Marchand, Gilles (1963-....)
« J'ai avancé dans la vie comme un funambule sur le sable, avec un don que je ne pouvais pas utiliser, empêtré et maladroit. »
Depuis toujours, Stradi a un violon dans la tête. Oui, vraiment. Les médecins l'ont vu, et ils ne savent pas trop quoi en penser. Alors, il fait avec. Il apprend à cohabiter avec ce violon qui se lance dans des symphonies sans lui demander son avis, il grandit avec le regard des autres posé constamment sur lui, et il oppose à ce monde cruel un optimisme invincible.
Humour, poésie, surréalisme : trois ingrédients que Gilles Marchand maîtrise à la perfection, et qui donnent encore une fois un roman profondément touchant. On ne peut que s'attacher à Stradi, naïf et maladroit, et pourtant plein de bonnes intentions et de bon sens.
J'ai aimé lire ses réflexions sur les bizarreries de la vie, suivre ses déboires et voir le monde à travers son regard – un monde qui n'est pas fait pour le handicap.
Grâce à cette idée quelque peu fantaisiste – un violon dans la tête, tout de même –, Gilles Marchand parvient à aborder avec légèreté des questions essentielles : comment se construit-on entre le handicap, le regard des autres et le validisme ? Que deviendrait-on sans un handicap avec lequel on a grandi ?
Un roman fantaisiste, musical, drôle et émouvant.