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Nature

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La famille Vasylenko est très impressionnante. Iels sont nombreux·ses : 12 enfant·es et 2 parent·es ! Chaque jour, iels sortent braver la nature sauvage à la recherche de l’aventure. Et chaque jour, Oktobre reste à la maison. Comme ses frères et sœurs, il rêve de devenir un grand aventurier, mais il préfère l’aventure dans les livres, loin du monde froid, boueux, humide de l’extérieur. Et surtout, Oktobre a très peur d’un monstre nommé « la nature sauvage ». « C’est une expression, un endroit », lui explique papa. Mais rien à faire, Oktobre n’arrive pas à surmonter sa peur. Arrivera-t-il à s’armer de courage pour aller faire la connaissance de cette intimidante nature ?

Les illustrations rendent cet album fort attirant : le trait graphique et géométrique de Steve McCarthy, les couleurs automnales attirent l’œil et nous plongent tout de suite dans cette aventure de vie sauvage tant aimée par famille Vasylenko. Les grands yeux d’Oktobre sont très expressifs et l’on ressent bien les émotions qui le traversent.
Ensuite, il nous offre un beau texte, sensible, sur les peurs et les émotions des enfant·es.
Cette famille atypique est tellement accro à l’aventure qu’iels deviennent drôles malgré elleux : pour nous, lecteur·rices, les voir patauger dans l’eau sous la pluie ne donne pas vraiment envie de les suivre ! Nous comprenons bien Oktobre à qui ça ne plaît pas trop.
Toutefois, les relations familiales sont bienveillantes et créent un espace apaisant autour du petit garçon. Les parents recueillent ses inquiétudes et en discutent avec lui, plutôt que de les mettre de côté.
Finalement, c’est une rencontre inattendue qui aidera Oktobre à surmonter ses peurs et offre un final poétique à cette histoire.

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Hannah Hoshiko est une Nissei, elle est née de parents japonais dans un pays étranger : le Canada. Boucs émissaires au lendemain de la crise de 1929, puis persécutés suite à l’alliance de leur pays avec l’Allemagne nazie, les japonais·es survivent comme iels peuvent dans un pays hostile, pliant l’échine sous les coups répétés de l’administration et de la population.
Jack est blanc, après le décès de sa mère, son père s’est remarié avec une indienne autochtone. Fuyant la « civilisation » il a adopté depuis longtemps le mode de vie des peuples premiers. Il est « creekwalker », son travail consiste à compter les saumons, afin d’établir des quotas de pêche et de préserver, ainsi, l’écosystème de la forêt.


C’est le récit de ces deux êtres, à la marge, que fait avec force sensibilité l’autrice, Marie Charrel. Tour à tour bousculés par l’injustice, heurtés par la mort, blessés par la barbarie, iels perdent l’équilibre, glissent dans les ravines, s’accrochent aux branches et se relèvent chancelants. Les yeux ébahis, le souffle court, nous nous laissons emporter par cette merveilleuse chorégraphie, où s’entremêlent l’opiniâtreté des combats, la confusion des sentiments et la beauté sauvage des paysages. 
Une danse, pleine de mystère où se tissent des liens inattendus. Un magnifique roman construit sur cette question, pierre angulaire : comment trouver dans l’imperfection du monde la beauté nécessaire à la résilience ?