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Tous les avis de

Lorsqu'une personne éternue, il est de tradition de dire " à vos souhaits", mais Félix, lui, détourne la chose en disant : "A mes souhaits". Pour quelle raison ? Tout simplement parce que c'est sa collection... Félix collectionne les souhaits des autres ! Il a déjà une belle collection lorsqu'il rencontre Calliope. Cette mystérieuse jeune fille n'a pas de souhait, mais pourquoi ? Loïc Clément nous a écrit un très beau conte, original et poétique. Cette oeuvre est mise en image par Bertrand Gatignol, illustrateur talentueux au trait fin qui donne vie à cette oeuvre d'une grande beauté. La bande dessinée jeunesse est un vivier de récits innovants et de qualité, "Le voleur de souhaits" fait partie des prochains classiques de la littérature.  - Michaël

Un titre tout simplement tendre et mélancolique, qui traite de l’amour, du deuil et surtout de la vie. Loïc Clément et Anne Montel nous offrent un récit jeunesse d’une réelle beauté, l’écriture à la première personne affirme un récit intimiste et les aquarelles, magnifiques, enrichissent la tendresse des personnages. Une nouvelle fois la bande dessinée jeunesse permet l’émergence d’une telle pépite qui s’adresse aux petits mais également aux adultes.  - Michaël

Nana est une petite chienne toute gentille, toute mignonne, mais son maitre lui, est violent et maltraitant.

Un jour, aidée par l’esprit des louves, elle s’évade pour gagner la forêt et ainsi renouer avec ses lointaines origines…

Sous des airs de bande dessinée d’aventure, « la petite chienne et la louve », est avant tout un titre qui traite de la maltraitance animale. De cette violence, cette colère que certains hommes possèdent en eux et qu’ils expulsent sur plus faibles, plus fragiles. Attention, ce titre n’est pas violent, ni choquant, nous sommes bien sur un récit destiné à la jeunesse et dessiné de la sorte. Par la suite l’histoire se concentre sur la quête de liberté ou tout simplement de bonheur que recherche Nana. D’ailleurs, les enfants vont l’adorer, cette petite chienne est vraiment attachante. Le dessin de Marine Blandin y est pour beaucoup : expressif, Tantôt grave, tantôt rigolo.

Cette petite chienne va vivre un formidable voyage, se perdre, mais peut-être ainsi, se retrouver…

N’attendez pas plus longtemps, venez de toute urgence adopter la belle Nana 😊

« Retour à l’Eden » est l’histoire vraie d’une photo, ou plus précisément d’une femme, la mère de Paco Roca. En déménageant, une photo s’égare, un détail… et pourtant ce cliché, Antonia y tient comme à la prunelle de ses yeux. Dès lors, elle sombre dans un abîme de tristesse.
Il ne reste plus pour Paco et ses frères qu’à retrouver cette photo pour comprendre cet attachement.

Paco Roca est auteur de bandes dessinée, mais aussi un véritable historien des petites histoires qui font la grande. Une nouvelle fois, il nous livre un récit familial sensible et émouvant. Ce cliché égaré fonctionne comme une machine à remonter le temps jusque sous le régime franquiste. Nous y retrouvons Antonia, enfant, accompagnée de ses parents ainsi que de ses frères et sœurs… Iels vont rire, s’aimer, se disputer comme dans n’importe quelle famille, mais ensemble, iels vont connaître la dictature, l’appauvrissement et la faim. Durant ces années sombres ou patriarcat et religion réservaient une place bien limitée aux femmes, Antonia connaîtra également les humiliations liées à son statut imposé.

Alors cette photographie… qu’a-t-elle de spécial me direz-vous ? Eh bien pour le savoir je vous invite chaudement à lire « Retour à l’Eden », une tranche de vies d’autrefois, intime et émouvante.

Il est des livres qu’on ne souhaiterait pas existants, au sujets répugnants et abjects, encore plus lorsqu’il s’agit d’histoires vraies. Hélène Devynck, journaliste et scénariste, nous propose l’un de ceux là.

Elle et 22 autres femmes accusent Patrick Poivre d’Arvor, célèbre journaliste de TF1, de viols, d'agressions sexuelles et/ou de harcèlement sexuel. Elle y écrit son histoire, mais aussi celle des autres plaignantes dont les témoignages ont été classés sans suite par la justice.
Pour l’AFP, Hélène Devynck déclare : "La menace de la diffamation pèse sur chacun de mes mots. Je ne peux pas prouver que Patrick Poivre d'Arvor m'a violée. Je ne le pourrai jamais. Les faits sont prescrits. Ils ne seront jamais jugés", ce livre est « une lettre, un hommage aux femmes ayant témoigné ». Il illustre parfaitement « l'étoffe dans laquelle se tisse l'impunité ».
L'autrice donne voix à ses "sœurs de misère" : leur "sidération" dans le bureau de PPDA, cette "expérience extrême de l'humiliation" qu'elles décrivent, puis leurs "stratégies" pour vivre l'après. Des récits de solitude, jusqu'à cette année 2021, où elles découvrent être nombreuses à témoigner. Elles se rencontrent autour d'un dîner. "Pour la première fois, nous étions en sécurité".
A ses yeux, l'affaire PPDA ne peut se résumer à "un homme" : l'autrice questionne la responsabilité de TF1, et un "système criminel" entretenu par une culture du silence, teintée de complaisance ou d'indifférence…

Oui, il est des livres qu’on ne souhaiterait pas existants, mais qui le doivent pourtant pour combattre ces impunis, mais aussi et avant tout pour aider, donner le courage aux victimes de parler et dire : PLUS JAMAIS ÇA !

Wouaf waf wrrrr Wouf waf waf Vfrrr Waf ! Ouaf aou ahouahou, wouf. Wuf wuf, wouaf wouaf, wuah, whaf. Whouaf, slurp, slurp, grrr, wouaf.
Wouf waf waf, wfrrr Waf !

Ouaf aou ahouahou, wouf. Wuf wuf, wouaf !

Depuis le départ de Clara, Paul n’est plus bon à grand chose. La vie le lasse et il s’obstine à se terrer chez lui, fuyant la compagnie de ses proches. Musicien, il ne peut plus honorer ses contrats, son inspiration et son talent se sont évaporés. Pourtant, à de rares moments, des éclaircies percent sa morosité... One shot semi-fantastique, « Inversion » est un récit atypique, mélangeant différents genres, différentes thématiques. Récit d’une part sur le chagrin amoureux et d’autre part sur l’inspiration artistique. Le tout est savamment saupoudré d’un brin de fantastique qui rend l’intrigue différente et mystérieuse. Un suspense s’installe doucement dans le récit et nous entraîne avec bonheur jusqu’à sa conclusion. Je parlerais également de l’illustration, dont le trait faussement hésitant nous dévoile des planches d’une grande technicité, par exemple les pages 25 et 39, pour ne citer qu’elles. Des prises de vue rares en bande dessinée, qu’on ne peut qu’apprécier.  - Michaël

Qui est Dara, cette belle inconnue qui fréquente assidûment le « BOOK bar » ? Seuls indices, son nom d’artiste et les planches de BD qu’elle écrit et dessine chaque mois pour le magazine « Fluide Glacial ». Pour en savoir un peu plus, Manon et Joshua, les gérant·es du bar, décortiquent et analysent chaque nouveau numéro et se partagent leurs extrapolations sur la personnalité de Dara.


Récit complet en un volume, « Dans la tête de l’inconnue du bar » est une bande dessinée humoristique de style feelgood, si l’on ne tient pas compte des récits « gores » de Dara. Car l’originalité de ce titre est que nous lisons une BD dans la BD, nous suivons à la fois les aventures de nos tenancier·es curieux·ses et celle d’une multitude de personnages issu·es de l’imagination fertile de Dara. Cette imagination va nourrir et alimenter les débats, un jeu du savoir sans savoir en quelque sorte.
Jonathan Munoz propose donc un concept assez jouissif, se moquant tendrement de tous·tes ces penseur·euses qui pour exister se doivent de toujours analyser, chercher un sens caché aux choses, encore plus en matière d’arts alors que la création n’est souvent qu’une inspiration du moment... et c’est déjà beaucoup.


« Dans la tête de l’inconnue du bar » est une bande dessinée pleine de charme et d’humour, mais aussi une belle histoire d’amour.

Yaël vit avec sa petite sœur Emilie, son papa et sa maman dans le Sud de la France.
Elle est facétieuse, joue avec son cousin à cache-cache derrière le rideau d’une chambre… et découvre certains secrets assez vilains dont les adultes sont coutumiers. Nous sommes en 1938, la maman d’Emilie est malade et la menace de la guerre plane. Alors des choses plutôt moches, et même franchement terribles, Yaël va en connaître quelques-unes au cours de son histoire.

Sara del Giudice, dont il s’agit de la première bande dessinée, signe une œuvre remarquable par son dessin et la qualité de son écriture, les deux d’une grande sensibilité. Il est des lectures que l’on ne peut oublier, celle-ci est de cet ordre, rien de moins…

Alors on ne vous en dévoilera presque rien, on vous conseillera simplement de venir vous glisser avec Yaël derrière le rideau. Une œuvre à hauteur d’enfant, fictionnelle mais marquante, à partager en famille à partir de 10 ans pour parler de la vie, de la perte et de l’atrocité de la guerre. Un gros coup de cœur.

P.

Ceci est une histoire vraie, celle de son autrice qui est née homme, mais qui ne l'a jamais été. C'est l'histoire de son adolescence, une partie de sa vie livrée crue, sans fioriture, sans omission aucune. Sa souffrance, son mal-être passé, elle nous les confie dans cette bande dessinée, sans doute une forme d'exutoire, mais surtout, certainement, pour ouvrir les esprits sclérosés et aider jeunes et moins jeunes à vivre pleinement ce qu'iels sont.
 
Elle est née homme, elle est une femme à part entière. Son adolescence, nous la découvrons page après page et ce qui nous frappe, c'est son courage. De souffrance en humiliation, elle a traversé des épreuves au-delà du raisonnable. Tel le roseau, elle a plié mais n'a pas rompu. Elle s'est construite dans la douleur, mais aujourd'hui, elle est ce qu'elle a toujours été : une femme.
  
"Mon adolescence trans", témoignage sur la transidentité, œuvre pour l’acceptation de toutes les orientations sexuelles, ainsi que pour l’accès à l’identité de genre de son choix. A partager !