Contes
Les géants ne sont plus, leur règne de terreur est à peine achevé que déjà un nouvel ordre émerge, mais nul ne sait s’il en sera meilleur. De ce passé récent il ne reste que Petit, dernier géant encore en vie. Il est l’objet de nombreuses convoitises politiques, lui qui a toujours été un paria parmi les siens du fait de sa petite taille, est aujourd’hui parmi les hommes un objet de convoitise et de violence... Troisième volume de cette formidable saga qu’est « Les Ogres-dieux », on retrouve ici tous les ingrédients qui ont fait le succès des premiers volumes : action, suspense, émotion et réflexion sont toujours au rendez-vous ! Bien évidemment le récit se renouvelle, on prend plaisir à retrouver des personnages familiers, mais qui du fait d’événements tragiques, changent et deviennent différents, pour le meilleur comme pour le pire. Sous couvert de récit fantastique, cette œuvre est une véritable analyse de la psyché humaine : l’œuvre du scénariste Hubert est un reflet de notre société contemporaine, où l’ambition et la cupidité politique, mais également individuelle, sont le véritable danger de toute civilisation. Heureusement certaines valeurs survivent et donnent l’espoir d’un monde meilleur. Cet univers est délicatement mis en image par Bertrand Gatignol, dont le talent n’est plus à redire. Son style, à la fois classique, mais également moderne, fait que son travail sera apprécié par un large public. Sa colorisation noir et blanc et la précision de son trait siéent à merveille au récit de Hubert. Courez vite découvrir cette saga qui n’en finit pas de séduire ! - Michaël
Il était une fois Lou, jeune homme gringalet, parti en quête de la princesse Ronces. Après une première rencontre pleine de promesses, les deux jeunes gens s’étaient engagés à se retrouver, mais l’hiver et la forêt ont effacé toute trace de la princesse. Ronces connaît parfaitement les bois et ses habitants, parmi lesquels elle a grandi et règne. Aussi, pour retrouver sa dulcinée, Lou s’adjoint l’aide de la fée Margot. Cette dernière lui conte l’histoire de la princesse, convoitée par son père, le roi Lucane, et forcée à se cacher pour lui échapper. Vous aurez reconnu dans cette dernière phrase la trame de « Peau d’âne ». Et pourtant, c’est du côté de Grimm (et non de Perrault) que Stéphane Fert a puisé son inspiration : la princesse est futée, indépendante, forte, et se débrouille (elle) sans l’aide d’une fée… L’auteur livre ici sa version, féministe et terriblement sensuelle, du conte de notre enfance. Des touches d’humour bienvenues allègent cette histoire cruelle, enrichie et ponctuée de nombreux rebondissements. Pour la première fois à la plume et au dessin, Stéphane Fert déploie dans « Peau de mille bêtes » tout son talent. Il met à profit cette double casquette et creuse le récit aussi par ses choix graphiques et chromatiques. L’art qu’il déploie dans ses cases, magnifiques et inventives, illumine cette histoire déjà maintes fois racontée et ici brillamment réinterprétée. Bref, un gros coup de cœur pour cette petite merveille de bande dessinée ! Ados, adultes, retombez en enfance et succombez pour votre plus grand plaisir de lecture, au talent de conteur de Stéphane Fert. - Michaël