Conseils lecture
Le 17 mars 2020, en pleine crise du COVID-19, le président de la République annonce pour des raisons sanitaires le confinement du peuple français, et cela pour une durée encore indéterminée. Pour José, Caro et leurs enfants va commencer une nouvelle expérience de vie, ou comment passer ensemble 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, sans perdre la tête.
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Fortu, comme à son habitude, nous livre un témoignage très personnel sur son vécu de cet isolement. Bien évidemment, l’humour est le moteur de cette œuvre, mais sous des aspects « blaguaire », il pousse à la réflexion et nous interroge sur notre société et nos modes de consommation. Il nous met devant nos contradictions sans s’exclure lui même de l’équation. « Journal d’un confiné » est un titre humoristique qui peut être lu par tous. 55 gags réalisés en temps réel, une véritable performance d’auteur qui est à signaler. L’Espace COOLturel est heureux de vous faire découvrir ce titre en exclusivité. Nul doute qu’il sera au-delà, une œuvre de référence.
In Waves est un livre poignant, d’une sensibilité rare, mais surtout une des plus belles déclarations d’amour que j’ai lue. Cette bande dessinée, ou plutôt ce roman graphique, est une autobiographie de l’auteur qui nous raconte en toute sobriété son histoire d’amour avec Kristen, atteinte d’ostéosarcome, un cancer des os. Il nous livre avec pudeur leur histoire, de leur première rencontre maladroite à l’au revoir déchirant. Bribe par bribe, témoignage après témoignage, nous faisons la connaissance de la belle Kristen. L’auteur nous invite dans leur intimité et nous fait partager leur histoire et leur passion commune pour le surf. AJ Dungo réussit d’ailleurs un autre tour de force en intégrant, à intervalle plus ou moins régulier dans son intime récit, l’histoire et l’origine de cette pratique sportive. Le mélange, loin d’être déconcertant, forme un tout, l’un permettant à l’autre des temps de repos. A aucun moment nous ne sombrons dans le pathos, le récit est un témoignage, un hommage et un message forts : il faut vivre sa vie et ses rêves. Juste magnifique ! - Michaël
« Le poids des héros » est un récit autobiographique dans lequel David Sala nous raconte son enfance dans les années 80, mais surtout sa réalisation de soi dans l’ombre des horribles récits racontés par ses grands-pères. Tous deux ont connu la dictature franquiste puis la Seconde guerre mondiale. Ils ont vécu et survécu à bien des cauchemars. Ils sont des survivants, mais pour les yeux d’un enfant, de véritables héros. Alors pour un jeune esprit, que penser de sa vie actuelle, si ce n’est qu’elle est bien facile, bien ordinaire comparée à celle de ces monstres sacrés. Ce trouble ne le quittera jamais, mais au lieu de l’enfermer, il puisera en lui pour créer, écrire, peindre une œuvre de mémoire, salutaire, afin de trouver au final sa place, son rôle : celui de conteur.
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Tendre et mélancolique, cette œuvre aux peintures magnifiques possède un vrai ton, différent, comme un appel, à ne pas oublier.
Après 3 ans d’absence, l’auteur du très remarqué « Saudade », nous revient avec un album d’une toute autre teneur. « Faille temporelle » est un recueil d’illustrations atypiques réalisées à l’origine pour un challenge personnel : faire 200 dessins en 200 jours. Ce défi, Fortu l’a brillamment relevé en y apportant une touche supplémentaire, distillant à chacune de ses toiles une âme unique, rendant le tout indépendant, mais pourtant indissociable. Grâce à ses scénettes, Fortu nous interpelle, nous interroge et nous questionne sur le monde et notre humanité. C’est par moment drôle, quelquefois offusquant, souvent absurde, mais toujours écrit avec subtilité et intelligence. Chaque illustration, d’un noir et blanc sobre et au trait photographique épuré, est un appel à la réflexion. « Faille temporelle » est album qui fait réfléchir et qui est présenté pour la première fois dans une médiathèque, votre Espace COOLturel. - Michaël
Les dinosaures aussi ont des problèmes de santé : pour y remédier, ils se rendent à l’hôpital des dinosaures. Diplodocus, stégosaures et autres tyrannosaures viennent consulter le docteur Trodon qui leur fait passer une multitude d’examens, allant du scanner pour mesurer la taille de leur cerveau, aux radios pour voir comment leur squelette est constitué. Cet album, à la croisée de la fiction et du documentaire, mêle humour, petites histoires et informations passionnantes à propos de ces dinosaures qui fascinent toujours autant petits et grands. L’approche est extrêmement originale, ludique et mêle de manière totalement loufoque et avec succès jargon médical et univers des dinosaures. Hye-Won Kyung revient sur leur anatomie, expliquant par exemple pourquoi le stégosaure a des plaques sur le dos, ou bien pourquoi les maiasaura sont d’excellents parents. Les illustrations, très bien réalisées, donnent vie à ces animaux du Mésozoïque avec une mention spéciale pour les belles planches de squelettes dans lesquelles l’autrice-illustratrice s’en est donné à cœur joie.
Selon sa tante, Miyo est une bonne à rien, pourtant elle va réussir à décrocher un emploi dans la boutique de M. Momotoshi, un marchand excentrique spécialisé dans l’importation de toutes sortes de babioles. Une nouvelle vie commence donc pour la jeune orpheline qui va devoir apprendre de nouveaux codes de conduite mais également mettre à profit son talent de divination...
Que voici un manga fort sympathique qui devrait trouver un plus large public que celui habitué au genre. Nous sommes sur un récit de type « seinen », destiné aux adultes, mais qui présentement peut être lu par un plus jeune public tant l’histoire est délicate et délicieuse. Nous suivons donc Miyo, tendre et attendrissante avec ses côtés un peu gauche et sa timidité propres aux personnes ayant été dévalorisées dans leur enfance. Même si cela ne constitue pas la trame principale, on devine que Miyo va s’épanouir en trouvant écoute et stimulation auprès de cet étrange M. Momotoshi. Cette intrigue, qui sera le fil conducteur de cette œuvre en 6 volumes, est distillée dans les nombreuses histoires que nous proposent le manga. Les différents chapitres proposent à chaque fois la découverte d’un objet occidental de la fin du 19e siècle et une fiche explicative de son fonctionnement. Loin d’avoir livré tous ses secrets dans ce premier volume, nous attendons avec impatience d’en savoir plus sur le don de divination de Miyo, qui devrait par la suite se montrer d’une extrême importance…
A la fin du dix-neuvième siècle aux États-Unis, il ne fait pas bon être stérile pour les femmes. Ada, l’héroïne, l’apprend à ses dépens, elle est obligée de fuir son village pour préserver sa vie. Elle trouve refuge dans un couvent, un endroit clos où elle se sent rapidement à l’étroit, une opportunité s’offre alors à elle : rejoindre le gang du Kid et devenir Hors-la-loi.
Anna North, dans ce récit, dépoussière le genre du western et nous offre un nouvel éclairage sur le Far West : merveilleuse contrée où après avoir massacré les indien·nes on pend les femmes qui ne peuvent pas avoir d’enfants. Au-delà de magnifiques descriptions des grands espaces américains, elle livre une fine analyse de la société de l’époque et de ses mœurs. Elle nous décrit comment la religion, et l’ignorance font de celles qui ne peuvent pas donner naissance des boucs émissaires sur lesquels se soulage le reste de la population de la dureté de leurs existences. Elle pose en cela une question fondamentale : faut-il obéir aux lois quand elles sont injustes ? Ou ne vaut-il pas mieux être Hors-la-loi ?
Enfin, en plus de régler son compte au vieux cliché du cowboy, figure de proue de la masculinité au vingtième siècle (RIP John Wayne), cet ouvrage revisite avec brio le genre du roman d’aventure et cultive avec maîtrise l’art du rebondissement. Un des premiers westerns, mené au galop, avec en toile de fond les prairies du Colorado et l’émancipation des femmes.
Vouloir être un bon papa, ce n'est pas toujours facile, surtout lorsque le fiston est très demandeur et qu'on ne sait pas dire non !
Il aura fallu pas moins de six mains et donc trois auteur·rices pour confectionner cette surprenante histoire. Le résultat est une création à nulle autre pareille. Loin des traditionnels albums jeunesse, aux belles histoires et à la morale irréprochable, « Papa ! Papa ! Papa ! » nous entraîne dans un récit où l'absurde et l'humour sont de mise. Cela fonctionne et nous rions à voir ce pauvre papa répondre, tant bien que mal, aux différentes sollicitations de son garnement. Nous nous esclaffons lorsqu'enfin arrive le dénouement, avec une chute qui se montre également très attendrissante. Parents comme enfants seront pris d'une irrésistible envie de rire. Ce livre est donc à déconseiller pour une lecture du soir, mais totalement prescrit pour une lecture matinale afin de s'assurer d'une joyeuse journée. Les illustrations d'Anouk Ricard, au style faussement naïf, collent parfaitement au ton et à l'humeur du texte. Elles sont colorées et cocasses et les personnages amuseront les enfants.
« Papa ! Papa ! Papa ! » est un album, certes court, mais qui donne une satanée banane. - Michaël
Ohhhhh yoooo yooo... enfin à peu près ça ! Aah Tarzan, héros qui a bercé ma jeunesse, grâce notamment aux films de Johnny Weissmuller (12 films entre 1932 et 1948) et chaque semaine en bande dessinée dans le magazine télé. Tarzan, 26 volumes sortis entre 1912 et 1995 adaptés en bande dessinée, au cinéma et à la télévision. Ces médias consacreront le mythe et feront connaître ce personnage au monde entier. Oui mais voilà, que connaissons-nous vraiment de Tarzan, si ce n'est ces adaptations librement inspirées ?... Tarzan, seigneur de la jungle est le roman qui a vu naître "Peau blanche" (=Tarzan en langage gorille) et diffère quelque peu des œuvres précédemment citées. Edgar Rice Burroughs nous livre un récit plus noir, plus violent, en conformité, même si cela reste de l'imaginaire, avec le monde hostile de la jungle. Tuer pour ne pas être tué, voilà ce qui pourrait être la devise de l'homme singe. Mais ne croyez surtout pas que le récit est dénué de tout humanisme ou de morale, non il est aussi une critique de l'époque, de ces années de colonisation ou l'homme blanc a ravagé, pour de sombres ambitions d’expansions économiques et financières, tout un continent. Ces maux, pêchés de l'homme civilisé, Tarzan en fera les frais inexorablement. Il est une loi, bien plus forte que celle de la jungle, bien plus forte que le Seigneur de la jungle : le profit. Bien sûr on ne peut parler de Tarzan sans évoquer la belle Jane, qui offre au récit des passages d'un grand romantisme (un peu désuet) mais qu'on lit avec plaisir. Et Cheetah alors... suspense, je vous laisse le plaisir de découvrir ce grand roman d'aventure qui n'a de cesse d'inspirer encore aujourd'hui, une multitude d'artistes. - Michaël
En 1973, Glenn a 13 ans lorsque ses parents décident, à cause de résultats scolaires moyens, de l’envoyer en pensionnat au manoir Chartwell, école privée reconnue pour son sérieux et sa rigueur. Là-bas il va apprendre la vie en collectivité, se faire des amis, mais également découvrir la face sombre de l’humanité. À l’instar de ses camarades, il sera victime de pédocriminalité : une proie bien trop facile pour le directeur d’établissement dont les boniments et le charisme n’éveilleront jamais aucun soupçon…
Il fallait beaucoup de courage à Glenn Head pour enfin dévoiler son histoire, son drame et tous ces drames. Il a eu cette force, cette volonté de révéler au monde entier son mal-être, cette blessure profonde qui ne guérira peut-être jamais. Œuvre exutoire, elle est aussi œuvre de salut public, puisqu’elle permet de comprendre, de mieux appréhender et donc de mieux aider les victimes de pédocriminalité. L’auteur nous parle du manoir et de son monstre, mais il ne s’arrête pas là puisqu’il continue son récit jusqu’à plus tard, en 2011, ou à cinquante ans, il trouve enfin un peu de repos dans son esprit et son corps meurtris. Voilà une des forces de ce témoignage, ne pas ce contenter d’un moment, mais bien de suivre au fil des années Glenn Head dans sa construction en tant qu’homme, en tant qu’individu. Il décrit ses relations avec ses parents et leur déni de toute cette histoire. Il nous parle de son mal-être qu’il oubliera régulièrement, à la faveur d’une bonne cuite. Il évoque, sans équivoque, ses relations avec la gente féminine, qu’il ne saura jamais vraiment aimer, accepter. Par moment, nous recroisons également d’anciens camarades de Glenn et tout comme lui, les années ont passé, sans la moindre flamme, éteinte trop rapidement.
Oui, il fallait du courage, mais aussi beaucoup de talent pour s’ouvrir de la sorte et partager ces horreurs dans un album sans voyeurisme et à la portée de tous et toutes.
Voici un livre à compter. Mais attention ! Il faut bien suivre la consigne : ici, on compte jusqu’à 1 ! et que jusqu’à 1 ! Sur la première page, ce n’est pas trop compliqué. Il y a une pomme : on peut donc la compter. Mais sur les autres pages, l’exercice se corse…
Ce livre rempli d’humour prend le contrepied des autres livres « pédagogiques » à compter, qui garnissent les étagères des librairies et bibliothèques en littérature jeunesse. En effet, ici, il s’agit plus de trouver le détail unique dans chaque page (et le compter), et d’observer les illustrations amusantes et colorées.
Le narrateur s’adresse directement à son·sa lecteur·rice et cela en devient un livre-jeu.
Finalement, on ne peut s’empêcher de braver les interdits et comptant tout ce qui se trouve dans le livre et en cela cet album est particulièrement réussi !
Conseils lecture
Dans la clairière d'un bois, une souris rencontre un écureuil : « Je fais les plus belles crottes du monde ! » lui dit-elle. Et pour prouver ses dires, elle dépose une petite crotte sur un brin d'herbe. L'écureuil n'est pas de cet avis : c'est lui qui fait les plus belles crottes du monde. C'est alors que la belette, le putois, le renard, le loup, et même le cerf se mêlent à ce concours de la plus belle crotte ! Soudain, l'épervier fend les airs : « Le chasseur arrive ! » Mais ce dernier met sans faire exprès le pied dans la crotte de souris, glisse, tombe le genou dans la crotte de renard, et ainsi de suite... finalement, c'est bien lui la plus belle crotte du monde ! Ce bel album à la couverture brillante de Marie Pavlenko et Camille Garoche trouve son originalité dans le thème abordé. En effet, le concours de crotte est l'occasion de montrer une typologie des crottes des animaux : les descriptions, sans tomber dans l'extrême, sont détaillées et pédagogiques. Marie Pavlenko, sous couvert d'humour et d'un sujet qui peut prêter à sourire, voit là l'occasion de passer un message pour la défense de la cause animale.
Camille Garoche nous propose des illustrations colorées et documentées que ce soit sur la forme des différentes crottes, ou sur les animaux qui les produisent. La forêt qui prend forme sous son pinceau est accueillante, remplie de biodiversité, et tranche avec les pages dédiées au chasseur, colorées du rouge de la violence. Un album léger et didactique sur un sujet ô combien important pour les jeunes enfants, et qui ravira également les parents par sa chute et son message écologique. - Nolwenn
Lire "Tolstoï" est toujours un vrai régal, un pur plaisir. Cette star de la littérature russe du 19ème siècle , a su comme personne décrire les affres de la nature humaine, de la condition humaine. Ici dans ce conte écrit en 1886, il nous décrit la vie dans les campagnes russes de l'époque et met en avant la cupidité des hommes. Un vrai plaisir ! mais je ne vais pas vous mentir plus longtemps : c'est la première fois que je lis du " Lev Nikolaïevitch Tolstoï" plus communément appelé "Léon Tolstoï" et cela a été une vrai belle surprise. Alors oui, il ne s'agit que d'une adaptation en bande dessinée : "SACRILÈGE" ! Eh bien je l'assume et la défends car j'ai découvert l'univers d'un auteur : Martin Veyron signe un album remarquable, haut en couleurs et qui, je suis sûr, fait honneur au texte d'origine. La littérature de bande dessinée prouve une nouvelle fois sa force médiatrice et nous permet de découvrir des textes romanesques. Ainsi elle nous ouvre d'autres horizons... - Michaël
Dans la vie, Monsieur Grumpf aspire à une seule chose : sa tranquillité. Alors, lorsqu’il désire simplement balayer l’amoncellement de feuilles qui s’accumule devant chez lui et que, toutes les cinq minutes ses voisins viennent le déranger : l’agacement se fait sentir... Voici une petite bande dessinée très agréable à lire, une véritable promenade automnale. Ce titre est destiné aux plus jeunes à partir de 5 ans. Bien sûr, l’enfant devra être accompagné dans sa découverte de l’album. En effet, même si ce titre a été conçu sans texte, quelques dialogues animent tout de même l’ensemble. L’enfant y découvrira les valeurs de l’amitié, de l’entraide et de la générosité. De façon ludique, il abordera aussi le thème des saisons. Pour ce premier tome d’une série de quatre, l’automne est la trame de fond. Avec subtilité et tendresse, Dav évoque les changements qui s’opèrent dans la nature : hibernation, chute des feuilles... Le tout distillé dans une histoire touchante, dont le héros grognon a peut-être un plus gros cœur qu’on ne le croit. L’auteur peaufine l’œuvre par des illustrations animalières efficaces, au trait sûr et expressif teinté d’un bel orange de saison. - Michaël
Réchauffement climatique,révolution numérique,intelligence artificielle,et immortalité. L'auteur, tout en jouant avec les codes du roman d'anticipation, nous met en garde contre une socité du tout numérique et de profit au dépens de l'humain. Le récit n'est qu'un prétexte pour endre compte de l'avancée du pouvoir des GAFA. A lire de toute urgence. - Catherine
"Ici" est un titre OVNI, mais ô combien jouissif.
Tout comme son grand frère Jeff, Erwann est un passionné des sports de glisse, surtout de skate. Malheureusement un accident tragique durant une compétition cause la mort de l’ainé et brise par là même sa famille. Dorénavant il lui est interdit de pratiquer sa passion, à moins que... « Erwann » est un titre jeunesse sans prétention qui pourrait, si on y prête peu attention, être noyé dans la masse. Il serait dommage de passer à côté de ce récit plus profond qu’il n’y paraît. Ici des sujets difficiles sont abordés avec subtilité : on nous parle d’accident, de mort et de deuil. Cela pourrait être plombant, mais pas du tout puisqu’une fois le livre refermé, les valeurs de bravoure et d’abnégation sont les seules effluves qu’il nous reste. Une leçon de courage nous est donnée par Erwann, jeune homme insouciant, qui se donnera tous les moyens pour réaliser son rêve. Ce récit est porté par les belles illustrations dépouillées de Yann Cozic, pleines de dynamisme et dont les couleurs sont sobres, mais efficaces. Un nouveau titre jeunesse plein de fraîcheur ! - Michaël
Grand-mère Doumia se rappelle son enfance à Paris, mais surtout les moments difficiles qu'elle a endurés. Cela la rend triste et mélancolique. Sa petite-fille la surprend dans cet état et ne peut s'empêcher de la questionner. C'est peut-être après tout le moment de tout lui raconter. De lui parler de cette enfance brisée par la guerre, de cette enfance volée par la rafle du Vel' d'Hiv, de cette enfance construite dans la peur et les humiliations d'être née juive durant la Seconde Guerre mondiale. Sans tomber dans le didactisme, Loïc Dauvillier nous livre ici un récit poignant sur la Seconde Guerre mondiale. Il ne montre aucune atrocité, mais sait les suggérer grâce au scénario et à la mise en scène. Un récit juste, sensible et pudique qui s'adresse aux enfants comme aux adultes. - Michaël
Samantha Strong vit dans la charmante petite ville de Woodbrook. Là-bas, les habitant·es se connaissent bien et prennent soin les un·es des autres. Il y fait vraiment bon vivre… Alors pourquoi tout gâcher ? Samantha a des pulsions meurtrières, et pour ne pas détruire le paradis dans lequel elle vit, tous les mois, elle quitte Woodbrook afin d’assouvir ses bas instincts. Loin de la ville, de ses proches et des gens qu’elle aime. Elle est une « tueuse en série ».
Cependant, un jour, un horrible meurtre est commis à Woodbrook, puis un deuxième. Plus aucun doute n’est permis : Samantha a de la concurrence… qui risque bien de mettre en péril son noir secret…
Récit complet en un volume, "Beneath the trees" est un récit captivant à destination d’un public adulte. On y retrouve une atmosphère étrange, dont la personnage principale est une tueuse en série, mais dont on s’affectionne tout au long du récit. Cette anti-héroïne nous surprend par ses facettes diamétralement opposées, tantôt compatissante, tantôt sans scrupules. Par son enquête, elle nous entraîne dans son quotidien, son monde réglé comme du papier à musique, qui la rassure et la maintient en équilibre. Cet équilibre qui tend à vaciller et qui va nous tenir en haleine jusqu’à la dernière page.
Les illustrations sont magnifiques. Les personnages, des animaux anthropomorphiques, sont d’un réalisme bluffant. Le trait est fin et précis. Les couleurs, appliquées à la manière de l’aquarelle, proposent des pages rayonnantes de beauté.
On dirait du Disney… mais attention, à la sauce Adult Swim.
"Beneath the trees" est une totale réussite, qui parvient à mêler tension, poésie et noirceur dans un écrin visuel somptueux. Un bijou graphique et narratif à ne pas manquer.
Plouf est un canard qui n’aime pas l’eau. Il n’aime pas nager, il n’aime pas la pluie, il n’aime pas faire du bateau. Ce que Plouf aime, c’est rester à la maison avec un bon livre et un thé chaud. Mais un soir de tempête, Plouf fait la rencontre de Nouille qui s’est perdu dans le noir à cause de l’orage. Nouille, lui, adore l’eau. Contre toute attente, ces deux compères vont devenir grands amis… mais malheureusement, Nouille doit rentrer chez lui. La vie de Plouf n’a plus la même saveur ! Il est alors près à braver rivières, pluie et lacs pour aller chercher son copain… Dans cet album, nous retrouvons l’auteur Steve Small, que nous adorions déjà pour Super Potes. Il revient avec son thème de prédilection, les amitiés improbables, qui contre toute attente, peuvent être les plus fortes. Car celles-ci peuvent faire enfourcher un vélo un soir de pluie, malgré le vent, la tempête, pour aller retrouver un ami. La patte de l’auteur est présente dans ses illustrations que l’on reconnait au premier coup d’œil à travers ses personnages si expressifs. Les couleurs acidulées en font un album plein de joie de vivre et mets en scène une belle relation qui se noue au fil des petits riens. Steve Small nous offre encore une fois une belle histoire réconfortante à déguster les jours de pluie.
Dans quelques jours, c’est le début du grand « Festival sportif ». Cet événement est une véritable fête et les ami·es de Gouttelette y participent pour différentes activités : le lancer de galets, l’écriture d’un hymne et la prise en charge du buffet. Cependant, plus l’événement approche, plus le stress monte et moins iels se sentent à la hauteur. Heureusement, la gentillesse et les douces paroles de Gouttelette seront d’une aide bien précieuse…
Destinée aux plus petit·es, cette bande dessinée au format carré est une vraie réussite. Avec peu de pages, remplies également de peu de cases, au maximum quatre, l’autrice néo-zélandaise réussit à construire un récit solide de bout en bout. L’intrigue, axée sur l’entraide et l’amitié, est un véritable catalyseur de positivisme et de valeurs. Les enfants apprécieront ce moment passé avec Gouttelette, seront attendris par cette galerie de personnages trognons et se retrouveront dans les situations proposées.
Cette belle leçon de vie est un exemple pour les enfants, mais aussi pour les adultes, qui, trop souvent, se sont perdu·es dans ce monde de plus en compétitif et égoïste.
La vie était radieuse pour Fanny, jusqu’à ce que le destin s’en mêle. Unique survivante de l’accident qui lui a arraché son fiancé et ses meilleurs amis, la jeune femme va devoir réapprendre à vivre. Habitée par le vide et les souvenirs, une évidence s’impose à elle : partir au Canada pour réaliser le rêve de son amour perdu.
Laure Manel nous offre un récit bouleversant, empreint d’émotions. Son écriture douce et poétique accompagne le lecteur au cœur du processus de deuil : culpabilité, douleur, mais aussi lueur d’espoir et renaissance.
À travers les saisons canadiennes, on découvre des paysages majestueux, des rencontres pleines de chaleur humaine, et une langue vivante, riche d’expressions savoureuses.
L’autrice nous immerge dans les pensées de ses personnages avec délicatesse. C’est un roman qui touche profondément et qui nous remue. "Nos étoiles filantes" est un hymne à la vie, à l’amour et à la résilience.
1727, Russie, Catherine agonise. Dans son lit à baldaquin, sous les dorures de l’empire, sa toux sanguinolente lui déchire les entrailles. Seul le laudanum soulage ses souffrances, il l’emporte loin, dans les brumes du passé, remontant le cours de son histoire entre rêve et cauchemar.
1694, Livonie, Marta Helena Skowronska a 5 ans, ses parents sont mourants, crachant du sang, et demain elle sera orpheline. D’héritage il n’y en aura pas, mise à part le blason d’une noblesse désargentée, la sienne. Il faudra quitter la demeure familiale avec son frère et ses sœurs, et ce sera, pour elle, le départ d’une longue errance à travers l’Europe, d’ouest en est.
Ces deux femmes sont si différentes, l’une est une enfant, l’autre est une adulte, l’une vit à l’ouest et l’autre à l’est, l’une est extrêmement pauvre et l’autre immensément riche : alors quel fil relie leurs existences ?
Un magnifique roman historique qui dépeint un destin extraordinaire, celui d’une femme à la pugnacité hors du commun. Un être dont l’extrême clairvoyance permet d’échapper à la barbarie. Une esclave qui grâce à son humanité va se hisser au sommet du monde.
Bienvenue dans les coulisses impitoyables de la mode et de l’influence. À travers cet univers sans cesse en évolution, nous suivons les parcours entrecroisés de trois femmes : Blanche, directrice de l’iconique magazine Attitude, cependant en perte de vitesse ; Myrtille, jeune styliste de talent, résolument convaincue que les réseaux sociaux sont l’avenir du secteur ; Anne, mère au foyer passionnée de couture, exposant ses créations sur un site internet. La vie de cette dernière va être bouleversée le jour où une star apparaît en public avec une de ses combi-shorts.
Adèle Bréau explore ici un milieu qu’elle connaît parfaitement et nous livre un roman choral captivant. Derrière les paillettes, on découvre les difficultés auxquelles sont confrontés les protagonistes : concilier vie publique et privée, gérer l’image, le regard des autres, le pouvoir…
Même si cet univers peut sembler superficiel, on s’attache profondément aux personnalités de ces héroïnes. Le roman aborde avec finesse les relations intergénérationnelles, l’estime de soi, la sororité et, bien sûr, l’amour.
Une lecture agréable, moderne et humaine, qui interroge notre époque tout en offrant un moment d’évasion.
Goliath n’est pas comme les autres enfants, il est grand, très grand, voir très très grand et cela le peine. Il est différent…
Ximo Abadía, auteur espagnol dont j’admire l’œuvre propose avec cet album un récit touchant empli de sagesse et de beaucoup de tendresse. Il évoque le thème de la différence, du mal être et de comment trouver sa place dans la société. Loin d’être triste, le récit se transforme en quête initiatique dont chaque scène est une impressionnante rencontre. En cela son travail graphique est remarquable, il juxtapose les formes, les matières pour rendre des tableaux d’une extrême efficacité. Très peu de couleurs sont utilisées, les mêmes page après page, savamment dosées et distillées afin d’offrir différentes ambiances, différentes émotions à l’histoire.
Goliath est un géant et heureusement pour nous, son amour aussi alors, il serait dommage de s’en priver !
Cléopâtre et Alexandre sont jumeaux. Depuis que leur père adoptif a disparu, ils doivent se débrouiller seuls et commettent de menus larcins pour le compte du gang du Crochet Noir. Cependant, une bien plus dangereuse menace les guette : le terrible pirate Felix Worley est à leur recherche et est bien décidé à trucider quiconque se mettra en travers de sa route. Les jumeaux semblent détenir la clé qui pourrait le mener jusqu’à un trésor inestimable... Roman graphique pour la jeunesse en seulement deux volumes, « Pile ou face » est un récit d’aventure efficace mené tambour battant. Pas de temps mort donc : intrigue et action s’entremêlent pour nous happer dans cette chasse au trésor. La réflexion et les sentiments ne sont pas absents pour autant. L’appartenance, l’amitié et la famille sont des sujets transversaux qui densifient le scénario et le rendent captivant. L’illustration est parfaitement maîtrisée, claire et dynamique, rehaussée de couleurs chatoyantes. Cette aventure est à mettre entre toutes les mains tant elle séduira un large public. - Michaël
Un jour, une petite fille attrape un arc-en-ciel et le met dans un bocal. Elle tente de l'apprivoiser, le nourrit, l'emmène partout ! Ils deviennent inséparables. Elle l'aime fort, mais l'arc-en-ciel est malheureux... Malgré toutes ses tentatives pour lui redonner le sourire, la petite fille réaliser qu'elle n'a pas le choix : il faut le libérer. Alors elle le laisse partir, pour retrouver le ciel, le soleil et les nuages.
Cet album aux douces illustrations interroge sur ce qu’est l’amour. Est-ce que c’est posséder ou alors accepter de ne pas enfermer l’autre ? L’histoire amène l’enfant et l’adulte à s’interroger progressivement sur cette thématique.
Avec un final et une dernière phrase ouvrant à la réflexion, cet album ne laisse pas indifférent une fois la dernière page tournée.