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1916, Elisabeth Freeman est une suffragette, elle milite pour le droit de vote des femmes états-uniennes. Lorsque le sociologue William Du Bois lui propose de profiter de son voyage à Waco pour enquêter en toute discrétion sur ce qui est arrivé au jeune Jesse Washington disparu après son interpellation par le shérif, Elisabeth n’hésite pas un instant… Son combat pour l’égalité et la liberté est universel !

 

Une nouvelle page d’histoire nous est proposée par l’excellente collection documentaire « Karma » de chez Glénat. Bien sûr, elle est peu reluisante : elle dénonce une société patriarcale violente envers les femmes désireuses d’émancipation, mais aussi les horreurs de ce sud états-unien, arriéré et sanglant, où la justice n’est qu’un vain mot. Pourtant, malgré cette brutale réalité, on ressort tout de même rassuré par ces femmes et ces hommes qui combattent au péril de leurs vies l’injustice et l’intolérance. Une lueur d’espoir, certes faible tant la bêtise semble omniprésente et contagieuse, mais bien présente et qu’il nous faut absolument entretenir.

 

Personnellement, je ne connaissais pas Elizabeth Freeman, maintenant si ! et j’en suis heureux car s’enrichir de modèles aux valeurs positives n’est que trop important pour donner le courage de faire de notre société un monde meilleur.

 

A partager à tous et toutes !

La naissance de Tom, le petit frère de Juliette, a profondément bouleversé le quotidien de toute sa famille. Tom, le petit rêveur, est né lourdement handicapé…

Subtil mélange de fiction et de faits réels, « Le petit astronaute » est un récit tendre et poignant. Au travers des souvenirs d’une adolescente, le sujet du handicap est abordé sans complexes, ni pathos. L’histoire de Tom, mais aussi de ses parents, dépeint la triste réalité des difficultés rencontrées par ces familles souvent abandonnées par la société. Tout est limpidement abordé, sans concessions. L’auteur parle de la souffrance des parents, de leur monde qui s’écroule d’un coup. Il dénonce le système qui n’offre pas suffisamment d’aide, de ressources pour soulager ces familles souvent démunies. La notion d’« acceptation » est très présente et est une des forces du récit : accepter son enfant, sa différence pour ensuite accepter le regard des autres, celui qui fait tant de mal.

Pourtant, après tout cela, ce que l’on ressent le plus une fois le livre refermé, est très certainement de la quiétude, car au final, nous avons vécu une pure et belle histoire d’amour.

À la mort de son père, un homme revient sur les terres qui l'ont vu grandir. Les odeurs, l'atmosphère et la maison familiale font ressurgir de nombreux souvenirs... De bons, mais également de plus sombres étrangement oubliés. Que s'est-il passé quelques années auparavant ? Quel est ce mystérieux secret, enfoui au plus profond de son âme, qui semble vouloir refaire surface ? Est-il lié à la maison des Hempstock et de cette vieille femme seule porteuse de la vérité ? Il y a parfois des portes qu'on ne devrait plus ouvrir, il n'en a pas tenu compte et va devoir faire face à une horrible réalité : le monde n'est pas ce qu'il semble être et les créatures démoniaques sont bien réelles.

Ce nouveau roman de Neil Gaiman est une merveille, il s'adresse aux adultes comme aux adolescents. Une écriture dynamique, vivante, associée à une intrigue complexe rendent ce récit fantastique captivant. Encore une pépite de Neil Gaiman qui n'en finit pas de nous surprendre et de produire des chefs d’œuvres.

 
 

Neil Gaiman, auteur anglais de romans fantastiques à succès, a développé dans les années 1990 une série de comics baptisée "Sandman". Cette saga, aujourd'hui devenue culte, est considérée comme l'une des œuvres majeures de la bande dessinée mondiale. Pour faire simple, « Sandman » est un subtil mélange de fantastique, de métaphysique, de philosophie, de science, de mythologie et de plein d’autres choses encore… le juste équilibre qui en fait un chef-d’œuvre onirique.

"Sandman : ouverture" s’adresse aux non-initiés, il est une porte d'entrée, un sas donnant accès à cet univers riche et foisonnant. La construction du récit est complexe, mais réfléchie et maitrisée. Les illustrations de J.H. Williams III s’adaptent parfaitement aux contraintes du découpage et à l'atmosphère étrange du récit grâce à une utilisation de différentes techniques graphiques.

N’oublions pas non plus, Dave McKean, qui officie ici en tant qu’illustrateur de couvertures et une fois encore, il nous éblouit par son génie.

"Sandman : ouverture" est une œuvre ambitieuse qui se lit d'une traite et vous questionne, vous interpelle sur l'origine des choses. Alors, n'ayez pas peur, venez rencontrer le marchand de sable…

Dans quelques jours, c’est le début du grand « Festival sportif ». Cet événement est une véritable fête et les ami·es de Gouttelette y participent pour différentes activités : le lancer de galets, l’écriture d’un hymne et la prise en charge du buffet. Cependant, plus l’événement approche, plus le stress monte et moins iels se sentent à la hauteur. Heureusement, la gentillesse et les douces paroles de Gouttelette seront d’une aide bien précieuse…

Destinée aux plus petit·es, cette bande dessinée au format carré est une vraie réussite. Avec peu de pages, remplies également de peu de cases, au maximum quatre, l’autrice néo-zélandaise réussit à construire un récit solide de bout en bout. L’intrigue, axée sur l’entraide et l’amitié, est un véritable catalyseur de positivisme et de valeurs. Les enfants apprécieront ce moment passé avec Gouttelette, seront attendris par cette galerie de personnages trognons et se retrouveront dans les situations proposées. 

Cette belle leçon de vie est un exemple pour les enfants, mais aussi pour les adultes, qui, trop souvent, se sont perdu·es dans ce monde de plus en compétitif et égoïste.

Connaissez-vous Agnès Varda ? Bien évidemment, quelle question ! Mais les enfants, eux, savent-ils qui est cette grande petite dame ? Non ? Voici l'album idéal pour faire les présentations. Perrine Bonafos raconte de façon simple et précise l'histoire d'Agnès Varda : son enfance, sa rencontre avec Jacques Demy et surtout son amour pour le cinéma. Au-delà du personnage, l'album est un véritable éloge à la création. Il prône le courage de vivre pleinement ses rêves pour se sentir entier, pour exister.

Véritable leçon de vie, « Agnès » est un petit bonheur dont les illustrations colorées donnent du peps. À signaler également, ce titre est le premier album d'une collection désireuse de faire découvrir les histoires de grandes figures féminines, qu'elles aient été artistes, scientifiques ou bien aventurières : des petites filles rêveuses qui sont devenues de grandes femmes courageuses et inspirantes.

« Les ateliers »  est un livre remarquable. Il nous fait entrer dans l’intimité de 24 illustrateurs et illustratrices par la grande porte, celle de leur atelier. Croquis, photographies et interviews alimentent ce documentaire riche en anecdotes et en conseils. Il nous invite à comprendre le processus créatif, certes propre à chacun et à chacune, mais dont on peut s’inspirer, l’adapter pour ensuite se l’approprier.


« Les ateliers » est un très beau livre au contenu et à la maquette irréprochables et bien sûr disponible dans votre espace coolturel.


 

Yeowoo a 5 ans lorsque ses parents, le jour de son anniversaire, lui annoncent leur séparation. Depuis ce triste jour, elle vit avec sa tante et son grand-père sans jamais aucune nouvelle de sa maman et à peine plus de son père.⁣
Se sentant abandonnée, elle ne sera jamais vraiment en paix, toujours en colère et repliée sur elle-même. Elle ne liera pas de lien affectif avec ses nouveaux tuteur·rices, ni ne se fera de nouveaux ami·es. Cependant, la jeune renarde va rencontrer Paulette, un poule sans poussin qui, attendrie par le caractère revêche de Yeowoo, va la prendre sous son aile…⁣

Yunbo, autrice sud-coréenne, nous propose un récit plein de charme et de tendresse dont le thème, l’abandon, est traité avec beaucoup de justesse. Cette petite renarde - les personnages de cette œuvre sont anthropomorphes – est, malgré son sale caractère, attachante. On se prend vite d’affection pour cette petite fille dont la vie a basculé sans qu’elle en comprenne les raisons. Ses colères, ses bouderies, mais aussi ses émerveillements sont autant de moments forts partager, le personnage en deviendrait presque réel tant les situations sont crédibles et plausibles. Paulette, la poule, n’est elle-même pas en reste, puisqu’elle aussi possède une personnalité rare, délicate, tournée vers le partage et l’entraide. Ce duo, pour le moins étonnant, poule et renarde, trouve un équilibre parfait entre fougue et calme, colère et apaisement. La transmission de l’adulte vers l’enfant se fait petit à petit et, témoins privilégiés, nous observons Yeowoo s’épanouir pour devenir enfin elle-même.⁣

Yunbo est aussi une dessinatrice talentueuse. Ses illustrations, aux traits fins et minutieux, sont expressives et aquarellées parfaitement, donnant ainsi beaucoup plus de douceur et de relief à cette bande dessinée.⁣

« Seizième printemps » est une bande dessinée jeunesse, récit complet de 112 pages qui plaira aux enfants avides de découvertes et d’œuvres différentes.⁣

En 1973, Glenn a 13 ans lorsque ses parents décident, à cause de résultats scolaires moyens, de l’envoyer en pensionnat au manoir Chartwell, école privée reconnue pour son sérieux et sa rigueur. Là-bas il va apprendre la vie en collectivité, se faire des amis, mais également découvrir la face sombre de l’humanité. À l’instar de ses camarades, il sera victime de pédocriminalité : une proie bien trop facile pour le directeur d’établissement dont les boniments et le charisme n’éveilleront jamais aucun soupçon…

 

Il fallait beaucoup de courage à Glenn Head pour enfin dévoiler son histoire, son drame et tous ces drames. Il a eu cette force, cette volonté de révéler au monde entier son mal-être, cette blessure profonde qui ne guérira peut-être jamais. Œuvre exutoire, elle est aussi œuvre de salut public, puisqu’elle permet de comprendre, de mieux appréhender et donc de mieux aider les victimes de pédocriminalité. L’auteur nous parle du manoir et de son monstre, mais il ne s’arrête pas là puisqu’il continue son récit jusqu’à plus tard, en 2011, ou à cinquante ans, il trouve enfin un peu de repos dans son esprit et son corps meurtris. Voilà une des forces de ce témoignage, ne pas ce contenter d’un moment, mais bien de suivre au fil des années Glenn Head dans sa construction en tant qu’homme, en tant qu’individu. Il décrit ses relations avec ses parents et leur déni de toute cette histoire. Il nous parle de son mal-être qu’il oubliera régulièrement, à la faveur d’une bonne cuite. Il évoque, sans équivoque, ses relations avec la gente féminine, qu’il ne saura jamais vraiment aimer, accepter. Par moment, nous recroisons également d’anciens camarades de Glenn et tout comme lui, les années ont passé, sans la moindre flamme, éteinte trop rapidement.

 

Oui, il fallait du courage, mais aussi beaucoup de talent pour s’ouvrir de la sorte et partager ces horreurs dans un album sans voyeurisme et à la portée de tous et toutes.
 

Cole est agent du FBI, cependant une organisation gouvernementale bien plus puissante et bien plus secrète que tout ce qu’on pouvait imaginer le retient prisonnier. Son tort, avoir vu l’inexplicable, avoir vu l’impensable… S’il ne veut pas mourir, il doit rejoindre ses rangs, devenir agent du « Département de la vérité » dont la mission est de lutter contre les phénomènes conspirationnistes… mais d’une manière qui défie l’entendement, la réalité même…

Cette bande dessinée américaine n’est certes pas des plus faciles à lire, mais son sujet, le traitement qui en en fait et l’intrigue mise en place sont finement développés dans un jeu d’intrigues et de rebondissements enchevêtrés à souhait. Le scénario nous plonge dans les milieux conspirationnistes, explore ses mécanismes et ses motivations. Bien sûr, le récit se teinte rapidement d’étrangetés, mais ce mélange de politique-fiction-fantastique fonctionne à merveille et en fait un titre ambitieux. Les illustrations de Martin Simmonds fleurent bon les années 80/90 avec pour inspiration des artistes tels que Dave McKean ou encore Bill Sienkiewicz. Elles sont créatives et intrigantes, à l’image du scénario.

Si « La vérité est ailleurs », « The department of truth » vous ouvre les portes de cet « ailleurs », mais une fois franchies, plus aucun retour n’est possible. Alors, aurez-vous le courage d’y entrer ?