Tous les avis de
Bernard Lavilliers chantait à une époque « On the road again again... » et c’est littéralement le petit air qui nous trotte dans la tête juste après avoir lu ce reportage sur la France et ses habitants. Olivier Courtois, journaliste, a décidé un jour de tout plaquer et de partir pour l’inconnu en auto-stop sur les routes de France. Dans ce très bel album, riche de paysages et de rencontres aléatoires, il nous raconte son périple, nous parle de l’Homme et de cette formidable diversité qui fait la France. Triste, tendre, drôle et plein d’espoir, ce titre est un Road-movie documentaire qui saura parler à tous. - Michaël
Une bande dessinée sur Gérard Depardieu ? Quelle drôle d'idée ! Bon d'accord, c'est l'un de nos monstres sacrés du 7e art, mais ici on est dans le 9e... Qui cela va-t-il intéresser ? Cela va-t-il m'intéresser ? Autrement dit, je partais à la lecture de cet ouvrage sans grand enthousiasme et avec beaucoup d'a priori.
Une page, deux pages, trois... et voilà : hapé par le récit, l'écriture, la mise en scène et bien sûr, la vie incroyable de ce bonhomme. Car de Gérard Depardieu je ne connais que quelques films ou frasques avec Poutine, pas plus. Ici Mathieu Sapin nous dévoile sans tricherie ni pudeur un morceau de la vie de "Gérard". Alors, on peut aimer ou détester le personnage, il n'en reste pas moins un formidable bon vivant à la philosophie unique et qui rend cet album passionnant. - Michaël
Vidal Balaguer est un peintre espagnol du 19ème siècle. Artiste talentueux, il n’a jamais souhaité vendre ses œuvres les plus personnelles prétextant qu’elles étaient une partie de lui. Son attitude, sa mystérieuse disparition et le peu de tableaux conservés à ce jour ont contribué à son oubli. Natures mortes nous fait découvrir ou redécouvrir cet artiste, au talent indéniable. Avec justesse et tendresse, Zidrou a concocté un récit captivant sur les affres de la création, aidé et sublimé par les peintures d’Oriol qui a su se hisser au niveau de l’artiste raconté. Un pur moment de magie qui a, en plus, le mérite de nous faire découvrir le milieu de la peinture espagnole du 19ème siècle.
Halfdan Pisket est fils d’immigré. S’il vit aujourd’hui au Danemark et réalise des bandes dessinées sans craindre la censure et/ou la prison, c’est en grande partie grâce à son père. Turc-arménien ou Arméno-turc, son père a quitté il y a longtemps son village natal situé dans la zone frontalière instable entre la Turquie et l’Arménie. A une époque, toutes les religions et coutumes y cohabitaient en paix. Depuis le génocide arménien, un climat de défiance et d’instabilité s’est installé. Des évènements dramatiques se sont enchaînés et ont rendu son père amer et haineux. Cette situation l’a poussé à partir vers d’autres cieux où de meilleurs lendemains lui semblaient promis, mais ailleurs et exilé, sera-t-il mieux considéré ? Élaborée à partir d’interviews du père de l’auteur et d’anecdotes de sa vie dans les années 60-70, cette histoire difficile dépeint le quotidien d’un homme déchiré par la guerre et l’occupation d’une part et ses convictions et sa soif de liberté d’autre part. Avec ce témoignage, il dénonce les maltraitances subies par les minorités et l’accueil difficile réservé aux peuples déracinés. Un témoignage choc et prenant, appuyé par un dessin expressif au noir profond. Récit complet en 3 volumes. - Michaël
Jean Doux est employé dans une entreprise spécialisée dans les broyeuses. Sa vie "pépère" bascule le jour ou il découvre l'existence du célèbre modèle de niveau 12, qui permet la découpe à l'echelle moléculaire, et qui n'était jusqu'alors qu'un mythe de bureau. Cette découverte va l'entraîner dans une aventure périlleuse où il pourrait bien perdre la vie ! Bon, disons les choses sérieusement : cette bande dessinée est à mourir de rire. Le récit est complètement loufoque, truffé de jeux de mots, de dialogues décalés et de situations absurdes. Philippe Valette s'est déchaîné dans cette oeuvre qui a déjà reçu de nombreuses récompenses : en 2017, le prix Landerneau BD et en 2018 le Fauve Polar SNCF d'Angoulême. Cela est mérité tant on savoure page après page les péripéties de Jean Doux, de Jean-Yves, de Jean-Daniel, de Jean-Pierre, de Jean-Pat... Le style graphique est tout aussi réussi, les illustrations sont percutantes, démonstratives et on se demanderait presque à la fin si la moustache n'est pas l'avenir de l'homme. Du pur délire ! - Michaël
La terre des fils fait incontestablement partie des meilleurs titres 2017. Gipi (pourtant pas habitué au genre) nous conte une histoire post-apocalyptique d’une rare efficacité. Les personnages sont abrupts, directs, violents, mais pas dénués de réflexion. Dans un univers âpre, ils agissent pour leur survie sans laisser paraître de sentiments. Pourtant les sentiments sont bien présents, sous-jacents, et inéluctablement jailliront… L’illustration est magnifique, désespérée, sans couleur, sans aplat, au trait vif, hachuré et élégant. Un petit joyau de la bande dessinée italienne à découvrir. - Michaël
Momo est une petite fille vive, turbulente mais attachante. Elle vit avec sa grand-mère et attend impatiemment le retour de son père, parti pêcher au grand large. Pour s'occuper, elle jouit de son imagination pour vivre des aventures. Hélas la réalité reprend toujours le dessus et sa vie va en être bouleversée... Un très beau titre jeunesse destiné à tous les publics. Tendre, mélancolique, mais plein d'humour, il est une réusite scénaristique. L'illustrateur, à la technique proche de Bastien Vives, dessine Momo avec brio et nous propose un personnage à la tronche adorable. Vous recherchez de la douceur dans ce monde, alors laissez-vous prendre par ce titre qui vous rechauffera le coeur. - Michaël