pour nous entraîner dans une histoire d’amour aussi fascinante que destructrice. Dans ce roman haletant, écrit tel un thriller, l’autrice dissèque avec précision le mécanisme de l’emprise psychologique. Même si, dès le début, on connaît l’issue, on se laisse entraîner dans une analyse minutieuse du passage de l’amour fou à un cauchemar dévastateur. On oscille entre manipulation, vérité et mensonge.
Une lecture puissante, captivante, qui nous happe et nous tient jusqu’à la fin, dont on ressort bouleversé.
La terre des fils fait incontestablement partie des meilleurs titres 2017. Gipi (pourtant pas habitué au genre) nous conte une histoire post-apocalyptique d’une rare efficacité. Les personnages sont abrupts, directs, violents, mais pas dénués de réflexion. Dans un univers âpre, ils agissent pour leur survie sans laisser paraître de sentiments. Pourtant les sentiments sont bien présents, sous-jacents, et inéluctablement jailliront… L’illustration est magnifique, désespérée, sans couleur, sans aplat, au trait vif, hachuré et élégant. Un petit joyau de la bande dessinée italienne à découvrir. - Michaël
Bernard Lavilliers chantait à une époque « On the road again again... » et c’est littéralement le petit air qui nous trotte dans la tête juste après avoir lu ce reportage sur la France et ses habitants. Olivier Courtois, journaliste, a décidé un jour de tout plaquer et de partir pour l’inconnu en auto-stop sur les routes de France. Dans ce très bel album, riche de paysages et de rencontres aléatoires, il nous raconte son périple, nous parle de l’Homme et de cette formidable diversité qui fait la France. Triste, tendre, drôle et plein d’espoir, ce titre est un Road-movie documentaire qui saura parler à tous. - Michaël
Tom a peur, c’est son premier jour dans sa nouvelle école. Alors, pour le rassurer son papa lui dit maladroitement : « Les grands garçons ne pleurent pas. » Fort de ce conseil, Tom ne pleura pas, mais en chemin… Jonty Howley nous offre une histoire touchante, pleine de tendresse et d’émotion. Il décrit simplement, mais avec justesse, l’image que notre société nous impose de la masculinité. Un homme ça doit être fort, ça ne montre pas ses émotions et surtout ça ne pleure pas ! Poncif qui a la vie dure ! Et pourtant, en quelques pages Jonty Howley réussit à détruire ce modèle archaïque. Il laisse les hommes, les garçons s’exprimer et montre toute leur sensibilité. Loin des clichés, il dépeint une relation sans préjugés entre un père et son fils, saine et surtout sincère. Cet album ne s’arrête pas là, car l’enfant apprendra également que les larmes versées ne sont pas toujours de tristesse, mais qu’elles peuvent être de natures différentes selon les situations. Jonty Howley illustre également son récit et nous transmet toute sa sensibilité par des dessins tendres à la technique irréprochable. Pas de « larmes de crocodile » avec ce titre, mais un réel coup de cœur. - Michaël
Après le remarqué « Jane,
le renard et moi », voici le second tire du duo québécois
Britt/Arsenault et une fois encore, nous ne sommes pas déçus. Les
illustrations sont à tomber par terre, avec un style empreint de
sensibilité et de finesse qui accroche autant le regard des jeunes
lecteurs que des adultes. Isabelle Arsenault mixte les techniques :
aquarelle, crayon de bois, pastel frotté, fusain, encre de Chine,
gouache, collage, couleurs ajoutées à l’ordinateur, ce qui ajoute
texture, profondeur ou contraste à ses illustrations. Le texte De Fanny
Britt n’est pas en reste car même si le sujet n’est pas gai
(l’alcoolisme), il nous emmène tour à tour dans l’euphorie, l’angoisse
et au final, peut-être, l’espoir. Drame quotidien, famille bouleversée,
notre duo réalise un album sociétal d’une grande justesse, sans pathos
ni mièvrerie. En s’adressant aux enfants ainsi qu’adultes, elles
réalisent un vrai tour de force. Bravo ! - Michaël
Pénélope est médecin pour une organisation humanitaire, elle est régulièrement en mission pendant plusieurs mois dans des zones de combats ou règne la misère. Alors lorsqu’elle rentre chez elle, il n’est pas toujours facile de se replonger dans un quotidien banal, plutôt normal dirons-nous, une vie de famille ou les problèmes ne semblent être que futilités... À la lecture de cet ouvrage, on pense de suite à une bande dessinée de reportage, un récit témoignage livré par un médecin humanitaire : il n’en est rien, ce titre est une fiction, mais qui, sans nul doute, touche au plus près de la réalité tant il sonne et résonne juste. Nous suivons les préoccupations de Pénélope, qui à son retour pense à ceux qu’elle a laissés, à ceux qu’elle a perdus, des fantômes qui l’obsèdent et l’empêchent de vivre sa vie d’ici. Sa vie justement, quelle est-elle ? Cette question l’entête, elle qui navigue entre deux mondes. Bien sûr, sa famille, ses proches ont les mêmes interrogations : un mari qui ne voit jamais sa femme, une enfant qui grandit sans la présence physique de sa mère. Sont-ils tous des étrangers ? Il y a dans cette œuvre une remarquable leçon de choses, psychanalyse de l’être, du moi. Admirablement écrit, subtil et sensible, « Les deux vies de Pénélope » est une œuvre différente qui, à défaut de donner des réponses, met en lumière des femmes, des hommes, hors du commun. - Michaël
Conseils lecture
Lire "Tolstoï" est toujours un vrai régal, un pur plaisir. Cette star de la littérature russe du 19ème siècle , a su comme personne décrire les affres de la nature humaine, de la condition humaine. Ici dans ce conte écrit en 1886, il nous décrit la vie dans les campagnes russes de l'époque et met en avant la cupidité des hommes. Un vrai plaisir ! mais je ne vais pas vous mentir plus longtemps : c'est la première fois que je lis du " Lev Nikolaïevitch Tolstoï" plus communément appelé "Léon Tolstoï" et cela a été une vrai belle surprise. Alors oui, il ne s'agit que d'une adaptation en bande dessinée : "SACRILÈGE" ! Eh bien je l'assume et la défends car j'ai découvert l'univers d'un auteur : Martin Veyron signe un album remarquable, haut en couleurs et qui, je suis sûr, fait honneur au texte d'origine. La littérature de bande dessinée prouve une nouvelle fois sa force médiatrice et nous permet de découvrir des textes romanesques. Ainsi elle nous ouvre d'autres horizons... - Michaël
Gaspard est berger et en est fier. Il aime sa liberté, ses montagnes et ses moutons, mais déteste par dessus toute cette bureaucratie qui lui a imposé la cohabitation avec le loup. Cet animal sauvage qui tue et rend fou les troupeaux. Cet animal qu’il voudrait voir disparaître afin de retrouver paix et sérénité. Alors, au détriment de la loi, il se lance dans un combat à l’issue duquel ne restera que l’un ou l’autre... Jean-Marc Rochette nous gratifie une nouvelle fois d’un très beau récit « montagnard ». Nous retournons donc, après « Ailefroide », au cœur du Massif des Écrins, dans la vallée du Vénéon. Si l’alpinisme était à l’honneur dans le premier album, « Le loup » aborde un aspect différent, plus universel, celui de la difficile cohabitation entre économie et environnement. Sous la forme d’un duel entre un loup et un berger Jean-Marc Rochette dénonce cette aberration qui nous conduit tous sur des sentiers dangereux. Il ne charge pas les bergers, qui sont eux aussi victimes du système économique dans lequel l’Homme modifie et/ou détruit la biodiversité. Le loup, l’animal, le berger, l’humanité : chacun sa place, chacun mérite de vivre et c’est bien ce message qui nous est envoyé. Nos héros à deux ou quatre pattes sont beaux et fiers, ils représentent la nature, chacun à leur façon, ils essayent de vivre, survivre dans un milieu difficile. Ce très beau récit est composé d’illustrations très fortes, de paysages glacials et bénéficie d’un découpage savamment orchestré, distillant rythme et action. « Le loup » est une ode à la nature, à la tolérance. Il serait regrettable de s’en priver, mais souhaitable de le partager. - Michaël
L’histoire se déroule dans un quartier résidentiel, où la vie semble couler sans encombre. En septembre, dans le jardin des Loverly, se tient le traditionnel Barbecue entre voisin·es. On se croirait presque dans la série « Desperate Housewives ». Une nuit, un terrible accident va venir bouleverser le calme apparent de cette petite communauté. Les murmures vont se faire plus insistants, puis se transformer en rumeurs. Mais est-ce vraiment à ce moment-là que les choses ont réellement dérapé ?
Nous allons suivre quatre couples, en particulier, le point de vue des femmes.
Au fil des chapitres, chacune d’elle, forte de leur personnalité différente, exprime leur rapport à la maternité, au couple, au travail…
Construit tel un thriller psychologique à double temporalité, les secrets se dévoilent au fur et à mesure. On essaie de trouver la vérité et de comprendre l'impensable. L'autrice nous tient en haleine jusqu'à la fin.
Une lecture captivante, empreinte de sororité, d’émotion et de personnages attachants.
Au bord d’un étang vivent deux lapins peintres : lapin peintre jour et lapin peintre nuit. Leur travail consiste à peindre le reflet du ciel sur l’étang. Lapin peintre jour aime peindre les changements de lumière avant un orage, l’arbre qui se penche, le vol d’un oiseau. Lapin peintre nuit aime peindre le noir de la nuit qui chaque soir est différent. Un matin, une pie mécanique vient se percher dans l’arbre et amène avec elle un gros nuage noir. Au bout de plusieurs jours, les lapins peintres décident de monter sur leur étrange machine afin de découvrir l’origine de ce gros nuage. Ils s’engagent alors dans un voyage extraordinaire…
Ce livre nous offre un univers onirique, foisonnant. Il nous parle de la beauté de l’art, de l’étrangeté des machines, du récit qui s’emmêle les pinceaux. Il nous fait voyager dans un monde où l’abstrait et le réel rentrent en collision, à la manière « d’Alice aux pays des merveilles ». Par son côté steampunk, le sens du récit résiste un peu à la lecture. Y’a-t-il un message caché sur le danger des machines, la pollution ? Libre à chacun de se faire une idée.
Les textes de Simon Priem sont empreints d’une poésie grave et subtile. Le texte est loin d’être explicite et amènera sans aucun doute de nombreuses questions.
Stéphane Poulin, à qui l’on doit le non moins extraordinaire album « Les mûres », nous entraîne dans un univers doux et apaisant. La maitrise de sa technique de peinture à l’huile nous offre des illustrations époustouflantes. L’équilibre des couleurs, la justesse des détails suscitent beaucoup d’émotions.
« Les lapins peintres » est un album incroyable sur les pouvoirs de l’imaginaire et de la peinture.
Un album comme j’en vois passer quelques fois, peu souvent, qui restera gravé dans ma mémoire pour longtemps.
Le 17 mars 2020, en pleine crise du COVID-19, le président de la République annonce pour des raisons sanitaires le confinement du peuple français, et cela pour une durée encore indéterminée. Pour José, Caro et leurs enfants va commencer une nouvelle expérience de vie, ou comment passer ensemble 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, sans perdre la tête.
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Fortu, comme à son habitude, nous livre un témoignage très personnel sur son vécu de cet isolement. Bien évidemment, l’humour est le moteur de cette œuvre, mais sous des aspects « blaguaire », il pousse à la réflexion et nous interroge sur notre société et nos modes de consommation. Il nous met devant nos contradictions sans s’exclure lui même de l’équation. « Journal d’un confiné » est un titre humoristique qui peut être lu par tous. 55 gags réalisés en temps réel, une véritable performance d’auteur qui est à signaler. L’Espace COOLturel est heureux de vous faire découvrir ce titre en exclusivité. Nul doute qu’il sera au-delà, une œuvre de référence.
Toutes les terres ont disparu, ne reste désormais plus que le « Grand Océan ». Les rares survivants ont dû s’adapter et ne vivent dorénavant que sur de piteuses embarcations. La vie est bien difficile, rares sont les moments de réel bonheur entre l’angoisse d’une prochaine tempête et surtout l’attaque de monstres marins. Perdus au milieu de ce monde d’eau, un père et un fils survivent tant bien que mal en espérant des jours meilleurs... Il y a dans ce récit d’aventures un peu de Jules Verne, un peu d’Herman Melville, mais aussi beaucoup de mythologie. Fabien Grolleau réussit donc ce délicat mélange en nous offrant une histoire pleine de subtilité et de sensibilité. Il enchaîne moments intimes et scènes d’actions, rendant ainsi la lecture captivante. Il dévoile peu à peu le mystère de cette tragédie en y associant le destin de différents personnages, parfois épique, tantôt tragique, tantôt plein d’espoir. « Grand Océan » peut être considéré comme une fable humaniste et écologique. Cette œuvre est illustrée à l’encre noire par Thomas Brochard-Castex qui use de la technique de « l’éclosion », dite également de « la hachure » - ensemble de lignes droites ou courbes, pour produire des nuances de demi-teinte - donnant ainsi des effets de relief dans ses dessins. Ses illustrations d’animaux sont simplement remarquables, pleines de finesse et d’épaisseur à la fois. Elles dénotent sur les corps et visages des personnages humains, plus fades, voir naïfs. L’ensemble est parfaitement maîtrisé et en osmose avec le texte. « Grand Océan » est un album puissant qui vous fera chavirer ! - Michaël
A Paris, à la Belle Époque, on fête la victoire, la musique des orchestres remplace le son du canon. Pourtant, même avec une coupe de champagne, pour certains la pilule est dure à avaler. Le héros, un ancien combattant estropié au champ d’honneur, a du mal à tourner la page. Alors pour oublier ce que la guerre lui a fait subir, pour réparer ses injustices, il propose son aide aux familles d’anciens soldats dans la détresse.
Un matin de 1925 il est contacté par une riche héritière afin de retrouver son fils. Après quelques jours il découvre que le destin du jeune homme est intimement lié à celui d’une femme dont il est follement amoureux. Commence alors un merveilleux voyage à la recherche de ses amants disparus où l’on découvre peu à peu l’infini pureté de leurs sentiments.
La noblesse de leurs âmes comme une réponse à la brutalité de la guerre et à sa barbarie, avec tout au long du récit cette question suspendue : « l’amour et la poésie pourront-ils suffire à surmonter l’atrocité et l’absurdité des combats ? »
Une histoire d’une grande sensibilité, pleine de surprises et de rebondissements, une danse onirique menée tambour battant, au rythme des cœurs bouleversés, sous le tonnerre des bombes. "Roméo et Juliette" dans les tranchées, inspiré par Boris Vian et filmé par Tim Burton.
Inspiré de la célèbre nouvelle de Jean Giono "L’homme qui plantait des arbres", ce récit tout en délicatesse rend hommage à deux figures artistiques majeures : Jean Giono, écrivain humaniste et Vincent Van Gogh, peintre visionnaire.
L’autrice Géraldine Elschner imagine une rencontre touchante dans une maison de retraite entre Fanfan, une jeune visiteuse et un vieil homme mystérieux. Intriguée par sa canne finement sculptée, la jeune fille découvre peu à peu l’histoire extraordinaire d’un berger provençal qui aurait planté des milliers d’arbres dans une région désertique, faisant renaître la vie au cœur du chaos, même pendant les années de guerre.
Les illustrations, magnifiquement choisies, s’appuient sur quatorze œuvres de Van Gogh et sont complétées par des croquis et des dessins contemporains, dans l’esprit "carnet de voyage". Ceux-ci apportent la couleur et l’émotion de l’histoire. On y retrouve des valeurs de transmission intergénérationnelle, ainsi qu’une ode à la beauté et à la nature.
En fin d’ouvrage, un dossier permet d’en apprendre davantage sur Jean Giono, Van Gogh, la Provence et la légende d’Elzéard Bouffier, ce berger dont l’existence réelle continue de nourrir notre imaginaire.
Un très bel objet littéraire qui donne envie de se plonger dans le texte original et de redécouvrir les tableaux du peintre.
Xabi, comme 25 autres adolescents, ne connaît du monde que le domaine du Danube. Vivant sous terre, à l'abri de tout, ils partagent leur vie parfaitement organisée avec leurs tuteurs et parents. Bientôt, iels devront quitter ce coin de paradis pour entrer dans le monde. Mais qu'y a-t-il vraiment, au-delà des frontières de leur domaine ? Dans quel état se trouve la terre ?
Petit à petit, Claire Duvivier nous plonge dans un univers bien particulier, quelques décennies après les épidémies et l'effondrement climatique qui ont décimé la Terre.
Un récit sur l'avenir de l'humanité où, entre action et révélations, on n'a pas le temps de s'ennuyer ! Mais la grande force de ce livre, c'est aussi l'amitié qui lie les personnages entre eux, et la relation tissée avec leurs animaux de compagnie, qui en font un roman touchant et plein d'espoir.
Une excellente porte d'entrée dans l'univers de la science-fiction et des dystopies !
Elle aime les fraises et les feux de bois, lui aime le camembert et la plage… mais surtout, ils s'aiment et sont heureux tous les deux, si bien qu'un beau jour arrive un tout petit. Il renverse leur monde de fraises, de plages, de camembert et de feux de bois. Il y a des jours noirs, à cause de douleurs ou de chagrins, mais aussi de très beaux jours, remplis de sourires de petites dents, de roulades dans l'herbe et de cueillette de violettes : ainsi, page après page, tous les trois écrivent leur propre histoire. Ce bel album est édité aux éditions 3oeil, petite maison d'édition attachée au dessin manuel et férue de gravure sur bois. L'autrice Alice Brière-Haquet jongle avec les mots, les assemble pour en faire des textes à mi-chemin entre histoire et poésie. Olivier Philiponneau (qui nous a fait l'honneur de mener un atelier artistique en visioconférence le 14 avril dernier) et Raphaële Enjary nous offrent à partir de leurs gravures, des illustrations aux couleurs primaires éclatantes, qui transmettent avec justesse toutes les émotions que procure une naissance. Les personnages, représentés sous forme de carrés, sont étonnamment expressifs et superbement mis en scène. On retrouve avec amusement les scènes quotidiennes que traversent les jeunes parents : « ils roulent dans la grande ronde des biberons ». Cet album nous rappelle que quelques mots bien choisis et de belles illustrations aux couleurs chatoyantes valent mieux qu'un long discours pour représenter le bouleversement qu'est l'arrivée d'un petit être sur terre.
Anya est une jeune adolescente comme les autres, avec des préoccupations propres à son âge et d’autres liées à ses origines russes. Rien de bien méchant mais sa vie va changer du tout au tout le jour où elle tombe accidentellement dans un puit abandonné. Celui-ci est hanté par Emily, une petite fille morte depuis plus de 90 ans. Les deux jeunes demoiselles vont alors développer une connivence pour le moins étrange... Nous revoici avec un récit de Vera Brosgol, qui nous avait enchantés avec son titre « Un été d’enfer ». Ce titre, antérieur mais jusque-là inédit en France, avait remporté en 2011 un prestigieux Eisner Award, grand prix de la bande dessinée américaine. Il le mérite amplement car une nouvelle fois action et émotions sont au rendez-vous dans ce récit complet pour la jeunesse. Au-delà du récit fantastique, Vera Brosgol, nous dévoile une partie de sa jeunesse, le choc des cultures et la difficulté d’intégration et d’acceptation de l’étranger. Elle aborde également le thème de l’adolescence, des préoccupations liées à cette étape et de l’importance qui tient l’amitié. Bien sûr la partie « fantastique » est du même niveau, excellent, et inattendu. On pense tout d’abord à une histoire quelque peu classique, mais bien vite elle sort des sentiers battus. Un titre jeunesse que l’on va réserver au plus de 10 ans tant certaines scènes peuvent être flippantes pour un trop jeune lecteur. Encore une fois, l’éditeur « Rue de Sèvres » nous fait découvrir un très bon titre, cela devient récurrent, pour notre plus grand bonheur. Merci ! - Michaël
Au 18e siècle, un homme déambule dans la ville qui ne s’appelle pas encore Tokyo, mais Edo, afin d’en faire la cartographie. A pas mesurés, il arpente les rues et se laisse émerveiller par les splendeurs de la nature, adoptant tour à tour le regard de la tortue, de l’oiseau ou du chat. Se laisse aussi séduire par la mélodie des haikus d’Issa, citant Bashô ou créant ses propres vers. On pense évidemment à L’Homme qui marche ou au Gourmet solitaire en lisant Furari. On y retrouve les mêmes errances contemplatives du héros, les mêmes plaisirs, la même trame. Pas de surprise dans cette lecture. Pour autant, en ces temps si particuliers, si anxiogènes, c’est un vrai plaisir de retrouver Jiro Taniguchi, de se balader tranquillement, sereinement et de s’extasier avec lui devant o-hanami, les cerisiers en fleur. Du grand air, de la douceur, de la poésie, de la liberté… une lecture apaisante qui fait l’effet d’une grande bouffée d’air frais printanier. Et ça fait du bien, tout simplement. - Aurélie
Lucas a toujours désiré une poupée. Un jour, ses parents lui offrent un cadeau emballé avec un énorme ruban. Aura-t-il enfin la poupée tant espérée ?
Cet album captivant aborde avec finesse les thèmes de la tolérance et de l'amitié. À travers une histoire tendre et touchante, l'autrice déconstruit les stéréotypes souvent associés aux jouets. Elle souligne que les poupées ne sont pas exclusivement réservées aux filles, remettant en question la notion de jeux attribués à un genre spécifique.
Au cœur de ce livre se trouve une exploration délicate des diverses émotions vécues par les enfants. La jalousie, la joie, la colère, la tristesse, la culpabilité...
L'illustratrice, Amélie Graux, réussit brillamment à capturer ces sentiments à travers des visages expressifs. Les situations présentées permettent aux jeunes lecteurs de s'identifier aisément et de comprendre ces émotions familières.
Les illustrations remarquables et l'histoire captivante en font un livre parfait pour encourager la réflexion sur la tolérance et l'expression de ses envies et émotions.