Conseils lecture
1916, Elisabeth Freeman est une suffragette, elle milite pour le droit de vote des femmes états-uniennes. Lorsque le sociologue William Du Bois lui propose de profiter de son voyage à Waco pour enquêter en toute discrétion sur ce qui est arrivé au jeune Jesse Washington disparu après son interpellation par le shérif, Elisabeth n’hésite pas un instant… Son combat pour l’égalité et la liberté est universel !
Une nouvelle page d’histoire nous est proposée par l’excellente collection documentaire « Karma » de chez Glénat. Bien sûr, elle est peu reluisante : elle dénonce une société patriarcale violente envers les femmes désireuses d’émancipation, mais aussi les horreurs de ce sud états-unien, arriéré et sanglant, où la justice n’est qu’un vain mot. Pourtant, malgré cette brutale réalité, on ressort tout de même rassuré par ces femmes et ces hommes qui combattent au péril de leurs vies l’injustice et l’intolérance. Une lueur d’espoir, certes faible tant la bêtise semble omniprésente et contagieuse, mais bien présente et qu’il nous faut absolument entretenir.
Personnellement, je ne connaissais pas Elizabeth Freeman, maintenant si ! et j’en suis heureux car s’enrichir de modèles aux valeurs positives n’est que trop important pour donner le courage de faire de notre société un monde meilleur.
A partager à tous et toutes !
La bande dessinée, riche en récits originaux, permet également, par le biais de l'adaptation, de faire découvrir des récits issus d'autres médias. "Le quatrième mur" est à la base un roman de Sorj Chalandon, que personnellement je n'aurais, je pense, jamais lu. Dommage, je serais passé à côté d'une oeuvre incroyable, ode héroïque célébrant tout à la fois la fraternité, le courage d'une jeune femme, l'art et la liberté. - Michaël
Voici un merveilleux petit roman d’anticipation, réconfortant et bienveillant qui, une fois n’est pas coutume, envisage positivement l’avenir de l’humanité, tout en évitant l’écueil du récit mièvre et sirupeux, dégoulinant de bons sentiments.
Sur Panga dans un avenir lointain les êtres humains vivent en respectant leur environnement. Ils ont développé grand nombre de stratégies et de techniques leur permettant de réduire au minimum leur impact sur la planète. Ici tout est beauté et harmonie et on se laisse, alors, gentiment bercer par l’idée que oui c’est possible ! Et ça fait un bien fou !
Mais tout n’est pas si simple, Dex, moine pourtant émérite, n’est pas réellement convaincu par la vie qu’il mène. Il se lance alors dans une quête existentialiste qui va le pousser à explorer la nature sauvage tout en sondant sa nature profonde. C’est au détour d’une clairière qu’une rencontre inattendue lui permettra de mettre en perspective son rôle et la place de l’humanité dans le monde.
Un texte à la fois doux, drôle et profond, une grande réussite !
A noter : bien qu’il s’agisse du volume 1 de la nouvelle série de l’autrice Becky Chambers, ce récit aurait tout à fait pu se suffire à lui-même, son dénouement n’appelant pas forcement une suite.
L'auteur, autiste Asperger, nous raconte avec humour sa participation au jeu de Questions pour un champion. Roman drôle construit sur le rythme de l'émission télévisée, situation cocasses. Le lecteur se glisse aussi dans les coulisses de l'émission. Clins d'oeil critiques de la part de ce personnage, sans ihnibition qu'est l'auteur. Et, pour ceux qui aiment : l'occasion de répondre aux multiples questions. Un réel divertissement, mais aussi l'occasion d'aborder la différence à travers le vécu d'Olivier Liron
C.
Petit voyou notoire, il n’est pas bien méchant, mais toujours à tremper dans différentes magouilles. Ce qui le motive, c’est faire plaisir à sa bourgeoise qui sait se montrer très aimante lorsqu’elle est pleine d’oseille. Alors, lorsqu’un plan simple se présente à lui, il ne se pose pas beaucoup de questions et fonce tête baissée. Hélas, cette fois-ci il aurait du y réfléchir à deux fois avant de pousser cette porte qui va l’entraîner dans une aventure diabolique... Difficile de vous parler de cette œuvre sans en dévoiler trop, je resterai donc assez évasif dans le contenu du récit. Sachez simplement qu’il s’agit d’une adaptation du roman de Franz Bartelt « Le jardin du Bossu » et qu’il résonne tel un film de Georges Lautner aux dialogues de Michel Audiard. L’histoire est originale et parfaitement menée, le suspense va crescendo jusqu’à un final terriblement efficace. Les illustrations et l’utilisation du noir et blanc ajoutent à l’atmosphère de cet album, lui donnant un petit côté rétro non dénué de charme. Les dialogues aux répliques affutées sont un délice de lecture. « La cage aux cons » est un huis clos captivant et envoûtant, un très beau titre pour commencer cette nouvelle année. - Michaël
et si on en parlait en BD
Le droit à la fin de vie
Depuis de nombreuses années déjà, les débats autour du droit à l'euthanasie et au suicide assisté sont présents dans notre société, mais ces pratiques restent illégales en France.
La loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie (dite loi « Léonetti ») affirme, sous certaines conditions, un droit au « laisser mourir » sans souffrance évitable et dans le respect de la dignité du patient. Cependant, pour beaucoup, cela ne suffit pas et iels souhaitent une nouvelle loi légalisant 'l'aide active à mourir'. Le débat reste donc ouvert...
Nous vous proposons de découvrir trois bandes dessinées ayant pour sujet le droit à la fin de vie choisie. Elles donnent matière à penser par leurs récits fictifs ou inspirés de faits réels, à comprendre ce sujet de grande importance. Des récits tendres, émouvants, et paradoxalement emplis d'espoir comme jamais.
En toute conscience
de Livio Bernado et Olivier Peyon
Éd. Delcourt
La dame blanche
De Quentin Zuttion
Éd. Le Lombard
Mes mauvaises filles
De Zelba
Éd. Futuropolis
Une jeune femme interroge son père et ses tantes sur leur terre natale, la Guadeloupe. Avec une bonne dose d'humour, Estelle-Sarah Bulle évoque à travers cette famille (la sienne ?) la vie en Guadeloupe, les paysages, les plages, mais aussi la destruction de ce passé et de ces coutumes, ces paysages défigurés au profit de promoteurs peu scrupuleux. On revisite ainsi la politique française vis-à-vis de la Guadeloupe de 1940 aux années 2000. C’est aussi l'histoire de l'exil, de ceux qui quittent l’île pour la métropole dans laquelle ils ne seront parfois plus tout à fait considérés comme des français à part entière. Les choix de vie et les points de vue des différents personnages qui se confortent ou s'opposent nous aident à comprendre les Antilles dans toutes leurs contradictions. Attirée par ce drôle de titre, j'avoue avoir été un peu déroutée en début de lecture par l'alternance des chapitres mêlant plusieurs lieux et époques ; mais je ne regrette pas d'avoir poursuivi ce roman « exotique ». Ce langage à l'apparence naïve est à la fois piquant et poétique. Une saga enrichissante et drôle teintée d'expressions créoles savoureuses ! Catherine
« Ils font de petits pas, les vieux, et traversent toujours au feu … Allez vite, c’est dangereux, on pourrait se casser en deux… Souvent ils souffrent dans leur corps, ils résistent encore et encore et combattent le mauvais sort… ».
Le ton est donné, avec humour et tendresse, l’autrice dresse le portrait de ces personnes âgées qui nous entourent. Leur vie quotidienne, pas toujours évidente, leurs petits bobos, leur solitude … Mais aussi leur combativité, leurs moments de bonheur et leurs souvenirs. Un texte poétique tout en rimes, où deux parties se répondent au fil des pages. La/le narrateur·rice qui évoque un cliché préconçu et un·e vieux·eilles qui lui répond en exposant son expérience et ses sentiments.
Les illustrations aux tons pastel sont douces et apaisantes. Les visages des personnages sont très expressifs. Les différentes situations sont représentées d’une manière joyeuse et drôle. L’équilibre entre le texte parfois triste, mélancolique et les dessins à contre-pied en font un album très touchant. On ne peut s’empêcher de penser aux instants passés avec nos grands-parents. Se dire qu’il faut profiter de chaque petit plaisir partagé en compagnie de nos proches.
« Vieillir n’est pas une maladie, c’est vivre une très longue vie. »
Gilles Rochier est un auteur autodidacte, arrivé sur le tard en bandes dessinées. Dix ans après ses débuts, il décroche en 2012 le prix Révélation à Angoulême pour TMLP. Son leitmotiv : nous conter la banlieue, sans pathos ni exagération. Cette fois-ci, nous faisons la connaissance de Tonio, qui erre dans le quartier en fauteuil roulant, en attente d’une opération qui lui retirera la seule jambe qu’il lui reste. Enfant, il était un véritable casse-cou ne refusant jamais un défi. Ce parallèle entre présent et passé nous permet de comprendre la personnalité quelque peu marginale de Tonio, ainsi que celle de son ami d’enfance, prêt à tout pour l’aider. Mais Tonio part en roue libre... Comment faire pour le sortir de cette colère qui ne le lâche plus depuis son accident, lui que la douleur tenaille chaque jour et que le spectre de son opération terrorise ? Une histoire qui respire l’authenticité, sans doute parce que l’auteur ne se contente pas de nous raconter la banlieue, il y vit... Gilles Rochier, avec ce titre touchant, nous donne une véritable leçon de vie et d’amitié, bien loin des clichés habituels sur les banlieusards. - Michaël
Sam n’a pas de travail, c’est un artiste, un peu rêveur, un peu glandeur aussi... Pour l’aider à reprendre sa vie en main, sa mère lui trouve un poste de commercial auprès d’un cousin éloigné. Il fera désormais équipe avec cet étrange Keith Nutt, qui a placé le travail au cœur de sa vie. Une bien étrange relation va naître, pleine de partages et d’incompréhensions... Petit bijou de sensibilité, « Courtes distances » est une œuvre remarquable autant par son fond que par sa forme. Par sa forme car, l’objet livre est d’un format inhabituel, un grand carré jaune, avec de belles illustrations aux allures de crayonnés. Par son fond, par les propos qu’elle véhicule. Véritable satire sociale sur l’opposition transgénérationnelle, elle nous immerge dans le quotidien de personnalités que tout oppose, mais qui ont ce point commun d’être en marge de la société du fait d’un manque : celui d’un père, d’un fils, d’une cellule familiale structurante. L’opposition des protagonistes n’est pas manichéenne, chacun des deux hommes tentant d’intégrer l’autre à son univers, sans jamais vraiment y parvenir. Une œuvre fine et forte sur la différence, à lire et à faire lire à tous. - Michaël
La narratrice, jeune femme anglaise, est un modèle de réussite. Issue d’un milieu social modeste, elle a fait de remarquables études et occupe aujourd’hui un poste à responsabilité dans une grande banque de la City. A trente ans elle est propriétaire de son appartement et possède un capital financier conséquent. Son compagnon, héritier d’une longue lignée de politiciens, marche déjà dans les pas de ses aïeux. Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes à un détail près, elle est noire et malgré une intégration parfaite, le poids du jugement des autres l’écrase. Elle ne supporte plus d’obéir à ces lois, à ce modèle de société établi par les blancs, où on l’enferme.
Natasha Brown nous livre ici un texte exigeant et précis, où elle dissèque à la fois les états d’âme de son héroïne et la société britannique. Un parcours intime qui nous plonge à l’intérieur de ce personnage particulièrement clairvoyant, qui décortique avec une grande intelligence les mécanismes de l’aliénation des personnes de couleurs par le système protestant, anglo-saxon et blanc. Un récit incisif mené à la pointe du scalpel, une bataille féroce pour échapper au déterminisme, qui va bien au-delà de la condition sociale de ses parents.
Que dire de plus après un titre qui résume à lui seul le contenu de cette œuvre ? Peut-être, excusez du peu, évoquer le remarquable travail de l’auteur qui réussit simplement, mais avec beaucoup d’humour, à parler du racisme au sens large du terme. Il présente l’humanité et ses rapports conflictuels qu’elle a toujours entretenu avec cet·te « autre », qui n’est pourtant qu’elle-même !? Le racisme, la xénophobie ou encore les stéréotypes, les préjugés et autres discriminations sont autant de thèmes abordés dans ce livre, vulgarisés et combattus comme il se doit. Cette bande dessinée n’est pas que pour les enfants, elle est destinée à tous et toutes, tant son fond fait écho à la vie de tous les jours et va à l’encontre de cette immonde bêtise qui inonde le champs politique et certains médias.
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Ce titre est à découvrir dans votre Espace COOLturel, au rayon BD « tout public » et on vous la conseille chaleureusement ! - Michaël
Conseils lecture
Au 18e siècle, un homme déambule dans la ville qui ne s’appelle pas encore Tokyo, mais Edo, afin d’en faire la cartographie. A pas mesurés, il arpente les rues et se laisse émerveiller par les splendeurs de la nature, adoptant tour à tour le regard de la tortue, de l’oiseau ou du chat. Se laisse aussi séduire par la mélodie des haikus d’Issa, citant Bashô ou créant ses propres vers. On pense évidemment à L’Homme qui marche ou au Gourmet solitaire en lisant Furari. On y retrouve les mêmes errances contemplatives du héros, les mêmes plaisirs, la même trame. Pas de surprise dans cette lecture. Pour autant, en ces temps si particuliers, si anxiogènes, c’est un vrai plaisir de retrouver Jiro Taniguchi, de se balader tranquillement, sereinement et de s’extasier avec lui devant o-hanami, les cerisiers en fleur. Du grand air, de la douceur, de la poésie, de la liberté… une lecture apaisante qui fait l’effet d’une grande bouffée d’air frais printanier. Et ça fait du bien, tout simplement. - Aurélie
Voici un titre des plus étranges, difficile à classer ou à destiner à un public en particulier. Sa narration est composée de saynètes aux chutes rigolotes, mais parfois, voire les deux en même temps, mélancoliques. Nous découvrons donc Maya, une jeune fille de 8 ans qui vit avec son oncle (ses parents ayant disparu avec le vol BW 404). Personne ne sait s’iels ont survécu et cette question sera le fil conducteur de l’album. Cette question on la ressent en Maya, elle flirte avec le désespoir et l’espoir, ce dernier, pourtant si faible, l’empêche de sombrer.
Tout au long de l’album, elle se questionne sur le monde, comment il fonctionne, pourquoi sommes-nous là ? Elle interroge son oncle, son ami Léonardo, sur la place de l’humanité eu égard aux végétaux et autres formes de vies animales. Chacun·e apporte sa pensée, sa vision des choses, mais également des faits scientifiques. Ce mélange de science et de philosophie fonctionne à merveille, nous nous attachons à tous·tes les protagonistes jusqu’à cette fin, véritable claque scénaristique qui nous laisse sans voix, stupéfait, branlant et déjà en manque de la suite…
Lorsque les parents se séparent, il n’est pas toujours facile pour un enfant de trouver sa place, surtout quand on a deux maisons pour deux nouvelles vies… Melanie Walsh, par cet album tendre et réfléchi, décrit simplement, en quelques mots, la vie des enfants de parents séparés. Les thèmes habituels de la douleur ou de l’absence sont volontairement absents de ce récit qui se concentre sur des aspects plus « prosaïques », mais pas moins importants.
Du coup, ce titre n’est pas plombant, au contraire, il est même positif et rassurant pour l’enfant. Par un système de rabats-surprises, l’autrice joue à nous faire découvrir la vie chez l’un, puis chez l’autre, sans jamais donner un jugement de valeur. Elle conclut son histoire avec douceur et laisse entrevoir la multitude de facettes que peut prendre l’amour familial. « Chez papa et chez maman » est un album incontournable sur la thématique de la séparation qui ne l’expliquera pas, mais qui saura rassurer nos enfants sur le quotidien, leur avenir et l'amour que leur portent leurs parents. Et c’est bien cela le plus important. - Michaël
Un matin, Castor décide de partir de chez lui en radeau, à la conquête de nouveaux horizons. « Au revoir, rive et forêt ! Au revoir les ami·es ! Je veux voir le monde, je veux l’explorer. L’aventure m’attend, je suis prêt ! »
Après avoir longtemps pagayé et s’être beaucoup éloigné, notre rongeur se met à douter « Comment vais-je retrouver mon chemin ? ». Heureusement il croise Akita, un chien qui parcourt le monde en montgolfière et lui propose son aide. Les deux compères vont survoler la planète, nous entrainant ainsi dans un magnifique voyage à la découverte de différents modes de vie et d’habitats animaliers : de la tanière de l’ours polaire à la ruche des abeilles, en passant par la vie souterraine d’une termitière ou encore les fonds marins.
L’histoire est construite sous forme de questions/réponses, entre le chien qui demande à chaque étape, « Est-ce ta maison ? » et le castor qui lui répond en expliquant qui vit dans cet endroit.
Une véritable amitié va se nouer entre les deux personnages.
Les grandes illustrations sur double page sont remplies de détails qui captent le regard. A la fin de l’ouvrage un planisphère permet de retracer le périple des deux amis et de situer les lieux visités.
C’est un très bel album qui invite les enfants à la curiosité, à l’observation et à l’exploration d’une nature parfois insoupçonnée.
Connaissez-vous Kal-El ? Alias Clark Kent, alias Superman ? Si ce n'est pas le cas, voici son histoire, depuis ses premiers pas sur la terre à ses plus grands exploits.
Cet album, destiné à un jeune public, présente de façon simple la mythologie de l'homme d'acier et permet ainsi aux non-initiés de pénétrer facilement un univers riche et en constante évolution depuis plus de 79 ans. Dans la même collection, laissez-vous également séduire par Batman : l'histoire du Chevalier Noir ou comment un jeune garçon deviendra le plus grand détective du monde. - Michaël
Momo est une petite fille vive, turbulente mais attachante. Elle vit avec sa grand-mère et attend impatiemment le retour de son père, parti pêcher au grand large. Pour s'occuper, elle jouit de son imagination pour vivre des aventures. Hélas la réalité reprend toujours le dessus et sa vie va en être bouleversée... Un très beau titre jeunesse destiné à tous les publics. Tendre, mélancolique, mais plein d'humour, il est une réusite scénaristique. L'illustrateur, à la technique proche de Bastien Vives, dessine Momo avec brio et nous propose un personnage à la tronche adorable. Vous recherchez de la douceur dans ce monde, alors laissez-vous prendre par ce titre qui vous rechauffera le coeur. - Michaël
Quand on a déjà navigué on sait qu'il y a quelque chose d'intime qui se joue sur l'océan, quelque chose d'intime et de vrai, sur la mer on est face à soi, sans faux semblant, on ne triche pas et on ne ment pas. Quand on a déjà navigué on sait que cette sincérité est le prix à payer pour que l’océan nous tolère. On sait que pour lui survivre il ne faut pas le contrarier. On sait que tout est fragile et sensible sur la mer, qu’on marche sur un fil, en équilibre sur la ligne d'horizon.
Tout cela l’héroïne du livre, commandante au long court, le sait. Elle sait que la routine est la condition sine qua none pour se maintenir en osmose avec les éléments. Elle le sait et pourtant elle va ouvrir une brèche dans l’ordinaire et basculer dans un univers parallèle, une parenthèse dont vous sortirez transformés.
Un livre plein de mystère, une écriture délicate et sensible qui vous berce comme le sac et le ressac de l’océan et vous emporte vers une destination inconnue. Un subtil mélange de suspense et de poésie, un roman indispensable.
Pour les amoureux·ses de l’océan et de sa petite musique, je vous conseille aussi « Novecento : pianiste » d’Alessandro Barrico, également disponible à la médiathèque.
Emika est une jeune chasseuse de primes qui, suite à une vie déjà semée d'embûches, doit se débrouiller seule. Son échappatoire ? Warcross, le jeu en réalité virtuelle qui a conquis la planète entière. Mais Emika n'est pas une joueuse comme les autres ; c'est aussi une hackeuse et informaticienne de génie. Le jour où elle pirate plus ou moins par accident le jeu mondialement connu, sa vie lui échappe totalement...
Warcross nous plonge direcement dans le monde des jeux vidéo, à la manière de "Ready Player One". Une fois le livre commencé, il est très difficile de le lâcher et une seule envie nous vient alors : mettre son casque de réalité virtuelle et jouer à Warcross pour suivre Emika dans ses péripéties.
Nolwenn
Un joli jeu de cartes où il vous faudra compter vos points… à l’envers !
Cette mécanique particulière sera vite prise en main, et que vous ayez remporté la partie ou subi une défaite écrasante, vous n’aurez qu’une envie : faire mieux !
C’est un jeu stratégique, avec une part de hasard qui saura rétablir l’équilibre entre des joueurs d’âges différents.
En plus de ça, le jeu est très joliment illustré. Chaque carte est unique, pleine de détails que vous remarquerez peut-être au fil des parties.
De 2 à 6 joueurs et à partir de 10 ans.
Après Plein Soleil, Pleine Lune, et Pleine Neige, Antoine Guillopé nous transporte au sein d’une île abritant des magnifiques trésors naturels… enfouis sous l’eau, dans les profondeurs des fonds marins. Jade est une plongeuse exceptionnelle, une aventurière de l’océan, une chercheuse de trésors que rien n’arrête. Antoine Guillopé nous offre donc une descente en apnée dans les fonds marins si beaux et si fragiles, remplis de coraux éblouissants et de poissons aux mille couleurs. Tout comme Jade, cet album nous coupe le souffle tant il est extraordinairement beau et délicat. Nous le savons depuis quelques albums maintenant, L’auteur maîtrise l’art de la découpe à la perfection, si finement qu’il fait de ses pages de la dentelle. Ces découpes sont loin d’être uniquement esthétiques car elles appuient le propos du texte et l’illustration qui nous transporte dans un univers presque féérique mais finalement plutôt méconnu : le lecteur se cache dans la forêt de plancton, se surprend à nager avec les raies manta, si légères et aériennes… Nous pourrions nous lasser de ce système maintenant bien connu mais par l’utilisation de couleurs vives, voir flashy, Antoine Guillopé prend le contrepied de ce qu’il a pu proposer dans ses autres albums, c’est-à-dire le jeu du noir et blanc, du clair-obscur, de l’ombre et lumière qui lui réussit si bien. L’utilisation de la couleur fluo, comme ce rose des palmes de Jade, peut nous surprendre au départ mais finalement tisse un fil rouge (ou rose, devrais-je dire) au fil de l’exploration de Jade comme un fil d’Ariane pour ne pas la perdre. Un album à déguster en famille, attention toutefois à ne pas le laisser seul entre des petites mains parfois trop enthousiastes… un accident est vite arrivé ! Comme le dit si bien notre artiste lui-même, que le spectacle commence !
Dans quelques jours, c’est le début du grand « Festival sportif ». Cet événement est une véritable fête et les ami·es de Gouttelette y participent pour différentes activités : le lancer de galets, l’écriture d’un hymne et la prise en charge du buffet. Cependant, plus l’événement approche, plus le stress monte et moins iels se sentent à la hauteur. Heureusement, la gentillesse et les douces paroles de Gouttelette seront d’une aide bien précieuse…
Destinée aux plus petit·es, cette bande dessinée au format carré est une vraie réussite. Avec peu de pages, remplies également de peu de cases, au maximum quatre, l’autrice néo-zélandaise réussit à construire un récit solide de bout en bout. L’intrigue, axée sur l’entraide et l’amitié, est un véritable catalyseur de positivisme et de valeurs. Les enfants apprécieront ce moment passé avec Gouttelette, seront attendris par cette galerie de personnages trognons et se retrouveront dans les situations proposées.
Cette belle leçon de vie est un exemple pour les enfants, mais aussi pour les adultes, qui, trop souvent, se sont perdu·es dans ce monde de plus en compétitif et égoïste.
Sandy est une jeune écolière un peu rêveuse. Sa passion, c’est le dessin et elle est plutôt très douée. Elle dessine tellement bien que l’on dirait que ses personnages sont vivants. Seule, elle arrive à créer tout un univers enchanteur. Hélas, ce monde aux merveilles va basculer dans l’horreur avec l’arrivée d’une nouvelle élève quelque peu étrange. Ce don pour le dessin ne sera plus une bénédiction, mais un fardeau, une malédiction... Petite pépite colombienne, Des lumières dans la nuit est destiné à la jeunesse, mais loin d’être simpliste ou édulcoré, le récit est dense et inquiétant comme il se doit. L’histoire nous plonge dans un univers onirique original. Il nous tient en haleine sans dévoiler, à aucun moment, une piste ou quelques indices sur la conclusion de l’œuvre. Alors impuissant, nous ne pouvons que ressentir cette crainte qui grandit et habite notre héroïne. Sans projection, nous ne pouvons plus que nous délecter des magnifiques illustrations de Lorena Alvarez qui manie avec brio les arts subtils que sont la mise en scène, le cadrage, le découpage et la colorisation. Sombre et efficace, ce récit s’adresse aux enfants en recherche de frissons, mais pas trop quand même... Michaël
‘Petit traité du jardin punk’ est un manifeste vibrant qui nous invite à repenser notre relation avec la nature. Éric Lenoir nous guide à travers une approche de jardinage révolutionnaire, où la nature reprend ses droits et où l’effort humain se fait discret.
Ce livre est une ode à la biodiversité et un appel à l’action pour toustes celleux qui cherchent à créer un espace vert plus sauvage et authentique.
Un incontournable pour les amoureux·ses de la nature et les rebelles du jardinage !