Conseils lecture
La bande dessinée, riche en récits originaux, permet également, par le biais de l'adaptation, de faire découvrir des récits issus d'autres médias. "Le quatrième mur" est à la base un roman de Sorj Chalandon, que personnellement je n'aurais, je pense, jamais lu. Dommage, je serais passé à côté d'une oeuvre incroyable, ode héroïque célébrant tout à la fois la fraternité, le courage d'une jeune femme, l'art et la liberté. - Michaël
Comment un gladiateur devait-il s'équiper pour affronter les bêtes sauvages dans l'arène ? Que signifiait la crête sur le casque d'un légionnaire ? Pourquoi les Romains avaient-ils un si fort attachement au dieu de la guerre, Mars ?
Toutes les réponses à ces questions sont à découvrir dans ce livre, en images et en grand format, sous la forme d'une collection d'objets rares et étonnants.
Avec une attention particulière portée aux détails, chaque trésor est fidèlement représenté, accompagné de quelques anecdotes incroyables. Une fiche descriptive présente le lieu où l’objet a été découvert, ainsi que son lieu d’exposition actuel.
Découvrez ce livre fourni d’informations claires et intéressantes., mêlant archéologie, mythologie, et art. Vous voyagerez à travers la Rome antique grâce aux magnifiques illustrations présentes tout au long de la lecture.
Un indien, un cowboy, face à face tendu pour un duel au soleil qui s’annonce sanguinaire... Enfin peut-être... À moins que... Sauf si... « Duel au soleil » est plutôt considéré comme un album jeunesse, mais je le place bien volontiers dans la catégorie de « Mes premières bandes dessinées ». Pourquoi ? Parce qu’il possède de nombreux codes narratifs des 9e et 7e arts. Je m’explique, lorsque l’on ouvre l’album, on découvre de très belles illustrations pleine planche dont les cadrages varient de page en page. Tantôt « plan d’ensemble », tantôt « gros plan », voire « très gros plan », Manuel Marsol dynamise son récit par cette narration particulière qui permet d’installer un certain suspense. Très peu de texte utilisé, placé à la manière de phylactère, mais sans la bulle. Tout est visuel et permet aux plus jeunes et aussi aux plus vieux de comprendre que la lecture n’est pas faite que de lettres et de mots : elle se trouve également dans l’organisation des différentes illustrations. Cette mise en scène technique pour raconter une histoire est une réussite. La trame narrative est quant à elle originale, ce duel tourne à l’absurde et nous sommes touchés par ces deux personnages, si différents et si proches à la fois... « Duel au soleil » est à découvrir car il vous fera rire et est par ailleurs une bonne approche pour comprendre l’art de la mise en scène, trop peu souvent étudié et pourtant sans doute bien plus important que l’illustration elle-même. - Michaël
Que dire de plus après un titre qui résume à lui seul le contenu de cette œuvre ? Peut-être, excusez du peu, évoquer le remarquable travail de l’auteur qui réussit simplement, mais avec beaucoup d’humour, à parler du racisme au sens large du terme. Il présente l’humanité et ses rapports conflictuels qu’elle a toujours entretenu avec cet·te « autre », qui n’est pourtant qu’elle-même !? Le racisme, la xénophobie ou encore les stéréotypes, les préjugés et autres discriminations sont autant de thèmes abordés dans ce livre, vulgarisés et combattus comme il se doit. Cette bande dessinée n’est pas que pour les enfants, elle est destinée à tous et toutes, tant son fond fait écho à la vie de tous les jours et va à l’encontre de cette immonde bêtise qui inonde le champs politique et certains médias.
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Ce titre est à découvrir dans votre Espace COOLturel, au rayon BD « tout public » et on vous la conseille chaleureusement ! - Michaël
Parler de sexualité est toujours un exercice difficile. Cela ne devrait pas et pourtant lorsque le sujet est abordé, gêne et tabous, mais aussi préjugés prennent inexorablement le dessus. Pourtant, sans vouloir choquer ou offenser l’un·e ou l’autre, quoi de plus naturel que d’en parler !« Sexualité » un seul mot pour réunir différentes notions. Sexualité, pour définir le genre : cisgenre, transgenre ou non binaire. Mais aussi sexualité pour parler de son orientation sexuelle : asexuelle, hétérosexuelle, homosexuelle, bisexuelle et pansexuelle. Sexualité enfin pour parler des pratiques de chacun et chacune. Laura Berlingo, gynécologue de métier, brosse un portrait simple, mais éclairant, des mœurs de notre société. Elle ne parle pas d’une mais de différentes sexualités où chacun·e est libre de se construire et de s’épanouir comme elle/il l’entend. Elle parle d’éducation, de normes dans une société encore trop patriarcale qui doit faire sa (r)évolution sexuelle, laquelle n’incombe pas qu’aux femmes, évidence qu’il convient de rappeler. - Michaël
Dans un avenir plus ou moins proche, il y a tellement de données à sauvegarder que les serveurs arrivent à saturation. Le seul moyen de ne pas faire buguer le système est de commencer à détruire des fichiers, quitte à supprimer à jamais des chefs d’oeuvres culturels tel le film « L’odyssée de l’espace » ou encore les poèmes d’Arthur Rimbaud. Yves Mathon travaille pour la société chargée de libérer cet espace, mais sensible à l’art et la création, il sauvegarde le patrimoine culturel de l’humanité, enfreignant les ordres et la loi... Ce récit de science-fiction ou plus particulièrement d’anticipation nous propose d’imaginer comment sera notre monde dans un avenir plus ou moins lointain. Le récit nous projette dans une réflexion profonde sur notre mode de vie et notre sens des priorités. Ici pas de vaisseaux spaciaux ou d’extraterrestres monstrueux, mais une véritable invitation à (re)penser notre société. Le récit n’en est pas moins rythmé pour autant car l’auteur, Ugo Bienvenu, maîtrise l’art narratif et construit son récit à la trame originale en y apportant des touches de suspense et d’action. Le traitement graphique de l’œuvre est original puisque les cadrages, la postures des personnages et la game chromatique utilisés sont proches de celle des romans photos. Cette approche stylistique permet, à maints égards, de donner encore plus de véracité et de crédibilité au message véhiculé. Prenez le temps de lire cet album, ô combien intelligent, et à la vision peut-être prémonitoire... - Michaël
« - Hé toi, la nouvelle ! Tu viens jouer avec nous ?
- A quoi vous jouez ?
- On joue à ``familles’’. »
Dans la cour de récréation les enfants s’apprêtent à jouer à « famille », qui est une version de l’universel jeu du papa et de la maman. Seulement aujourd’hui il n’y a plus un seul et unique modèle familial. Tour à tour les enfants évoquent leur situation personnelle. Certain·es ont deux mamans, ou vivent seul·es avec l’un·e de leurs parents, d’autres sont adopté·es…
Au fil du jeu, chacun·e se rend compte de la grande diversité des schémas familiaux. Les élèves discutent des avantages et inconvénients des uns et des autres et c’est chouette de pouvoir en parler ensemble.
L’autrice montre avec bienveillance au travers des yeux d’enfants qu’il y a plusieurs sortes de familles, chacune ayant sa place dans notre société. Les illustrations sont colorées, pleines de douceur et de tendresse, rieuses comme les jeux d’enfants.
Un album actuel, parfait pour aborder le sujet de la différence avec les enfants. C’est aussi un joli message de tolérance, d’amour et d’ouverture d’esprit.
et si on en parlait en BD
Le droit à la fin de vie
Depuis de nombreuses années déjà, les débats autour du droit à l'euthanasie et au suicide assisté sont présents dans notre société, mais ces pratiques restent illégales en France.
La loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie (dite loi « Léonetti ») affirme, sous certaines conditions, un droit au « laisser mourir » sans souffrance évitable et dans le respect de la dignité du patient. Cependant, pour beaucoup, cela ne suffit pas et iels souhaitent une nouvelle loi légalisant 'l'aide active à mourir'. Le débat reste donc ouvert...
Nous vous proposons de découvrir trois bandes dessinées ayant pour sujet le droit à la fin de vie choisie. Elles donnent matière à penser par leurs récits fictifs ou inspirés de faits réels, à comprendre ce sujet de grande importance. Des récits tendres, émouvants, et paradoxalement emplis d'espoir comme jamais.
En toute conscience
de Livio Bernado et Olivier Peyon
Éd. Delcourt
La dame blanche
De Quentin Zuttion
Éd. Le Lombard
Mes mauvaises filles
De Zelba
Éd. Futuropolis
Après 3 ans d’absence, l’auteur du très remarqué « Saudade », nous revient avec un album d’une toute autre teneur. « Faille temporelle » est un recueil d’illustrations atypiques réalisées à l’origine pour un challenge personnel : faire 200 dessins en 200 jours. Ce défi, Fortu l’a brillamment relevé en y apportant une touche supplémentaire, distillant à chacune de ses toiles une âme unique, rendant le tout indépendant, mais pourtant indissociable. Grâce à ses scénettes, Fortu nous interpelle, nous interroge et nous questionne sur le monde et notre humanité. C’est par moment drôle, quelquefois offusquant, souvent absurde, mais toujours écrit avec subtilité et intelligence. Chaque illustration, d’un noir et blanc sobre et au trait photographique épuré, est un appel à la réflexion. « Faille temporelle » est album qui fait réfléchir et qui est présenté pour la première fois dans une médiathèque, votre Espace COOLturel. - Michaël
L'araignée est l'insecte… mais non, ce n’est pas un insecte ! C’est un arthropode, donc déjà tout faux…
Je recommence donc : l’araignée est l’arthropode qui est certainement le moins aimé de la Terre, celui que l’on aime détester, écraser, noyer, aspirer… Pourquoi donc tout cet acharnement, si ce n’est la résultante d’une peur irrationnelle véhiculée de génération en génération par manque de connaissances ?
Arachnophobes, il vous faudra alors ouvrir ce livre, riche d’informations et de magnifiques photos, afin de comprendre cet animal hors du commun et ainsi, sans pour autant l’aimer, commencer à l’accepter et à le laisser vivre.
Gaspard est berger et en est fier. Il aime sa liberté, ses montagnes et ses moutons, mais déteste par dessus toute cette bureaucratie qui lui a imposé la cohabitation avec le loup. Cet animal sauvage qui tue et rend fou les troupeaux. Cet animal qu’il voudrait voir disparaître afin de retrouver paix et sérénité. Alors, au détriment de la loi, il se lance dans un combat à l’issue duquel ne restera que l’un ou l’autre... Jean-Marc Rochette nous gratifie une nouvelle fois d’un très beau récit « montagnard ». Nous retournons donc, après « Ailefroide », au cœur du Massif des Écrins, dans la vallée du Vénéon. Si l’alpinisme était à l’honneur dans le premier album, « Le loup » aborde un aspect différent, plus universel, celui de la difficile cohabitation entre économie et environnement. Sous la forme d’un duel entre un loup et un berger Jean-Marc Rochette dénonce cette aberration qui nous conduit tous sur des sentiers dangereux. Il ne charge pas les bergers, qui sont eux aussi victimes du système économique dans lequel l’Homme modifie et/ou détruit la biodiversité. Le loup, l’animal, le berger, l’humanité : chacun sa place, chacun mérite de vivre et c’est bien ce message qui nous est envoyé. Nos héros à deux ou quatre pattes sont beaux et fiers, ils représentent la nature, chacun à leur façon, ils essayent de vivre, survivre dans un milieu difficile. Ce très beau récit est composé d’illustrations très fortes, de paysages glacials et bénéficie d’un découpage savamment orchestré, distillant rythme et action. « Le loup » est une ode à la nature, à la tolérance. Il serait regrettable de s’en priver, mais souhaitable de le partager. - Michaël