Conseils lecture
Momo est un magnifique Border Collie, blanc et noir. Momo est surtout très facétieux : il aime beaucoup se cacher ! Alors son maître, le photographe Andrew Knapp, a saisi les occasions d’immortaliser ces moments amusants dans un très bel imagier. A nous de retrouver Momo dans toutes sortes de situations sur la page de droite : à la fête foraine, au jardin, à la librairie où encore à l’école ! Sur la page de gauche, différents objets à chercher sont présentés, sans jamais oublier Momo, sa drôle de tête et ses grands yeux expressifs.
A travers cet album, Andrew Knapp nous propose un cherche-et-trouve adapté aux plus petits. Les photographies sont claires et lisibles, les objets à retrouver, des objets du quotidien que les enfants auront plaisir à chercher. Le chien Momo rends cette expérience vraiment sympathique : il paraît si gentil, et nous regarde (ou plutôt son maître, qui prends la photo) avec tellement d’intensité qu’on ne souhaite qu’une chose : s’amuser avec lui !
Les couleurs vives, la composition et la qualité des photographies séduiront à coup sûr les jeunes enfants et Momo deviendra l’un de leurs compagnons préférés.
Joe Sacco, pour celles et ceux qui ne le connaissent pas, est le père de la bande dessinée de reportage.
Ses travaux d’enquête sur la Palestine ou encore la Bosnie-Herzégovine lui ont valu une renommée internationale.
Aujourd’hui, il revient avec un essai bref, mais bouleversant, sur le drame israélo-palestinien, un conflit qu’il connaît que trop bien.
Désabusé, il se livre. De l’espoir, il n’en a plus, écœuré par tant de bêtise et de haine qui sévissent de part et d’autre.
Il dénonce également la politique américaine, de Biden à Trump. Mais à quoi jouent-ils ?
Joe Sacco est fatigué. Ce livre, son livre, est un cri. Il appelle au courage politique et à la responsabilité morale.
En 2010, le Centre Pompidou-Metz ouvre ses portes. Outre le musée, une librairie d’art parachève cet établissement. Malgré un sérieux manque d’expérience et de compétences, Charlie est embauché en tant que libraire. Il va découvrir le métier : commander, réceptionner, gérer les stocks, gérer la clientèle, mais surtout vendre ! Il va également faire la connaissance d’un univers décalé, hors réalité, celui des musées, des conservateurs et autres médiateurs culturels. Un choc des cultures qui va faire des étincelles. Voici l’un des titres les plus drôles de cette année 2018 ! A la manière de la culture blog, Charlie Zanello raconte son expérience au centre Pompidou-Metz. Nous y découvrons les coulisses de ce musée qui était à l’époque la première expérience de décentralisation d’un établissement culturel public national. Par son regard juste et amusé, il nous raconte ses rencontres accidentelles avec des artistes contemporains, dont la démarche artistique lui est parfois - et même souvent - difficile à appréhender. Cela crée ce savoureux décalage qui anime l’esprit de ce titre. Il nous fait également pénétrer dans l’univers de la médiation culturelle, qui elle-même s’avère être un exercice « d’art moderne ». Il n’oublie pas son métier de libraire, ses relations avec ses collègues et surtout la clientèle. L’illustration de l’ouvrage est d’une excellente maîtrise, sans fioriture graphique, Charlie Zanello parvient à faire passer nombre d’émotions. Le tout est habillement mis en scène par un découpage précis donnant rythme et dynamisme aux scènettes humoristiques. Chapeau donc à cet artiste pour nous avoir ouvert un monde plus ou moins hermétique. - Michaël
Márcia est infirmière. Elle vit dans une favela de Rio et comme tous et toutes, elle a du mal à joindre les deux bouts. Pourtant sa vie n’est pas si mal, si ce n’est sa relation avec Jaqueline, sa fille, qui fricote dangereusement avec les dealers du coin…
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« Écoute, jolie Márcia » est un titre brésilien au fort goût d’authenticité, celle de la vie difficile dans les bidonvilles de « L'éternel pays d'avenir ». On y croise des personnages aux forts caractères, mais au courage essentiel pour survivre dans cette société pétrie de violence. Tout au long de cette lecture, on découvre des portraits de femmes et on comprend le rôle qu’elles jouent dans l’ombre, ô combien important pour maintenir un peu d’humanité dans la société brésilienne. Au-delà, cette oeuvre est aussi une histoire de famille, celle du combat d’une mère pour offrir à sa fille un meilleur avenir.
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Marcello Quintanilha possède un style graphique propre, aux volumes et aux couleurs généreuses, pleines de vie et de passion, sans nul doute, à l’image de son pays.
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« Écoute, jolie Márcia » est un récit remarquablement écrit, au suspense intenable qu’il sera difficile d’oublier.
Une série de meurtres effroyables affole la ville de Gotham. Pour résoudre cette affaire, le meilleur détective du monde, Batman, est appelé en renfort. Cependant, cette enquête va le mener dans une machination sans pareil où le tueur sanguinaire ne serait que la porte d’entrée d’une affaire bien plus sordide…
Batman Dark Party est une saga en quatre volumes qui présente, dans chacun des albums, un récit policier complet. Les auteurs, via cette série, renouent avec le Batman de la fin des années 30, qui, bien avant d’être un super-héros se battant contre des menaces cosmiques, était avant tout un personnage élucidant moult affaires par sa réflexion et ses qualités de détective.
Dans cet album, une atmosphère sombre et inquiétante est de suite installée, elle transpire l’angoisse. Batman est présent, mais pas son alter ego Bruce Wayne, ce qui laisse entièrement la place à l’enquête, dont le mystère tient en haleine jusqu’à la dernière page. Nous suivons notre héros, bien plus humain, bien plus fragile, un parti pris des auteurs pour le rendre accessible. Les illustrations et les cadrages d’Hayden Sherman dénotent également de la production régulière. Il apporte un dynamisme et une fraîcheur rarement atteints ces dernières années.
Avec "Batman Dark Party", les auteurs signent une œuvre dense et captivante, qui rend hommage aux racines les plus sombres du Chevalier Noir. Ce premier volume donne le ton d’une saga prometteuse, où l’enquête prime sur l’action, et où Batman redevient ce qu’il est fondamentalement : un détective traquant les ombres.
Une nouvelle version de la biographie de Van Gogh.
L'auteur choisit de faire parler Marguerite Gachet, fille du médecin qui accueillit le peintre à la fin de sa vie à Auvers. C'est donc cette période de sa vie d'artiste incompris et rejeté des impressionnistes qui nous est décrit sous forme romancée mais bien documentée. Le dénouement est surprenant et audacieux. L'écriture simple nous donne un très agréable moment de lecture, en nous imprégnant de cette époque. A mettre en parallèle avec les films sur Van Gogh. - C.
Ava est une jeune fille intrépide et pleine de joie. Elle vit dans la jungle et s’y amuse beaucoup. Lorsqu’une comète s’écrase non loin de chez elle, son tempérament la pousse à aller voir de plus près cette roche venue de l’espace. Mais, à sa grande surprise, elle y découvre Moon, un extraterrestre…
Quel magnifique album ! À sa découverte, à son ouverture, une seule exclamation nous accompagnait : « Wouah »
« Wouah ! » pour cette belle histoire sur l’amitié, la différence, et ce regard bienveillant que l’on peut porter sur l’autre — l’étranger — et sa façon de l’accueillir, de partager.
« Wouah ! » aussi pour les magnifiques planches de Mark Janssen, qui, dans un album grand format, nous en mettent plein les yeux. Un univers sauvage, foisonnant d’une faune et d’une flore extraordinaires, drapé d’un manteau de couleurs chatoyantes.
« Wouah ! » encore pour cet extraterrestre qui ne ressemble à aucun autre et qui mérite vraiment le détour tant sa trombine est adorable.
« Wouaaah ! » pour cet album splendide et touchant du début à la fin, tout simplement !
Ava est une jeune fille intrépide et pleine de joie. Elle vit dans la jungle et s’y amuse beaucoup. Lorsqu’une comète s’écrase non loin de chez elle, son tempérament la pousse à aller voir de plus près cette roche venue de l’espace. Mais, à sa grande surprise, elle y découvre Moon, un extraterrestre…
Quel magnifique album ! À sa découverte, à son ouverture, une seule exclamation nous accompagnait : « Wouah »
« Wouah ! » pour cette belle histoire sur l’amitié, la différence, et ce regard bienveillant que l’on peut porter sur l’autre — l’étranger — et sa façon de l’accueillir, de partager.
« Wouah ! » aussi pour les magnifiques planches de Mark Janssen, qui, dans un album grand format, nous en mettent plein les yeux. Un univers sauvage, foisonnant d’une faune et d’une flore extraordinaires, drapé d’un manteau de couleurs chatoyantes.
« Wouah ! » encore pour cet extraterrestre qui ne ressemble à aucun autre et qui mérite vraiment le détour tant sa trombine est adorable.
« Wouaaah ! » pour cet album splendide et touchant du début à la fin, tout simplement !
Pauline se fait arrêter en 2014 à Tunis, à l’arrière d’un véhicule de police elle voit défiler la ville, quelques instants suspendus, derniers témoignages de liberté avant de longs mois de détention.
Des tâches de rouille, un mur rouge, lézardé de fissures et cinq bandes noires, larges, implacables : une couverture qui nous plonge immédiatement dans la dureté du monde carcéral. L’insalubrité, l’enfermement, la surpopulation étouffante et les autres dangers permanents, les crimes et le sang : voilà à quoi on s’attend ! Mais, derrière cette image il y a autre chose, un secret qui fait toute la grandeur de ce roman. Au fil des jours d’emprisonnement, des destins qui se dévoilent, ceux des codétenues de l’autrice, des verrous qui sautent au hasard des confessions et soudain, une profonde humanité.
Alors, les larges bandes noires se muent en silhouettes de femmes, plus de barreaux aux murs, des êtres solidaires qui défient l’oppression, celle des hommes, d’une société patriarcale qui les a jetées là, souvent à tort et de façon arbitraire. Dans le sang rouge des crimes on distingue de merveilleux reflets ceux de la lutte, de l’entraide, de la chaleur humaine et de l’amitié.
Plongée dans la torpeur suffocante des journées interminables, l’autrice, dépose sur nos peaux, un murmure, un souffle, une respiration : les récits des vies de chacune de ces femmes, des instants précieux volés à la détention.
Béatrice est une jeune femme bien seule dont l’existence est rythmée par des habitudes et un quotidien très banal. D’un naturel discret, elle rêve secrètement de passion, d’aventure et du grand amour. Malheureusement la vie n’est pas vraiment une comédie romantique, c’est pourquoi, pour pimenter ce morne quotidien, elle décide de chaparder discrètement un sac rouge délaissé, abandonné en plein milieu de la gare. Dans ce sac, elle va découvrir un album photo qui va la plonger dans une vie de rêve, mais à quel prix... « Béatrice » est un album étrange, aux frontières du réel et de l’imaginaire. L’histoire, a priori classique et sans surprise, se transforme vite en conte étrange et captivant. Joris Mertens nous balade (littéralement) dans un univers aux multiples facettes, à la fois romantique, poétique, énigmatique et surnaturel. Il distille les ingrédients au fur et à mesure, accentuant ainsi la tension et le mystère tout au long du récit. Il parvient à nous tenir en haleine et surtout, à conclure son histoire par une fin qui nous laisse sans voix, comme cet album dont une des particularité est de ne comporter ni texte ni didascalie. Les illustrations sont juste magnifiques. L’auteur crée ses planches au crayon de papier rehaussé de couleurs vives, qui se révèlent techniques et pleines de détails. Un travail minutieux à saluer comme il se doit. Lire « Béatrice », c’est comme regarder un épisode de « La quatrième dimension » : « Apprêtez-vous à entrer dans une nouvelle dimension, qui ne se conçoit pas seulement en terme d’espace, mais où les portes entrebâillées du temps peuvent se refermer sur vous à tout jamais… ». Bon voyage !
Conseils lecture
La vie était radieuse pour Fanny, jusqu’à ce que le destin s’en mêle. Unique survivante de l’accident qui lui a arraché son fiancé et ses meilleurs amis, la jeune femme va devoir réapprendre à vivre. Habitée par le vide et les souvenirs, une évidence s’impose à elle : partir au Canada pour réaliser le rêve de son amour perdu.
Laure Manel nous offre un récit bouleversant, empreint d’émotions. Son écriture douce et poétique accompagne le lecteur au cœur du processus de deuil : culpabilité, douleur, mais aussi lueur d’espoir et renaissance.
À travers les saisons canadiennes, on découvre des paysages majestueux, des rencontres pleines de chaleur humaine, et une langue vivante, riche d’expressions savoureuses.
L’autrice nous immerge dans les pensées de ses personnages avec délicatesse. C’est un roman qui touche profondément et qui nous remue. "Nos étoiles filantes" est un hymne à la vie, à l’amour et à la résilience.
Françoise, la cinquantaine bien passée, est au chômage. Elle peine à trouver un travail, pas formée et surtout trop âgée. Elle est mariée, mais des années de vie commune et un mari un peu trop autocentré ont eu raison de cette passion. Que lui reste-t-il vraiment pour se sentir vivante ? Pas grand chose, pour ne pas dire rien. Alors, lorsque son amie Rose lui propose, pour un temps, de s’occuper d’une parcelle de jardin solidaire, elle ne refuse pas. Loin de savoir ce qui l’attend, elle va découvrir bien plus que du jardinage... « Le jardin de Rose » est une bande dessinée de type « feel good », c’est à dire qu’elle fait du bien par sa thématique et par ce qu’elle dégage : tendresse et émotion. Le récit est comme son personnage principal, calme, posé, mais dont émane une certaine force intérieure qui nous pousse à interroger nos comportements avec l’autre. Un brin mélancolique certes, peut-être contemplatif à sa façon, cette histoire est universelle et saura trouver écho auprès d’un large public. Hervé Duphot nous gratifie également de magnifiques aquarelles aux tons de circonstance. Un très beau titre donc qui réchauffe un temps, mais c’est déjà bien, nos petits cœurs. - Michaël
Gaspard passe ses vacances chez sa grand-mère, mais très vite l’ennui le gagne. Pour y échapper, il décide, malgré l’interdiction, d’explorer le grenier. Là-haut il découvre une table à dessin et une planche de BD inachevée. C’est alors qu’apparaît le fantôme de son grand-père, qui était auteur de bande dessinée... Voici un titre qui ne paie pas de mine, mais qui est surprenant tant par son histoire que par ses illustrations. Le récit est une fiction aux vertus pédagogiques loin d’être ennuyeuse. On y découvre les rouages de la création d’une bande dessinée. Nous suivons avec Gaspard chaque étape, de la naissance d’une idée à la mise en couleur d’une planche. Ce récit est illustré de façon efficace par Mickaël Roux, adepte des séries humoristiques, au style énergique. « Gaspard et le Phylactère magique » permet, tout en s’amusant, d’apprendre et plus que tout, donne une furieuse envie de se mettre à dessiner. - Michaël
Skender est un ex-légionnaire aux abois, trop de guerres, trop de violence, trop d’alcool et les mauvaises rencontres aux mauvais moments lui ont fait dégringoler l’échelle sociale en passant par la case prison. Il survit dans un bois en périphérie de la ville et de temps en temps, il se cache pour apercevoir ses enfants à la sortie de l’école. Bref, sa vie est dévastée, jusqu’au jours où il croise un vieille ami, Max, un ancien frère d’arme.
Une rencontre fortuite qui ne l’est pas. Max le piste depuis quelques semaines, il a une proposition à lui faire, devenir gibier pour son employeur, une riche veuve passionnée de chasse.
Jusqu’ici rien de très original, le thème de la chasse à l’homme a été visité et revisité maintes fois depuis l’excellent récit « Le plus dangereux des jeux » de Tod Robbins en 1925 (également disponible à la médiathèque). L’intérêt de ce roman ne réside donc pas dans ce point de départ un peu éculé, mais dans l’approche subtile et surprenante de l’auteur, le biais qu’il va prendre pour nous balader en forêt à mille lieux de là où l’on pensait arriver. Car ici il n’est question, ni de chasse, ni de traque, mais plutôt de sentiments, d’amitié, d’amour, de trahison des autres mais aussi de soi-même, de dignité, de rachat et peut-être de renaissance et de résurrection.
L’auteur nous plonge tour à tour dans les entrailles de ses trois personnages, Skender, Max et sa patronne. Peu à peu iels prennent forme comme un paysage, trois tableaux bruts et sensibles, qui s’assemblent pour former ce magnifique triptyque que constitue l’ouvrage de Lucas Belvaux.
Un roman particulièrement bien construit et profondément humain.
Lily et ses parents viennent de déménager au bout du monde, dans les montagnes, pour se rapprocher de mamie. « Cette nouvelle maison avait une odeur étrange et était toute vide… » La petite fille se sent seule. Lors d’une balade pour découvrir les environs, elle trouve un bébé licorne perdu et coincé dans les ronces. La fillette décide de ramener le petit animal chez elle. Avec l’aide précieuse de sa grand-mère, qui semble bien connaître les licornes, Lily va prendre soin de sa nouvelle amie au fil des saisons…
Briony Mary Smith entraîne les lecteur·ices dans un univers merveilleux. Les illustrations sont superbes dans des tons naturels aux nuances de terre, verts, bruns, gris…qui évoquent les grandes étendues. Le côté champêtre se retrouve également sur les vêtements aux motifs campagnards des personnages. Le blanc est utilisé pour la licorne.
On est touché par le lien qui unit l’enfant et la créature, et par la maturité de l’héroïne qui comprend qu’il faudra bien la laisser un jour retrouver sa famille. Quand le moment de la séparation arrive, Lily, malgré sa tristesse, va aller de l’avant, passer à autre chose et se faire de nouvelles amies tout en gardant dans son cœur les moments vécus avec le petit animal.
Cet album ne ressemble pas aux autres livres de licornes. C’est une belle histoire d’amitié enfantine pleine de magie, d’imaginaire et de douceur.
Le cadeau idéal pour la Saint-Valentin !
« Lover Dose », la nouvelle bande dessinée de Fortu, est une compilation de scénettes humoristiques dont le point commun est la vie de couple.
Tout y est abordé, rien n’est oublié, et chacun, chacune en prend pour son grade, mais saura très certainement s’y retrouver… un peu, beaucoup, à la folie !
Parfois absurde, parfois sarcastique, ou encore dans l’exagération, l’humour de Fortu fait mouche. Il livre ici un registre comique complet, axé sur l’observation et écrit avec esprit.
Momo est une petite fille vive, turbulente mais attachante. Elle vit avec sa grand-mère et attend impatiemment le retour de son père, parti pêcher au grand large. Pour s'occuper, elle jouit de son imagination pour vivre des aventures. Hélas la réalité reprend toujours le dessus et sa vie va en être bouleversée... Un très beau titre jeunesse destiné à tous les publics. Tendre, mélancolique, mais plein d'humour, il est une réusite scénaristique. L'illustrateur, à la technique proche de Bastien Vives, dessine Momo avec brio et nous propose un personnage à la tronche adorable. Vous recherchez de la douceur dans ce monde, alors laissez-vous prendre par ce titre qui vous rechauffera le coeur. - Michaël
Lip dip paint : la technique du marquage aux lèvres. C’est le refrain qu’entonne chaque nouvelle ouvrière de l’usine de montres de luxe USRC afin de peindre le cadran de ces petites merveilles. Edna entonne avec insouciance et confiance ce nouveau mantra lorsqu’elle rejoint les établis de l’usine en 1918 auprès de Grace, Katherine et de quelques autres. Une osmose se crée entre les « ghost girls », silhouettes luminescentes dansant au sein de la nuit et de la prohibition. Phosphorescentes, elles le sont devenues car la peinture fournie par leurs patrons est composée de radium, qui lentement les empoisonne. Facile de les suivre dans la nuit... Edna, dont la santé commence à vaciller, trouve de l’aide auprès du médecin de l’usine testant de nouvelles prophylaxies et de quelques beaux esprits indépendants. L’occasion de s’interroger sur le système d’exploitation mis en place sans le consentement de ses petites mains. Avec ses crayons de couleurs, savamment limités à un camaïeu vert radium (forcément !) et violet, Cy nous plonge dans l’univers de ces jeunes ouvrières américaines sacrifiées sur l’autel du ‘progrès’. La beauté des planches alliée à la fraîcheur de ces jeunes femmes offrent un contraste saisissant avec le cauchemar qui s’annonce et envahit les pages au fil du récit. Un bel hommage qui rend justice à ces femmes bien souvent mortes dans la misère et l’indifférence collective parce qu’anonymes et pauvres.