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Tous les avis de

Depuis l’ouverture, chez elles et eux, du plus grand accélérateur de particules au monde, surnommé « The Loop », les habitant·es de la campagne pastorale de  Mälaröarna ont vu leur vie modifiée à jamais, désormais, elles et ils naviguent aux milieux  des mondes, coincé·es entre rêve et réalité…

Pas vraiment une bande dessinée, « The Loop » est peut-être ce qui se rapproche le plus du terme de « roman graphique ». Il est avant tout autre chose, un recueil de peintures numériques de l’artiste suédois Simon Stålenhag qui aime, depuis sa plus tendre enfance, dessiner la campagne suédoise en y ajoutant des éléments étranges et futuristes. Ces illustrations, à la technique picturale irréprochable, connaissent un véritable succès à travers le monde. Il n’en fallait pas moins pour que notre artiste décide de rassembler ses planches pour y raconter un récit empreint, à la fois d’étrangeté, mais aussi, d’une certaine mélancolie. Chaque peinture est accompagnée d’un témoignage de l’auteur qui nous raconte ses souvenirs dans ce monde fictif. Ce mélange, entre vrai et faux, est parfaitement équilibré et assure ainsi un réalisme quasi troublant.

Pour découvrir cet univers sous un autre angle, les illustrations de Simon Stålenhag ont servi de base à la série télévisée de Tales from the Loop, diffusée par Prime Video en 2020.

« Tale from the Loop » est un album différent, beau et mystérieux, il se vraiment dommage de le « looper » !

Les plus grandes aventures de Spider-Man présentées dans une collection de 10 albums. Pour les fans et les curieux·ses de découvrir toute la mythologie du personnage.

 

 

Arthur vit avec son fils Pépin. Ils sont très proches et lorsque Pépin n’a pas le moral ou rencontre une quelconque difficulté, Arthur, pour l’aider, lui raconte toujours une belle histoire… où les frontières entre les mondes réel et imaginaire se confondent…

Quel plaisir de lire du David De Thuin, auteur encore trop peu connu du grand public, mais dont l’œuvre, au fil des ans, ne cesse de s’épaissir  et de marquer le neuvième Art. 

Nous le retrouvons ici pour un récit tendre et sensible dont le sujet principal est la transmission père/fils. L’album, construit sur 12 récits, met en scène un duo familial, dont on ne sait pas grand chose si ce n’est qu’il n’y a plus de maman, mais dont on comprend rapidement qu’un lien fort et puissant les unit. Cette relation, belle et profonde, attention d’un père pour son fils, est une leçon de vie à la « Big fish ». Ce père, conteur hors pair, fait grandir son enfant, l’accompagne vers le monde adulte, avec intelligence et bonté. Avec ses récits, il lui inculque de profondes valeurs humaines et humanistes. Un échec, une désillusion, deviennent avec Arthur une aventure extraordinaire dont on ressort plus fort. Il n’y a pas de tristesse dans ce titre, certes par moment un peu de mélancolie, mais surtout de l’optimisme et de la bienveillance, cela fait un bien fou !

Fidèle à lui même, David De Thuin illustre son album comme il sait si bien le faire. Son trait, école belge revisitée, s’adapte sans difficulté au texte et à l’ambiance de l’histoire.

Vous avez envie de passer un bon moment, résolument positif ? Alors, ne ratez pas : « De père en fils » !  

Quelque part en Afrique, dans un petit village, un enfant est enlevé par un démon : un Yéban. L’enfant doit l’aider à retrouver son chemin jusqu’à son chez lui : les enfers. Cependant ce voyage ne se fera pas sans difficultés ni sacrifices… Le pauvre Kana l’apprendra à ses dépens…

Aurélien Ducoudray nous propose un récit inspiré de différentes légendes et traditions africaines. Ce subtil mélange est aussi surprenant que captivant. Nous suivons ce voyage, cette quête initiatique, sans ennui, tout en développant une certaine affection pour ce duo improbable. Nous effleurons certes la culture africaine, mais c’est déjà un premier pas vers des recherches plus approfondies sur les mythes racontés. Au-delà de cet aspect mystique, « Le repas des hyènes » est également un récit de type « quête initiatique » et chacun·e en tirera - ou pas - sa propre relecture. 

Les illustrations de Mélanie Allag portent parfaitement ce conte. Par ses planches, tantôt sombres, tantôt colorées, elle nous invite dans ce mystérieux continent à la richesse culturelle encore bien méconnue.

« Le repas des hyènes » est une plongée en terre inconnue, un voyage vers des contrées lointaines ouvrant sur des univers insoupçonnés, à découvrir ! 

Élodie Font nous partage sa vie sentimentale dans cette bande dessinée grâce aux crayons de Carole Maurel.

Les amateur·rices de podcast ont peut-être déjà écouté Élodie leur raconter une partie de son histoire sur Arte radio : celle de son long coming in. Coming in ?… Le coming out, c’est se déclarer homosexuel·le, le dire à ses ami·es, sa famille… le coming in, c’est le reconnaître, de soi à soi. Et pour Élodie Font, qui détestait le mot lesbienne, cette acception a été un cheminement difficile, parsemé d’idées noires, mais aussi terriblement lumineux. Elle nous le raconte ici avec beaucoup d’humour, faisant des allers retours entre les pensées et la vie de la jeune Élodie d’hier et celle d’aujourd’hui.

L’adaptation graphique de ce récit de vie par Carole Maurel ajoute, à coups de couleurs savamment dosées, un surplus de vie et d’universalité à cette histoire très personnelle et touchante. Car si pour certain·es, s’aimer est inné, pour d’autres (et iels sont nombreux·ses) c’est le travail de toute une vie ou d’une grande partie de celle-ci, que d’apprendre à s’aimer…

C’est aussi pourquoi nous avons parfois le plaisir de découvrir, de lire leurs histoires à la fois douloureuses, magnifiques et magnifiées, comme c’est le cas dans cette bande dessinée.

Pulchérie, la trentaine passée, prend enfin conscience de son corps, de son être et surtout d’un organe si souvent tabou : le clitoris.

« L’affaire clitoris » est, comme le titre peut le sous-entendre, une bande dessinée de reportage. Nous allons, par une enquête minutieuse, partir à la découverte d’un organe féminin des plus importants et pourtant encore de nos jours très méconnu : le clitoris. Il est, selon la définition du Larousse, un « organe érectile de l'appareil génital féminin externe, principalement composé de deux bulbes bordant la vulve et d'un gland (ou clitoris au sens strict), situé au-dessus de l'orifice urétral. ». Très bien, mais encore… ? A quoi sert-il ? Comment est-il fait ? Et surtout, pourquoi depuis des siècles, il est invisibilisé dans nos sociétés patriarcales ? Tant de questions qui trouveront réponses dans cette excellente bande dessinée de vulgarisation. Science, philosophie, croyance sont autant de thèmes abordés par les autrices via cet organe de 10 cm qui n’est que depuis 2017 correctement représenté dans les manuels de SVT.

Ce titre est classé dans nos rayons adultes, mais il peut vraiment être conseillé à un plus jeune public tant sa valeur est éducative et pédagogique, libératrice d’un plein épanouissement personnel.

Devenir zombie n’est pas forcément un état voulu, lorsque cela vous arrive, ainsi qu’à toute votre famille, il faut l’accepter et faire au mieux pour s’intégrer dans un monde de vivant·es… si appétissant·es…

Fortu, auteur aux multiples registres narratifs, livre cette fois une comédie noire, grinçante, aux portes de l’horreur. Rassurez-vous, rien de bien méchant si ce n’est que le récit nous raconte la difficile intégration d’une famille de zombies dans un monde où le cannibalisme n’est, espérons-le, plus à la mode. Ne voyez pas pour autant en ce titre une quelconque métaphore et/ou parabole cherchant à dénoncer notre société, mais plutôt une approche à la « What if… », et si cela arrivait ? Une des réponses est dans « La vie de ma mort », où Fortu, en quelque pages et quelques gags, nous propose sa vision. Les mini histoires de deux pages s’enchaînent chronologiquement liées par un fil conducteur, un événement important et véritable générateur de suspense. Les scènettes se succèdent et avec elles, bon nombre de quiproquos et de situations de non-sens.

« La vie de ma mort » est une farce, une blague qui sait jouer sur les différents registres de l’humour : le comique de situation, l’exagération, ou encore le trait d’esprit…

Ce titre donne donc le sourire et fait ainsi passer un bon moment, et cela, dans le monde des vivants, bien entendu !

Gédéon est un jeune pigeon qui a un rêve, celui de devenir un canard. Bah oui, tout le monde aime les canards, ils savent nager, ils ont de belles plumes colorées et le must, ils font « coin coin ». Alors, grâce à une ingénieuse idée, notre volatile va se transformer... Qui a dit que les pigeons n’étaient pas mignons ? Lili et Soledad Bravi prouvent le contraire en réalisant un album à l’humour communicatif avec un personnage attachant. Gédéon est un doux rêveur qui possède la faculté, le courage, de tout mettre en œuvre pour vivre ses rêves, quitte à s’en bruler les ailes. Son souhait le plus cher est d’être aimé et pour y arriver il se réinvente, devient quelqu’un d’autre, à en oublier presque qui il est vraiment. Mais, ce qu’il est, n’est-ce pas la somme de tout cela après tout ? Le récit est drôle, un peu absurde, mais totalement touchant. Il est accompagné d’illustrations aux traits épais et aux aplats de couleurs vives qui le servent à merveille. Certaines planches bénéficient d’un cadrage cinématographique, avec perspectives, plongées, contre-plongées, lignes de fuite, nous nous arrêtons ainsi sur ces illustrations, qui pourraient dans un premier temps paraître « simple », mais qui sont en réalité très techniques. Gédéon ne le sait pas encore, mais nul doute qu’il va rapidement réaliser son rêve : être aimé.

Lire du Renaud Dillies c’est pénétrer un monde onirique et poétique. C’est faire la rencontre de personnages torturés, romantiques et bien souvent musiciens. Loupne déroge pas à cette règle, mais n’en est pas moins un récit original. Nous sommes transportés, baladés par le récit, doux et romanesque. Le personnage principal est torturé par sa mémoire et nous l’accompagnons dans son aventure jusqu’au dénouement. Les illustrations sont également au diapason de l’œuvre,bien souvent épurées, confinées dans un gaufrier de six images par age et cadrées en plan moyen, elles permettent de donner un rythme lent, lancinant et mélancolique. Renaud Dillies nous livre une nouvelle fois un récit riche et touchant, pour les grands romantiques. 

Goliath n’est pas comme les autres enfants, il est grand, très grand, voir très très grand et cela le peine. Il est différent…

Ximo Abadía, auteur espagnol dont j’admire l’œuvre propose avec cet album un récit touchant empli de sagesse et de beaucoup de tendresse. Il évoque le thème de la différence, du mal être et de comment trouver sa place dans la société. Loin d’être triste, le récit se transforme en quête initiatique dont chaque scène est une impressionnante rencontre. En cela son travail graphique est remarquable, il juxtapose les formes, les matières pour rendre des tableaux d’une extrême efficacité. Très peu de couleurs sont utilisées, les mêmes page après page, savamment dosées et distillées afin d’offrir différentes ambiances, différentes émotions à l’histoire.

Goliath est un géant et heureusement pour nous, son amour aussi alors, il serait dommage de s’en priver !