Matsumoto, Taiyō (1967-....)
Lorsqu’il apprend qu’il part vivre chez son père, Shigeo n’est pas très enthousiaste et il y a de quoi ! Lui et son père Hanao n’ont rien en commun. Shigeo est sérieux, studieux et ne pense qu’à son avenir. Hanao quant à lui est un joyeux flemmard de 30 ans, ne travaille pas, ne vit que pour son rêve, devenir joueur de baseball professionnel. Leurs retrouvailles vont être électriques car si Hanao est heureux de retrouver son fils, celui-ci lui voue un mépris considérable. Édité en 1998, ce manga du maître Matsumoto est un vrai plaisir de lecture. Considéré dans la bibliographie de l’artiste comme une œuvre transitoire, il est d’une fraîcheur surprenante et contenterait bon nombre d’auteurs aguerris. « Le rêve de mon père » n’est pas un manga sur le baseball, mais bien un récit familial. De ce fait, il touchera un large public, même peu ou pas habitué à la bande dessinée japonaise. Il touchera également les adultes comme les enfants, un véritable tour de force de notre auteur : écrire pour tous les publics. Ce récit sur les relations père/fils est unique, il retourne les codes en inversant la logique, ici l’enfant est l’adulte et l’adulte, l’enfant. On s’amuse de cette situation et on s’attache aux personnages. Nous sommes tantôt pour l’un, tantôt pour l’autre. Le dessin, le style de Taiyô Matsumoto est testostéroné comme il se doit, les personnages sont authentiques et expressifs à l’extrême. Mention spéciale au père qui surjoue les scènes, les rendant délicieuses pour nous, mais extrêmement énervantes pour Shigeo. « Le rêve de mon père » est une série japonaise, mais soulignons-le, courte. En seulement trois volumes vous vous immergerez dans cette famille atypique et regretterez qu’il n’y en ait pas plus... - Michaël