Conseils lecture
Fraîchement arrivée de Russie, Véra a bien du mal à se faire des amies et à s’intégrer dans la communauté américaine. Pas assez cool, pas assez riche, trop différente... en un mot (deux en fait) : trop russe. L’église orthodoxe devient son refuge, moins par attrait pour la religion que pour le buffet servi en fin de cérémonie. Lorsqu’elle apprend que l’église organise un camp de vacances, Véra y voit l’occasion rêvée de se faire facilement des ami(e)s, russes comme elle. Sa maman l’envoie donc avec son petit frère passer deux semaines en colonie de vacances... De douces illustrations en bichromie, des touches d’humour, de l’amitié, des premières amours, un brin de méchanceté, mais aussi de la solidarité... Bref, un bien joli récit initiatique que l’on devine nourri de la propre expérience de l’autrice. Une bande dessinée à lire dès 8 ans, abrité sous la tente, pelotonné sous la couverture avec sa lampe torche, et surtout pendant les vacances ! - Michaël
« Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. »
« Quand ils sont venus chercher… » est un poème écrit en 1950 par Martin Niemöller, pasteur allemand. Il y dénonce, avec des mots simples et incisifs, la lâcheté et l’inaction face à la barbarie nazie.
Par cette succession de phrases, Niemöller traduit à la fois ce qu’il n’a pas fait pour défendre les autres et ce qui lui est arrivé lorsqu’il s’est retrouvé seul à son tour visé.
Ce poème est la source de cet album poignant et percutant, où le narrateur, un chien anthropomorphe, raconte l’histoire de son grand-père qui a fermé les yeux sur le drame qui l’entourait. Mais cela ne l’a pas protégé longtemps : le silence n’est pas une armure, n’est pas une arme non plus.
Cet album nous rappelle, avec force et émotion, que se taire face à l’injustice revient à l’encourager, et que chaque voix compte pour défendre la liberté et la dignité humaines.
« Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. »
« Quand ils sont venus chercher… » est un poème écrit en 1950 par Martin Niemöller, pasteur allemand. Il y dénonce, avec des mots simples et incisifs, la lâcheté et l’inaction face à la barbarie nazie.
Par cette succession de phrases, Niemöller traduit à la fois ce qu’il n’a pas fait pour défendre les autres et ce qui lui est arrivé lorsqu’il s’est retrouvé seul à son tour visé.
Ce poème est la source de cet album poignant et percutant, où le narrateur, un chien anthropomorphe, raconte l’histoire de son grand-père qui a fermé les yeux sur le drame qui l’entourait. Mais cela ne l’a pas protégé longtemps : le silence n’est pas une armure, n’est pas une arme non plus.
Cet album nous rappelle, avec force et émotion, que se taire face à l’injustice revient à l’encourager, et que chaque voix compte pour défendre la liberté et la dignité humaines.
Airnadette, est un groupe réputé d’air musique et de playback qui déchaîne les foules durant les concerts, en France, en Europe et également aux Etats-Unis. A travers cette comédie musicale, Airnadette a décidé d’initier les enfants aux plaisirs de la scène. C’est ainsi qu’est né « Du rock dans ton salon », l’histoire romancée de la formation du groupe composé de Scotch Brit, Château Brutal, Moche Pitt, Gunther Love, Jean-Françoise et M’Rodz.
Tu adores la musique, chanter, tu rêves de monter un spectacle avec tes ami·es, alors n’hésite plus ce livre est pour toi. Pas besoin de talents particuliers, tout est parfaitement expliqué pour vivre une expérience délirante et pleine d’humour. Quelques accessoires suffiront pour entrer dans la peau d’un·e musicien·e de rock.
Les dialogues sont pointus et rigolos et retranscrits avec des indications de mises en scène dans des fiches de répétition. Le cd du show est intégralement joué et chanté par le groupe Airnadette en personne. Un code permet aussi de télécharger une version mp3 sur le site de l’éditeur, où l’on trouve pleins de bonus et tutos pour apprendre les chorégraphies.
Découpé en huit scènes, le livre-spectacle est rempli de blagues pour faire rire les petit·es, et de références rock qui raviront les plus grand·es.
Colette est une petite fille un peu timide qui vient d'emménager dans le quartier et a peur de sortir de la maison, d'aller vers l'inconnu. Pourtant, après une remontrance de sa mère, elle va devoir affronter sa peur et découvrir son nouvel univers. Douée d'une grande imagination, notre héroïne ne va pas tarder à faire de nombreuses rencontres. "L'oiseau de Colette" est un titre à classer dans "Mes premières bandes dessinées". Destiné aux plus jeunes, il est bâti pour le lectorat débutant : des illustrations pleine page agrémentées de bulles disposées de façon claire et précise. Bien sûr ce titre a d'autres qualités, à commencer par son récit. Une aventure pleine de surprises et de rebondissements, construite sur le mode de la randonnée, où l'on suit les péripéties de Colette avec enthousiasme. L'autre point fort de ce titre, ce sont ses illustrations : magnifiques. Elles sont pleines de tendresse, de douceur, cadrées à merveille et aux tons "crayon de bois" réhaussés, juste comme il faut, de deux ou trois couleurs. Encore un très bon titre jeunesse à lire et à partager. - Michaël
Dans un village de Pennsylvanie, Shana surprend sa petite sœur, Nessie, en train de quitter la maison en pleine crise de somnambulisme. Elle se rend vite compte qu'elle ne peut pas lui parler, et moins encore l'arrêter. Nessie avance, le regard vide, et elle est bientôt rejointe par d'autres somnambules… qui semblent tous avancer vers la même destination inconnue, suivis par leurs proches. Le cortège traverse les États Unis, témoin de la violence qui se réveille dans cette société suprémaciste…
Amateurs de randonnées sur des routes pavées de révélations, ce livre est fait pour vous !
Sans aucune longueur et sous une plume subtile et intelligente, l'auteur capte notre attention jusqu'à la fin du récit, au rythme de rebondissements et de révélations qui arrivent toujours à point nommé : quand on croit commencer à comprendre ce qu'il se passe (ce qui n’est pas toujours le cas). L'histoire et les enjeux s'intensifient page après page, tout est cohérent et bien ficelé, et Chuck Wendig se montre visionnaire sur bien des aspects - on peine à croire que ce roman sur les pandémies, le suprémacisme et l'IA a été écrit en 2019...
C'est d'ailleurs l'aspect sociétal du livre qui fait sa force : c'est un parfait reflet de la société américaine, et chaque nouvelle étape franchie dans la violence est percutante de réalisme.
L'humain est également au cœur de la narration, avec des personnages très bien écrits et crédibles, et l'auteur montre à quel pont tous réagissent différemment face à l'inconnu : curiosité, peur, haine…
Un roman destiné à devenir un grand classique de l'anticipation !
Silas Coade, chirurgien et écrivain à ses heures perdues, s'est embarqué dans une expédition à bord de la goélette du capitaine Van Vught et de son équipage. En quête d'un édifice mystérieux censé leur apporter gloire et fortune, ils écument les eaux de la mer de Norvège. Mais bien vite, on remarque quelques incohérences dans le récit. Anachronismes ? Oublis ? Erreurs du narrateur ? Patience, la vérité est à portée de main, pour vous autant que pour Silas.
Le roman, sous ses abords d'histoire d'aventures maritimes, cache quelque chose d'insoupçonné, bien plus grand que ce que vous pouvez imaginer… Au fil du récit, l'ambiance change, accompagnée par une écriture fluide qui s'adapte constamment à son évolution. Alastair Reynolds explore les tréfonds de la pensée du Docteur Coade, aussi perdu que les lecteurs dans cette étrange histoire, en posant au passage quelques questions sur les notions d'identité, d'humanité et d'empathie.
Un récit de science-fiction d'une grande originalité, dans lequel il est conseillé de se lancer sans lire le résumé !
Neil Gaiman, auteur anglais de romans fantastiques à succès, a développé dans les années 1990 une série de comics baptisée "Sandman". Cette saga, aujourd'hui devenue culte, est considérée comme l'une des œuvres majeures de la bande dessinée mondiale. Pour faire simple, « Sandman » est un subtil mélange de fantastique, de métaphysique, de philosophie, de science, de mythologie et de plein d’autres choses encore… le juste équilibre qui en fait un chef-d’œuvre onirique.
"Sandman : ouverture" s’adresse aux non-initiés, il est une porte d'entrée, un sas donnant accès à cet univers riche et foisonnant. La construction du récit est complexe, mais réfléchie et maitrisée. Les illustrations de J.H. Williams III s’adaptent parfaitement aux contraintes du découpage et à l'atmosphère étrange du récit grâce à une utilisation de différentes techniques graphiques.
N’oublions pas non plus, Dave McKean, qui officie ici en tant qu’illustrateur de couvertures et une fois encore, il nous éblouit par son génie.
"Sandman : ouverture" est une œuvre ambitieuse qui se lit d'une traite et vous questionne, vous interpelle sur l'origine des choses. Alors, n'ayez pas peur, venez rencontrer le marchand de sable…
Inspiré de la célèbre nouvelle de Jean Giono "L’homme qui plantait des arbres", ce récit tout en délicatesse rend hommage à deux figures artistiques majeures : Jean Giono, écrivain humaniste et Vincent Van Gogh, peintre visionnaire.
L’autrice Géraldine Elschner imagine une rencontre touchante dans une maison de retraite entre Fanfan, une jeune visiteuse et un vieil homme mystérieux. Intriguée par sa canne finement sculptée, la jeune fille découvre peu à peu l’histoire extraordinaire d’un berger provençal qui aurait planté des milliers d’arbres dans une région désertique, faisant renaître la vie au cœur du chaos, même pendant les années de guerre.
Les illustrations, magnifiquement choisies, s’appuient sur quatorze œuvres de Van Gogh et sont complétées par des croquis et des dessins contemporains, dans l’esprit "carnet de voyage". Ceux-ci apportent la couleur et l’émotion de l’histoire. On y retrouve des valeurs de transmission intergénérationnelle, ainsi qu’une ode à la beauté et à la nature.
En fin d’ouvrage, un dossier permet d’en apprendre davantage sur Jean Giono, Van Gogh, la Provence et la légende d’Elzéard Bouffier, ce berger dont l’existence réelle continue de nourrir notre imaginaire.
Un très bel objet littéraire qui donne envie de se plonger dans le texte original et de redécouvrir les tableaux du peintre.
Jacques Peuplier est un homme étrange. Solitaire, peu bavard, voire un peu rustre, il gagne sa vie en retrouvant pour le compte de particuliers tout et n’importe quoi de perdu. Il est le meilleur dans son domaine, lorsqu’il daigne accepter une affaire. Son secret : il écoute et parle à toutes les choses matérielles qui sont des témoins privilégiés. L’étrange est son domaine, pourtant lorsqu’il accepte une affaire pour la famille Monk, il est loin de se douter qu’il s’apprête à franchir un nouveau pallier dans le monde du mystère... VilleVermine est un récit singulier et captivant. A l’image de son personnage principal, il est mystérieux à souhait. Son intrigue pour le moins originale nous entraîne dans une ville curieuse ou chaque coin de rue est propice à une histoire, à une intrigue, mais loin de nous perdre, Jacques Peuplier nous guide à travers ces dédales. Julien Lambert réussit avec cet album à créer un personnage fort attachant avec son don, mais également ses faiblesses, ses blessures, le rendant inadapté à la société. Auteur « complet », il illustre avec maestria cette saga. Son style particulier, son choix de couleurs et ses cadrages sont remarquables. Ils rendent un titre très dynamique et d’une très bonne lisibilité. En seulement deux volumes vous tomberez sous le charme de cette enquête peu banale qui a décroché cette année le Fauve « Polar SNCF » d’Angoulême. - Michaël
Hamet habite à Bamako, c'est un enfant plus malin que les autres qui se révolte contre un entourage qu'il trouve souvent trop arbitraire. Sa famille, oncles, tantes, cousins... pensent tous et toutes avoir leur mot à dire sur son éducation, puisque son père, absent, travaille en France. Cette famille où les qu'en-dira-t-on tordent le cou à la vérité, pour faire de lui un vaurien… il finit par lui voler dans les plumes. Quant à l'école, les punitions et les châtiments corporels y pleuvent comme à Gravelotte, si bien qu'à la fin il lui prend l'envie de la déserter. Mais le jour où son père vient à l'apprendre, il décide de l'expédier dans la brousse chez sa grand-mère, renouer avec les bonnes manières de ses ancêtres.
Là commence l'immersion dans un nouveau monde qu'il faut comprendre et apprivoiser.
Un très beau roman initiatique qui nous permet de mieux appréhender la culture africaine. Avec Hamet nous découvrons les parfums du Mali et apprenons à décrypter les coutumes d'une société patriarcale parfois injuste où le quotidien n'est pas toujours simple. Au-delà de l'histoire de ce petit garçon attachant, ce livre offre une analyse pertinente de la situation en Afrique et permet de mieux comprendre certaines raisons de l'exode de la jeunesse africaine, souvent au péril de sa vie.
Enfin ce roman est aussi l'occasion de s'immerger dans une très belle langue, la nôtre, délicieusement métamorphosée par la plume de Diadé Dembélé. Des métaphores hautes en couleurs, une écriture rythmée, un voyage en soi ! Vive la francophonie !
Je vous conseille également le très beau roman de Yamen Manaï "Bel Abime" et son regard affûté sur la société tunisienne.
A la lecture de ce manga on ne peut s’empêcher de penser au film d'Harold Ramis, Un jour sans fin, où le héros incarné par Bill Muray ne cesse de vivre la même journée... Mais voilà, ici point d'humour, mais la guerre dans toute son horreur. Notre jeune héros revit inexorablement sa mort, jusqu'au moment où il comprend qu'il peut influer sur le destin et sur, on l'espère, le résultat de cette guerre contre les envahisseurs extraterrestres. L'histoire devient captivante et on suit le jeune Keiji dans ces boucles temporelles, si bien amenées qu'elles ne nous perdent aucunement. De là, nous nous prêtons au jeu et nous revivons ces innombrables journées à la recherche de solutions afin d'aider notre champion. Un manga de science-fiction en seulement deux volumes, ce qui est assez rare pour le signaler, et dont le scénario riche et dense a été adapté au cinéma sous le nom de Edge of Tomorrow. Que les spectateurs du film se rassurent : ils peuvent lire cette BD sans sentiment de redite : les scenarii diffèrent suffisamment pour que cette lecture s'impose. - Michaël
Une légende mongole raconte que « celui qui voit un loup sera chanceux pour le restant de ses jours ». Nomin rêve depuis toujours de voir un loup de ses propres yeux, comme sa grand-mère autrefois. Chaque soir elle veille, écoute et guette le signe de la présence de l’animal, mais la bête reste invisible. Pourtant la grand-mère de Nomin en est certaine et rassure l’enfant, un jour elle verra un loup. Après des années, lassée d’attendre, la jeune fille décide de partir à la rencontre de la mystérieuse créature qui hante les steppes…
L’autrice nous entraîne à la découverte des croyances et paysages mongols à travers la relation très intime entre la petite-fille et sa grand-mère ainsi que leur passion pour les loups.
Les dialogues entre la mamie et la petite sont très touchants et émouvants. Ils sont accompagnés d'illustrations magnifiques, les expressions des personnages sont extrêmement détaillées, criantes de réalisme.
C’est une belle histoire, sous forme de quête initiatique, sur la transmission, l’apprentissage de la vie. Elle nous montre aussi une vision différente du loup, loin de celle des contes traditionnels.
Cet album est un fabuleux voyage dépaysant et plein de tendresse.
Conseils lecture
C’est la fin de la colonie de vacances, le dernier jour, plus précisément. Il y a dans l’air une ambiance particulière, celle des derniers moments ensemble, avant la séparation, avant le retour au quotidien, au banal. C’est un moment suspendu, un moment d’éternité, sous un ciel bleu azur immense, intense qui a quelque chose d’irréel.
Alors on baisse la garde, on se laisse aller, on célèbre l’instant, l’excitation est palpable. On pique-nique et on plonge, on éclabousse, on bouscule l’équilibre sensible du fleuve. Oui mais dans la Loire on ne se baigne pas ! Dans la Loire, souvent, on se noie !
Lentement, la trame du drame se dessine ? Le fleuve sera-t-il clément ? Laissera-t-il à ces adolescents le temps de vivre ? Le souhaitent-ils d’ailleurs vraiment ?
Une écriture à fleur de peau, qui tend vos nerfs, qui charge l’air comme un jour d’orage, jusqu’à l’explosion. Un remarquable sens du rythme, et une analyse très fine, de cet âge, si particulier, qui hésite entre deux mondes.
Un roman avec une magnifique gueule d’atmosphère, qu’on embrasse à pleine bouche et qui vous laisse, sur les lèvres, un goût doux-amer, celui des années révolues, celles où tout était une première fois.
C’est le dernier jour de la colonie, un instant suspendu, où l’insouciance flotte encore avant la séparation imminente. Dans le car, la climatisation est en panne et la chaleur écrasante. On décide de s’arrêter pour un pique-nique au bord de la Loire. Benoît, le directeur, et Pauline, la jeune animatrice, encadrent la bande d’adolescents. On joue au ballon, aux cartes, on rit… jusqu’au moment où une voix s’élève : « On va se baigner ? ».
Mais la Loire n’est pas une rivière docile. Puissante et imprévisible, elle impose une menace latente. Ceux qui s’y aventurent prennent le risque de briser l’équilibre fragile entre jeu et drame. Peu à peu, la tension monte, invisible, mais omniprésente. Ce qui semblait être un instant parfait pourrait basculer à tout moment. Le fleuve devient un personnage à part entière, à la fois magnifique et dangereux.
Avec une écriture percutante, Guillaume Nail capture cet âge de tous les possibles, où l’audace se confronte à la fragilité. Chaque protagoniste porte en lui des ambiguïtés et des vulnérabilités. L’amitié se manifeste dans la fougue, les affrontements, cette illusion d’immortalité propre à l’adolescence.
Inspiré d’un drame réel survenu en 1969, ce roman coup de poing, aussi poétique que brut, marque profondément, laissant une empreinte indélébile — celle d’une jeunesse qui ne mesure pas toujours le poids du réel.
Vous cherchez un jeu original à jouer en couple, entre amis ou en famille ?
"It Takes Two" a reçu le Game Award du meilleur jeu de l’année 2021.
May et Cody sont un couple, mais un couple qui se brise de plus en plus. Leur divorce se rapproche à grand pas, et leur fille, Rose tente d’arranger la situation. Dans son imaginaire, elle va créer le Docteur Hakim, un livre proposant une thérapie de couple à May et Cody qui se retrouvent… transformés en petites poupées. A travers toutes les pièces de la maison familiale, May et Cody vont devoir coopérer et retrouver ce pourquoi ils étaient faits pour être ensemble
Chaque chapitre est unique et nous plonge dans un univers différent, riche en détails insolites et petites activités.
"It Takes Two" tente de nous parler d’amour au quotidien et de comment l’étincelle doit être préservée tout au long d’une vie pour que tout se passe aussi bien que possible.
Le discours de fond de ce jeu est profond, mais l’ambiance y est légère et drôle.
Ce jeu est empruntable à l’Espace COOLturel, pour des heures de découvertes et d’amusement en perspective !
« Vole, vole, Carole ! » est l’histoire d’une martin-pêcheur qui, un beau jour, se décide, malgré les réticences de son frère et de sa sœur, à quitter le nid, à s’envoler.
Hélas pour elle, la chute sera vertigineuse…
Voici un très bel album qui aborde avec finesse les thèmes de l’apprentissage, de la prise d’indépendance et du courage.
À travers des dessins expressifs, réalisés à l’aquarelle et au crayonné, rehaussés de douces couleurs, l’auteur nous embarque, page après page, dans une plongée rocambolesque aux multiples rebondissements.
Pour accentuer l'effet de la chute, l'album doit être tourné de 90 degrés vers la droite avant de commencer le récit. De cette manière, on tourne les pages vers le haut, tandis que la jeune Carole tombe vers le bas.
Une très belle réussite et un excellent moment de lecture avec cette histoire touchante et pleine d’humour, qui ravira les enfants, mais aussi les parents, heureux de partager un pur moment de complicité.
Nana est une petite chienne toute gentille, toute mignonne, mais son maitre lui, est violent et maltraitant.
Un jour, aidée par l’esprit des louves, elle s’évade pour gagner la forêt et ainsi renouer avec ses lointaines origines…
Sous des airs de bande dessinée d’aventure, « la petite chienne et la louve », est avant tout un titre qui traite de la maltraitance animale. De cette violence, cette colère que certains hommes possèdent en eux et qu’ils expulsent sur plus faibles, plus fragiles. Attention, ce titre n’est pas violent, ni choquant, nous sommes bien sur un récit destiné à la jeunesse et dessiné de la sorte. Par la suite l’histoire se concentre sur la quête de liberté ou tout simplement de bonheur que recherche Nana. D’ailleurs, les enfants vont l’adorer, cette petite chienne est vraiment attachante. Le dessin de Marine Blandin y est pour beaucoup : expressif, Tantôt grave, tantôt rigolo.
Cette petite chienne va vivre un formidable voyage, se perdre, mais peut-être ainsi, se retrouver…
N’attendez pas plus longtemps, venez de toute urgence adopter la belle Nana 😊
Justin Warner, chef américain émérite, est depuis 2010 à la tête d’une émission culinaire moderne et déjantée dont le merveilleux concept est d’imaginer des recettes pour les super-héros. En s’inspirant de leurs univers, de leurs origines, de leurs histoires… il vous propose de mijoter des petits plats originaux qui vous donneront sûrement des pouvoirs extraordinaires. Pour ce faire, vous trouverez dans cet ouvrage une compilation des meilleures préparations réalisées lors de ses émissions (à visionner également sur le site internet « Marvel.com », in English of course).
Attention ici on ne fait pas dans le détail et la finesse et on est plus proche de la street food que des recettes d’un étoilé Michelin. Mais c’est ça qui est bon ! Le plaisir tellement régressif que vous éprouverez en mangeant avec les doigts le hot-dog hypercalorique de votre super-héros préféré, et qui vous donnera une patate d’enfer. Attention quand même à ne pas trop en abuser si vous voulez plus ressembler à Batman, qu’à Fatman.
Autre avantage de ce livre : il vous permettra de découvrir des plats aux origines diverses et variées : scandinave avec Thor, africaine avec Black Panther, mais aussi italienne et sud-américaine, puisque la cuisine états-unienne a digéré depuis longtemps les recettes de ses diasporas. Enfin contre toute attente, cet ouvrage propose aussi des plats végétariens.
Un excellent morceau de pop culture à déguster en famille sans modération !
Saviez-vous que l'ocelot sert parfois de repas à ses cousins plus gros que lui ? que les jaguars rivalisent avec Usain Bolt au sprint, mais aussi avec Florent Manaudou à la nage ?
Un style graphique original et maîtrisé, des explications claires et souvent surprenantes : que vous aimiez les félins ou non, ce très bel album documentaire se déguste, pour petits et grands. Nolwenn
Un ours sans histoire
De Christian Merveille et Laurent Simon
Un ours vit une petite vie tranquille dans la forêt sans qu’il ne lui arrive jamais rien. Un jour, lors de sa promenade, il croise tout un tas d’animaux à qui il arrive de drôles d’histoires : un oisillon tombé du nid, un castor coincé dans son barrage, un loup qui a une épine dans le pied… L’ours leur apporte à chacun une aide précieuse, mais il est triste : à lui, il ne lui arrive jamais d’histoire ! Jusqu’à ce qu’une rumeur se faufile dans la forêt sur un ours très altruiste sans histoire…
Cet album tendre est un beau récit sur l’entraide et les trajectoires de vies qui s’entremêlent. Chaque animal vit sa vie mais ils ont tous besoin de l’ours pour les secourir. Et finalement, si toute la forêt se mets à parler de l’ours, ce n’est pas parce qu’il a vécu une aventure extraordinaire mais bien par la somme de tous ses petits gestes pour aider ses compagnons.
Les illustrations sont au diapason du récit : apaisantes, délicates, les belles nuances de couleurs de la forêt mettent en exergue cette force tranquille qui émane du personnage principal. Et l’ours en lui-même paraît très bienveillant, à l’écoute, peut-être un brin mélancolique.
Cette histoire calme et réconfortante nous offre une pause de douceur bienvenue.
Dans la vie, Monsieur Grumpf aspire à une seule chose : sa tranquillité. Alors, lorsqu’il désire simplement balayer l’amoncellement de feuilles qui s’accumule devant chez lui et que, toutes les cinq minutes ses voisins viennent le déranger : l’agacement se fait sentir... Voici une petite bande dessinée très agréable à lire, une véritable promenade automnale. Ce titre est destiné aux plus jeunes à partir de 5 ans. Bien sûr, l’enfant devra être accompagné dans sa découverte de l’album. En effet, même si ce titre a été conçu sans texte, quelques dialogues animent tout de même l’ensemble. L’enfant y découvrira les valeurs de l’amitié, de l’entraide et de la générosité. De façon ludique, il abordera aussi le thème des saisons. Pour ce premier tome d’une série de quatre, l’automne est la trame de fond. Avec subtilité et tendresse, Dav évoque les changements qui s’opèrent dans la nature : hibernation, chute des feuilles... Le tout distillé dans une histoire touchante, dont le héros grognon a peut-être un plus gros cœur qu’on ne le croit. L’auteur peaufine l’œuvre par des illustrations animalières efficaces, au trait sûr et expressif teinté d’un bel orange de saison. - Michaël
Lorsque les parents se séparent, il n’est pas toujours facile pour un enfant de trouver sa place, surtout quand on a deux maisons pour deux nouvelles vies… Melanie Walsh, par cet album tendre et réfléchi, décrit simplement, en quelques mots, la vie des enfants de parents séparés. Les thèmes habituels de la douleur ou de l’absence sont volontairement absents de ce récit qui se concentre sur des aspects plus « prosaïques », mais pas moins importants.
Du coup, ce titre n’est pas plombant, au contraire, il est même positif et rassurant pour l’enfant. Par un système de rabats-surprises, l’autrice joue à nous faire découvrir la vie chez l’un, puis chez l’autre, sans jamais donner un jugement de valeur. Elle conclut son histoire avec douceur et laisse entrevoir la multitude de facettes que peut prendre l’amour familial. « Chez papa et chez maman » est un album incontournable sur la thématique de la séparation qui ne l’expliquera pas, mais qui saura rassurer nos enfants sur le quotidien, leur avenir et l'amour que leur portent leurs parents. Et c’est bien cela le plus important. - Michaël
La chouette, le rouge-gorge, le mulot, le hérisson et l’écureuil sont des amis pour la vie, unis comme les cinq doigts d’une patte. Ils passent leur temps ensemble à jouer, à discuter. Mais à partir de novembre, le hérisson se mets en quête d’un nid pour hiberner tout l’hiver… et ses amis sont terriblement tristes de ne pas pouvoir passer noël avec lui ! plusieurs solutions vont être abordées mais finalement la meilleure reste encore de fêter Noël au printemps, tous les 5 réunis ! Ce grand et bel album de Thierry Dedieu nous plonge dans une belle atmosphère empreinte de vivre ensemble et surtout d’amitié, la vraie, celle pour qui on peut décaler Noël au printemps. Ces animaux ressentent tellement d’amitié que la séparation de l’un d’entre eux les plonge dans une grande tristesse. Ces 5 amis animaux, si attachants, sont magnifiquement mis en scène dans des illustrations au style très réaliste, si expressives que l’on croirait que des vrais animaux prennent vie sous nos yeux. Thierry Dedieu est un auteur illustrateur avec tant de styles différents que l’on peine à reconnaître ses travaux du premier coup : ici encore, il parvient à nous toucher avec la justesse de ses dessins. Tant l’histoire que les images en font un magnifique conte de noël, à déguster en attendant que le Père Noël passe à la maison… Même si ce n’est qu’au printemps ! Une possibilité qui aurait bien pu se présenter à nous en cette drôle d’année 2020…
Il y a 20 ans, par une singulière journée, le Roi a mystérieusement disparu. Castelmaure, le château, s’est entouré d’une tempête maléfique et des milliers d’enfants sont étrangement né·es... Cette histoire, conte oral, doit être retranscrite pour ne pas être oubliée. Cette mission de collecte est celle du mythographe, qui parcourt le pays en tous sens à la recherche des contes et légendes des campagnes. Pourtant, cette fois, il pourrait bien faire partie de l’histoire... Lewis Trondheim et Alfred, artistes talentueux, s’associent pour nous livrer une fresque fantastique, moyenâgeuse et diaboliquement efficace. Le récit, truffé de rebondissements, nous tient en haleine jusqu’à la dernière page. Chaque personnage est guidé·e par son innocence et/ou un sentiment de rédemption, et emprunte des chemins escarpés. Au final, toutes ces routes n’en formeront plus qu’une, pour le meilleur ou pour le pire, dans une conclusion éclatante. Les illustrations d’Alfred fleurent bon le Moyen âge, décors et costumes, sans oublier sa palette de couleurs, nous imprègnent de cette époque pour nous immerger complètement dans le récit. Diantre ! Que voici une œuvre promptement menée, qui n’attend qu’un peu d’attention de votre part, alors n’hésitez pas, accordez-lui un peu de votre temps. - Michaël
Dans Courtisans, vous participez au grand banquet de la reine. Et il va falloir vous battre sur tous les fronts pour obtenir ses faveurs !
À chaque tour, vous devrez piocher trois cartes et en jouer une à votre table, une à la table d'un·e adversaire et une à la table de la reine pour influencer la réputation d'une famille ! En fin de partie, une famille qui a les faveurs de la reine vous rapportera des points, et une famille en disgrâce vous en fera perdre… Tout comme à vos adversaires.
Entre stratégies, manigances et fourberies, ce jeu aux règles toutes simples est addictif et très interactif, puisqu'il faut aussi jouer des cartes chez ses rivaux ! Et entre espions et assassins, les retournements de situation sont assurés tout au long de la partie.
Pour couronner le tout, l'univers d'inspiration médiévale est magnifiquement illustré par Noëmie Chevalier, avec de très beaux personnages aux costumes colorés, le tout recouvert de jolies dorures. Un excellent jeu et un très bel objet !
Voici un livre à compter. Mais attention ! Il faut bien suivre la consigne : ici, on compte jusqu’à 1 ! et que jusqu’à 1 ! Sur la première page, ce n’est pas trop compliqué. Il y a une pomme : on peut donc la compter. Mais sur les autres pages, l’exercice se corse…
Ce livre rempli d’humour prend le contrepied des autres livres « pédagogiques » à compter, qui garnissent les étagères des librairies et bibliothèques en littérature jeunesse. En effet, ici, il s’agit plus de trouver le détail unique dans chaque page (et le compter), et d’observer les illustrations amusantes et colorées.
Le narrateur s’adresse directement à son·sa lecteur·rice et cela en devient un livre-jeu.
Finalement, on ne peut s’empêcher de braver les interdits et comptant tout ce qui se trouve dans le livre et en cela cet album est particulièrement réussi !
Dans ce livre, Laurent Gaudé revient sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. L'explosion au Stade de France, les attaques des terrasses de restaurants, la prise d'otage et la tuerie du Bataclan.
Chronologiquement, on replonge dans les faits, grâce à la mise en scène d'instants de vie, se déroulant du matin jusqu'au lendemain du drame.
Des moments ordinaires du quotidien, où certains deviendront héros ou martyrs au fil des heures.
L'auteur réussit à nous imprégner des émotions ressenties par les personnages, présents de près ou de loin.
On entre aussi bien dans les pensées des victimes, que dans celles des témoins, des proches, des secours ou des agents de nettoyage.
L'écriture est très touchante, voire poétique malgré la gravité de la situation. Quand on commence ce récit, on ne le lâche qu'à la dernière page.
Un roman bouleversant, puissant pour ne jamais oublier l'horreur. Mais également une ode à la vie et à la liberté.