Aller au contenu principal
Disposition

Conseils lecture

Localisation
couverture du document
Disponible
Avis

Le colonel, militaire de carrière, exécuteur des basses tâches, exécuteur tout court, ne dort plus. Dans la nouvelle ville, sur la ligne de front où il vient d’être affecté, peu à peu son image disparaît. Il faut dire qu’après les bombes qui ont méthodiquement rasé les bâtiments, maintenant la pluie qui tombe sans discontinuer, en rideau, efface les paysages, l’horizon, les âmes.
Les jours passent, et sa silhouette, son visage deviennent de plus en plus flous, délavés. Lessivé par les guerres, pour un camp où pour l’autre, sans convictions, mis à part celle du travail bien fait, car militaire c’est son métier et comme le plombier répare les tuyaux, il torture les corps.

C’est dans la peau de ce personnage peu recommandable que l’autrice nous transpose, un être complexe, pris au piège du système, effroyable mais pas entièrement méprisable. Une rencontre qui vous bouscule les entrailles, mais qui vous arrache aussi quelques sourires tant l’invraisemblance du conflit, poussée à son exergue par certaines métaphores, rendent les personnages et les situations drolatiques.
Un récit d’une grande profondeur, un roman magnifiquement sombre et indispensable, qui dépeint avec maestria la folie et l’absurdité de la guerre. La confirmation du très grand talent d’Emilienne Malfatto dont l’écriture précise et poétique vous emporte.

couverture du document
Non disponible
Veuillez vous connecter pour réserver
Avis

Quatre ami·es insectes sont à la recherche d’un endroit extraordinaire où vivre. Abeille veut des fleurs, Coccinelle des feuilles, Scarabée des arbres et Libellule une marre. Hélas en ville c'est compliqué de trouver un coin parfait. Entre voitures, déchets ou insecticides, il y a toujours quelque chose qui gâche le lieu. Les petit·es protagonistes arriveront-iels à dénicher le paradis idéal qui conviendra aux besoins de tous et toutes ?

Lucy Cousin aborde dans cette histoire le thème de l’écologie et des différents types de pollutions de manière ludique. Le texte est simple et les illustrations très colorées. Les petites bêtes sont représentées avec un air drôle et sympathique. Cela incitera certainement les enfants à observer les insectes qui les entourent, à en prendre soin et pourquoi pas à leur créer des petits espaces de nature.

Cet album est un joli moyen pour sensibiliser les jeunes lecteur·rices à l’environnement.

couverture du document
Non disponible
Veuillez vous connecter pour réserver
Avis

Skender est un ex-légionnaire aux abois, trop de guerres, trop de violence, trop d’alcool et les mauvaises rencontres aux mauvais moments lui ont fait dégringoler l’échelle sociale en passant par la case prison. Il survit dans un bois en périphérie de la ville et de temps en temps, il se cache pour apercevoir ses enfants à la sortie de l’école. Bref, sa vie est dévastée, jusqu’au jours où il croise un vieille ami, Max, un ancien frère d’arme.
Une rencontre fortuite qui ne l’est pas. Max le piste depuis quelques semaines, il a une proposition à lui faire, devenir gibier pour son employeur, une riche veuve passionnée de chasse.

Jusqu’ici rien de très original, le thème de la chasse à l’homme a été visité et revisité maintes fois depuis l’excellent récit « Le plus dangereux des jeux » de Tod Robbins en 1925 (également disponible à la médiathèque). L’intérêt de ce roman ne réside donc pas dans ce point de départ un peu éculé, mais dans l’approche subtile et surprenante de l’auteur, le biais qu’il va prendre pour nous balader en forêt à mille lieux de là où l’on pensait arriver. Car ici il n’est question, ni de chasse, ni de traque, mais plutôt de sentiments, d’amitié, d’amour, de trahison des autres mais aussi de soi-même, de dignité, de rachat et peut-être de renaissance et de résurrection.

L’auteur nous plonge tour à tour dans les entrailles de ses trois personnages, Skender, Max et sa patronne. Peu à peu iels prennent forme comme un paysage, trois tableaux bruts et sensibles, qui s’assemblent pour former ce magnifique triptyque que constitue l’ouvrage de Lucas Belvaux.

Un roman particulièrement bien construit et profondément humain.

couverture du document
Disponible
Avis

Dans « L’ennui des après-midi sans fin », Gaël Faye nous replonge dans les souvenirs de son enfance. On le découvre petit garçon, quand le mercredi tantôt était sans école. A cette époque dans sa maison il n’y avait pas de télévision, ni d’écran. Alors pour occuper ses heures libres pas d’autre choix que l’imagination. L’enfant trouve mille et une activités, des parties de foot avec les copains, des figurines et des jouets pour s’inventer des univers, un grand jardin…

C’est un très bel album dont l’histoire est en fait la reprise d’une des chansons de l’auteur. C’est un texte poétique, une voix tout en douceur, une mélodie qui nous entraîne à la rêverie et des illustrations pleines pages retraçant avec justesse une atmosphère empreinte de nostalgie.

Dans notre société où il faut toujours aller de plus en plus vite, c’est un réel plaisir de se poser un instant avec ce livre CD.

C’est l’occasion de retrouver avec nos enfants le goût de prendre son temps, de profiter du moment présent, de ne rien faire et de réapprendre à s’ennuyer.

« L’ennui des après-midi sans fin » figure sur le premier album de Gaël Faye : « Pili pili sur un croissant au beurre » sorti en 2014. Il est aussi l’auteur de « Petit pays » publié en 2016 chez Grasset. Ce roman a été récompensé notamment par le Goncourt des lycéens et adapté au cinéma en 2020.

couverture du document
Non disponible
Veuillez vous connecter pour réserver
Avis

Une petite fille s’apprête à toucher un papillon posé sur une fleur, mais l’auteur la prévient : elle risque de déclencher des catastrophes en séries ! on appelle ça l’effet papillon… Cet album très rythmé et plein de situations rocambolesques explique aux enfants comment un simple battement d’ailes de papillon peut déclencher une tornade à l’autre bout de la planète. Si cette notion peut leur paraître floue, ils s’amuseront néanmoins de l’enchainement des circonstances, amenées avec humour. Les illustrations sont joyeuses et colorées, contrebalançant efficacement les situations catastrophiques qui s’enchainent avec fatalisme sur nos pauvres animaux (très expressifs). Le genre du conte de randonnée est exploité avec brio par Philippe Jalbert, qui clôt cet album avec une chute délicieuse. A déguster de toute urgence !

couverture du document
Disponible
Avis

Afin d’échapper à la guerre qui frappe le pays, Selma et sa famille, réfugiés palestiniens,  fuient la Syrie à la recherche d’une terre en paix et d’une vie meilleure. Sur un bateau de fortune, ils traversent la Méditerranée en compagnie de soixante-dix autres migrants. Durant ce périple, Selma subit un grave traumatisme crânien et reste plusieurs jours à demi consciente. A son arrivée en Italie, elle est rapidement prise en charge par les médecins, mais il est malheureusement déjà trop tard. Sans laisser le temps au deuil, les proches de Selma doivent prendre une décision importante : autoriser, ou non, le prélèvement de ses organes. Inspiré d’une histoire vraie, ce récit italien est une véritable leçon de fraternité et de partage, bien loin du manichéisme ordinaire véhiculé par les médias. Un exemple certainement sur la voie à prendre et sur ce que chacun peut apporter à l’autre. Ugo Bertotti, par son travail remarquable, nous dépeint le quotidien de ces urgentistes de l’extrême et de leur course folle contre la montre. Puis dans la seconde partie de cette bande dessinée documentaire, il passe du côté des receveurs. Ceux-ci témoignent de leur vie passée à attendre une greffe, ne sachant si elle viendra. Ils s’ouvrent à nous en parlant d’espoir et/ou de désespoir, notamment lorsque le greffon ne prend pas. Nous sommes les témoins de leurs questionnements ; accepter l’organe d’un autre n’est pas chose facile. Chaque témoignage se termine par une gratitude éternelle envers ces donneurs qui resteront à jamais anonymes.  Voici un très beau titre à découvrir et qui œuvre pour le bien commun.  - Michaël

 

couverture du document
Non disponible
Veuillez vous connecter pour réserver
Avis

Dans un village croate, le jeune Jacob vie une enfance des plus banale jusqu’au jour où son frère David disparaît.

Adapté d’une nouvelle de Olja Savicevic Ivancevic, « Les Pédés » est un drame familial. Entre non-dits et innocence, le récit nous entraîne dans une famille déchirée par l’incompréhension et les silences. Les auteurs nous livrent une œuvre forte, dure, mais ô combien nécessaire pour lutter contre les discriminations. Pour finir, un petit mot sur les magnifiques illustrations en noir et blanc de Danijel Zezelj qui valent à elles seules la peine d’ouvrir cet album.  - Michaël

couverture du document
Disponible
Avis

Après une première partie très dure qui décrit la cruauté, les codes de la violence en milieu carcéral, on est soulagé pour Joseph qui va enfin retrouver sa liberté;mais à quel prix !
La" robinsonnade" qui  s'ensuit est un vrai régal, un rapport à la nature magnifique ! Mais aussi une lutte contre la solitude : plus d'ennemi mais plus personne à aimer.
Et la grande question existencielle : peut-on vivre seul ?
De très beaux moments de lectures telle l'évocation de la longue et patiente approche de l'animal à apprivoiser.
Mon coup de coeur de cette rentrée !
                                                                   C.


 

 

 

couverture du document
Disponible
Avis
Autant vous le dire de suite, ce titre est extrêmement dur par son intensité émotionnelle. Le Perroquet est une autofiction poignante qui traite des troubles de la bipolarité à tendance schizophrène. Espé livre un récit aussi personnel qu’universel, celui d’un enfant perdu dans une réalité où l’imaginaire est le seul refuge ; dans son regard, on ne lit qu’incompréhension et douleur face à la maladie de sa mère. Page après page, nous sommes les témoins impuissants de scènes insupportables qu’on ne peux, après avoir refermé l’album, se sortir de la tête. Parfois la réalité est bien plus cruelle que la fiction et il faut énormément de courage pour écrire, nous livrer un pan de ce passé si monstrueux, mais c’est également une formidable once d’espoir pour, à défaut d’oublier, savoir continuer à vivre. Merci M. Espé.  - Michaël
couverture du document
Non disponible
Veuillez vous connecter pour réserver
Avis

Certainement, un des plus beaux livres de cette année !

« Jim » de François Schuiten est une œuvre bouleversante, sincère et précieuse.

« Jim » est, était le chien de M. Schuiten, il est mort cette année. L’auteur, par ce livre exutoire, nous parle de son deuil. De cette absence omniprésente qui vous colle à chaque moment de la journée, un vide bien trop pesant.

Avec justesse et simplicité, M. Schuiten évoque sa tristesse, sa soudaine solitude. Il partage avec nous son désarroi, un dernier au revoir à celui qui a partagé sa vie durant ces 13 dernière années.

Toutes celles et ceux qui ont eu un chien et l'ont aimé, se reconnaitront dans cette œuvre aux magnifiques illustrations.

Toutes celles et ceux qui ne comprennent pas que l’on puisse pleurer un animal de compagnie, pourront s'ils/elles le souhaitent prendre le temps de se plonger dans cet album qui en quelques pages seulement, explique à lui seul ce deuil, souvent malheureusement balayé d’un revers de main par la société.

Cette œuvre n’est pas triste pour autant, est simplement juste et belle.

couverture du document
Disponible
Avis

Julian voyage dans le métro avec sa Mamita quand soudain il voit passer trois magnifiques femmes habillées en sirène. Admiratif, il rêve alors lui aussi d’en devenir une. Arrivé chez sa Mamita, il entreprend de se confectionner un magnifique costume avec les rideaux et plantes d’intérieur, et Mamita le surprends ! Que va-t-elle penser de lui ? Elle pense qu’il est temps de l’amener à la grande parade des sirènes. Jessica Love nous offre un magnifique récit ancré dans la modernité et dans les questionnements actuels de la société. Julian, un petit garçon, qui rêve de s’habiller en sirène ? et pas d’adultes pour lui dire qu’il n’a pas le droit de le faire ? cela fait du bien ! Le message d’amour et de tolérance de la Mamita pour son petit-fils est touchant de tendresse. Les illustrations prennent vie sous nos yeux. Les postures et gestes des personnages sont magnifiquement illustrées et la vie d’un quartier afro-américain mis en scène avec humour, fourmillant de petits détails. Entre ces scènes de la vie quotidienne se glissent des pages plus oniriques, ou Julian donne libre cours à son imagination du monde aquatique. Cet album est un régal tant dans la justesse du récit que dans le thème abordé ; les illustrations elles, nous vont droit au cœur. Il est assurément, l’un de mes plus grands coups de cœur de cette année 2020.

couverture du document
Disponible
Avis

Dans un futur pas si éloigné que cela, la société « Tomorrow Foundation » met au point un procédé révolutionnaire dans l’intelligence artificielle : elle crée les premiers humanoïdes doués de conscience. Carbone et Silicium sont les premiers d’une longue série de robots, mais peut-on encore être considéré comme une machine lorsque l’on a des émotions et des envies de liberté ?... Mathieu Bablet s’attaque à un sujet maintes fois évoqué dans la littérature de science-fiction. Loin de s’en détacher, il tire pourtant son épingle du jeu en réalisant une œuvre dense et emplie d’une certaine sagesse. Pas de combats de genre ou d’intelligence artificielle collective, mais une réflexion sur ce qu’est l’humanisme. Il met en exergue notre nature profonde réfrénée, policée et en contradiction avec le concept sociétal du vivre ensemble. Carbone et Silicium vont, sur près de 300 ans, apprendre de leurs pairs, choisir chacun des chemins différents, mais pour quelle conclusion ? Mathieu Bablet est un auteur dit « complet », il réalise également les illustrations de ce pavé d’environ 260 pages. Son style est classique et réaliste et son découpage sobre. L’ensemble forme une œuvre remarquable rehaussée par le choix d’une édition de toute beauté au dos toilé. Bien plus qu’une fiction, cette œuvre est un vrai sujet de philo à méditer...  - Michaël

couverture du document
Disponible
Avis

Les parents de Travis sont séparés, mais du haut de ses 6 ans, il ne comprend pas grand-chose à ces histoires de grands. La plupart du temps il vit avec sa mère et passe quelques rares week-ends avec son père. Cela aurait pu fonctionner ainsi, un bonheur à eux, leur normalité, mais hélas, il en a été autrement : Dave, le père, a en lui un profond désespoir qu'il ne parvient à oublier que par la consommation d'héroïne. Nous n'avons malheureusement pas entre les mains une fiction, mais bel et bien le récit autobiographique de l'auteur qui dès son plus jeune âge a fait face aux ravages de la drogue. Victime innocente et impuissante, il a assisté a des scènes qu'un enfant de son âge ne devrait pas connaître. Il a grandi, s'est construit avec cette enfance cassée, volée. Aujourd'hui, Travis Dandro est devenu auteur et par la puissance du médium bande dessinée, il réussit à évacuer cette souffrance trop longtemps contenue. Il livre ainsi un témoignage rare, sans apitoiement, sans larmoiement sur toutes les victimes de la drogue. Non manichéen, le récit dépeint la vie, composée d'espoirs, mais aussi de désillusions. « Mon père, cet enfer » est une oeuvre riche, écrite et dessinée avec certes le coeur, mais aussi les tripes.  - Michaël

couverture du document
Disponible
Avis

Au 18e siècle, un homme déambule dans la ville qui ne s’appelle pas encore Tokyo, mais Edo, afin d’en faire la cartographie. A pas mesurés, il arpente les rues et se laisse émerveiller par les splendeurs de la nature, adoptant tour à tour le regard de la tortue, de l’oiseau ou du chat. Se laisse aussi séduire par la mélodie des haikus d’Issa, citant Bashô ou créant ses propres vers. On pense évidemment à L’Homme qui marche ou au Gourmet solitaire en lisant Furari. On y retrouve les mêmes errances contemplatives du héros, les mêmes plaisirs, la même trame. Pas de surprise dans cette lecture. Pour autant, en ces temps si particuliers, si anxiogènes, c’est un vrai plaisir de retrouver Jiro Taniguchi, de se balader tranquillement, sereinement et de s’extasier avec lui devant o-hanami, les cerisiers en fleur. Du grand air, de la douceur, de la poésie, de la liberté… une lecture apaisante qui fait l’effet d’une grande bouffée d’air frais printanier. Et ça fait du bien, tout simplement.  - Aurélie

couverture du document
Disponible
Avis

Alice et Alex se rencontrent chez leur couturier alors qu’ils passent tous deux commande pour des vêtements d’été. Leurs regards se croisent, ils se sourient, et c’est le coup de foudre… « Revenez la semaine prochaine, à la même heure », dit le couturier. La semaine qui va passer va être, pour Alice et Alex, la plus longue de leur vie… Alice et Alex est de ces albums qui reste danser devant nos yeux bien après l’avoir refermé. Nous pourrions le relire 10 fois que nous n’aurions toujours pas tout exploré, tout découvert. Tout dans cet album est une invitation au voyage, à la poésie, à la rêverie : la beauté des illustrations, que ce soit dans la maîtrise du trait empreint de poésie ou dans la palette de couleurs utilisées, l’architecture dans laquelle les personnages évoluent et qui nous rappelle les plus beaux palais d’Orient... L’ambiance art déco et l’omniprésence végétale nous font tout de suite penser à des paysages lointains et merveilleux. Les costumes magnifiques d'Alice et Alex méritent à eux seuls une lecture attentive : ils sont si bien réalisés qu’on peut presque sentir la texture des étoffes à travers les pages. Nos deux élégants se sont bien trouvés : ils apprécient tous deux l’esthétique et la beauté des choses du monde. Les doubles pages se font face : celle de gauche pour Alice, celle de droite pour Alex. Et dans ce jeu de miroir, un doute s’immisce en eux : et si leur amour n’était pas réciproque ? Le texte utilise des phrases courtes, dont le rythme n’est pas sans rappeler le cœur qui s’emballe lorsque l’on voit un être aimé : comme un coup de foudre qui prendrait sa source dans un paradis rétro et luxuriant. Coup de cœur assuré pour ce magnifique album, aux illustrations et aux textes si poétiques, et qui nous parle d’un beau sentiment universel : l’amour !  - Nolwenn