Histoire
Entre 1850 et 2001, un siècle et demi d’histoire nous contemple. De la pébrine, maladie du ver à soie à l’attentat du 11 septembre, l’autrice dresse une fresque fantasque, celle des Aghulons. Un arbre généalogique où éclosent les prénoms des femmes de la famille : Eglantine, Marguerite, Rose, Camélia, Iris. Un arbre extravagant et poétique où résident aussi, cinq générations de chats philosophes et pince-sans-rire : Socrate, Erasme, Diogène… Un texte enlevé, drôle et lyrique, une aventure à la rencontre des grands évènements du vingtième siècle et de ses découvertes. Mais aussi une galerie de personnages souvent originaux, plus ou moins sympathiques mais toujours au caractère bien trempé…
Enfin un roman d’amour, celui qui unit tous les couples de cette famille passionnément, celui qui soude profondément ses membres : parents, enfants, grands-parents, frères et sœurs. L’amour qui permet de tout surmonter avec courage, l’amour qui rend la vie plus supportable, même quand elle est frappée par les drames.
Un texte enjoué comme une looping en avion où l’on est porté par l’allant de toutes ces femmes fantastiques aux noms de fleurs. Avec une tendresse particulière pour Margueritte, la trisaïeule, subtil mélange de douceur et de générosité relevé d’une volonté farouche.
Eté 1913, Valdas a 15 ans, dans une riche demeure du bord de mer, sa vie se dessine. Le monde des adultes, auquel il n’appartient pas tout à fait, lui paraît être un vaste théâtre où tout n’est que faux-semblants, alors la nuit il s’enfuit renifler la côte, ses embruns, un parfum de liberté. Il y vit ses premiers émois et se confronte au monde extérieur, plus pauvre, plus dépouillé loin du confort de sa classe bourgeoise vaguement contestataire.
De retour à St Pétersbourg la vie s’emballe, une promesse de fiançailles, l’armée, la guerre, la révolution, le choix du mauvais camp, puis l’exil, Paris, la misère, une autre guerre et la solitude. Un siècle de barbarie dont il est le témoin, et au milieu de cet océan de cruauté, un écrin de beauté, une île où affleure l’amour. Une parenthèse de vingt jours d’un bonheur intense qui lui permettront toute sa vie de résister.
Voilà ce que raconte merveilleusement ce livre, comment un amour même éphémère peut être éternel. Comment dans un monde sauvage et violent, il vous donne la force d’être juste et bon, de rester humain.
Encore, un magnifique roman, tout en pudeur, d’Andreï Makine, dont la langue, si belle, si douce à l’oreille est un enchantement.
1727, Russie, Catherine agonise. Dans son lit à baldaquin, sous les dorures de l’empire, sa toux sanguinolente lui déchire les entrailles. Seul le laudanum soulage ses souffrances, il l’emporte loin, dans les brumes du passé, remontant le cours de son histoire entre rêve et cauchemar.
1694, Livonie, Marta Helena Skowronska a 5 ans, ses parents sont mourants, crachant du sang, et demain elle sera orpheline. D’héritage il n’y en aura pas, mise à part le blason d’une noblesse désargentée, la sienne. Il faudra quitter la demeure familiale avec son frère et ses sœurs, et ce sera, pour elle, le départ d’une longue errance à travers l’Europe, d’ouest en est.
Ces deux femmes sont si différentes, l’une est une enfant, l’autre est une adulte, l’une vit à l’ouest et l’autre à l’est, l’une est extrêmement pauvre et l’autre immensément riche : alors quel fil relie leurs existences ?
Un magnifique roman historique qui dépeint un destin extraordinaire, celui d’une femme à la pugnacité hors du commun. Un être dont l’extrême clairvoyance permet d’échapper à la barbarie. Une esclave qui grâce à son humanité va se hisser au sommet du monde.