Peinture
Au bord d’un étang vivent deux lapins peintres : lapin peintre jour et lapin peintre nuit. Leur travail consiste à peindre le reflet du ciel sur l’étang. Lapin peintre jour aime peindre les changements de lumière avant un orage, l’arbre qui se penche, le vol d’un oiseau. Lapin peintre nuit aime peindre le noir de la nuit qui chaque soir est différent. Un matin, une pie mécanique vient se percher dans l’arbre et amène avec elle un gros nuage noir. Au bout de plusieurs jours, les lapins peintres décident de monter sur leur étrange machine afin de découvrir l’origine de ce gros nuage. Ils s’engagent alors dans un voyage extraordinaire…
Ce livre nous offre un univers onirique, foisonnant. Il nous parle de la beauté de l’art, de l’étrangeté des machines, du récit qui s’emmêle les pinceaux. Il nous fait voyager dans un monde où l’abstrait et le réel rentrent en collision, à la manière « d’Alice aux pays des merveilles ». Par son côté steampunk, le sens du récit résiste un peu à la lecture. Y’a-t-il un message caché sur le danger des machines, la pollution ? Libre à chacun de se faire une idée.
Les textes de Simon Priem sont empreints d’une poésie grave et subtile. Le texte est loin d’être explicite et amènera sans aucun doute de nombreuses questions.
Stéphane Poulin, à qui l’on doit le non moins extraordinaire album « Les mûres », nous entraîne dans un univers doux et apaisant. La maitrise de sa technique de peinture à l’huile nous offre des illustrations époustouflantes. L’équilibre des couleurs, la justesse des détails suscitent beaucoup d’émotions.
« Les lapins peintres » est un album incroyable sur les pouvoirs de l’imaginaire et de la peinture.
Un album comme j’en vois passer quelques fois, peu souvent, qui restera gravé dans ma mémoire pour longtemps.