Philosophie
Comment supporter d’avoir une chance insolente, échappant à toute logique, alors même que l’on est statisticien et que l’on considère cette science comme le fondement de sa propre vie ? Voilà la question existentielle que pose avec beaucoup d’humour ce roman rocambolesque. Comment expliquer l’inexplicable ? Et à quel saint se vouer ? Nous suivons les péripéties du héros à travers Londres à la rencontre de gourous et psychiatres en tous genres. L’occasion de nous décrire avec force sarcasmes et dérision nos penchants contemporains pour les maîtres à penser.
Il y a dans ce personnage un peu de Belmondo dans « Les tribulations d’un Chinois en Chine », une pincée de Monty Python pour le sens de l’absurde et beaucoup de Hugh Grant (dans ses meilleurs films) pour l’autodérision, le flegme et cet humour « so british » (même si l’auteur est italien) omniprésent tout au long du récit. Je vous recommande fortement cet ouvrage, très mouvementé, drôle et intelligent, dans lequel on ne s’ennuie jamais. Un roman feel-good d’une grande qualité.
J’aurais pu dire aussi, si j’avais travaillé à la grande librairie : « Entre fable philosophique et conte burlesque, le livre de Fabio Baca nous invite à une déambulation existentielle dans les rues de Londres. Il nous accompagne, finalement, à la découverte de notre subconscient. Et, par son approche à la fois comique et socratique, nous pousse à accoucher dans la douceur de notre propre interprétation de l’au-delà ».
Alléluia mes frères ! Et bonne lecture.
J’ai une passion pour Ernest Hemigway, à qui l’on attribue le plus court roman jamais écrit qui tiens en six mots : « For sale, baby shoes, never worn » (à vendre chaussure de bébé, jamais portées). Six mots qui ouvre le champ des possibles et racontent déjà une histoire, le bébé est mort ? Ou peut-être est-il né sans pieds ? A chacun de se construire son récit.
C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai découvert ce petit roman de trente-deux pages, qui paradoxalement, représentait pour moi la promesse d’une grande aventure. Et je n’ai pas été déçu. L’auteur y aborde un sujet d’une importance capitale, très peu présent dans la littérature et qui concerne pourtant 25% des hommes de plus de 65 ans, le cancer de la prostate et ses effets secondaires. Bon c’est sûr que dit comme ça ce n’est pas très vendeur, mais heureusement l’auteur est belge et non dénué d’humour.
Le temps d’une balade avec son chien Nietzsche, un long dialogue s’installe avec son fidèle compagnon, au terme duquel il devra prendre une décision cruciale, se fera-t-il ou non opérer de son cancer, au risque certain (99% de chances) de ne plus avoir d’érections.
Un livre d’une remarquable efficacité, à la fois drôle et touchant, sur le temps qui passe, la vie, la mort et la virilité. Vive la Belgique !
La lutte contre la maltraitance animale est un sujet qui alimente les débats dans notre société. Aussi juste soit-elle, elle remet en cause bons nombres de croyances et/ou de pratiques plus ou moins barbares.
Alors, à raison, if faut se demander ce qu’est la maltraitance animale et où commence-t-elle ? Le débat est ouvert…
« Sandrine et Flibuste » et « Les droits des animaux en questions » sont deux titres qui abordent le sujet. L’un par des minis récits en bande dessinée où avec humour et cynisme, l’autrice aborde des thèmes explosifs comme l’élevage intensif, le broyage à vif ou encore la chasse à courre. Elle interroge en cela le rapport de domination de l'humain sur l'animal.
L’autre titre a une approche plus scientifique et juridique. Il va nous conter l’histoire de l’humanité et son rapport avec ce monde animal dont elle oublie souvent qu'elle en est. Il va s’attarder également sur le cadre juridique, l’animal est-il une chose, un meuble ? Les avancées de ces dernières années en matière de droit et le chemin qu’il reste encore à parcourir pour offrir à l’ensemble du vivant la vie qu’il mérite.
Gandhi a dit : « On peut juger de la grandeur d'une nation et ses progrès moraux par la façon dont elle traite les animaux. »… Alors où en est-on ?
Voici un merveilleux petit roman d’anticipation, réconfortant et bienveillant qui, une fois n’est pas coutume, envisage positivement l’avenir de l’humanité, tout en évitant l’écueil du récit mièvre et sirupeux, dégoulinant de bons sentiments.
Sur Panga dans un avenir lointain les êtres humains vivent en respectant leur environnement. Ils ont développé grand nombre de stratégies et de techniques leur permettant de réduire au minimum leur impact sur la planète. Ici tout est beauté et harmonie et on se laisse, alors, gentiment bercer par l’idée que oui c’est possible ! Et ça fait un bien fou !
Mais tout n’est pas si simple, Dex, moine pourtant émérite, n’est pas réellement convaincu par la vie qu’il mène. Il se lance alors dans une quête existentialiste qui va le pousser à explorer la nature sauvage tout en sondant sa nature profonde. C’est au détour d’une clairière qu’une rencontre inattendue lui permettra de mettre en perspective son rôle et la place de l’humanité dans le monde.
Un texte à la fois doux, drôle et profond, une grande réussite !
A noter : bien qu’il s’agisse du volume 1 de la nouvelle série de l’autrice Becky Chambers, ce récit aurait tout à fait pu se suffire à lui-même, son dénouement n’appelant pas forcement une suite.