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Le petit Arthur joue au bord du torrent quand de gros nuages noirs envahissent le ciel. Plic-ploc fait la pluie dans le bocal de l’enfant ! la pluie tombe de plus en plus fort et forme partout de petits ruisseaux. Arthur court sous l’averse en riant et vide son bocal dans le torrent. « L’eau de mon bocal se trouve quelque part dans ce tumulte », se dit Arthur. Il décide alors de la suivre, au gré du long voyage de l’eau qui va venir gonfler le lit de la rivière, traverser champs et campagnes, les villes où vivent les hommes et les femmes qui ont tant besoin d’elle et se jeter dans l’océan.

« Le rythme de la pluie » nous saisit tout d’abord par ses illustrations sublimes. Le travail de la couleur, tout d’abord, est incroyable : l’illustrateur arrive à rendre avec beaucoup de justesse les teintes subtiles que prend l’eau en fonction de son environnement. Il joue avec la transparence au fil des pages, utilise de nombreuses techniques (gouache, aquarelle) pour peindre au fil des pages un décor magnifique.

Ce livre aborde avec beaucoup de poésie le cycle de l’eau. Une goutte de pluie se forme, tombe dans la rivière, celle-ci parcours les paysages, et se jette dans l’océan. Là, sous l’effet de la chaleur du soleil, elle va s’évaporer puis devenir nuage, et enfin redevenir pluie. La boucle est bouclée. A travers son voyage on découvre que tout le monde a besoin d’eau. L’humanité, bien sûr : celles et ceux qui n’en prennent pas beaucoup soin, celles et ceux qui en manquent ; les animaux aussi, celles et ceux qui la boivent ou qui y vivent, comme la grande baleine bleue ; mais finalement c’est tout l’écosystème de la planète qui vit au fil de l’eau.


Après plusieurs lectures du rythme de la pluie, je ne me lasse pas d’en observer les illustrations et de replonger dans cet univers coloré, aquatique et onirique. Cet album est un véritable régal pour les yeux.

Le bonheur se cache au fond de chacun·e de nous, mais également partout autour. Le bonheur est-il dans la nature qui nous entoure ? partager un repas avec ses ami·es, rire aux éclats, est-ce ça le bonheur ? Ou bien sentir battre son cœur, être amoureux·ses ? Être entouré·e de ceux et celles qu’on aime ? Et pourquoi passer sa vie à le chercher, à en vouloir toujours plus, alors qu’il se trouve juste sous nos yeux ?

Dans cet album aux illustrations foisonnantes et chatoyantes, Peggy Nille nous offre une réflexion à hauteur d’enfant sur le thème du bonheur. Tout au long du récit, la/le lecteur·rice suit les questionnements philosophiques d’un petit pingouin. Avec beaucoup de poésie, l’autrice passe un message : à quoi bon s’épuiser à courir après le bonheur, quand parfois il suffit d’apprécier ce que l’on a déjà pour être heureux ?

Les illustrations oniriques et colorées sont une invitation à la rêverie et à l’observation. Les paysages nordiques, la banquise, la taïga ou les fonds marins sont luxuriants. Les lecteur·rices pourront s’amuser à retrouver les petits détails qui s’y cachent car « Chercher le bonheur » est également un cherche-et-trouve.

« Chercher le bonheur » est une belle porte d’entrée pour amorcer une discussion sur le sujet du bonheur avec son enfant ou tout simplement, passer un joli moment de lecture et de jeu en famille.

Marco est un renard qui se pose plein de questions sur le vaste monde.  Pourquoi les arbres de parlent pas ? Où va le soleil lorsqu’il disparaît dans l’océan ? Mais lorsqu’il pose la question à ses camarades renard, ceux-ci lui répondent : « mais quel est le rapport avec la blanquette de poulet que nous sommes en train de cuisiner ? »

En quête de réponses, et de sens à sa vie, Marco le renard s’embarque pour un voyage presque sans retour à bord du bateau-cerf. Pour compagnons, il aura un équipage drôlement constitué : des cerfs et des biches qui ne savent pas naviguer, des pigeons qui ont soif d’aventure mais ne savent pas travailler… que va trouver Marco au bout de son aventure ?

A travers cet album, Dashka Slater nous embarque dans une histoire erratique, qui balance le lecteur au gré des questionnements de Marco le renard et des aventures qu’il vit à bord du bateau-cerf. Le récit fait la part belle à l’amitié qui se noue entre les protagonistes : comment faire pour trouver un ami ? se demande Marco. L’histoire lui réponds de plusieurs manières : autour d’un repas, d’une aventure en commun, ou tout simplement en lui posant des questions…

Les illustrations des frères Fan nous rappellent une époque pas tout à fait révolue de la littérature jeunesse : celle d’un dessin assez réaliste, friande d’anthropomorphisme, fourmillant de détails. Les couleurs assez sombres, dans les tons gris / marron, donnent une ambiance mélancolique à l’histoire.

Nos trois auteurs nous offrent un album surprenant, onirique et philosophique, laissant de nombreuses questions ouvertes ; A charge au lecteur, petit ou grand, d’y apporter les réponses qu’il veut. 

A l’école, des andouilles ont décrété que Kate était la petite fille la plus moche de l’école. Ils la surnomment « Kate Moche ». Ils se moquent d’elle toute la journée, et disent qu’elle n’est pas très maligne. Alors, quand Kate rentre de l’école, elle se regarde dans le miroir et pense qu’il y a mille autres façons de la décrire !
Elle s’imagine être une scientifique expérimentée, une doctoresse dévouée, une astronaute adroite ou encore une ninja acrobate. Un jour, Kate aura des rues à son nom, comme Simone Veil, Simone Signoret ou Simone de Beauvoir. Car Kate peut tout faire, oui, vraiment tout !

Cet album véhicule un joli message sur l’acceptation de soi et le pouvoir de l’imagination. Malgré ce qu’elle subit dans la cour de l’école, Kate garde la tête haute et confiance en soi en se réfugiant dans ses rêves. Il aborde donc le difficile sujet du harcèlement scolaire, avec beaucoup de tact mais aussi beaucoup de franchise, sans édulcorer la méchanceté que peuvent parfois avoir les enfants les uns envers les autres.

Les illustrations de Magali le Huche sont remplies d’humour, notamment celles qui mettent en scène Kate dans sa salle de bain, à fond dans son univers. Les couleurs vives donnent du tonus au récit et appuient le caractère ferme et bien trempé de la petite héroïne.


Ce livre est un rappel utile à transmettre à toutes les petites filles (et les petits garçons aussi !) : peu importe ce que les autres en disent, vous pouvez devenir qui vous voulez !

Une mère s’adresse à son enfant tout au long de son premier jour de classe. Elle évoque leur séparation, et toutes les activités qu’elles feront chacune de leur côté. Toutefois, elles seront liées ensemble par le fil des pensées qu’elles s’enverront durant la journée.

Cet album permet d’aborder le sujet de la séparation avec beaucoup de poésie, et de rassurer l’enfant lors de son entrée à l’école. Il trouve son originalité dans le parallèle fait sur chaque double page : on y voit d’une part la maman au travail, et de l’autre, la petite fille dans sa classe.

Les illustrations au crayon de couleur et le choix des couleurs pastel apportent beaucoup de douceur à l’album. Cela crée une ambiance feutrée, comme un cocon, qui apaise et rassure. On ressent à travers les personnages de la maman et de la petite fille toute la tendresse et l’amour qui transcende les lieux et qui les lie tout au long du récit.

« Peu importe où tu seras… Je penserai à toi. Je t’enverrai un bisou. Tu me le renverras »

Quelle est la couleur "Caterpillar" ? Quelles différences y a-il entre le rose crevette et le rose layette ? Pourquoi le "Brun de momie" s'apelle-il comme cela ? Heureusement, Crushiform et son Colorama sont là pour répondre à toutes les questions que vous ne vous posiez pas sur le monde merveilleux des couleurs, par un travail graphique et editiorial de très grande qualité.

 

Une pancarte annonce : « Chers amis insectes, montez donc !  Une surprise vous attend en haut. » Les amis insectes se mettent alors bien volontiers à grimper sur le mur, les uns à la suite des autres... Dans cet album au format original - vertical - Tomoko Ohmura retrouve son genre de prédilection : les séries, les accumulations, les files d’attente avec un final inattendu. Après avoir abordé les thèmes des véhicules ou encore du chantier, elle s’attaque à une autre passion des petits : les insectes. Ces derniers, numérotés et organisés du plus petit au plus grand, ont tous un petit commentaire à faire dans cette file d’attente pour le moins surprenante. Les illustrations, documentées, rendent très précisément l’aspect de chaque insecte, avec justesse. Les enfants, fins observateurs, auront plaisir à regarder cet album plusieurs fois afin de capter les fourmillants détails qui le composent.

En vidant les poches d'Alice, qu'est-ce que vous y trouverez ? une clé ? une tasse de thé ? et celle du petit chaperon rouge, assurément une belle galette et quelques fleurs cueillies au bord d'un chemin...

C'est en vidant les poches de son petit garçon, un soir, et en s'imaginant sa journée, qu'Isabelle Simler s'est demandé ce qu'on trouverait dans celles de nos personnages préférés... Grâce à une illustration bien maîtrisée, et une imagination débordante, cet album nous fait (re)découvrir les contes... à sa façon !

Nolwenn

Dans l'ombre, un éléphant reste allongé, toute la journée, rempli de chagrin. Les autres animaux se mettent en tête de le divertir : ils lui racontent des blagues, lui font un numéro de swing-cancan ou lui apportent son plat préféré, de délicieuses feuilles d'acacia. Mais rien n'y fait : l'éléphant reste dans l'ombre, muet, maussade. Quand un jour, une petite souris vient s'assoir à côté de lui. Elle ne cherche pas à distraire ou à consoler l'éléphant, elle veut juste être à côté de lui pour se reposer un petit peu... et lui raconter son histoire. A travers cet album, Nadine Robert et Valerio Vidali nous parlent d'un thème peu commun en littérature jeunesse : celui de la dépression. Sans moralisme et sans aborder le sujet avec des réponses toutes faites, c'est plutôt avec douceur et subtilité que .le duo s'empare de la question Au début de l'album, l'opposition est marquée entre l'éléphant, dans l'ombre, seul avec son chagrin et sa douleur, et les autres animaux qui figurent sur des pages colorées, en plein soleil. L'arrivée de la souris est marquée par une palette de couleurs plus nuancée et coïncide avec le coucher de soleil et le lever de lune, qui se transformera en clé à la fin du récit, comme annonciatrice d'un nouvel espoir. La technique de l'illustration et de la colorisation utilisée, inspirée du pointillisme, apporte de la douceur au propos. Ce bel album doux nous rappelle qu'il n'y a pas de recette miracle pour faire face à la tristesse des autres. Parfois, ce qui est nécessaire, c'est de tomber sur la bonne petite souris.

Le roi a vu un dragon, non loin d’ici. Tant qu’on ne l’a pas vaincu, il ne voudra pas aller au lit. Alors trois de ses chevaliers s’en vont le chasser. Mais ces valeureux personnages ne voient pas très bien dans la nuit et confondent le féroce dragon avec tout ce qu’ils peuvent croiser : des lapins, des oiseaux ou même des ours…

L’humour de cet album réside dans un jeu d’illustrations en ombres chinoises et dans les erreurs à répétition que commettent nos courageux, mais pas très malins, chevaliers. En effet, la nature a décidé de leur jouer des tours et la nuit, tout prend la forme d’un dragon. Le niveau de lecture simple et accessible est à hauteur d’enfants pour les faire rire aux éclats aux dépends de nos trois énergumènes.

Les illustrations, tantôt sombres, tantôt colorées, offrent un rythme joyeux à l’ensemble. Elles fourmillent de petits détails à observer, qui ajoutent de la profondeur à l’histoire, comme les accessoires que tiennent nos chevaliers par exemple.

Si le concept des ombres chinoises a déjà été bien exploité dans la littérature jeunesse, cet album utilise cette technique avec beaucoup de justesse, tout en dépoussiérant par la même occasion les histoires de chevaliers ; pour le plus grand bonheur des petits et des grands.

Nolwenn