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Transgenres

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D’aussi loin qu’elle se souvienne, Lila a toujours souffert d’un certain mal-être. Sa souffrance s’est accentuée à l’adolescence, elle, ou plutôt il, veut être lui-même, le vrai, pas celle dont le nom est inscrit à l’état civil. Lila souffre de dysphonie de genre, elle a le corps d’une femme, mais est homme au plus profond de son être. Comment faire accepter cela à ces proches, sa famille, ses amis ? Comment vivre dans ce corps qui vous dégoûte ? Comment lutter contre les préjugés, la méconnaissance ? Lila devient Nathan et entame un dur combat qui le mènera à vivre des moments douloureux, mais au final, à une libération... « Appelez-moi Nathan » est un titre à part, à classer parmi les œuvres documentaires. Le récit, mené par Catherine Castro, grand reporter pour « Marie-Claire », est clair, précis et vulgarisateur. Oui le sujet, assez rare en littérature, peut être difficile à appréhender, mais ici nos esprits s’éveillent à ce mal-être et le récit nous permet de comprendre une histoire qui peut, n’ayons pas peur des mots, nous dépasser. Si cette bande dessinée est aussi précise dans son propos, c’est que l’auteur a construit sa trame narrative à partir du témoignage du héros, bien réel, de cette histoire. Tous est vrai ici et on le ressent : les émotions, les insultes, la perte de repères, pour Nathan comme pour ses proches. Nous sommes totalement immergés dans ce combat pour l’acceptation. Les illustrations de Quentin Zuttion servent à merveille ce reportage par un trait fin et délicat accessible à tous et par une mise en couleur façon aquarelle. Ce titre est une œuvre salutaire pour ouvrir les esprits et parler librement, sans tabou, de transsexualité. A recommander.  - Michaël

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Rose est un garçon doux et attentionné. Il a été élevé parmi les danseuses du cabaret « Le jardin » dont la propriétaire n’est autre que sa mère. Il est le chouchou de ces dames, leur petit bourgeon. Il aime porter de belles robes et par dessus tout, il aime la danse et se produire sur scène. Rose est beau et talentueux et ne va pas tarder à attirer le tout Paris... « Le jardin » est une œuvre à l’image de son personnage, douce et positive. Il en émane une sensation de bien-être indescriptible, sans nul doute véhiculée par des personnages tous et toutes bienveillant·es.  L’histoire est simplement belle, ne verse jamais dans le mélodrame, bien au contraire. A l’opposé de nombreux titres, elle ne s’intéresse qu’à la meilleure version de l’humanité. Pas besoin de drame pour faire un récit fort et poignant, « Le jardin » nous le prouve de la plus belle des manières. Rose est un personnage transgenre dont la bonté et l’innocence rendent le monde meilleur. L’autrice, Gaëlle Geniller, n’explore pas l’intimité de son jeune héros, elle n’entre pas dans ce jeu d’où naissent inéluctablement les clichés. Chacun·e conclura comme elle/il le souhaite ce récit. Les illustrations, proches d’un film d’animation, sont magnifiques, pleines de détails et d’éléments directement sortis des années 20. Les couleurs, aux contrastes éclatants, rayonnent et mettent en lumière le trait fin et délicat de l’autrice. « Le jardin » s’adresse à un large public et va rapidement trouver sa place dans le cœur de chacun·e.   - Michaël

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Julian voyage dans le métro avec sa Mamita quand soudain il voit passer trois magnifiques femmes habillées en sirène. Admiratif, il rêve alors lui aussi d’en devenir une. Arrivé chez sa Mamita, il entreprend de se confectionner un magnifique costume avec les rideaux et plantes d’intérieur, et Mamita le surprends ! Que va-t-elle penser de lui ? Elle pense qu’il est temps de l’amener à la grande parade des sirènes. Jessica Love nous offre un magnifique récit ancré dans la modernité et dans les questionnements actuels de la société. Julian, un petit garçon, qui rêve de s’habiller en sirène ? et pas d’adultes pour lui dire qu’il n’a pas le droit de le faire ? cela fait du bien ! Le message d’amour et de tolérance de la Mamita pour son petit-fils est touchant de tendresse. Les illustrations prennent vie sous nos yeux. Les postures et gestes des personnages sont magnifiquement illustrées et la vie d’un quartier afro-américain mis en scène avec humour, fourmillant de petits détails. Entre ces scènes de la vie quotidienne se glissent des pages plus oniriques, ou Julian donne libre cours à son imagination du monde aquatique. Cet album est un régal tant dans la justesse du récit que dans le thème abordé ; les illustrations elles, nous vont droit au cœur. Il est assurément, l’un de mes plus grands coups de cœur de cette année 2020.

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Anne est biologiste, mariée et mère de famille. Une vie tranquille, simple, qui la satisfait pleinement… jusqu’à ce que son aînée, Lucie, lui annonce qu’elle est suivie par une psychologue du planning familial pour échanger sur les questions de genre. Un choc pour Anne, qui n’a rien vu venir.

Sous la plume d’Elodie Durand, nous découvrons d’abord le parcours de transition de genre de Lucie/Alex. Le chemin complexe, éminemment intime mais aussi solitaire, d’une personne dont on ne peut qu’admirer la ténacité face à une mère certes aimante, mais aussi complètement dépassée et parfois blessante. Car c’est aussi une histoire aux émotions très vives qui nous est rapportée ici : le point de vue principal adopté, celui d’Anne, la maman, est touchant par sa sincérité. Car bien qu’anonymisée (les prénoms ayant été changés), cette histoire est authentique. On lit par exemple une lettre écrite par Alex. Quant aux pages jaunes enchâssées dans cette histoire familiale, elles apportent des informations utiles pour comprendre la notion de genre. Il faut enfin évoquer l’esthétisme de cette bande dessinée : Élodie Durand, jouant sur la couleur et la composition des pages, rehausse ainsi les émotions des personnages et embellit l’histoire de notes poétiques.


Une bande dessinée hybride, entre fiction, récit de vie et documentaire, à la fois pédagogique et très émouvante.