Robots
En 2050, la robotique est présente partout. Les hommes ont développé une « intelligence artificielle » évolutive, réactive aux stimuli qui l’entoure. De ce fait, chaque programme est unique, chaque robot possède et développe sa propre perception, mais également prend conscience de son existence. Cela n’est pas sans conséquence, car dans un monde où l’Homme brutalise, asservit les minorités, les tensions montent entre les deux mondes. Apparu au début du 20e siècle et vulgarisé par Isaac Asimov dans une série de nouvelles et de romans, la robotique est devenue depuis un thème récurrent de la science-fiction. Ces récits, pour la plupart, abordent le thème du grand remplacement, avec des guerres meurtrières entre Hommes et Machines. Ici rien de tel, l’intrigue est plus originale et subtile. L’auteur nous entraîne dans le subconscient des humanoïdes et pose les bases d’une réflexion intéressante sur ce qu’est l’Âme : est-elle simplement l’apanage de l’espèce humaine ? Nous explorons également les facettes obscures de nos sociétés : la surconsommation, la violence et ce besoin de domination, source de conflits. Loin d’être manichéenne, l’histoire est une parabole de notre civilisation, du pluralisme identitaire et de la place de chacun.
Jorge Fornés illustre le récit avec clarté et de légères nuances rétro rendent un hommage appuyé aux pulps d’antan. Les cadrages et les gaufriers sont variés, leur exploitation intelligente donne une fluidité au récit et le rend extrêmement dynamique. Vous l’aurez compris avec cette œuvre, pas de bastonnades à n’en plus finir, mais une réelle introspection sur nous-même. Brillant ! - Michaël
Dans un futur pas si éloigné que cela, la société « Tomorrow Foundation » met au point un procédé révolutionnaire dans l’intelligence artificielle : elle crée les premiers humanoïdes doués de conscience. Carbone et Silicium sont les premiers d’une longue série de robots, mais peut-on encore être considéré comme une machine lorsque l’on a des émotions et des envies de liberté ?... Mathieu Bablet s’attaque à un sujet maintes fois évoqué dans la littérature de science-fiction. Loin de s’en détacher, il tire pourtant son épingle du jeu en réalisant une œuvre dense et emplie d’une certaine sagesse. Pas de combats de genre ou d’intelligence artificielle collective, mais une réflexion sur ce qu’est l’humanisme. Il met en exergue notre nature profonde réfrénée, policée et en contradiction avec le concept sociétal du vivre ensemble. Carbone et Silicium vont, sur près de 300 ans, apprendre de leurs pairs, choisir chacun des chemins différents, mais pour quelle conclusion ? Mathieu Bablet est un auteur dit « complet », il réalise également les illustrations de ce pavé d’environ 260 pages. Son style est classique et réaliste et son découpage sobre. L’ensemble forme une œuvre remarquable rehaussée par le choix d’une édition de toute beauté au dos toilé. Bien plus qu’une fiction, cette œuvre est un vrai sujet de philo à méditer... - Michaël