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Dès le début de la guerre en UKraine, l'écrivaine et photographe Evgenia Belorusets a entrepris de tenir un journal.
C'est l'histoire d'une femme qui ne croit pas à la guerre ou plutôt qui n'y croit plus. Impossible pas en Europe "quel pays limitrophe pourrait réduire une ville en cendres et en gravats au XXlè siècle". C'est une manière de canaliser la stupéfaction qu'elle éprouve et de chercher un sens à ce qui n'en a pas.
"Pour ne jamais oublier ce qu'elle voit " il semble que rien ne permette de garder en mémoire les expériences et les souvenirs, avec ses pauvres armes à elle : appareil photos, stylo et lorsque les sirènes cessent de "barrir" elle se hasarde dans le "silence bourdonnant" des rues de KIEV. Elle mitraille , elle aussi à sa façon. Sidérée, mais toujours décalée, étrangement poétique. Elle multiplie les rencontres déchirantes ou inspirantes : un livreur qui apporte des plats aux personnes âgées ou malades, un groupe de vétérinaires restés à KIEV pour sauver les animaux, la solitude dans les bunkers, une passante qui regarde les ruines d'un immeuble bombardé, un moment assise dans un parc, un sourire attrapé au vol, ou un rayon de soleil, un échange de quelques mots avec un voisin.
Même devant les premières destructions, son impression d'irréalité demeure. On dirait que "quelqu'un a mordu dans un mur d'immeuble, comme dans une pomme". Même en accumulant les preuves objectives de son existence, la guerre dit l'écrivaine, continue à être inconcevable : "chaque journée passée au coeur de la guerre est comme une dangereuse maladie dont il faut fuir au plus vite "
Avec ce document exceptionnel, elle fait acte de résistance, à sa manière intime tentant par les armes de l'art et de la littérature de nous faire prendre la mesure exacte du drame qui se joue aujourd'hui à nos portes.
Après avoir longtemps hésité à le faire elle se résout en Avril à monter dans un train à destination de Varsovie.
Je suis tombée sous le charme de ce beau livre, écrit à 4 mains, tant par le texte que par l'illustration. Cet arbre, je l’affectionne particulièrement en hiver, dépouillé de ses feuilles, tout en finesse, implorant le ciel ou se balançant au gré du vent.
Il dit tout ce que nous les humains semblons avoir oublié, à savoir : l'amitié, l'entraide, la bonté...
Le bonheur qu'il m'apporte mérite plus qu'un GRAND MERCI !