Conseils lecture
« Crushing » que l’on traduit par « béguin » est un album au charme indéniable. Véritable tranche de vie, cette bande dessinée dépeint avec grande sensibilité le quotidien de deux personnages miné·es par leur solitude. Page après page, nous apprenons à mieux les connaître, les suivons dans leur quête du bonheur, à la recherche de l’âme sœur. Pourvu d’une poésie certaine, ce titre, chassé-croisé entre les protagonistes, regorge de tendresse et d’émotion. Il est magnifiquement illustré par l’autrice qui utilise les crayons de couleur avec maestria, réduisant sa palette à simplement deux tons plus ou moins accentués.
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« Crushing » est une oeuvre qui fait du bien, qui parle d’amour, il n’en fallait pas moins pour en faire un coup de cœur !
Ann est une femme libre : pas de maison, pas d’enfant, pas d’homme, ou plutôt de temps en temps et pour se faire un peu d’argent. Elle vit dans sa voiture et telle la cigale, se la coule douce. Malheureusement, ce mode de vie peut attirer des ennuis et un soir, c’est la mauvaise rencontre, l’acte de trop... Seule, elle doit fuir vers l’inconnu, mais dans cette échappée belle rencontrera des personnages attachants, hauts en couleurs et vivra un peu leur histoire. Voici un manga original, tant par son histoire que son illustration. Le trait est étonnant : rien à voir avec ce qui nous vient habituellement du Japon. Ici, le dessin est volontairement grossier, sans trame (technique pour ombrer ou faire des effets de lumière dans les mangas), mais très expressif et parfaitement adapté au personnage de Ann. Le récit est lui écrit tel un feuilleton américain de type « série bouclée » : chaque chapitre narre une rencontre fortuite, fruit du hasard ou du destin ; Ann - grâce à sa personnalité assez unique - chamboule la vie de ces autres qu'elle croise. Véritable comédie dramatique « Sunny sunny Ann ! » est un manga à lire et faire lire aux non initiés du genre. - Michaël
Godan Stankovic n’est pas un mauvais bougre, il souhaite travailler, se faire un peu d’argent pour aider la famille et surtout gâter sa petite fille chérie à la santé fragile. Cependant, malgré toute sa bonne volonté, les portes se ferment : son permis de conduire n’étant plus en règle, il ne trouve plus de travail. Sauf un petit plan facile, sans risque avec un max de blé à la clé, mais avouons-le, ce n’est pas très légal. Malheureusement pour Godan, le plan tourne au fiasco et il est arrêté par la PJ. Cet événement va dès lors marquer un tournant dans sa vie. Sous la pression, il n’a d’autre choix que de devenir... un indic’, au péril de sa vie... « GoSt111 » a remporté cette année le Fauve Polar SNCF, il le mérite bien tant le récit est solide et réaliste. Normal, me direz-vous, puisque le scénario a été coécrit avec un ancien commissaire. Son savoir, ses connaissances donnent une véritable authenticité à cette histoire de flics et de truands, dont l’atmosphère prenante, pesante vous embarque littéralement dans un monde empli de « survivants ». Le ton et les dialogues sont justes, pas de diatribe dithyrambique à n’en plus finir pour cacher la faiblesse d’un scénario, non ici tout est à sa place, les mots, les répliques, les silences... On s’attache bien sûr à Goran, qu’aurions-nous fait à sa place ? Comment donner un sens à une vie si difficile, sans espoir ? Marion Mousse, l’illustrateur, réalise quant à lui des planches somme toute d’aspect classique, sobre, mais très efficace, donnant encore plus de réalisme à ce destin. « GoSt111 » est un polar, une fiction, une œuvre qui étend, sans peut-être le vouloir à la base, son rôle de pure divertissement à celui d’étude sociologique et/ou philosophique de notre société. Alors ne serait-ce que pour cela, félicitations ! - Michaël
Ouvrir et lire cet album, c’est suivre le quotidien de Truffe, un jeune garçon qui a la fâcheuse tendance à rendre l’ordinaire… extraordinaire… et à poser beaucoup de questions…
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« Truffe » est un livre à mi-chemin entre l’album et la bande dessinée. Un titre hybride qui permet de s’initier facilement à la lecture du média « neuvième art ». Nous découvrons Truffe avec trois histoires aux thématiques distinctes : la musique, l’amour et la mort. Chaque récit est baigné d’une atmosphère rétro, douce et chaleureuse. Le personnage est pertinent et très attachant. Cela est aussi dû au remarquable travail graphique d’Isabelle Arsenault, qui ne cesse de nous étonner, album après album. Ses illustrations, au crayonné et au pastel, dégagent une réelle poésie et éveillent bon nombre d’émotions.
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« Truffe » est par sa taille, un petit livre, mais rayonne d’une forte énergie positive à partager.
L'hiver et la neige sont tombés sur la forêt et le loup en slip se les gèle méchamment ! Mais se les gèle quoi ? Il porte pourtant un slip ! C'est l’inquiétude, pour ne pas dire la panique, chez les habitants de la forêt... Le loup en slip revient dans une nouvelle aventure tout aussi pertinente que la première. Encore une fois les auteurs nous donnent, par le biais de l'humour, une grande leçon de vie, d'humanité. L'illustration est belle et en parfaite harmonie avec le ton utilisé. Une réussite, lorsque l'on sait que ce titre jeunesse n'est, à la base, qu'un spin-off de la série adulte à succès Les vieux fourneaux. Alors bravo les artistes de régaler petits et grands dans un même univers. - Michaël
Les Flores, de mères en filles, sont maudites : tous leurs hommes, maris et fils, meurent prématurément.
1918 au Brésil, dans le Nordeste, où le droit des femmes n'est pas reconnu, une lignée de dentellières résiste grâce à leur métier. Nous découvrons particulièrement Inês Flores, la narratrice et son amie Eugênia, mariée contre son gré à 15 ans. Malgré leur éloignement, elles trouvent le moyen de communiquer grâce à un code caché dans la broderie, le but étant d'aider Eugènia à s'extirper de l'emprise de ce mariage.
En parallèle, en 2010, nous suivons Alice, militante féministe à Rio. Celle-ci reçoit la visite d’une tante éloignée qui lui transmet un voile de messe en dentelle. À travers ce présent mystérieux, symbolisant la soumission, la jeune fille va se plonger dans l'histoire de sa famille et le combat mené cent ans plus tôt pour l'émancipation féminine.
Ce roman qui fait le lien entre les générations, délivre de beaux messages sur la sororité, la lutte des femmes pour leur place dans la société et leur liberté. Il brosse les portraits touchants d’audacieuses héroïnes, aspirant aux mêmes valeurs, chacune à leur époque.
Angélica Lopes, habituellement récompensée en littérature jeunesse, signe ici son tout premier roman pour adultes.
Stan, paléontologue sur le retour, organise une dernière expédition dans les Alpes à la poursuite de ses rêves. Le voyage qui semble, au départ, plein de promesses et d’espoirs se confronte rapidement à la rudesse de la montagne, magnifiquement captée par l’œil à la fois cinématographique et poétique de l’auteur.
Au-delà du fantastique tableau que peint Jean-Baptiste Andréa, il y a aussi une intrigue finement ciselée. Par d’habiles va-et-vient entre le personnage enfant et adulte il construit son portrait et offre autant d’indices aux lecteurs pour comprendre sa psychologie et percevoir l’issue de son aventure.
Les descriptions de la jeunesse du héros sont particulièrement sensibles et émouvantes et le suspense monte crescendo pour atteindre des sommets, deux raisons de vous laisser entraîner sur les pentes accidentées de ce destin atypique.
Si l’univers de l’auteur et son écriture vous séduisent je vous invite également à découvrir son premier roman « Ma reine » (prix du premier roman 2017) et son dernier roman « Des diables et des saints » qui constituent avec celui-ci un triptyque sur l’enfance.
En pleine Seconde Guerre mondiale, Jérôme est porté déserteur par l’armée canadienne. Le jeune homme se cache en fait chez son grand-père, au milieu de la forêt. Le vieil homme bourru et cette maison au passé inquiétant vont transformer notre héros et peut-être l’emmener vers l’âge adulte. Petite perle québécoise, l’album « Jours d’attente » possède de nombreux atouts pour être l’un des titres phares de 2019. Le scénario est irréprochable, oscillant entre présent et passé, mélangeant plusieurs vies, plusieurs histoires sans nous perdre une seule minute. Un brin mélancolique, le récit nous plonge dans les affres de la Seconde Guerre mondiale, certes l’action se situe loin du champ de bataille, mais le spectre du conflit est omniprésent. La trame ne s’arrête pas là, un travail d’écriture important a été réalisé sur la psychologie des personnages. Les notions de culpabilité, de deuil, de liberté et de solitude sont abordées simplement et s’imbriquent parfaitement pour rendre l’histoire passionnante de bout en bout. L’illustrateur Simon Leclerc n’est pas en reste puisqu’il réalise une copie graphique irréprochable. Il combine à merveille un trait à l’encre noir plus ou moins fin, rehaussé par une mise en couleur originale, dont les essences d’ocre influent sur l’ambiance mélancolique de ce roman graphique. Il utilise également différentes brosses afin de donner du volume, du relief à ses magnifiques peintures numériques. Une première œuvre réussie pour ce duo d’artistes, qui espérons-le, continuera à nous éblouir. - Michaël
Emika est une jeune chasseuse de primes qui, suite à une vie déjà semée d'embûches, doit se débrouiller seule. Son échappatoire ? Warcross, le jeu en réalité virtuelle qui a conquis la planète entière. Mais Emika n'est pas une joueuse comme les autres ; c'est aussi une hackeuse et informaticienne de génie. Le jour où elle pirate plus ou moins par accident le jeu mondialement connu, sa vie lui échappe totalement...
Warcross nous plonge direcement dans le monde des jeux vidéo, à la manière de "Ready Player One". Une fois le livre commencé, il est très difficile de le lâcher et une seule envie nous vient alors : mettre son casque de réalité virtuelle et jouer à Warcross pour suivre Emika dans ses péripéties.
Nolwenn
Ce voyage en voiture semble durer une éternité pour le jeune Oskar, surtout qu’à l’avant ses parent·es ne cessent de se disputer ! Alorspour tromper l’ennui et peut-être un mal-être bien plus profond, il se réfugie dans son imaginaire assez sinistre…
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Il aura fallu plus de 8 ans à Brandon Jelinek pour réaliser cette oeuvre monumentale. Huit années d’un travail acharné, entre écriture et illustration, pour construire un récit psychologique et métaphorique. Au final, grand bien lui en a fait, puisqu’il remportera le "Grand prix" du festival international de bande dessinée de Pologne en 2015 et les prix Muriel Awards dans les catégories "Meilleur livre original" et "Meilleur scénario original 2016". Cependant, la lecture de cette bande dessinée n’est pas chose aisée, son côté sombre, voire glauque, pourra être rédhibitoire pour certain·es lecteur·rices, de même que la frontière entre rêves et réalité est souvent ténue, et au final un trouble persiste. Quoi du vrai, quoi du faux ? Peut-être que l’important n’est pas là, peut-être qu’il ne faut y voir qu’un moment onirique dont l’essence est l’imagination du personnage, mais aussi et surtout la nôtre…
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Quoi qu’il en soit, « Oskar Ed » ne laisse pas indifférent. Ce road trip nous entraîne dans un voyage surprenant, allant de surprises en révélations. L’histoire est addictive et nous scotche totalement avec sa conclusion.
Voici une série jeunesse humoristique très réussie. Fabrice Parme nous raconte les histoires d’une petite fille riche, pleine d’énergie et de malice qui a tendance à s’ennuyer… Et de là, viennent les problèmes… Subtil mélange entre «Les petites filles modèles» et «Les petites Canailles», les récits d’Astrid Bromure sont drôles, pêchus et nerveux. Écrit avec finesse et élégance, chaque album est un récit complet et tient en haleine jusqu’au bout, car si l’humour est présent, il n’est que le vecteur d’histoires extraordinaires pleines de malice et de tendresse. Du très grand Parme, mais nous n’en attendions pas moins d’un très grand auteur/illustrateur. - Michaël
Pauline se fait arrêter en 2014 à Tunis, à l’arrière d’un véhicule de police elle voit défiler la ville, quelques instants suspendus, derniers témoignages de liberté avant de longs mois de détention.
Des tâches de rouille, un mur rouge, lézardé de fissures et cinq bandes noires, larges, implacables : une couverture qui nous plonge immédiatement dans la dureté du monde carcéral. L’insalubrité, l’enfermement, la surpopulation étouffante et les autres dangers permanents, les crimes et le sang : voilà à quoi on s’attend ! Mais, derrière cette image il y a autre chose, un secret qui fait toute la grandeur de ce roman. Au fil des jours d’emprisonnement, des destins qui se dévoilent, ceux des codétenues de l’autrice, des verrous qui sautent au hasard des confessions et soudain, une profonde humanité.
Alors, les larges bandes noires se muent en silhouettes de femmes, plus de barreaux aux murs, des êtres solidaires qui défient l’oppression, celle des hommes, d’une société patriarcale qui les a jetées là, souvent à tort et de façon arbitraire. Dans le sang rouge des crimes on distingue de merveilleux reflets ceux de la lutte, de l’entraide, de la chaleur humaine et de l’amitié.
Plongée dans la torpeur suffocante des journées interminables, l’autrice, dépose sur nos peaux, un murmure, un souffle, une respiration : les récits des vies de chacune de ces femmes, des instants précieux volés à la détention.
Conseils lecture
Tiens ! Voici un gnome. Comme il a l’air gentil et tout mignon avec son petit bonnet rouge… Ah bah non, pas du tout. Monsieur le Gnome est quelqu’un de très ronchon, voire même de très antipathique ! A être aussi désagréable, des ennuis pourraient bien lui arriver… « Monsieur le Gnome » est un album rigolo dans son récit, mais aussi par ses illustrations. En effet, l’artiste britannique Fred Blunt possède un style graphique unique, oscillant entre le genre « toons » et le « maître » Quentin Blake. Chaque page de l’album génère un sourire par les mimiques des personnages, mais aussi par une mise en scène efficace. Au premier abord, avec un regard non averti, on pourrait penser que le dessin est simple, mais il n’en est rien. Ici, l’artiste a cherché, recherché la juste expression avec un minimum de traits. Les couleurs sont également choisies avec réflexion, elles accompagnent, sans le noyer, l’effet caustique du crayonné. L’ajout de matière, peu, mais juste assez, parachève chaque planche. L’histoire appartient au registre de la comédie. Son écriture, rythmée et théâtralisée, permet de jouer, de donner vie à l’album. Aussi ce livre permet un beau moment de rigolade entre enfants et parents. Et pour finir, dans les dernières pages, nous apprenons un terrible secret, moins drôle, mais que la morale nous empêche de dévoiler… « Monsieur le Gnome » est un album sans prétention, dont la seule ambition est de vous divertir et c'est chose réussie ! - Michaël
Saviez-vous que l'ocelot sert parfois de repas à ses cousins plus gros que lui ? que les jaguars rivalisent avec Usain Bolt au sprint, mais aussi avec Florent Manaudou à la nage ?
Un style graphique original et maîtrisé, des explications claires et souvent surprenantes : que vous aimiez les félins ou non, ce très bel album documentaire se déguste, pour petits et grands. Nolwenn
L'idée d'une rencontre improbable entre deux êtres que tout oppose paraît d'un romanesque bien banal.
Mais ce serait réducteur de résumer ce beau roman ainsi. Les sentiments des personnages sont si finement décrits qu'on est plus que séduits.
Le rythme s'accélère pour s'approcher du thriller; l'humour cotoie la gravité comme souvent avec Serge Joncour qui ne se prive pas ici de dénoncer les affres du monde de l'entreprise et le pouvoir de la loi du marché. Un roman à la fois intimiste et captivant . Un très bon moment de lecture C.
Eric, la quarantaine, est divorcé et père d’un fils qu’il voit occasionnellement. Sur le plan professionnel, il a gravi tous les échelons, pour être à présent directeur commercial chez Décathlon. À ce stade, son ambition semble stagner. Lassitude et désintérêt général se sont emparés de lui.
Amélie, mariée, deux filles, est responsable d’un cabinet ministériel. À la recherche d’un nouveau collaborateur, elle tombe sur le profil d’Éric via une page d’anciens élèves de lycée. Les protagonistes ne se sont pas revus depuis 20 ans et n’étaient pas particulièrement proches.
Pourtant, l’intuition de la jeune femme, la pousse à engager son camarade pour la seconder dans ses missions auprès du gouvernement. Iels partent ainsi à Séoul pour signer un gros contrat. Lors de ce séjour, leur relation prend une tournure plus intime. Mais tout va basculer.
Est-ce vraiment un hasard ? Cette offre qui tombe au bon moment, va-t-elle redonner un nouvel élan à la carrière du quadragénaire ?
« Jamais aucune époque n’a autant été marquée par le désir de changer de vie. Nous voulons tout, à un moment de notre existence, être un autre. » Pourquoi ?
David Foenkinos, nous offre un roman drôle et touchant à la fois. Il nous invite à réfléchir sur des sujets tels que nos choix de vie, la mort, les relations humaines, le travail et le bonheur.
Airnadette, est un groupe réputé d’air musique et de playback qui déchaîne les foules durant les concerts, en France, en Europe et également aux Etats-Unis. A travers cette comédie musicale, Airnadette a décidé d’initier les enfants aux plaisirs de la scène. C’est ainsi qu’est né « Du rock dans ton salon », l’histoire romancée de la formation du groupe composé de Scotch Brit, Château Brutal, Moche Pitt, Gunther Love, Jean-Françoise et M’Rodz.
Tu adores la musique, chanter, tu rêves de monter un spectacle avec tes ami·es, alors n’hésite plus ce livre est pour toi. Pas besoin de talents particuliers, tout est parfaitement expliqué pour vivre une expérience délirante et pleine d’humour. Quelques accessoires suffiront pour entrer dans la peau d’un·e musicien·e de rock.
Les dialogues sont pointus et rigolos et retranscrits avec des indications de mises en scène dans des fiches de répétition. Le cd du show est intégralement joué et chanté par le groupe Airnadette en personne. Un code permet aussi de télécharger une version mp3 sur le site de l’éditeur, où l’on trouve pleins de bonus et tutos pour apprendre les chorégraphies.
Découpé en huit scènes, le livre-spectacle est rempli de blagues pour faire rire les petit·es, et de références rock qui raviront les plus grand·es.
Gaspard passe ses vacances chez sa grand-mère, mais très vite l’ennui le gagne. Pour y échapper, il décide, malgré l’interdiction, d’explorer le grenier. Là-haut il découvre une table à dessin et une planche de BD inachevée. C’est alors qu’apparaît le fantôme de son grand-père, qui était auteur de bande dessinée... Voici un titre qui ne paie pas de mine, mais qui est surprenant tant par son histoire que par ses illustrations. Le récit est une fiction aux vertus pédagogiques loin d’être ennuyeuse. On y découvre les rouages de la création d’une bande dessinée. Nous suivons avec Gaspard chaque étape, de la naissance d’une idée à la mise en couleur d’une planche. Ce récit est illustré de façon efficace par Mickaël Roux, adepte des séries humoristiques, au style énergique. « Gaspard et le Phylactère magique » permet, tout en s’amusant, d’apprendre et plus que tout, donne une furieuse envie de se mettre à dessiner. - Michaël
Quelle drôle de petite fille ! Elle ne parle pas, se déplace bizarrement et rêve, derrière le grand portail de l'école, de liberté. Elle se prénomme Victorine, mais parce qu'elle n'arrive pas à le prononcer, on l'appelle Vivi. Elle n'a pas d'amis, elle est trop sauvage. Mais quoi d'anormal pour une petite fille qui, il n'y a encore pas si longtemps, vivait au milieu des bêtes, seule dans la forêt. C'est une sauvageonne, capturée par des chasseurs et confiée à une charmante dame qui doit se charger de son éducation. Alors, rien n'est facile, même les plus simples gestes du quotidien. Allez donc faire porter une culotte à une enfant qui a toujours vécue nue... Bon courage ! Mené à un rythme effréné, ce récit au dessin minimaliste est un agréable divertissement, grâce notamment à de cocasses situations. - Michaël
Jouer, aimer, câliner, grandir en découvrant le monde qui nous entoure est le quotidien des petit·es.
Cet album retrace toutes ces premières fois, ces moments de bonheurs simples partagés entre le bébé et ses proches. Sous forme d’imagier, chaque double page met en parallèle deux situations qui se répondent. D’un côté chez les animaux, de l’autre chez les humain·es. Le premier bain, le parfum d’une fleur, une balade…
Les illustrations sont très douces, avec une impression de relief et de brillance. Le texte simple et fluide accompagne subtilement l’ensemble. Le format cartonné s’adapte parfaitement aux manipulations des jeunes lecteur·ices.
C’est un très bel objet livre, attendrissant, touchant qui nous rappelle l’émerveillement des premières découvertes et émotions.
Mars 1956, un enfant vient au monde, un garçon. Avril 2026, il s’éteint, laissant derrière lui une vie bien remplie... Voilà comment on pourrait résumer très rapidement l’œuvre de Tom Haugomat, mais ce serait lui faire injustice au regard des multiples qualités de cet album. Sur près de 180 pages et environ 70 doubles pages, nous sommes les témoins privilégiés de la vie d’un homme sans nom. Chaque année de sa vie est représentée par un moment décisif qui va définir ses choix et influer sur son destin. Ces moments tantôt joyeux, tantôt dramatiques, s’enchaînent : s’égrène devant nos yeux le fil d’une existence en mode accéléré. Les points de vue narratifs alternent : nous sommes à la fois des témoins extérieurs de cette vie et le personnage principal, assistant aux mêmes scènes, à sa vie, « à travers » ses yeux. Une prouesse graphique et scénariste qui nous laisse admiratif, tant le travail est remarquable. Pas de texte, ou si peu : ce récit est contemplatif. L’idée est étonnante et à mettre en place, d’une complexité absolue. Pourtant l’artiste rend un travail d’une lisibilité et d’une fluidité absolument parfaites, tant et si bien qu’il peut être lu également par des enfants. Cette œuvre est une réflexion sur la vie en générale, elle est catalyseur de méditation et de bien-être. Les illustrations de Tom Haugomat sont très d’une grande beauté, colorées dans une palette restreinte aux tons primaires, bleu, rouge et jaune. « À travers » est un album unique, et en un mot, beau. - Michaël
Sam n’a pas de travail, c’est un artiste, un peu rêveur, un peu glandeur aussi... Pour l’aider à reprendre sa vie en main, sa mère lui trouve un poste de commercial auprès d’un cousin éloigné. Il fera désormais équipe avec cet étrange Keith Nutt, qui a placé le travail au cœur de sa vie. Une bien étrange relation va naître, pleine de partages et d’incompréhensions... Petit bijou de sensibilité, « Courtes distances » est une œuvre remarquable autant par son fond que par sa forme. Par sa forme car, l’objet livre est d’un format inhabituel, un grand carré jaune, avec de belles illustrations aux allures de crayonnés. Par son fond, par les propos qu’elle véhicule. Véritable satire sociale sur l’opposition transgénérationnelle, elle nous immerge dans le quotidien de personnalités que tout oppose, mais qui ont ce point commun d’être en marge de la société du fait d’un manque : celui d’un père, d’un fils, d’une cellule familiale structurante. L’opposition des protagonistes n’est pas manichéenne, chacun des deux hommes tentant d’intégrer l’autre à son univers, sans jamais vraiment y parvenir. Une œuvre fine et forte sur la différence, à lire et à faire lire à tous. - Michaël
Entre 1850 et 2001, un siècle et demi d’histoire nous contemple. De la pébrine, maladie du ver à soie à l’attentat du 11 septembre, l’autrice dresse une fresque fantasque, celle des Aghulons. Un arbre généalogique où éclosent les prénoms des femmes de la famille : Eglantine, Marguerite, Rose, Camélia, Iris. Un arbre extravagant et poétique où résident aussi, cinq générations de chats philosophes et pince-sans-rire : Socrate, Erasme, Diogène… Un texte enlevé, drôle et lyrique, une aventure à la rencontre des grands évènements du vingtième siècle et de ses découvertes. Mais aussi une galerie de personnages souvent originaux, plus ou moins sympathiques mais toujours au caractère bien trempé…
Enfin un roman d’amour, celui qui unit tous les couples de cette famille passionnément, celui qui soude profondément ses membres : parents, enfants, grands-parents, frères et sœurs. L’amour qui permet de tout surmonter avec courage, l’amour qui rend la vie plus supportable, même quand elle est frappée par les drames.
Un texte enjoué comme une looping en avion où l’on est porté par l’allant de toutes ces femmes fantastiques aux noms de fleurs. Avec une tendresse particulière pour Margueritte, la trisaïeule, subtil mélange de douceur et de générosité relevé d’une volonté farouche.
Ouvrir et lire cet album, c’est suivre le quotidien de Truffe, un jeune garçon qui a la fâcheuse tendance à rendre l’ordinaire… extraordinaire… et à poser beaucoup de questions…
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« Truffe » est un livre à mi-chemin entre l’album et la bande dessinée. Un titre hybride qui permet de s’initier facilement à la lecture du média « neuvième art ». Nous découvrons Truffe avec trois histoires aux thématiques distinctes : la musique, l’amour et la mort. Chaque récit est baigné d’une atmosphère rétro, douce et chaleureuse. Le personnage est pertinent et très attachant. Cela est aussi dû au remarquable travail graphique d’Isabelle Arsenault, qui ne cesse de nous étonner, album après album. Ses illustrations, au crayonné et au pastel, dégagent une réelle poésie et éveillent bon nombre d’émotions.
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« Truffe » est par sa taille, un petit livre, mais rayonne d’une forte énergie positive à partager.
Godan Stankovic n’est pas un mauvais bougre, il souhaite travailler, se faire un peu d’argent pour aider la famille et surtout gâter sa petite fille chérie à la santé fragile. Cependant, malgré toute sa bonne volonté, les portes se ferment : son permis de conduire n’étant plus en règle, il ne trouve plus de travail. Sauf un petit plan facile, sans risque avec un max de blé à la clé, mais avouons-le, ce n’est pas très légal. Malheureusement pour Godan, le plan tourne au fiasco et il est arrêté par la PJ. Cet événement va dès lors marquer un tournant dans sa vie. Sous la pression, il n’a d’autre choix que de devenir... un indic’, au péril de sa vie... « GoSt111 » a remporté cette année le Fauve Polar SNCF, il le mérite bien tant le récit est solide et réaliste. Normal, me direz-vous, puisque le scénario a été coécrit avec un ancien commissaire. Son savoir, ses connaissances donnent une véritable authenticité à cette histoire de flics et de truands, dont l’atmosphère prenante, pesante vous embarque littéralement dans un monde empli de « survivants ». Le ton et les dialogues sont justes, pas de diatribe dithyrambique à n’en plus finir pour cacher la faiblesse d’un scénario, non ici tout est à sa place, les mots, les répliques, les silences... On s’attache bien sûr à Goran, qu’aurions-nous fait à sa place ? Comment donner un sens à une vie si difficile, sans espoir ? Marion Mousse, l’illustrateur, réalise quant à lui des planches somme toute d’aspect classique, sobre, mais très efficace, donnant encore plus de réalisme à ce destin. « GoSt111 » est un polar, une fiction, une œuvre qui étend, sans peut-être le vouloir à la base, son rôle de pure divertissement à celui d’étude sociologique et/ou philosophique de notre société. Alors ne serait-ce que pour cela, félicitations ! - Michaël
« Le petit illustré de l’intimité » est une série de deux petits livres au contenu riche et instructif. Chaque volume présente un sexe : la vulve pour l’un, le pénis pour l’autre.
Ces titres permettent d’aborder librement et surtout sans tabous les questions de sexualité. Ils traitent aussi bien de l’organe en tant que tel, mais aussi du genre, du consentement et d’égalité.
Les illustrations, précises et détaillées permettent de connaitre son corps pour mieux le comprendre, mieux l’appréhender.
Deux titres importants, à lire, à faire lire, à discuter avec vos enfants pour certainement un meilleur épanouissement...