Aller au contenu principal

Tous les avis de

Vous pensez connaître l’histoire de Blanche-Neige ? Vous croyez que la princesse serait assez naïve pour croquer dans une pomme offerte par une sorcière ou que ce prince, assez louche, embrasserait, sans son consentement, une jeune fille endormie ? Et les prénoms des sept nains, vous croyez réellement qu’une mère appellerait son enfant Atchoum, Grincheux ou Simplet ? Ce roman va faire fondre vos certitudes !

Le début de ce conte est le même : un chasseur à bien été envoyé par la méchante belle-mère pour tuer Blanche-Neige et lui rapporter son cœur. Pour le reste, on vous a menti !
Dans la version de Côme D’Onnio, Blanche-Neige est une cheffe d’entreprise qui se bat pour de meilleures conditions de travail. Elle est végétarienne et laisse les nains s’occuper des tâches ménagères et de la cuisine. La belle-mère se retrouve cuisinière d’un « Déj-carriole » (l’ancêtre du food-truck), et espère bien réussir à empoisonner la princesse. Le prince charmant ? eh bien, il n’est finalement pas si important… Je ne vais pas vous en dévoiler plus : pour connaître toute la vérité, croquez vite dans ce livre à pleines dents !

C’est une lecture très drôle à l’humour décapant, avec une histoire originale et moderne qui aborde des thèmes importants comme l’écologie, le respect animal, les stéréotypes, le droit des femmes ou encore le monde social et économique. Les personnages revisités ont de la personnalité, de la persévérance et même la reine se révèle attachante.

En bonus, on trouve à la fin du roman les deux recettes inventées par la reine : « les croquettes de chou-fleur » et « le brownie au chocolat vegan rudement bon ». Miam !

Quatre ami·es insectes sont à la recherche d’un endroit extraordinaire où vivre. Abeille veut des fleurs, Coccinelle des feuilles, Scarabée des arbres et Libellule une marre. Hélas en ville c'est compliqué de trouver un coin parfait. Entre voitures, déchets ou insecticides, il y a toujours quelque chose qui gâche le lieu. Les petit·es protagonistes arriveront-iels à dénicher le paradis idéal qui conviendra aux besoins de tous et toutes ?

Lucy Cousin aborde dans cette histoire le thème de l’écologie et des différents types de pollutions de manière ludique. Le texte est simple et les illustrations très colorées. Les petites bêtes sont représentées avec un air drôle et sympathique. Cela incitera certainement les enfants à observer les insectes qui les entourent, à en prendre soin et pourquoi pas à leur créer des petits espaces de nature.

Cet album est un joli moyen pour sensibiliser les jeunes lecteur·rices à l’environnement.

L’histoire commence dans une bergerie, entre la plaine et les hauts sommets. Un homme, « Le berger », en soigne un autre, « L’assassin », blessé par balle à la cuisse. Des deux protagonistes, nous n’en saurons pas beaucoup plus, si ce n’est qu’ils vont devoir s’entraider pour survivre et traverser la montagne, sur fond de Seconde guerre mondiale.

Henri Meunier entraine les lecteur·rices dans un récit fort et poignant. Avec ses non-dits, il nous pousse aux questionnements sur la confiance en autrui, la notion de bien et de mal, et le fascisme. L’écriture et les dialogues sont empreints de poésie et d’une certaine philosophie.

Grâce à ses magnifiques illustrations pleine page, Régis Lejonc donne vie à un troisième personnage : « La montagne ». L’illustrateur la connait bien, puisqu’il y passé son enfance et son adolescence à la contempler au pied de La Tourette en Haute Savoie. Il la dessine ici sous tous ses différents aspects. Parfois verdoyante, rouge, enneigée, au clair de lune ou bien encore dans la pénombre menaçante.

L’atmosphère est particulière et pesante, on ressent la tension engendrée par la situation. La cordée formée par les deux héros symbolise l’équilibre qu’ils doivent maintenir entre eux. Si l’un fait un pas de travers, il entraine l’autre dans sa chute. Leurs destins sont liés.

« Le berger et l’assassin » est un très beau roman au format album A4, à couper le souffle. On y retrouve les thèmes de la confiance, du dépassement de soi et de l’instinct.

Je le conseillerai à partir de 10 ans pour des enfants déjà à l’aise avec la lecture, mais il plaira tout autant aux adultes, notamment aux amateur·rices de romans graphiques.

Mallory, 15 ans, et son père se sont lancés un défi : faire ensemble l’ascension du mont Everest. Iels ont suivi une longue préparation en amont, notamment la montée du Qomolangma culminant à 8000 mètres. L’aventure commence dans le camp de base, au pied de la montagne, avec les différents allers-retours par palier afin d’acclimater le corps à l’altitude, à l’effort et au manque d’oxygène.
La jeune fille ne craint pas le vide ni les épreuves, mais elle ne se doute pas dans quoi elle s’est embarquée. L’expédition va lui réserver bien des surprises plus ou moins agréables.

« 8848 mètres » n’est pas uniquement la hauteur de l’Everest ou un roman sur la montagne et l’alpinisme, même si chaque étape de l’expédition est extrêmement bien documentée. Les personnages sont attachants et l’écriture fluide nous accroche à la cordée pour nous tenir en haleine tout au long de l’aventure.

L’autrice nous fait découvrir également l’autre facette du « Toit du Monde », les comportements de femmes et d’hommes peu scrupuleux·ses qui abandonnent leurs déchets, le travail des associations pour nettoyer et sensibiliser le public à l’écologie et au réchauffement climatique. C’est aussi une approche du bouddhisme et de la spiritualité. La confrontation à la mort est évoquée puisque chaque année des personnes périssent en montagne.
Silène Edgar nous offre un roman « vertigineux » , plein de courage, d’entraide et de persévérance.

En suivant la quête de Mallory, je suis passée par toutes sortes d’émotions. Je ressors de cette lecture avec des envies de défis et de sommets à atteindre.

Le soleil se lève sur la savane, petit singe se réveille et il a faim. Hélas en descendant de son arbre il ne trouve plus qu’une peau de banane. Mais qui a bien pu manger les autres ? Notre petit héros se met en route pour trouver la/le coupable auprès des habitant·es de la savane.

Voici un album drôle et coloré, où l’enfant suit un sympathique personnage dans sa quête de nourriture et découvre ainsi les différents animaux. L’histoire capte l’attention jusqu’au bout du livre car rien ne laisse pressentir la fin de l’histoire.

De la même autrice, Juliette Parachini-Deny, vous aimerez aussi « Pablo veut changer de peau ».

C’est bon moment de lecture et de détente à partager.

Airnadette, est un groupe réputé d’air musique et de playback qui déchaîne les foules durant les concerts, en France, en Europe et également aux Etats-Unis. A travers cette comédie musicale, Airnadette a décidé d’initier les enfants aux plaisirs de la scène. C’est ainsi qu’est né « Du rock dans ton salon », l’histoire romancée de la formation du groupe composé de Scotch Brit, Château Brutal, Moche Pitt, Gunther Love, Jean-Françoise et M’Rodz.


Tu adores la musique, chanter, tu rêves de monter un spectacle avec tes ami·es, alors n’hésite plus ce livre est pour toi. Pas besoin de talents particuliers, tout est parfaitement expliqué pour vivre une expérience délirante et pleine d’humour. Quelques accessoires suffiront pour entrer dans la peau d’un·e musicien·e de rock.


Les dialogues sont pointus et rigolos et retranscrits avec des indications de mises en scène dans des fiches de répétition. Le cd du show est intégralement joué et chanté par le groupe Airnadette en personne. Un code permet aussi de télécharger une version mp3 sur le site de l’éditeur, où l’on trouve pleins de bonus et tutos pour apprendre les chorégraphies.


Découpé en huit scènes, le livre-spectacle est rempli de blagues pour faire rire les petit·es, et de références rock qui raviront les plus grand·es.

« Avec son frère Aman, Yémané a quitté son pays, l’Erythrée, dans l’espoir d’un avenir meilleur. » Mais la traversée est longue et douloureuse. L’arrivée à Calais est synonyme de nouveau départ. Yémané prend « un instant de silence », pour repenser à toutes les épreuves vécues.
Chaque double page présente à la fois l’avancée au sein du camp, les souvenirs de son Afrique natale ou encore le périple en mer…


L’autrice titre chaque page par un verbe : « pour me souvenir », « pour comprendre », « pour pleurer », « pour nous reconstruire » …et y pose un texte sobre. Le personnage principal est toujours représenté sans bouche, peut-être pour faire écho à ce passage : « Pourquoi certains peuvent-ils courir, rire, rêver, étudier, s’empiffrer et d’autres, juste se taire ».  Enfin une longue lettre écrite aux parents restés au pays clôture le récit.


C’est un album poignant, très fort et touchant qui fait ressentir profondément et sans jugement le parcours de ceux/celles qui doivent tout quitter dans l’espoir d’une vie décente. La poésie, l’émotion et la sensibilité de l’écriture sont une belle manière d’aborder le sujet des migrants avec les enfants.
 

« Simple » est le surnom de Barnabé, un garçon de 22 ans d’âge civil mais de 3 ans d’âge mental. Il joue aux Playmobil, converse avec Monsieur Pinpin, son lapin en peluche qu’il croit vivant, et ne pense qu’à tuer Malicroix, l’institution spécialisée où son père l’a enfermé à la mort de sa mère. Kléber a 17 ans, c’est le frère de Simple : il va rentrer en terminale et décide, contre l’avis de tous, de s’occuper de son aîné déficient mental. Ils vont finir par emménager dans une collocation avec quatre autres étudiant·es qui découvriront que vivre avec Simple n’est pas si facile.

Marie-Aude Murail, bien connue de la littérature jeunesse, nous offre un roman poignant et drôle à la fois. La relation forte et émouvante entre les deux frères est parfaitement décrite. On ressent les émotions de chacun. Simple qui avec ses réactions sans filtres et son langage particulier provoque parfois malgré lui des quiproquos, mais qui est également bien conscient de sa situation lorsqu’il se confie à Monsieur Pinpin. Kléber qui fait de son mieux pour que Barnabé se sente bien, alors qu’il aimerait comme ses ami.es, profiter de sa jeunesse, des sorties, des premiers amours…

Les autres personnages ne sont pas en reste, iels ont tous et toutetes une personnalité bien affirmée. Les colocataires qui doivent apprendre à vivre avec ce garçon différent et vont voir leur propre vie chamboulée. Même le voisin bougon, le père et l’assistante sociale, rôles plus secondaires, ont leur importance et leur place dans l’histoire.

Ce roman est magnifique, il apporte un regard neuf sur le thème du handicap mental. C’est une ode à la tolérance, à l’entraide, la fraternité, à l’amitié qui touche au cœur, tout en étant écrit avec humour et espoir.

Ce matin Pablo l’éléphanteau est triste, il ne se trouve pas beau et voudrait changer de couleur, en finir avec le gris. Il profite d’une balade dans la savane avec son ami l’oiseau, pour lui demander son avis concernant le pelage qui lui irait le mieux. Sur chaque double page, nous découvrons la nouvelle envie de Pablo (girafe, serpent, vache…) accompagnée de la réaction de son compagnon. Le fil de l’histoire est très simple à suivre et crée l’impatience de voir la prochaine transformation. Les illustrations sont  colorées et dynamiques. Ce duo improbable apporte une véritable bonne humeur.
Cet album plein de tendresse est très touchant et drôle. Il nous rappelle, au travers des personnages, nos inquiétudes et questionnements vis-à-vis du paraître et de la quête d’identité. Serions-nous plus belle·aux, plus apprécié·es sous une autre apparence ? Ces pensées concernent aussi la vie des enfants.
L’amitié est également bien présente entre les deux héros. Le petit oiseau n’hésite pas à donner son avis à Pablo avec sincérité quitte à parfois le vexer.
Finalement, le plus important est d’être entouré·e par l’amour de ces proches, quels que soient nos choix.

Une légende mongole raconte que « celui qui voit un loup sera chanceux pour le restant de ses jours ». Nomin rêve depuis toujours de voir un loup de ses propres yeux, comme sa grand-mère autrefois. Chaque soir elle veille, écoute et guette le signe de la présence de l’animal, mais la bête reste invisible. Pourtant la grand-mère de Nomin en est certaine et rassure l’enfant, un jour elle verra un loup. Après des années, lassée d’attendre, la jeune fille décide de partir à la rencontre de la mystérieuse créature qui hante les steppes…
L’autrice nous entraîne à la découverte des croyances et paysages mongols à travers la relation très intime entre la petite-fille et sa grand-mère ainsi que leur passion pour les loups.
Les dialogues entre la mamie et la petite sont très touchants et émouvants. Ils sont accompagnés d'illustrations magnifiques, les expressions des personnages sont extrêmement détaillées, criantes de réalisme.


C’est une belle histoire, sous forme de quête initiatique, sur la transmission, l’apprentissage de la vie. Elle nous montre aussi une vision différente du loup, loin de celle des contes traditionnels.


Cet album est un fabuleux voyage dépaysant et plein de tendresse.