Conseils lecture
Le cadeau idéal pour la Saint-Valentin !
« Lover Dose », la nouvelle bande dessinée de Fortu, est une compilation de scénettes humoristiques dont le point commun est la vie de couple.
Tout y est abordé, rien n’est oublié, et chacun, chacune en prend pour son grade, mais saura très certainement s’y retrouver… un peu, beaucoup, à la folie !
Parfois absurde, parfois sarcastique, ou encore dans l’exagération, l’humour de Fortu fait mouche. Il livre ici un registre comique complet, axé sur l’observation et écrit avec esprit.
Bernard Mélois, célèbre sculpteur sur émail, a fait de sa vie une œuvre d’art.
Se sachant condamné par un cancer, le père de famille compte bien orchestrer ses funérailles et en faire un ultime moment de fête.
Pendant quelques semaines, nous allons suivre Clémentine, ses sœurs et sa mère dans la préparation de ce départ. Commander un cercueil et le peindre en bleu, émailler la croix, vider l'atelier de tous ses objets émaillés pour que l'artiste puisse retourner une dernière fois dans son antre, choisir les musiques de la cérémonie d'enterrement…
En se lançant à corps perdu dans les dernières volontés de Bernard, ses proches souhaitent rendre hommage à l’artiste qu’il était, mais surtout au mari et père idéal.
Chaque détail des préparatifs est l’occasion de plonger dans l’histoire et les souvenirs de cette famille unie par l’amour et la joie.
Un récit intime, très touchant, qui aborde avec humour, simplicité et tendresse des thèmes profonds comme le deuil et la transmission à travers l’art.
« Alors c’est bien » est une lecture qui résonne avec chaleur et humanité, nous rappelant la beauté de la vie même dans les moments difficiles. Une belle invitation à réfléchir sur ce qui compte vraiment.
Grand-mère Doumia se rappelle son enfance à Paris, mais surtout les moments difficiles qu'elle a endurés. Cela la rend triste et mélancolique. Sa petite-fille la surprend dans cet état et ne peut s'empêcher de la questionner. C'est peut-être après tout le moment de tout lui raconter. De lui parler de cette enfance brisée par la guerre, de cette enfance volée par la rafle du Vel' d'Hiv, de cette enfance construite dans la peur et les humiliations d'être née juive durant la Seconde Guerre mondiale. Sans tomber dans le didactisme, Loïc Dauvillier nous livre ici un récit poignant sur la Seconde Guerre mondiale. Il ne montre aucune atrocité, mais sait les suggérer grâce au scénario et à la mise en scène. Un récit juste, sensible et pudique qui s'adresse aux enfants comme aux adultes. - Michaël
Chloé Berthoul, est une femme de 38 ans qui vit dans la ville moyenne de Gabarny avec son compagnon Greg, sa belle-fille Colette et leur fils Raoul. Deux fois par semaine, elle fréquente les réunions du « Belles Mères Anonymes ».
Le quotidien tranquille de Chloé est bouleversé lorsque ses voisins apparemment sans histoires sont impliqués dans une affaire de braquage et lorsqu’un secret de famille éclate. Prenant conscience de la banalité de son quotidien, Chloé se lance dans une quête pour retrouver un trésor disparu avec l'aide de Lapouta, un enfant de son immeuble, qu’elle prend sous son aile.
« Une époque en or » aborde avec humour et une écriture percutante des thèmes sociaux actuels comme les familles recomposées, les violences conjugales, le machisme et le réchauffement climatique. Le ton reste léger et accessible malgré la gravité des sujets traités.
Darrin Bell est un auteur et illustrateur américain. En 2019, il devient le premier Africain-Américain à recevoir le prix Pulitzer du dessin de presse.
Connu et reconnu outre-Atlantique pour ses créations engagées, il livre avec « The Talk » un récit plus intime, plus personnel, mais que, malheureusement, toutes les personnes de couleur connaissent : le racisme.
Le point de départ de cette œuvre est le souvenir d’une discussion avec sa mère, où il apprend qu’à cause de sa couleur de peau, il sera toujours, quoi qu’il fasse, considéré comme un danger et un être inférieur. Cette conversation, « The Talk », il devra aussi la transmettre à ses propres enfants.
Les années passent, et rien ne change : la haine et la bêtise restent présentes.
À travers ce témoignage, il nous livre une part de son histoire, façonnée par l’incompréhension, la peur, la colère, mais aussi beaucoup de courage.
Son parcours personnel chemine en parallèle à celui des États-Unis, où les faits divers scandaleux sont légion, illustrant une société qui peine encore à ouvrir les yeux et à guérir de ses blessures les plus profondes.
Dans un château vit toute une armée. Ce château n'ayant jamais été attaqué, personne ne se soucie plus de le protéger. Seule une chevalière reste sur le qui-vive, et se prépare en cas d'attaque ; le reste de l'armée est bien moins motivé : ça danse, ça joue aux cartes, ça fait la sieste et ça raconte des blagues. La chevalière essaie d'entraîner ses collègues à la bataille, mais sans succès ! Elle prend alors une autre option : ne rien faire, d'accord, mais au moins que ce soit bien fait ! L'armée se met à pratiquer de drôles d'exercices : comment bien se balancer dans un hamac, comment installer des chaises longues efficacement, ou encore faire de belles bulles de chewing-gum. Jusqu'au jour où notre chevalière voit un bataillon ennemi à l'horizon... Avec un ton humoristique très présent, l'autrice met en scène une armée uniquement constituée de chevalières. Elles ne sont pas moins paresseuses que leurs homologues masculins, mais avec de la suite dans les idées ! Les illustrations feront rire aux éclats les jeunes lecteurs qui découvrent l'album : l'insouciance des chevalières et leur paresse sont croquées avec beaucoup de dérision. La maison d'édition Talents Hauts est connue pour son engagement contre toutes les discriminations et le sexisme, et cet album ne fait pas exception : pas forcément princesses à sauver, pas forcément guerrières valeureuses, parfois simplement drôles et vivantes... Eh oui, les filles aussi ont le droit d'être imparfaites !
Agnès est danseuse. Ce soir, elle s’est produite sur scène pour la dernière représentation de sa compagnie atypique. Demain, c'est décidé, elle part pour un long périple, avec seul bagage un sac à dos, une grande écharpe qui lui servira de plaid et un livre.
Elle aurait pu prendre l’avion et être sur place en 2 heures, mais non. Elle préfère le train et le bus. Un voyage lent pour s’attarder sur les paysages, les lieux et faire remonter ses souvenirs.
Gaëlle Josse nous entraine dans deux histoires parallèles. Celle d’Agnès à travers les 1000 km de son parcours entre Paris et Zagreb, entrecoupée par les mots de Julien Lancelle, l’auteur du livre qui l’accompagne.
J’ai beaucoup aimé la succession des chapitres qui croise les deux récits. La part belle à la littérature, qui peut être un exutoire. J’ai été autant émue par l’amour de Julien pour sa fille Emma, que part celui d’Agnès pour son conjoint Guillaume.
Pour l’anecdote, « Quelques Eden » de Julien Lancelle, n’existe pas. Par contre, « Le musée des relations rompues, brisées de Zagreb est bien réel. On ne peut s’empêcher d’aller vérifier.
C’est tout l’art de savoir mêler fiction et réalité.
Tout en douceur, poésie et tendresse, ce roman est une quête vers l’apaisement après le deuil ou les épreuves de la vie.
Depuis l’ouverture, chez elles et eux, du plus grand accélérateur de particules au monde, surnommé « The Loop », les habitant·es de la campagne pastorale de Mälaröarna ont vu leur vie modifiée à jamais, désormais, elles et ils naviguent aux milieux des mondes, coincé·es entre rêve et réalité…
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Pas vraiment une bande dessinée, « The Loop » est peut-être ce qui se rapproche le plus du terme de « roman graphique ». Il est avant tout autre chose, un recueil de peintures numériques de l’artiste suédois Simon Stålenhag qui aime, depuis sa plus tendre enfance, dessiner la campagne suédoise en y ajoutant des éléments étranges et futuristes. Ces illustrations, à la technique picturale irréprochable, connaissent un véritable succès à travers le monde. Il n’en fallait pas moins pour que notre artiste décide de rassembler ses planches pour y raconter un récit empreint, à la fois d’étrangeté, mais aussi, d’une certaine mélancolie. Chaque peinture est accompagnée d’un témoignage de l’auteur qui nous raconte ses souvenirs dans ce monde fictif. Ce mélange, entre vrai et faux, est parfaitement équilibré et assure ainsi un réalisme quasi troublant.
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Pour découvrir cet univers sous un autre angle, les illustrations de Simon Stålenhag ont servi de base à la série télévisée de Tales from the Loop, diffusée par Prime Video en 2020.
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« Tale from the Loop » est un album différent, beau et mystérieux, il se vraiment dommage de le « looper » !
Le vent, la marée et le soleil l’indiquent. Il est l’heure de partir. L’heure de partir pour le sud, vers les pays chauds, mais avant, un long périple les attend… A travers les yeux d’un oiseau migrateur, « Vers le sud » nous parle de ces longs voyages de plusieurs milliers de kilomètres que font ces volatiles deux fois par an. Cet album aux magnifiques couleurs pastels et aux illustrations simples nous donne à voir les paysages qui défilent et nous raconte l’expérience de la migration : tenir le rythme, utiliser les courants aériens pour se laisser porter et finalement arriver au bout d’un périple difficile, à la terre promise. Et entre temps, survoler les activités bien étranges des humains, encore plus vues du ciel... Un album court et accessible qui permet d’introduire avec justesse la notion de migration ornithologique auprès des enfants.
Joe Sacco, pour celles et ceux qui ne le connaissent pas, est le père de la bande dessinée de reportage.
Ses travaux d’enquête sur la Palestine ou encore la Bosnie-Herzégovine lui ont valu une renommée internationale.
Aujourd’hui, il revient avec un essai bref, mais bouleversant, sur le drame israélo-palestinien, un conflit qu’il connaît que trop bien.
Désabusé, il se livre. De l’espoir, il n’en a plus, écœuré par tant de bêtise et de haine qui sévissent de part et d’autre.
Il dénonce également la politique américaine, de Biden à Trump. Mais à quoi jouent-ils ?
Joe Sacco est fatigué. Ce livre, son livre, est un cri. Il appelle au courage politique et à la responsabilité morale.
Entrez dans le journal de Piranèse, qui vit dans une maison tellement immense qu’il n’a pas réussi à compter le nombre de pièces qu’elle contient. Cette maison, il l’explore. Il note, il analyse, il cherche à comprendre ; et, de temps en temps, il y croise l’Autre, scientifique à la recherche du « grand savoir ». Un jour, Piranèse découvre l’existence d’un troisième habitant dans ce palais labyrinthique. Sa réalité et ses certitudes en sont bouleversées… Et de plus grandes questions subsistent pour nous lecteurs : Où vivent-ils ? Ce monde est-il réel ? Comment expliquer l’inexplicable ?
Susanna Clarke y répondra avec brio dans un récit très bien ficelé qui prendra une toute nouvelle dimension, un récit qui étonne sans cesse, décontenance, et même manipule parfois. L’autrice pose au passage quelques questions philosophiques passionnantes sur la vérité et la réalité. Un roman troublant, original, unique.
Ils sont quatre. Ils sont "amis" et ont un point commun qui les rassemble : leur mauvaise réputation ! Monsieur Loup, Monsieur Piranha, Monsieur Requin et Monsieur Serpent ont décidé, le temps de cet album, de vous prouver une bonne fois pour toutes qu'ils ne sont pas, mais vraiment pas, de mauvais gars...
Quelle idée originale d'Aaron Blabey que de nous proposer un récit jeunesse uniquement centré sur des personnages que l'humanité, au fil des siècles, a transformé en monstres. Alors pourquoi ne pas les réhabiliter, enfin si on veut... et surtout de façon humoristique. Oui ce récit est une vaste plaisanterie : on rit à chaque page, chaque situation. La bonne volonté ne suffit pas toujours et nos charmants compagnons en sont le parfait exemple.
Le récit est rythmé et s'affranchit des codes en brisant régulièrement le quatrième mur par l'intermédiaire de Monsieur Loup, le personnage principal.
Côté dessin, l'auteur possède un style plus proche de l'illustration jeunesse que de la bande dessinée, mais peu importe, cela fonctionne à merveille ici. Des plans moyens, des gros plans et des très gros plans sont sur-utilisés afin de centrer toute l'attention des lecteur·rices sur les faciès hilarants de nos protagonistes.
"Les bad guys" est un court mais intense moment de rigolade et vous pourrez prolonger le plaisir grâce à son adaptation animée sur grand écran.
Conseils lecture
Toutes les terres ont disparu, ne reste désormais plus que le « Grand Océan ». Les rares survivants ont dû s’adapter et ne vivent dorénavant que sur de piteuses embarcations. La vie est bien difficile, rares sont les moments de réel bonheur entre l’angoisse d’une prochaine tempête et surtout l’attaque de monstres marins. Perdus au milieu de ce monde d’eau, un père et un fils survivent tant bien que mal en espérant des jours meilleurs... Il y a dans ce récit d’aventures un peu de Jules Verne, un peu d’Herman Melville, mais aussi beaucoup de mythologie. Fabien Grolleau réussit donc ce délicat mélange en nous offrant une histoire pleine de subtilité et de sensibilité. Il enchaîne moments intimes et scènes d’actions, rendant ainsi la lecture captivante. Il dévoile peu à peu le mystère de cette tragédie en y associant le destin de différents personnages, parfois épique, tantôt tragique, tantôt plein d’espoir. « Grand Océan » peut être considéré comme une fable humaniste et écologique. Cette œuvre est illustrée à l’encre noire par Thomas Brochard-Castex qui use de la technique de « l’éclosion », dite également de « la hachure » - ensemble de lignes droites ou courbes, pour produire des nuances de demi-teinte - donnant ainsi des effets de relief dans ses dessins. Ses illustrations d’animaux sont simplement remarquables, pleines de finesse et d’épaisseur à la fois. Elles dénotent sur les corps et visages des personnages humains, plus fades, voir naïfs. L’ensemble est parfaitement maîtrisé et en osmose avec le texte. « Grand Océan » est un album puissant qui vous fera chavirer ! - Michaël
Il y a 20 ans, par une singulière journée, le Roi a mystérieusement disparu. Castelmaure, le château, s’est entouré d’une tempête maléfique et des milliers d’enfants sont étrangement né·es... Cette histoire, conte oral, doit être retranscrite pour ne pas être oubliée. Cette mission de collecte est celle du mythographe, qui parcourt le pays en tous sens à la recherche des contes et légendes des campagnes. Pourtant, cette fois, il pourrait bien faire partie de l’histoire... Lewis Trondheim et Alfred, artistes talentueux, s’associent pour nous livrer une fresque fantastique, moyenâgeuse et diaboliquement efficace. Le récit, truffé de rebondissements, nous tient en haleine jusqu’à la dernière page. Chaque personnage est guidé·e par son innocence et/ou un sentiment de rédemption, et emprunte des chemins escarpés. Au final, toutes ces routes n’en formeront plus qu’une, pour le meilleur ou pour le pire, dans une conclusion éclatante. Les illustrations d’Alfred fleurent bon le Moyen âge, décors et costumes, sans oublier sa palette de couleurs, nous imprègnent de cette époque pour nous immerger complètement dans le récit. Diantre ! Que voici une œuvre promptement menée, qui n’attend qu’un peu d’attention de votre part, alors n’hésitez pas, accordez-lui un peu de votre temps. - Michaël
Le vent, la marée et le soleil l’indiquent. Il est l’heure de partir. L’heure de partir pour le sud, vers les pays chauds, mais avant, un long périple les attend… A travers les yeux d’un oiseau migrateur, « Vers le sud » nous parle de ces longs voyages de plusieurs milliers de kilomètres que font ces volatiles deux fois par an. Cet album aux magnifiques couleurs pastels et aux illustrations simples nous donne à voir les paysages qui défilent et nous raconte l’expérience de la migration : tenir le rythme, utiliser les courants aériens pour se laisser porter et finalement arriver au bout d’un périple difficile, à la terre promise. Et entre temps, survoler les activités bien étranges des humains, encore plus vues du ciel... Un album court et accessible qui permet d’introduire avec justesse la notion de migration ornithologique auprès des enfants.
David est un metteur en scène de théâtre dans le creux de la vague. Pour la énième fois, la pièce qu’il devait monter, La Tempête de Shakespeare, ne se fera pas. Un imprévu de la vie quotidienne, va lui éviter de sombrer encore plus dans sa tourmente. La halte-garderie est en grève et il doit garder Miranda, sa fille de deux ans. Pour occuper l’enfant, le père de famille, décide de lui jouer et expliquer sa pièce.
Dès la première scène, on est embarqué dans le récit. Pour capter l'attention de la fillette, le comédien incarne avec passion les personnages et les situations. Il y met du rythme, de la gestuelle, de la voix, de la surprise et de l'émotion.
La complicité entre David et Miranda est totale. L’enfant participe au jeu. Poupées, ours en peluche, figurines, dessins deviennent acteurs ou décors.
La tempête n’est pas que dans le texte, elle est également dans les pensées du père et comme pour intensifier l’atmosphère, dehors l’orage gronde.
Grâce à ces parallèles entre fiction et réalité, l'auteur explore les thématiques de la paternité, des relations parents/enfants, de la famille.
C’est aussi une réflexion sur la place de l’art et des artistes dans notre société. Être intermitent·es du spectacle est-il un vrai métier ? Comment se sentir utile quand nombre de personnes pensent que les professions artistiques ne sont que du loisir ?
« Ma tempête » est une véritable ode au théâtre ! Un roman audacieux en se permettant de puiser dans l’œuvre Shakespearienne. Le livre est court, l’écriture fluide, pas besoin d’être érudit·e pour apprécier cette lecture.
Une réussite.
Chaleur est un petit récit, 146 pages, mais grand par son intensité. Deux protagonistes que tout oppose sauf un but ultime : gagner le championnat du monde de Sauna. Chapitre après chapitre, se dévoilent nos héros, Niko, hardeur débridé, contre Igor, un ancien soldat russe d'une froideur méticuleuse. Ici pas de héros, pas de méchant, on ne peut prendre position pour l’un ou l’autre. Témoins, nous assistons à une course contre le temps, la vie et peut-être tout simplement à la rédemption de Niko et Igor.
Le rêve d’Hino est d’être admis dans l’un des nombreux clubs de sport de son lycée. N’importe lequel, du moment qu’il est considéré par les autres et surtout les filles, comme un sportif. Car oui, c’est bien connu, les filles aiment et sortent avec les sportifs (!). C’est bien ce qu’Hino désire le plus au monde : avoir une petite amie. Le seul problème, c’est que notre énergumène n’est pas très sportif, un peu maladroit et quelque peu glandeur : il est très rapidement viré de toutes les activités auquel il participe. Sa rencontre accidentelle avec la belle Ayako va le contraindre à s’essayer à une discipline encore inconnue pour lui : le rugby... "Full Drum" est un manga de type shônen, plus particulièrement destiné aux jeunes garçons, selon la nomenclature japonaise, mais n’ayez crainte il peut être lu par tous les publics ! De construction plutôt classique, le récit est dynamique et humoristique. Nous suivons Hino dans sa quête d’amour maladroite, mais ô combien jouissive. Notre personnage est animé d’un bel idéal, car ici rien de graveleux, simplement de nobles sentiments. Véritable comédie sentimentale, le récit laisse tout de même une place importante à l’action et au sport, en particulier au rugby qui devient le sujet principal de l’œuvre. Petit à petit, nous découvrons ce sport et nous familiarisons, sans que cela soit trop technique, au vocabulaire de la discipline. "Full Drum" est sans prétention, il parvient à nous faire passer un agréable moment de lecture grâce à son personnage attachant. On y y trouve un peu de tous les ingrédients pour séduire un large public et cerise sur le gâteau, ce manga sur le sport est, faut-il le signaler, complet en 5 volumes et traite d’un sport peu exploité en bande dessinée. Pour les amoureux de l’ovalie et bien plus encore. - Michaël
A l’heure des fake news et de la désinformation, l’Espace COOLturel vous propose de découvrir deux titres qui traitent de sujets médiatiques et sociopolitiques : “Pour une télé libre” et “Touche pas à mon peuple”.
“Pour une télé libre” de Julia Cagé, critique la logique d’un empire médiatique, en particulier le système Bolloré et appelle à la création de médias véritablement libres pour garantir la survie d’une pensée libre.
“Touche pas à mon peuple” de Claire Sécail, est un essai qui examine le populisme de Cyril Hanouna et son impact sur les principes du débat public et de la démocratie. L’autrice aborde la désinformation et la banalisation de la violence dans les échanges humains et citoyens.
Ces deux titres soulèvent des problématiques liées aux médias, à la démocratie et à la liberté d’expression. Ils invitent à la réflexion sur l’importance d’une information indépendante, libre et de qualité et d’une télévision qui serve l’intérêt public et non pas une propagande.
Dans ce très beau roman autobiographique Julia Kerninon nous dévoile sa vie de jeune femme et le cheminement particulier qui fait qu’un jour on se sent adulte.
Avec une grande liberté l’autrice aborde tour à tour ses amours, sa sexualité, ses amitiés, son travail d’écrivaine, et l’on voit peu à peu les contours du personnage qui s’affine pour nous livrer un portrait très sensible.
Être une femme, se construire, devenir une mère, accoucher d’un enfant et de soi-même, nous assistons à la métamorphose de Julia, pleine de subtilités et de contradictions, forte et fragile, volontaire et indécise.
Une écriture simple, dépouillée et fluide à l’image d’un récit sans fioriture qui respire la sincérité. Un texte touchant, courageux et sans concession dans lequel hommes et femmes peuvent se retrouver, car il nous parle, aussi, en filigrane, de la place des femmes dans la société et de leur rapport au sexe opposé.
C’est un véritable bonheur de pouvoir partager ne serait-ce que le temps d’un roman la vie de Julia Kerninon !
Je vous invite également à découvrir deux autres très beaux portraits de femme dans « Ce matin-là » de Gaëlle Josse et « Ultramarins » de Mariette Navarro.
La bande dessinée est un médium qui possède la faculté de pouvoir prendre des sentiers aussi variés qu’inimaginables. Souvent sources d’incroyables fictions, elle œuvre également dans le domaine de la connaissance et de la mémoire. Le titre « Wannsee » est une œuvre froide, glaciale : les plus férus en histoire auront compris de quoi il retourne, les autres vont découvrir un pan important et incontournable de notre histoire contemporaine. Cette œuvre relate les faits à l’origine de l’une des pages les plus honteuses de l’histoire des Hommes : la solution finale. « Wannsee » ou plutôt, la conférence de Wannsee, réunit le 20 janvier 1942 dans la villa Marlier à Berlin, quinze hauts responsables du Troisième Reich, délégués des SS, des ministères et du parti nazis, pour mettre au point l'organisation administrative, technique et économique de la « solution finale de la question juive », voulue par Hitler. À partir d’authentiques rapports, l’auteur partage cet ignoble moment où notre humanité a laissé place à la folie. Le sujet est certes difficile, voir écœurant, mais le raconter est nécéssaire afin d’instruire et peut-être donner suffisamment d’armes intellectuelles pour ne pas revivre une telle ignominie. Fabrice Le Hénanff s’attaque donc à un sujet difficile, mais il le traite avec clarté et justesse. Le thème si horrible nous ferait presque oublier la forme si réussie de cette bande dessinée : de magnifiques crayonnés rehaussés d’aquarelle aux couleurs froides et tristes, comme le fut cet hiver 1942. - Michaël
Bee a dix-huit ans. Elle a décidé, pour l'été, de traverser les Etats-Unis à bicyclette. Mais après seulement une journée de voyage, elle est contrainte de s'arrêter dans un motel, son vélo réduit en miettes dans un accident. Elle rencontre alors Cyrus, mystérieux homme d'entretien aux curieuses habitudes : dérober des médicaments aux clients et retoucher les tableaux qui ornent les murs des chambres.
La traversée avortée d'un pays à vélo se transforme ici en récit initiatique nous faisant accompagner Bee dans son passage de l'adolescence à l'âge adulte. Des sentiments neufs, le sexe, la drogue, la vie en marge et le goût du risque : un voyage haut en couleurs ! - Michaël
Zazie a un chat, Roudoudou, qui se comporte comme tous les autres chats c'est à dire qu'il passe sa journée à manger et dormir... jusqu'au jour où Roudoudou se mets à parler ! mais ce n'est pas tout, il est vraiment très très étrange, il a les yeux jaunes fluo et développe une passion alimentaire particulière pour les ordures... qu'est-il arrivé à Roudoudou ? Et si il avait été remplacé par ... un extra terrestre ?
Ce petit roman, plutôt court et qui se lit très bien, saura te captiver de la première à la dernière page grâce à son rythme trépidant et à son intrigue pleine de mystère. le personnage principal, Zazie, est très attachante et la créature qui ressemble à Roudoudou lui en fait voir de toutes les couleurs...
A lire ans hésitation !
Voici un titre des plus étranges, difficile à classer ou à destiner à un public en particulier. Sa narration est composée de saynètes aux chutes rigolotes, mais parfois, voire les deux en même temps, mélancoliques. Nous découvrons donc Maya, une jeune fille de 8 ans qui vit avec son oncle (ses parents ayant disparu avec le vol BW 404). Personne ne sait s’iels ont survécu et cette question sera le fil conducteur de l’album. Cette question on la ressent en Maya, elle flirte avec le désespoir et l’espoir, ce dernier, pourtant si faible, l’empêche de sombrer.
Tout au long de l’album, elle se questionne sur le monde, comment il fonctionne, pourquoi sommes-nous là ? Elle interroge son oncle, son ami Léonardo, sur la place de l’humanité eu égard aux végétaux et autres formes de vies animales. Chacun·e apporte sa pensée, sa vision des choses, mais également des faits scientifiques. Ce mélange de science et de philosophie fonctionne à merveille, nous nous attachons à tous·tes les protagonistes jusqu’à cette fin, véritable claque scénaristique qui nous laisse sans voix, stupéfait, branlant et déjà en manque de la suite…
"La Petite Bonne" est au service de plusieurs familles bourgeoises en région parisienne, notamment celle des Daniel, un couple atypique. Blaise, ancien pianiste, est une gueule cassée, invalide et mutilé de la Première Guerre mondiale. Son épouse, Alexandrine, lui consacre tout son temps avec une dévotion sans faille.
Sur l’insistance de son mari, Alexandrine décide de s’accorder une escapade à la campagne et confie Blaise aux soins de "La Petite Bonne" pour trois jours. Livrée à elle-même avec le maître des lieux, la jeune domestique va devoir s’improviser aide-soignante. Peu à peu, à mesure que les confidences se nouent, les apparences se fissurent et les rôles s’inversent.
La mise en page singulière, alternant narration, vers libres et prose, donne une voix unique aux trois protagonistes. Avec une grande sensibilité, Bérénice Pichat aborde des thèmes profonds tels que la souffrance, la mort et le fossé entre les classes sociales.
Ce huis clos haletant et bouleversant nous happe dès les premières pages. L’autrice permet à ses personnages d’exprimer leurs pensées les plus secrètes, les plus inavouables. J’ai été particulièrement touché·e par le face-à-face poignant entre ces deux êtres cabossés par la vie, que tout semblait opposer.
"La Petite Bonne" est un roman intimiste et original, tant dans sa forme que dans son propos, mêlant suspense, tension, rebondissements et émotion, jusqu’à une fin totalement inattendue.